La Gadji;3221538 a dit :
J'ai posé une question
ici pour les balèzes in English !
+ une autre question ; vous auriez trois/quatre arguments (pour et contre confondus) sur le thème : est-il nécessaire d'avoir une langue mondiale ?
Merci !
Plutôt contre : ce n'est pas un hasard si chaque culture a développer au fil des siècles une langue qui lui est propre : la langue correspond à sa vision du monde, à sa pensée. Chaque mot renvoie à une idée ; et la langue est un découpage du réel particulier. C'est pourquoi toutes les langues sont si différentes les unes des autres, qu'il y a des nuances qu'il n'existent pas dans d'autres. Par exemple, en japonais, il n'y a l'origine pas de mot pour désigner le vert, qui est confondu avec la couleur bleu (confondre, dans le sens de ne faire qu'un) : cela montre que le prise des couleurs a été découpé de façon différente. Comme autre exemple prouvant à quel point la langue est directement liée à une culture, à des principes culturels, on peut citer le fait que le mot inuit
nutaraqpaluktuq désigne quelqu'un qui se met facilement en colère, mais signifie littéralement "comportement d'enfants" : cela s'explique par le fait que, dans cette culture, la colère est, d'une certaine façon "bannie", qu'on l'évite à tout prix, pour permettre la survie du groupe - au final, ce mot montre que la colère est pour eux caractéristique de l'enfance, mais que l'adulte doit valoriser le self-control. (Je sais pas trop si l'exemple est compréhensible ; si ça ne l'est pas, dîtes le moi, j'essaierai de réexpliquer ça
)
Du coup, traduire ce n'est pas traduire mot à mot ; et c'est aussi pourquoi apprendre une langue étrangère est difficile, puisqu'elle ne peut être maîtrisée que si on accède à une compréhension de la culture à laquelle elle est rattachée. Donc avoir une langue mondiale serait supprimer toutes les différences culturelles, uniformiser toutes les cultures pour n'en faire qu'une seule (ce qui est bien sûr impossible à faire, les mutations se faisant naturellement, et sans que l'homme ne soit conscient d'elles pendant qu'elles sont en train de se faire).