" j’avais quatorze ans, je n’avais pas beaucoup de poitrine. Ça ne lui a pas trop plu "
@Marie-Lee C'est à toi de voir comment tu veux interpréter ton expérience. D'un point de vue pus général ça a déjà été dit mais céder n'est pas consentir. On peut très bien coopérer lors d'un viol, comme on peut coopérer lors d'une agression en donnant son téléphone ou son portefeuille à un agresseur dans la rue même s'il n'utilise pas la force. Parce qu'on voit bien que de toute façon on y est implicitement contraint(e). Donc comme le dit très bien l'article on essaie juste de minimiser l'impact et d'aller au "moins pire". Dans le cas d'un viol en plus on a l'impression que de toute façon ce n'est pas une agression et qu'en cédant on fait ce qu'on attend de nous (alors qu'en refusant on a un comportement qui brise des règles sociales très profondément ancrées). Avec tout ça sur la tête la jeune fille n'a juste pas le choix de dire non mais ça ne vaut pas un oui pour autant.
Sinon c'est vraiment très triste de lire ici des métaphores sur les voitures volées... on parle de personnes pas d'objet. Et si vous voulez vraiment pousser la métaphore alors la serrure ça devrait être le consentement et rien d'autre. Aucune """""voiture"""" ( = femme je suppose
) n'est laissée ouverte à tous justement (à moins qu'elle le veuille). La
clé qui ouvre les portes c'est quand elle donne son
consentement à qqun. Et le consentement ne peut pas être substitué par une jupe, un pelotage ou quoi que ce soit d'autre.
C'est vraiment très intéressant de voir que des gens considère que si une femme ne fait rien de spécial dans la rue alors elle est considérée comme étant accessible / ouverte à tous et qu'elle ne devrait pas se plaindre alors d'être "volée"...
Une femme qui ne dit rien par défaut devrait être considérée comme "fermée à clef" et pas ouverte à tous les hommes.
@zemble le problème avec le fait de dire aux filles de se protéger plutôt que de dire à tout le monde qu'on ne devrait pas violer et que c'est inacceptable (même si je comprends l'instinct de protection), c'est que loin de diminuer les viols (ça se saurait) ça renforce la culture du viol donc ça les autorise davantage puisqu'on place davantage de responsabilités sur les épaules des femmes. Et on continue à dire en gros que si une fille suit les règles il ne lui arrivera rien. Non seulement c'est faux mais en plus s'il arrive quelque chose alors on va avoir plus tendance à considérer que ça ne peut pas être un viol puisque ça ne rentre pas dans le cadre qu'on a établi avant (puisqu'on a dit que si elle suivait les règles ça ne pouvait pas être un viol). Pour finir celles qui ne suivent pas les règles vont être alors considérées comme totalement responsables de ce qui leur arrive puisqu'elles ont volontairement transgressé les règles qui étaient sensées les protéger.
Le passage sur la prison mentale c'est du "sexisme bienveillant" (c'est à dire en prétendant vouloir protéger, ça maintient une forme de sexisme donc des violences dans le cas présent), ça prive les femmes de leurs libertés et en plus ça n'a jamais protégé personne du viol. Ça rend juste certaines victimes plus "légitimes" aux yeux de la société (celles qui se sont faites violées MAIS en ayant suivi les règles) en abandonnant toutes les autres (celles qui ont eu le malheur de mettre une jupe, de s'être laissé peloter, etc).
En gros quand tu dis "c'est pas la faute de la victime MAIS il faut quand même que les filles ne portement pas de jupe" ça ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd que
quand même si elle porte une jupe elle n'aura pas fait tout ce qu'il faut pour éviter que ça se produise donc elle l'aura quand même cherché. Si je suis agresseur je me sentirai donc tranquille et je pourrai même me dire que je ne suis pas coupable du tout parce que si la fille s'est laissée peloter c'est qu'elle le voulait donc tout va bien et je n'ai rien fait de mal. Et tous les témoins seront de mon côté puisque tout le monde semble ok sur l'idée que le viol c'est mal MAIS il y a des circonstances qui l'autorisent ou l'annulent.
Donc c'est vraiment important et URGENT de commencer à dire que le problème vient du fait de violer afin que tout le monde comprenne le message, agisse de la bonne façon vis à vis des victimes ET des violeurs, qu'on puise défaire la culture du viol et donc diminuer le nombre de viols.