Mon hypersensibilité et moi, du conflit à l'acceptation

[Lolatébas]

Je rebondis sur ce que tu as dit @Set Bioskop car moi aussi j'ai passé des années à refouler mon hyper sensibilité, à jouer la personne froide parce que je n'assumais pas (il y a encore quelques restes >_< ) & je ne sais pas si c'est d'avoir à ce point nié ce que je suis profondément ou si ça n'a rien à voir mais j'ai été diagnostiquée bipolaire il y a quelques années maintenant...
Bref, je culpabilise encore souvent de ressentir les choses aussi fort, car me tournent encore et encore en tête les remarques du genre "pleurer changera quoi?" ou encore "arrête ton cinéma" etc... De toute façon, avec ma mère (et même mon père parfois ^^) qui se charge de me le rappeler à la moindre larme, je ne risque pas de l'oublier >_<

 

[Elsiya]

Il est beau, cette article. Et c'est fou comme on est nombreuses, en fait. Quelque part, ça me rassure, mais ça me fait aussi un peu de peine, parce que ce n'est pas tous les jours faciles, cette hypersensibilité.
Dans mon cas, c'est combiné à une anxiété chronique et à une passion débordante, vous voyez un peu le tableau. Le premier à avoir cerné le "problème", c'était mon médecin de famille, qui a bien fait comprendre à ma maman que ce n'était pas du caprice ou de la faiblesse, mais que je n'y pouvais pas grand chose, si les choses me touchaient un peu plus profond. Et le pire, c'est que même en connaissant ce trait de ma personalité, je trouve encore moyen aujourd'hui de me taper dessus de manière interne quand un truc m'atteind (c'est à dire souvent) (je te fais pas un dessin, tu comprends bien que je m'autoflagelle beaucoup à l'intérieur). Mais je me console souvent en me disant que mes couleurs sont plus vives, que mes aurores sont plus beaux, et que, d'une manière générale, même si ça fait parfois mal, c'est quand même super chouette de pouvoir voir et ressentir la vie différement. C'est ça qui me permet de faire la paix avec mon hypersensibilité.

 

[Taniascrt]

Bonsoir
Je voulais juste répondre à ta question concernant les crises d'angoisse (que j'appelle plutôt "crises de nerfs")... Voici comment elles se manifestent chez moi :
- Je sens presque toujours la crise venir (ce qui me permet de chercher de l'aide rapidement/de prendre un anxiolytique lorsque j'en avais) parce que je commence à me sentir stressée/triste et généralement je pleure un peu
- Si je ne suis pas calmée par quelqu'un pour x raison, les pleurs s'accentuent de plus en plus
- Je tombe, je suis comme paralysée des membres et je ne peux plus me soutenir. Je n'arrive plus à parler, si j'essaye je ne peux que bégayer quelques syllabes ou des bruits.
- Je suis prise d'une sensation de peur immense et souvent je me mets à hurler (pas de paroles, juste des cris qui effraient tout le monde...)
- Mon corps entier semble se contracter, si par malheur un mur se trouve derrière moi ma tête s'y frappe à cause des tremblements et les contractions + la peur me font me recroqueviller sur moi-même
Je n'ai jamais perdu connaissance et heureusement les crises durent assez peu de temps. Par contre, après une crise, je sais que je vais être fatiguée pendant 3 jours environ tellement mon corps finit épuisé. Je pense d'ailleurs que ces crises sont une manifestation inratable de mon corps qui veut me dire "Ola, faut se calmer là!"...
Concernant la tachycardie... J'ai été hospitalisée hier parce que mon cœur battait entre 140 et 150 au repos et personne n'a su me dire ce que j'ai. Alors pendant les crises j'imagine que ça peut devenir plutôt violent (enfin je dis "j'imagine" mais un jour j'ai fait une crise d'angoisse et j'étais montée à 145 bpm alors...)
Donc, en bref, pour moi une crise d'angoisse c'est principalement une sensation de peur insoutenable... Cela dit, en plus d'être quelque peu hypersensible, j'ai souffert d'anxio-dépression, d'où peut-être la violence de ces crises...je ne sais pas trop...

Et puis, quand même, je vais vous dire aussi le seul moyen que j'ai trouvé pour faire cesser ces crises (on ne sait jamais, ça peut sauver la vie parfois...) : il faut que quelqu'un me parle doucement en me disant quelque chose comme "N'aie pas peur, ça va aller" (un truc bateau mais qui rassure) tout en maintenant un contact avec moi au niveau du regard. Généralement les gens me maintiennent la tête, déjà pour qu'elle ne se cogne pas, mais surtout pour que je puisse les regarder dans les yeux ; voir que quelqu'un est à côté de moi et me regarde avec un inquiétude me permet de "redescendre" rapidement et ça me calme. Surtout, ne pas me crier dessus Sachant que je suis une situation d'angoisse extrême, me dire "Stop being melodramatic" n'aide pas du tout (merci papa). Et après la crise, mouchoirs, verres d'eau et beaucoup de gentillesse sont bienvenus (même de la part d'inconnu.e.s !) !

