Les 'gender studies', c'est quoi ?

[AnonymousUser]

Je suis entièrement d'accord avec toi. Nous revenons à la problématique centrale des études et des recherches en général : la subjectivité à tout moment peut venir "polluer" cette recherche d'"objectivité", qui reste un concept bien sympa en théorie mais qui en pratique est très difficile d'accès. C'est finalement l'idéologie occidentale dominante avec ses interprétations de la biologie qui est questionnée en permanence par les gender studies. Je trouve ça très intéressant et passionnant pour ma part. Et je reste avec mon idée première et immuable que la seule façon d'être objectif, c'est de savoir que quoiqu'il arrive, notre vision du monde et son interprétation est subjective. Le côté "scientifique" peut, selon moi, masquer cette réalité là en faisant croire autre chose.
Enfin, chacun fait de son mieux (-:

Les autres filles qui lisent et qui ont envie de dire quelque chose, n'hésitez pas à poster ! ~Leev~, Atsu, ou même Estella, Elfamelie et Artefact. sont peut-être impressionnantes comme ça, mais en vrai elles ne mordent pas


(N'ayez pas peur de dire des bêtises ou de ne pas savoir défendre votre argumentation si on l'attaque, il n'est pas question de chercher La Vérité ou savoir qui a raison mais bien de s'informer et de [se] questionner, ou d'apporter une petite chose en plus liée à son expérience ou à ses réflexions).

 

[~Leev~]

...

 

[AnonymousUser]

~Leev~ : oui ça marche, en effet j'avais mal compris que ton "elles n'ont pas lieu d'être" se basait sur la première partie de ta phrase. Je pense que j'étais moins concentrée vers la fin pour lire chaque réponse.

Tu cites un exemple en psychopathologie parfait. Sauf qu'en cours ce n'est pas un élève qui a posé la question, c'est notre professeur qui a expliqué que tout ça, c'était culturel, en deux mots (rien que le terme "psychopathologie" est révélateur). Que oui, ça existe. Qu'à notre époque et dans nos pays occidentaux la schizophrénie est classée comme étant une pathologie, et perçue comme une maladie grave et délirante. Que c'était une façon de voir, et pas la vérité. C'est ça qu'on apprend en psychologie. C'est la fondation, la base. Que tous ceux qui veulent devenir psychologues auront grand intérêt à piger qu'ils n'ont pas la vérité, qu'ils ne l'auront jamais, et que l'important, ce sera le bien-être de leur patient, même s'ils trouvent leur patient "bizarre" ou "anormal". Parce que ce bizarre et cette anormalité n'est basé que sur des critères normatifs culturels actuels qu'il faut toujours avoir en tête.
C'est la première chose que les étudiants en psychologie apprennent dans mon université.

Bon après de cette dynamique et sympathique (héhé) discussion, il me reste mon questionnement initial : ces théories font quoi du biologique ? Comment elles voient ça ? Et puis mon envie initiale aussi : trouver des études sur la part des deux aspects, des théories qui abandonnent le clivage dont je parlais.

Je pense que tu en trouveras, et pas forcément dans les liens que j'ai filé. Beatriz Preciado et Judith Butler pourraient peut-être t'intéresser (pour Butler je te souhaite bon courage !).

Sinon l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) sort des compte-rendus d'études notamment sur le genre. J'ai lu quelques-uns de leurs compte-rendus, et certains sont révoltants.
Un des auteurs parle d'une personne transsexuelle (mtf - male te female) en disant continuellement qu'il s'agit d'un transsexuel, ce qui est une erreur de terminologie GRAVE, surtout pour une personne qui se veut chercheur dans cette discipline. Il faut savoir que ce chercheur est loin d'être "neutre" puisque son point de vue est orienté : il nie le vécu transgenre. C'est rigolo qu'il se serve d'un collectif de recherche sur le genre pour répandre son idéologie et affirmer que ces personnes-là n'existent pas, qu'elles n'ont jamais existé et que ce qu'elles ressentent non plus. Enfin, je suppose qu'il fut un temps, c'était pareil pour les personnes homosexuelles. On a du leur répéter que leur sexualité était un problème à résoudre, pas une réalité, et que c'était elles qui avaient un problème.
Par contre j'avais beaucoup aimé le travail d'Irène Théry dans ce cadre (je crois que c'est le bon nom), et celui de Cécile Barraud.

Elisabeth Badinter (elle se définit comme étant féministe) est paraît-il un bon auteur sur la question de l'identité des hommes et des femmes et leurs relations. Je ne l'ai jamais lue.

En général tous les auteurs contemporains qui écrivent sur le genre ont largement dépassé le clivage dont tu parlais (biologique ou social). Mon introduction n'était qu'une introduction, et logiquement j'aurais du continuer mon "exposé" et arriver là-dessus, mais je ne l'ai pas fait.
Toutes les personnes que je connais (pas forcément personnellement) qui se déclarent Queer également.

