@Jixels Pour le poids, j'ai pris 3.5 kilos au premier trimestre puis 7 au second, et inexplicablement j'en ai perdu 3 en 10 jours durant le dernier trimestre (ce qui m'a valu quelques rendez-vous à l'hôpital et une SF qui me faisait un peu la morale à chaque fois que je lui disais que j'arrivais pas à manger parce que les nausées étaient revenues
) avant d'en reprendre 5 durant les deux derniers mois. Bilan : +12.5 kilos sur la balance avec un poids d'avant grossesse en IMC moyenne haute.
En sortant de l'hôpital j'ai seulement perdu le poids du bébé (4 kilos en comptant le placenta) et j'ai mis trois mois supplémentaires pour en perdre 5 de plus, en allaitant.
Les trois derniers restant sont coriaces et aujourd'hui je n'arrête pas de perdre un peu puis reprendre... Puis perdre...
Je remets mes fringues d'avant grossesse depuis qu'elle a 8 mois je dirais. Mais j'ai encore les stigmates de la grossesse (vergetures, taille des seins, ventre flasque) même si je rentre dans un 36. Avant ça m'obsédait un peu, de voir toutes ces filles perdre leurs kilos de grossesse (voire mincir !) sans faire d'effort ("Oh ben j'ai juste accouché et puis après j'ai allaité" : euh oui, moi aussi ? Où est-ce que je me plante pour que ça ne fonctionne pas pareil ?
) alors que moi j'ai toujours ce petit rire blasé quand je vois des photos de moi quand j'ai commencé à fréquenter J. (même les nudes
).
Mais bon. Là ça fait quelques temps que je lâche du lest, pour être honnête. Ma belle-mère me dit que j'ai minci à chaque fois qu'elle me voit et la voisine que j'ai perdu tout le poids lié à la grossesse assez rapidement. En parallèle j'ai lu des témoignages de gens qui ont perdu plus de 25 kilos en un an et qui disent souvent, en substance, que ça ne fonctionne que si tu penses que perdre du poids est mieux pour toi en dehors du seul critère esthétique (motivation intrinsèque) et si tu arrêtes de te focaliser sur la balance et le reflet dans le miroir. Donc je me concentre là-dessus et je tâche de rester objective : OK j'ai encore une petite brioche sur le ventre et j'aimerai la perdre mais je sais que ça va/peut arriver donc je continue à manger sainement et à vivre ma vie, et certains jours j'ai déjà un simulacre de ventre plat. OK je ne ressemble plus à ce que j'étais il y a 3 ans mais c'est pas grave : j'ai eu un bébé, normal que mon corps se soit adapté, c'est pas de ma "faute". Peut-être même qu'il y en aura d'autres, des grossesses, alors autant que je ne commence pas à paniquer pour la première "métamorphose". Et puis on me dit que j'ai minci et c'est pas spécialement pour me réconforter puisque je ne parle jamais de mon poids et mon apparence physique : malgré la petite brioche, je peux avoir une jolie silhouette si je m'habille d'une certaine façon. C'est déjà bien. Je ne me pèse plus donc je ne sais pas si j'ai retrouvé mon poids d'avant mais je m'en fiche. Je sais que si je me mets bille en tête de faire du sport uniquement pour mincir, j'arriverai pas à être régulière donc j'attends le déclic qui me fera dire "j'ai besoin de faire du sport pour me sentir mieux
dans ma tête".
Bref, mon corps est pas du tout calqué sur le même modèle que Caroline Receveur/Kylie Jenner et consorts, mais c'est comme ça. Je me suis fait énormément de mouron quand j'étais plus jeune (coucou la phase boulimie
) et je me voyais grosse alors que des années après, quand je regarde les photos, je ne vois rien de tout ça. J'avais des bonnes joues et ça faussait toute l'image que j'avais dans le miroir. C'est fou à quel point un détail qui t'obsède peut redéfinir toute ta réalité. Aujourd'hui je n'ai plus envie de me torturer l'esprit avec ça donc je fais ce qui est à ma portée et le reste, sur lequel je n'ai pas de prise, je laisse la vie et le temps s'en charger.
Bref, tout ça pour dire que j'étais comme toi durant la grossesse, à me poser pas mal de questions sur les chiffres qui s'accumulent sur la balance et à beaucoup souffrir que ce corps que j'avais mis tant de temps à "apprivoiser" redevienne sauvage et méconnaissable. Mon expérience a été un peu douce amère (surtout que j'ai désiré cette grossesse plus que tout et ça a été dur de me rendre compte que ça pouvait me rendre malheureuse) mais au lieu d'antagoniser mon corps, j'ai décidé de prendre le problème à contre-pied et d'accepter qu'il ait vécu des choses et qu'il n'était pas le même que celui du voisin. Ça m'a vraiment aidée à relativiser et à réapprendre à l'apprécier à défaut de l'aimer.
Courage !