Bonjour à toute et tous,
J'arrive bien après la bataille, mais j'aimerai rebondir sur un sujet qui a été évoqué ici : avoir ou non un 2è mini-humain.
Je n'ai pas lu TOUTES les réponses, beaucoup de pages et entre temps le sujet a dévié un peu ^^ Mais je n'ai pas eu l'impression de voir la réponse d'une personne étant elle-même enfant unique, alors me voilà
Je tiens à préciser qu'il ne s'agit absolument pas d'une injonction à quoi que ce soit ! Juste le retour d'expérience d'une fille qui sait ce que ça implique d'être sans fratrie.
Sur ce, c'est parti :
Je suis enfant unique donc, et jusqu'à mes 25 ans (environ) je l'ai parfaitement bien vécu. Je pense que ça m'a autant appris à être sociable, beh oui quand t'as pas de frangin-e pour jouer t'as pas l'choix, faut te faire des copains/copines, que ça m'a appris à être autonome, trop âgée pour la crèche du CE de maman et autres modes de garde trop chers j'ai vite appris à me faire cuire mes pâtes
Je n'ai jamais ressenti de manque, d'ailleurs la question "mais ça te manque pas ?" m'a toujours parue un peu étrange. Tout au plus ai-je été un peu curieuse de voir mes potes et leurs fratries, mais j'étais très bien toute seule.
De plus, même si je lutte très vivement contre le cliché enfant unique = enfant gâté, on va pas s'mentir, ça aide. Et oui, plus facile de payer le permis à son rejeton quand tu sais qu'il n'y en a qu'un à payer par exemple x) Évidemment le "budget enfant" de mes parents m'était entièrement consacré, mais ça j'ai envie de dire que c'est pas une question de gâter ou non, c'est jute mathématique
J'ai donc vécu les 25 premières années de ma vie en fille choyée, petite princesse recevant sans partage tout l'amour de ses parents.
Et puis j'ai grandi, je suis devenu adulte, et les choses se sont un poil compliqué...
Parce qu'avec la maturité (toute relative) vient une prise de conscience : je suis la SEULE enfant de mes parents. Merci Captain Obvious me direz-vous.
Mais croyez moi, se rendre compte de tout ce que ça implique est loin d'être anodin. Car j'en ai, pour ma part, ressenti beaucoup de pression.
Je pense que l'exemple le plus évident est la question des enfants : voulais-je oui ou non avoir des enfants ? Le jour où je me suis vraiment posé la question, je mentirai si je disais que le fait d'être enfant unique n'a pas eu un impact, même minime, sur ma décision. Bien sûr, on ne fait pas d'enfant pour faire plaisir à ses parents, et le jour où j'en aurai ce sera MON choix (et celui de mon compagnon bien sûr) mais soyons honnête, il y a cette petite voix qui rappelle que : si t'as pas d'enfants, pour papa et maman c'est niet, ils seront jamais grands-parents. Je remarque d'ailleurs que celleux me faisant cette réflexion (on ne fait pas d'enfants pour les parents) sont des personnes ayant des frères/sœurs ayant déjà des enfants...
Être enfant unique à l'âge adulte, c'est aussi prendre conscience d'une charge mentale plutôt conséquente. Mes parents (m'ayant eu tard ils sont, de base, plus âgés que ceux des gens de mon âge d'environ 10 ans) ne vont pas en rajeunissant, et ils vieillissent moyennement bien. Moi je vis loin d'eux (Lyon-Normandie) et étant désormais rentrée dans la vie active, ô joie !, ce n'est pas toujours simple d'aller les voir. Lorsque l'un a des problèmes de santé, être présente pour soutenir l'autre n'est pas si simple. Pourtant je n'ai aucune envie de me rapprocher (géographiquement parlant) d'eux. J'aime Lyon, j'adoooore Lyon et, de toute façon, le Bébou (surnom affectueux du compagnon, j'aime la mignonnerie) n'a pas pour projet de se délocaliser en terres normandes x)
J'ai dit que je n'avais jamais manqué d'une fratrie, et bien j'avoue qu'aujourd'hui je n'aurais pas été contre un frère ou une sœur avec qui partager cette charge mentale, avec qui se relayer pour offrir aux aînés leur quota de visite filiale annuel, ou même avec qui partager les frais des cadeaux de Noël ou d'anniversaire
J'ai bien conscience que cette pression, cette charge mentale/émotionnelle/financière, dont je vous parle aujourd'hui, c'est un peu moi qui me l'inflige. Mes parents ne m'ont jamais demandé quoi que ce soit
(sauf pour les mini-humains j'avoue, j'ai vite compris que si j'annonçais que je voulais pas d'enfants, ça passerai pas tout seul tout seul cette histoire) et c'est moi-même qui m'impose cette espèce de devoir filial. Mes parents ne sont pas responsables de ça, en plus je sais que le fait de n'avoir que moi n'était pas entièrement un choix (fausses-couches avant mon arrivée, et moi avec une malformation du palpitant à la naissance). Donc loin de moi l'idée de blâmer mes parents (que j'aime d'amour
) ou quiconque décidant d'avoir un seul enfant, ce n'est certainement pas le but de ce racontage de vie, ma foi fort long...
Bref, je ne sais pas si ça aidera certain-es dans leur réflexion, je ne sais pas si d'autres voudront élargir ce sujet. Je suis, pour ma part, tout à fait open à la discussion
Je voulais juste poser cette
(petite) pierre à l'édifice