Bonne lecture et bonne continuation

 

[AnonymousUser]

Je poste très rapidement : je suis vraiment étonnée du "manque de considération" vis à vis des GS, peut être dû à un manque d'informations? Ce n'est pas un courant, il n'y a pas une théorie, telles qu'on me les a présentées (par des universitaires), c'est une discipline au sens propre, avec ses auteurs, ses ouvrages de référence, ces champs de recherche et ses méthodes. Mes profs les considèrent comme des sciences humaines, au même titre que la com par exemple. Outre-atlantique on délivre même des diplômes en GS et on commence à les enseigner à en France, à terme ce sera très certainement reconnu par le CNU, ça mérite vraiment qu'on les prenne au sérieux.

 

[AnonymousUser]

Niveau référence, qu'en est-il de Masculin/Féminin de Françoise Héritier ? Je ne l'ai pas lu, mais je serais curieuse d'avoir votre avis.

Je ne l'ai jamais lu

 

[AnonymousUser]

Vous auriez un ouvrage d'introduction aux GS à me conseiller ? Quelque chose d'assez généraliste ?

 

[AnonymousUser]

Vous auriez un ouvrage d'introduction aux GS à me conseiller ? Quelque chose d'assez généraliste ?

Non, à part l'ouvrage de Guilbert (C'est pour un garçon ou pour une fille ?) qui est facile d'accès et vulgarisé, je ne vois pas. En même temps je ne suis pas spécialiste, j'espère que tu trouveras ton bonheur !

 

[AnonymousUser]

Non, à part l'ouvrage de Guilbert (C'est pour un garçon ou pour une fille ?) qui est facile d'accès et vulgarisé, je ne vois pas. En même temps je ne suis pas spécialiste, j'espère que tu trouveras ton bonheur !

Je vais regarder celui ci, merci

 

[Charuru]

une femme a deux chromosomes XX et un homme un chromosome X et un Y?

je suis désolée si je suis à côté de la plaque en parlant de ça, je ne nie pas l'influence du culturel, l'existence des transgenres (désolée si le terme n'est pas correct), je n'ai pas eu non plus grand chose sur l'influence du biologique et du social mais pourquoi est ce dépassé de savoir ce qui est biologique de ce qui est social? Enfin plutot de comment cela se fait il que des personnes avec un vagin, des chromosomes xx se sentent hommes, et des personnes avec un penis, des chromosomes XY se sentent femmes? Est ce qu'on en connait "la cause" d'ailleurs?

Non parce qu'en parlant de biologique, si tu as eu des cours de génétique comme moi je suis léo, tu sais qu'il y a des femmes qui se sentent femmes et qui sont XY... alors se sentent-elles femmes parce qu'elles sont insensibles aux androgènes ou bien parce qu'ayant une apparence totalement féminine, on les a levées comme les femmes qu'elles sont (sauf d'un point de vue chromosomes) et qu'elles s'y sont conformées (je ne sais même pas si je peux formuler les choses ainsi mais bon)?

 

[AnonymousUser]

RING est le site du réseau interuniversitaire et interdisciplinaire national sur le genre par l'université Paris 8

Oh merci ! Je ne connaissais pas ce site et il a l'air super !

 

[AnonymousUser]

(et pour tout dire je regrette d'avoir ouvert ce sujet, j'ai parfois des envie de verrouillage mais je suis ravie qu'il te plaise)

J'espère que tu ne le feras pas, c'est un sujet très (trop) intéressant.

 

[AnonymousUser]

Hayah : ta question est intéressante, mais je ne peux te répondre que : et pourquoi la Terre tourne autour du Soleil et la Lune autour de la Terre ? J'en sais fichtrement rien. C'est la vie quoi

(et pour être honnête ce n'est pas forcément ce qui m'intéresse )

Reda : pour l'incompréhension et les réactions vives qu'il a provoqué et qu'il peut provoquer. Je reste convaincue qu'il y a une grande partie des personnes qui ne sont pas prêtes à entendre ces choses, que le genre est construit, ainsi que la féminité, la masculinité et j'en passe. C'est leur dire que ce sur quoi ils fondent leur identité est ni immuable, ni sûr, ni figé, que leurs fondations peuvent être remises en cause, et que leurs certitudes n'ont aucune source intrinsèque, naturelle et essentielle. Toute notre vie d'être humain s'érige autour des sexes et du genre (boutiques, fringues, goûts, musique, livres, liaisons amoureuses, sexuelles, ordre social etc.), alors forcément si on bouscule le tout en disant que malgré les croyances, ça n'a rien de "naturel" et que c'est une mascarade (nécessaire), tout s'écroule. Ca touche à l'identité et aux croyances figées et rassurantes. Or l'être humain aurait besoin de certitudes intouchables. De plus l'identité, Ô combien est-elle importante pour chacun d'entre nous ! Alors oui, mon sujet voit s'opposer des résistances, parce qu'il fait peur je trouve ça humain. Mais fatiguant à la fin.

Damsel :