@Nienke Quand j'étais plus jeune sur madz j'ai déjà eu des remarques sur le fait que j'avais dit des choses problématiques. Je me souviens que je m'étais sentie honteuse et un peu humiliée. Là, on est sur beaucoup de réponses à ses messages avec une moyenne de 65 BU sur un sujet ultra chaud qui fait réagir au quart de secondes et suivi par toute la twittosphère. J'imagine combien ça doit être dur à vivre.
Mais en plus, avoir plein de messages colériques de personnes qui viennent exiger des messages et même des excuses, ça doit juste être... Wow. J'imagine même pas en fait.
Surtout qu'on se rend facilement compte que c'était une maladresse, bien sûr que cette jeune femme ne pense pas que les personnes harcelées sont des idiotes. Elle voulait réagir aux personnes qui lui attribuaient un syndrome de Stockholm. Ça a fait un résultat problématique, mais pas une insulte directe...
En fait tout ça me fait juste réagir parce que ça fait sûrement 10 ans que je suis madz et 10 ans que je me dis que les shitstorm, sur internet, c'est si rapide, si fort, et si déconnecté de la réalité. Il y a le biais de l'écrit, qui laisse à la fois place à 1000 interprétations, qui ralentit le débat, et qui fait monter les émotions et le culot x1000. Je veux dire, qui d'entre vous débarquerait à la rédac pour aller dire qu'il faut un message d'excuses, et plus vite ?
Je ne sais pas, ça ne me viendrait pas à l'idée de dire aux gens quoi faire... Surtout s'il s'avère que le management est si affreux, et qu'on a donc affaire à des personnes probablement déjà en vrac.
Je suis sûre qu'IRL, la discussion avec Marie aurait été close bien plus vite et les émotions pas aussi exacerbées. Je m'en rends compte dans ma propre vie. Il y a plein de choses qui m'énervent sur internet, alors que quand c'est dit dans la vraie vie, c'est beaucoup plus simple à traverser. On peut nuancer, on peut dialoguer, les mots ne sont pas figés et pris dans des citations. Ça donne souvent "phrase pourrie" - "réponse, pourquoi pas colérique mais souvent non car IRL on se permet moins la colère" - "ah oui c'était pas ça que je voulais dire je reformule". Ici ça donne "phrase pourrie" - "20 messages de colère sur madz et 100 sur Twitter, centaines de BU, menaces de quitter le mag, suspicion de soutien des harceleurs du travail".
Je trouve ça tellement angoissant.
Poke @Mijou @Cococinulle
Je trouve pas mal de chose que tu viens de dire assez justes. Cela explique en grande partie mon aversion pour Twitter. Voire également mon détachement de la communauté Madz.
Mais du coup, ça m'amène une question. (Je sens que je vais me faire détester pour avoir osé y penser)...
Les shitstorms ne feraient-ils pas partie des risques métiers de la communication digitale?
Je ne prétends pas connaître la réponse. Ce n'est pas mon domaine. Mais on peut se le demander.
Dans ce cas, c'est à l'employeur qu'il appartient de mettre en place des mesures de prévention (obligation légale). Les rédactrices interviennent sur le forum à titre professionnel, pas comme vous et moi. (C'est d'ailleurs pour ça que je n'aime pas trop quand l'équipe commente en dehors des heures de travail. Même si, j'imagine qu'il n'y a pas véritablement de droit à la déconnexion dans ces métiers - fin de la digression).
Si les shitstorms sont si communs dans la presse web et que les rédacteur.rice.s ne le supportent pas, il faut peut-être envisager une réorientation. Il y a une part de subjectivité dans les conditions de travail. Certaines ne conviennent pas à tous.tes. Il me semble primordiale lorsque l'on souffre au travail de s'interroger là-dessus. (Je précise que ce n'est pas péjoratif. Je ne sous-entends aucunement que ces personnes sont faibles, etc).
En tant que lectrices, nous n'y pouvons pas grand chose. Nous pouvons adresser des critiques sans que cela n'enlève rien à notre empathie. Sur le forum, je ne trouve pas les posts particulièrement vindicatifs. On l'a répété maintes et maintes fois qu'on était dans la bienveillance.
Mon secteur d'activité a également mauvaise presse. Il m'est arrivé de me sentir personnellement attaquée. J'avais envie de crier à la face du monde que ce que les médias décrivaient ne correspondait à la réalité de terrain. Ou du moins pas partout. Donc je comprends le ressentiment de la rédac'. Je salue les rédactrices qui ont partagé leur ressenti. Toutefois, j'attendais des excuses de la part de @Marie et/ou un edit. [Edit: Je réitère mes propos sur le fond mais m'excuse si j'ai pu blesser dans la forme]
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