Maman, merci de laisser mon poids tranquille

[Smaje]

J'ai eu droit à des réflexions incessantes sur mon poids aussi, pas de la part de ma mère mais... de ma grand mère. Et même les entendant moins souvent, ça fait quand même des dégâts.
Et je me dis que je devrait lui imprimer-envoyer-placarder cet article.

Spoiler: Merci mamie, attention pavé

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@Maud Kennedy Je ne sais pas trop, de mon expérience personnelle, je connais plusieurs mecs très complexés par leur poids (excessif ou insuffisant à leurs yeux, ils n'ont rien à nous envier niveau complexes) qui cherchent de plus en plus à devenir fins et longilignes (tout en étant musclés), et j'ai pu voir des filles ou d'autres mecs leur faire des remarques dessus, mais par les parents , j'ai toujours eu l'impression (je parle de ce que j'ai vécu, je ne sais absolument pas si c'est généralisable ou non) que quelques "rondeurs" étaient mieux acceptées pour les garçons que pour les filles: je devais absolument maigrir, alors que mon frère allait "perdre tout ça avec la croissance"

 

[Elawan]

@Miss294
Sur ta remarque à propos de la 3e catégorie de maman, je suis d'accord.
Et j'me rends compte que les grosses remarques désagréables ont commencé pendant mes années lycée, pile au moment où ma mère a commencé à avoir des problèmes d'arthrose, et donc quand elle s'est mis au régime sec. elle a fondu en perdant 25 kilos. C'est après son régime que j'ai commencé à me manger des remarques désagréables sur mon poids. Et plus le temps passe, plus elle complexe sur son corps, et plus je me mange des remarques sur "mon laisser-aller".

@Maud Kennedy
J'ai remarqué que la grossophobie ne se manifestait pas de la même manière envers les filles qu'envers les garçons.
Y a toujours un combo sexisme × grossophobie envers les filles, entre les injonctions aux diktats de beauté et les injonctions au corps parfait...

 

[lafillelabas]

On est une famille nombreuse et les grossesses ont fait prendre un peu de poids à ma mère... Elle n'a jamais été en surpoids mais elle avait du mal à accepter son corps, donc elle s'est mise au régime et entre ça et son travail stressant qui lui permet pas de prendre une vraie pause déjeuner (elle est chef d'entreprise) elle a vraiment fondu, et même en mangeant bien le week-end elle reste plutôt maigre. Bref...

Au moment de son régime j'avais autour de 15-16 ans, quand l'adolescence et ses hormones frappaient fort, et moi qui avait toujours été maigrichonne je prenais des fesses et des cuisses, donc ma mère a et la riche idée de m'embrigader dans son régime sans me demander mon avis. J'aime manger donc je faisais souvent des écarts, chaque gramme pris étant ponctué de "tu trouveras jamais de copain" "du feras du 54 avant tes 20 ans, c'est ce que tu veux?" "les gros trouvent pas de travail". Du coup je pensais vraiment que si je maigrissait pas je serais condamnée à mourir seule et au chômage au fond d'un bois (en gros). Je saoûlais mes copines avec mon régime mais je craquais et me détestais.

Puis j'ai été vivre dans un autre pays, où les tentations alimentaires sont autrement plus fortes, et je me suis dit "f*** it". J'ai décidé de bien kiffer, de me mettre aucune barrière. J'ai pris du poids, mais je me sentais bien dans ma peau et quand j'ai revu ma mère je lui ai dit que j'étais bien comme ça, que j'aimais pas les régimes et de me fiche la paix.

Bon après j'ai commencé les études, j'étais fauchée et je suis tombée amoureuse donc pas beaucoup d'appétit, et j'ai maigri. Je sais pas comment je réagirais aujourd'hui si je prenais du poids, mais mon estime de moi est bien meilleure qu'avant (merci aussi mon mari qui m'a appris à aimer mon corps) donc je pense que tant que j'ai pas à racheter de nouveau vêtements (et les actuels sont plutôt larges sur moi) ni de problèmes de santé, j'aurai tendance à m'en ficher