Voilà voilà, j'espère que ça pourra être utile à quelqu'un !

Je me reconnais complètement dans ce que tu dis, et je suis 100 % d'accord avec toi pour ce qui est de "calmer" les crises.
Mes crises sont assez violentes aussi, ça impressionne beaucoup de personnes quand ils ne connaissent pas, ce genre. J'ai aussi souffert d'anxio-dépression...
Ma première crise à commencer il y a 4 ans, depuis j'ai presque tout essayée pour que ça arrête de pourrir ma vie, mais rien à faire, ça s'arrête mais ça recommence quelques mois après... C'est invivable.

En tout cas, courage à toi, ça m'as fait du bien de lire ta réponse, et merci de l'avoir fait d'ailleurs !

 

[Tiph-Jiminy]

J'ai fais 2 crises en l'espace de 4 mois, première fois que ça m'arrivais. Avant c'était seulement concernant ma claustrophobie mais là ,la dernière fois, c'était tout autre. C'était clairement dû à mon hypersensibilité. Des difficultés à respirer, un coeur qui bat la chamade, des muscles qui m'abandonnent et un cerveau en panique total, ayant perdu tout ses repères ; je finis assise dans un coin de la cuisine. Toute seule ; rien que le chat et moi (qui croyez-le ou non a très bien senti que j'allais pas jojo).
Tout ça à cause d'un sentiment soudain d'abandon devenu, en l'espace de 10 minutes, incontrôlable.

J'ai mis 3 jours pour récupérer, entre les nausées post-crise et la faiblesse de mon corps. 3 précieux jours qui étaient normalement consacrés aux révisions des partiels, ce qui n'a fait qu'engendrer du stress supplémentaire.

Et personne ne comprend et le monde autour de moi me demande toujours un peu plus d'efforts d'adaptation chaque jour. Néanmoins les amis que j'ai eu au téléphone pendant cette crise ont pris peur et ont ouvert les yeux.

Depuis, j'ai clairement fait comprendre aux gens que s'ils voulaient comprendre, s'ils aimaient ma compagnie alors ils allaient devoir s'adapter un minimum (voire plus que moi), faire l'effort d'entrer dans mon monde, sans prendre peur, sans être effrayé par ce que l'hypersensibilité (et aussi la surefficience dans mon cas) représentent. C'est peut être un discours nombriliste mais il y a des périodes particulièrement intenses ou l'on ne peut être le seul à faire un pas en avant. Les gens doivent comprendre

 

[Set Bioskop]

@Lolatébas surtout tu ne dois pas culpabiliser ! Même si ce sont tes proches qui te font des remarques. Au contraire, il faut réussir à mêler sa faculté à ressentir les choses plus fort, à une prise de recul énorme. La prise de recul est la solution.

Lorsque je travaillais pour un site de cinéma, mes démons sont revenus. Je me m'étais à pleurer au bureau, sans raison. Je n'avais plus envie de rien alors que j'avais tout ce qu'on peut souhaiter : un gentil petit ami, des parents compréhensifs, des amis fidèles, un taff qui me plaisait.

J'ai dû m'arrêter deux jours pour ne pas repartir dans mes anciens délires. Quand je suis revenue je suis allée m'excuser près de mon patron. J'étais désolée d'être aussi sensible. Et il m'a dit : "C'est très bien de ressentir les choses à fond ! C'est même une qualité. Si tu as envie de pleurer alors pleure. Si tu as envie de rire, rie !"

 

[Lolatébas]

Eh bien @Set Bioskop que voilà un patron compréhensif et respectueux, ça devait être top

Tu as raison, c'est encore difficile, l'éducation de mes parents m'a mis des idées en tête et j'ai bien du mal à les déraciner pour aller de l'avant... Mais ça viendra!

Tiens et je pense à cela, je ne sais pas vous autres hyper sensibles, mais pour ma part j'arrive à ressentir les gens, leur personnalité, je ne sais pas bien comment le dire, ça fait un peu comme un "don" pour connaître les gens sans avoir besoin de les fréquenter, m'voyez?
Bref, si certains vivent ça, franchement vous faites comment pour gérer? Non parce que, lorsque je me fie à mes "ressentis", lorsqu'ils sont négatifs mettons, j'entends de partout dire que "tu le/la juges trop vite", et "mais non tu te trompes". Et quand j'parle de mon ressenti à la personne concerné, évidemment en général pour la confronter à quelque chose, la personne nie et... Enfin voilà à chaque fois je me retrouve la connasse de l'affaire qui juge/critique/dit du mal et parle sans savoir. Evidemment, quand ta seule "preuve" c'est "j'le sens" dur de convaincre les foules hein
Voilà si parmi vous quelques personnes vivent cela, j'aimerais bien savoir comment vous gérez?

