Je suis déçue de voir que notre ressenti face à cette vidéo passe à la trappe, voire pire, nous est reproché.
Parce que cet article c'est exactement ça, on nous reproche d'avoir ressenti la vidéo de la façon dont on l'a ressenti. Voire on nie ce ressenti en prétextant une opposition à la réforme déguisée.
Le clip en lui même est ce qu'il est, il a ses défauts, il a peut être des qualités qui m'ont échappées, et venant de n'importe qui d'autre que mon employeur je me serais contentée de ne pas l'aimer. Mais le fait qu'il vienne de mon employeur me blesse d'autant plus (ressenti again, désolée hein, je vais arrêter de ressentir, un jour).
Alors je suis désolée pour tous ceux qui ne sont pas venus parler de leur harcèlement sur le forum, c'est triste parce que je suis prête à lire leurs histoires et à compatir à défaut de pouvoir faire plus, vraiment et j'espère que mes messages précédents n'ont pas véhiculé un message différent.
Mais j'estime malgré tout avoir autant qu'eux le droit de dire que je me sens blessée par ce clip et le message que je vois derrière.
La citation de Mélissa Theuriau remet, clairement elle, les professeurs en cause, pourquoi est-il si difficile d'envisager que volontairement ou non son clip fasse de même ? Pourquoi en le ressentant ainsi suis-je dans mon tort ? Parce que d'autres le voient différemment ? Donc s'ils sont assez nombreux à dire que le sexisme n'existe pas c'est que ça doit être vrai ?
Finalement pourquoi pourrait-on m'opprimer moi mais pas les noirs ou les homosexuels ? Parce que j'ai choisi mon métier alors qu'ils n'ont pas choisir leur couleur, orientation sexuelle ?
Laissez-moi voir si je comprends bien :
Les profs ont beaucoup de vacances donc ceux qui choisissent ce métier sont (majoritairement, pas tous, attention hein, j'ai un très bon ami prof !) des fainéants qui n'en ont rien à faire. Et pis en plus c'est vrai, j'en ai croisé pas loin de 40 dans ma vie de ces gens là et tous ceux dont je me rappelle étaient comme ça. C'est une preuve ça non ?
OK donc dans la même veine :
Les serveurs de fast food ont accès à plein de malbouffe, donc ceux qui choisissent ce métier sont (majoritairement, pas tous, attention hein, j'ai un très bon ami serveur en fast food!) des gourmands obèses qui vénèrent la nourriture. Et pis en plus c'est vrai, j'en ai croisé pas loin de 40 dans ma vie de ces gens là et tous ceux dont je me rappelle étaient comme ça. C'est une preuve ça non ?
Donc oui, je suis désolée mais je suis blessée. Et j'ai autant le droit de l'être que n'importe quel victime de harcèlement et j'ai autant qu'eux le droit de l'exprimer. De préférence au moment où je suis blessée, parce que 6 mois plus tard on nous aurait reproché de ressortir de vieilles histoires par manque d'argument contre la réforme (spoiler alert : on ne manque pas d'arguments contre la réforme
)
Il n'y a pas de sot métier dit-on mais professeur commence à y ressembler.