Je pense que ma mère avait réellement peur que personne ne veuille de moi à cause de mon poids, et aussi que les gens la jugent pour m'avoir laissée grossir. Elle a dû projeter beaucoup de ses insécurités sur moi sans réaliser à quel point ça a pu être lourd à porter pour une adolescente (j'avais pas besoin de l'entendre me dire, à cet âge là, que le mec que je venais de croiser avait regardé mes cuisses avec dégoût...)
Elle a toujours rêvé d'une fille au physique de top model qui la ferait rayonner... Désolée maman, j'ai pas pour but de faire rayonner les gens

 

[Lillandril]

Une pensée pour toutes celles qui ont déjà entendu de la bouche de leur mère "moi à ton age j'étais beaucoup plus mince que toi ! " ... -->
Oui bah on a pas la même vie ni la même morphologie, alors laisse moi tranquille

 

[Marie Requin]

Merci @Mircea Austen pour cet article, vraiment
Ma mère a toujours eu un rapport particulier à la nourriture (tempérament anorexique, elle n'aime pas manger, taille 34 depuis toujours, même enceinte de moi, elle a du monter à 62kg pour 1m65...), et quand à l'adolescence, j'ai commencé à avoir des rondeurs, je crois qu'elle a paniqué ! Mon poids est devenu grande cause nationale... Elle s'est mise à fliquer tout ce que je mangeais, elle m'a offert effectivement une balance (pour que je "prenne soin de moi"). Mais ce qui me tue vraiment, c'est que mes parents (oui, mon père aussi) ont essayé tous les arguments foireux sur moi, pour me faire perdre du poids (moi à l'époque, je n'avais pas tellement de problème avec mon corps). Limite je pourrais en pleurer de rage quand je pense à ce que j'ai entendu !

Spoiler: Quelques exemples

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Il y a 3 ans, j'ai entamé une grande réflexion sur mon rapport à la nourriture, avec une super psy et mon super chéri Je me sens mieux, je me réconcilie avec mon corps, et je commence à envisager de pouvoir perdre du poids pour moi (et uniquement pour moi). Mais il y a 7 mois, j'ai encore reçu une lettre de ma mère m'expliquant que c'était vraiment trop dur pour eux de me voir comme ça, qu'ils étaient inquiets pour ma santé, etc... Je lui ai répondu par mail en lui disant que ma santé ne regardait que moi, et que si c'était trop dur pour eux de me voir, et bien... qu'ils n'avaient qu'à plus me voir, mais que moi je ne pouvais plus rien pour eux, et que effectivement, si parfois j'avais un coup de mou, c'était plutôt à cause des démarches d'adoption, et de l'attente, qui bouffent pas mal d'énergie. Depuis, ils font la gueule, n'ont même pas dit merci pour les cadeaux de Noël que je leur avait (quand même) envoyés. Et moi, lentement, loin de leur regard, je revis... Mais je sais qu'ils n'ont pas compris, et qu'ils se demandent pourquoi je suis tellement ingrate
Et sinon, pour vous/nous toutes, des câlins, et plein de paillettes

 

[liuw]

Mince, c'est fou de lire tous vos commentaires, on dirait que c'est assez général, ces remarques déplacées de nos génitrices...
la mienne ne s'est pas gênée non plus, entre les "tu es ronde comme une boule"... sachant que j'ai jamais dépassé le 40 mais que j'ai pris pas loin de 10kg quand j'ai commencé à prendre la pilule... c'était sympa de t'inquiéter maman, mais tu aurais pu percuter que c'était peut-être lié et m'aider à faire le rapprochement, à "on voit tes côtes" quelques années après... Elle avait aussi tendance à me faire des remarques quand je me resservais à table et qu'elle était au régime (logique, quand tu nous tiens !).
Mais au final, c'est pas sur le poids que c'est le plus pénible, puisqu'aujourd'hui, je m'en cogne, je connais mon poids de forme.
En revanche, j'ai quasiment 30 ans, et j'ai remarqué il y a finalement peu de temps que c'est très rare que je la voie sans qu'elle me fasse une remarque sur mon physique, mes fringues, mon maquillage... Négative ou positive, là n'est pas la question, ce qui me trouble, c'est que systématiquement, il y a un moment où elle me renvoie à mon apparence. Et d'ailleurs, elle me prend quasi systématiquement en photo, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Montrer ma tête à ses copines ?
C'est assez particulier, d'autant plus que je suis tatouée, et que c'est un sujet qui est devenu tabou au fur et à mesure que j'ajoutais de l'encre sur ma peau. Donc elle me parle de mes cheveux pas coupés récemment (tourné positivement bien sûr "quand même, ça te va tellement bien, les cheveux courts"), mais pas de l'énorme dessin qui orne mon avant bras. Paradoxal...
Je trouve ça triste, surtout que j'ai une maman hyper-féministe, militante engagée dans les années 60 et qui a continué à l'être depuis. Mais visiblement, même sur ce genre de profil, le diktat de l'apparence reste plus fort que le reste.
Alors que je pourrais devenir bientôt maman, ça me fait réfléchir à ce que je renverrai comme image d'eux mêmes à mes futurs enfants...