 

[Margaux Palace]

@Lolatébas OUI mille fois oui, ça m'arrive souvent aussi. Avec le temps j'ai appris à me faire un peu confiance parce que je ne supporte pas la négativité dans mon entourage mais je me suis souvent retrouvée dans des situations super nulles où je voyais totalement comment la personne était et que tout le reste de mes potes la trouvait fantastique. Quelques mois après ça n'a pas loupé, tout le monde a réalisé que c'était pas quelqu'un de bien du tout (et j'aurais aimé me tromper pourtant). J'ai l'impression que c'est comme un radar à émotion, des signaux que les autres envoient malgré eux et qu'on reçoit comme des éponges. Parfois c'est vraiment pesant, mais ça peut aussi être assez utile quand on a réussi à le gérer.

 

[Maud Kennedy]

Est-ce que c'est possible d'être hypersensible mais seulement pour les autres?

 

[Lolatébas]

Merci @Margaux Palace ! Milles mercis même!
Autant je me fais confiance, autant maintenant je n'ose plus dire ou montrer quoi que ce soit tant que je n'ai pas de "preuve" effective, histoire de pas entendre ce type de remarques. Par contre je tente de mettre de la distance avec la personne si je la sens nocive afin de pas trop morfler!

 

[Clamya]

Merci pour cet article !
Je suis entrain de comprendre que je suis peut-être hypersensible... Hmm je dis bien peut-être!
Savez-vous si il peut exister un lien entre hypersensibilité et épilepsie ?
Je me retrouve clairement dans plusieurs des points que tu as décris, mais chez moi ce qui est le plus dérangeant c'est la rapidité avec lesquelles les larmes me montent au yeux. Quand quelque chose me blesse/me déplaît (etc), l'envie de pleurer est là avant même que je comprenne d'où elle vienne... Et là j'ai envie de pleurer comme jamais, ça arrive de façon très intense.

Ca donne des situations inconfortables où parfois je sens que je m'apprête à pleurer, les gens s'en rendent compte, je sais que c'est absolument pas grave mais mon corps me dit non et les larmes sont toujours bien là -_-

Bref, tout ça pour dire que je n'arrive pas à savoir si je peux vraiment me considérer comme hypersensible, et que je ne sais pas non plus si mon épilepsie y est pour quelque chose

 

[Bruyère]

Je me retrouve clairement dans plusieurs des points que tu as décris, mais chez moi ce qui est le plus dérangeant c'est la rapidité avec lesquelles les larmes me montent au yeux. Quand quelque chose me blesse/me déplaît (etc), l'envie de pleurer est là avant même que je comprenne d'où elle vienne... Et là j'ai envie de pleurer comme jamais, ça arrive de façon très intense.

Ca donne des situations inconfortables où parfois je sens que je m'apprête à pleurer, les gens s'en rendent compte, je sais que c'est absolument pas grave mais mon corps me dit non et les larmes sont toujours bien là -_-

Je ne sais pas trop pour l’épilepsie (pendant un temps mon psychiatre a pensé que j'en faisais mais en fait non), en tous les cas ta situation me rappelle un peu celle de mon copain. Il pleure beaucoup, très très vite. C'est particulièrement perturbant dans le sens où il a une personnalité très froide 80% du temps, et comme tu le dis aussi parfois il me dit "Mais je ne sais même pas pourquoi je pleure !"
Au fond c'est quelqu'un de très sensible, peut-être même d'hypersensible (il se pose aussi la question) mais il vit avec et vois ça comme quelque chose de plutôt positif dans le sens où ça ne fait plus de lui seulement une personne froide...
Après si toi ça te gêne, essayer de comprendre les causes latentes de tes pleurs peut aider, peut-être.
Par exemple mon copain ne supporte pas qu'on se dispute et fond en larmes très vite à cause de ça ; il pense que c'est parce qu'il a passé son enfance à entendre ses parents se disputer, avant de divorcer et ça l'aide à prendre du recul par rapport à nous...
Je ne peux pas t'en dire plus, mais tu es peut-être hypersensible oui ! Difficile à diagnostiquer comme ça cela dit, je ne suis pas médecin ^^

 

[Ygritt.]

J'ai l'impression que cet article à été écrit pour moi...surtout le premier paragraphe, les gens qui disent "Y'a plus grave dans la vie, pleurer ne t'avancera à rien" c'est ma mère tout craché. Du coup c'est assez difficile car quand une grosse angoisse me vient et que j'ai envie de pleurer, j'hésite à aller la voir car j'ai besoin de réconfort mais pas envie d'entendre ça, surtout qu'on peut facilement y rajouter "moi j'ai vécu des tas de trucs, des coup dur, je n'ai jamais pleuré, j'ai toujours avancé." Oui maman...

M'enfin là je suis juste en train de vivre l'article en ce moment même. Demain je rentre chez mes parents après 2 semaines merveilleuses chez mon amoureux, depuis ce matin j'ai la boule au ventre, j'angoisse, je pleure (un peu, car j'ai envie de garder un peu de dignité) mais bon, on a lu l'article ensemble avec mon chéri tout à l'heure, du coup ça m'a permis de lâcher un peu plus mes larmes devant lui et de lui faire comprendre ce que je ressens. Mais c'est juste insupportable cette énorme envie de pleurer à la moindre angoisse, l'angoisse d'angoisser se rajoute au reste...
J'ai ce problème depuis l'adolescence et je ne m'y suis toujours pas faite...