 

[Mircea Austen]

Mon frère a cru bon de me rappeler qu'on devait tout à sa famille suite à la lecture de cet article....

 

[Lillandril]

Mon frère a cru bon de me rappeler qu'on devait tout à sa famille suite à la lecture de cet article....

Ah bah il a pas tort dans un sens... on leur doit tout oui, TOUT, même les complexes qu'ils nous ont donné !

 

[Mircea Austen]

Ah bah il a pas tort dans un sens... on leur doit tout oui, TOUT, même les complexes qu'ils nous ont donné !

Ce répondant oO haha GG !

 

[bat-momo]

@Marie Requin Haha, le coup des parents qui s'inquiètent pour ta santé... Et eux, ils ne font rien de mauvais pour la santé peut-être? Tu as mentionné qu'ils fumaient, et il me semble que c'est pas terrible non plus...

 

[Tevouille]

Les filles... Ca me fait très mal de voir toutes ces réactions, tous ces commentaires plein de désespoir, et aussi complètement résignés.

Je sais qu'on croit souvent qu'une mère ne peut pas vouloir de mal à son enfant, et que toutes ces remarques blessantes ne sont le fruit que se bonnes intentions. Parfois c'est tout à fait sincère, parfois beaucoup moins. Ca s'appelle de la maltraitance morale, et c'est beaucoup BEAUCOUP plus fréquent que ce que l'on croit. Je vais rester courte là-dessus, mais si les remarque se font incessantes, pressantes, constantes, qu'elles ne changent pas même si vous vous êtes souvent opposée à vos parents en leur exprimant votre désaccord, je pense qu'il serait bon de voir un thérapeute (de préférence spécialisé en victimologie) pour éclaircir la situation.

Que ces remarques soient sincèrement bienveillantes ou pas, que votre mère souhaite ou non vous faire du mal, ça n'excusera jamais JAMAIS le fait qu'elle vous blesse. Les complexes, les maladies, le stress, la situation familiale, l'environnement social sont des facteurs qui peuvent effectivement expliquer pourquoi votre mère vous fait ce genre de remarques. Ca l'explique, mais ça ne l'excuse pas. Personne, ni votre mère, ni votre père, ni votre frère, PERSONNE n'a le droit de vous blesser. Et vous devez vous opposer à ce que ça se reproduise, vous toutes, pas seulement parce que ces remarques sont désobligeantes voire humiliantes, mais aussi et surtout pour vous protéger.

Je ne sais pas pourquoi cet article a été écrit ni pourquoi les commentaires sont partagés, si c'est par besoin de ne plus se sentir seule dans cette situation ou par doute que votre famille soit vraiment désobligeante/humiliante/violente moralement. Si c'est pour cette dernière raison : vous avez raison de penser que ces remarques n'ont rien à faire dans le cercle familial, ni nulle part ailleurs. Vous avez raison de vous sentir vexée, trahie, humiliée, en colère. Vous n'êtes ni hypersensible, ni hystérique. Vous n'avez pas choisi votre corps, votre métabolisme, votre morphologie. Vous ne méritez pas les humiliations, et n'attirez pas les insultes. Rien de tout ça n'est votre faute.

J'espère avoir un peu aidé, et vous souhaite à toutes, tout le courage du monde pour en parler à votre maman, qui je l'espère, sera en mesure d'entendre ce que vous avez à lui dire.

 

[Matooune]

- Avant 15 ans, j'étais très gourmande et je mangeais facilement un pot de nutella par jour. J'avais des reflexions "préventives" à l'époque style "arrête d'en manger sinon tu vas devenir énorme".

Pardon mais là je comprends qu'elle se soit inquiétée, un pot de Nutella par jour c'est juste énorme ?!