Mon père ne m'a jamais reconnue, aujourd'hui je dois me battre

22 Avril 2018
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Barcelone
@Nouanda Je ne peux que comprendre ton point de vue, et vraiment je suis sincèrement désolée que les commentaires te fassent du mal. Cependant, le forum n'a pas vocation à être un espace safe pour toutes/tous les concernés. Quand on poste un témoignage sur madz, je pense qu'on s'attend à avoir des messages de concernées, des messages de non-concernées, des messages qui vont discuter du vécu dont on fait état. Il y a eu beaucoup de mot de soutiens pour cette madz, et c'est très bien. Le reste (le débat, la remise en question de son schéma familial etc) ne s'adresse pas à elle de façon personnelle. Son témoignage fait figure d'exemple et nous permet d'étayer différentes prises de position.
C'est jamais simple, mais je pense qu'aucun des messages publié ici n'avait pas sa place, malheureusement peut être pour les concernées.
 
29 Décembre 2011
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Strasbourg
J'avais envie d'écrire un long message pour répondre à certaines d'entre vous, parce que certains propos m'ont choquée. Sauf que voilà, en fait ça me fout trop en l'air, je suis la a regarder l'écran de mon téléphone, une énorme boule dans la gorge, à me dire que définitivement l'empathie n'est vraiment pas une valeur commune à toute l'humanité.... Non ça me fout trop en l'air pour que je puisse répondre intelligemment à certains de vos propos. Et puis d'autres madz l'ont fait, sans doute bien mieux que moi.

Je vais juste me contenter de relever quelque chose que j'ai l'impression d'être la seule à avoir compris comme ça (et peut être que j'ai mal compris) :
Un accident de pilule m’a fait prendre vie. Pour ne pas avoir de problème avec sa femme et à la demande de cette dernière, il n’a pas souhaité me reconnaître
=> je comprends que la non reconaissance n'était pas le choix du père, ou en tout cas pas uniquement le sien, mais celui de sa femme (qui donc était au courant.). Je trouve ça encore plus violent en fait, que ce soit elle qui ait décidé de renier l'existence de cette mad.

Et surtout je voulais envoyer tout mon soutien et ma compréhension à la mad du témoignage (et à toutes celles qui ont témoigné en commentaire sur des situations plus ou moins similaire.):calin:

Une part de moi à très envie de te conseiller de laisser tomber. De te dire que ça ne vaut pas le coup. Trop de souffrance potentielle pour trop peu de possible satisfaction. Mais au fond je pense que c'est le genre de moment dans l'existence où on a besoin d'aller jusqu'au bout, pour soi même, même si on a conscience que ça risque de nous faire plus de mal que de bien. Dans tout les cas, je t'envoie plein de courage pour les épreuves à venir.
 
27 Octobre 2015
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Si le père ne change pas d'avis (car un homme peut demander à une femme d'avorter, mais peut décider d'assumer l'enfant si celle-ci souhaite le garder) la mère risque d'être confrontée au fait que peut-être ce père ne voudra pas rentrer dans la vie de cette enfant d'une quelconque manière.
Si j'étais un homme, je me sentirai acculé.
J'en voudrai à la femme de désirer à tout prix garder un enfant dans ces circonstances alors qu'elle pourrait en avoir un plus tard avec un homme consentant, ou seule.

Mais en fait, à ce stade, la décision, il l'a déjà prise, en faisant l'enfant. Ce que j'essaye, très patiemment de dire depuis trois post, c'est que quand le mec féconde la nana, ou quand la nana est fécondée par le mec (je peux pas dire qu'elle le féconde, désolée), ils ont déjà pris le risque et donc la décision que ce risque était acceptable.

Il est totalement injuste de dire que le moment de la décision est le moment où une femme décide si elle avorte ou non. Le moment de la décision est le moment où le mec éjacule dedans, ou entre dedans après le première perlée. Il existe un risque de grossesse quelque soit le contraceptif utilisé. En fait, comme le risque existe toujours, le moment où on décide ensemble qu'on prend le risque, c'est le moment où on baise. Et c'est ce moment clef qui est le vrai moment où on admet qu'on va potentiellement, à 1 chance sur 1 million quand on se protège, être parents.

Ok, çà ne fait plaisir à personne, ce constat, c'est pourtant une réalité. Même une vasectomie n'est efficace qu'à 99,9%. Pareil pour la ligature des trompes, qui même si c'est rare, voit quelques enfants naître à cause d'une nature réparatrice qui pousse nos corps à enfanter. La pilule est un peu moins efficace encore, etc, etc. Faudrait quand même admettre qu'un coït peut conduire à un enfant, parce qu'après tout, "roulements de tambours" c'est le but premier du truc.

Oh, wait!

Papa n'était pas au courant, qu'il pouvait pas baiser sans risques? Oh, le pauvre... Sérieusement, un homme sensé, même doté du qi d'une huître sait qu'un acte sexuel vaginal peut conduire à une grossesse. Une femme sensée dotée du qi d'une moule aussi.

Je deviens désagréable, mais sérieusement, à quel moment c'est la faute d'une femme, si elle tombe enceinte d'un amant de passage, et pas juste la responsabilité des deux? Qu'est ce qui protège l'homme, une fois l'acte accompli, de l'acte fondateur? Qu'est ce qui pousse certaines femmes à croire que l'homme n'a rien fait, qu'il n'y peut rien "le pauvre", qu'on va lui imposer cette grossesse, l'obliger à être père, lui voler sa vie, son oeuvre, ses sous?

Sérieusement?
 
22 Avril 2018
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Barcelone
Mais en fait, à ce stade, la décision, il l'a déjà prise, en faisant l'enfant.
Non, il a pris la décision de coucher avec cette femme. Pas de lui faire un enfant. Je suis désolée hein, mais quand je couche avec un homme, ça ne signifie pas "ok j'assumerai un gosse si je tombe enceinte". Alors je ne demande pas la même chose au mec en question.
Ce que j'essaye, très patiemment de dire depuis trois post,
Oui ben désolée, c'est pas parce que tu répète une chose avec laquelle je ne suis pas d'accord que je vais finir par me ranger à ton avis :dunno:
Et c'est ce moment clef qui est le vrai moment où on admet qu'on va potentiellement, à 1 chance sur 1 million quand on se protège, être parents.
Tu exclue encore une fois une potentielle ivg de l'equation. Pourquoi?
Faudrait quand même admettre qu'un coït peut conduire à un enfant, parce qu'après tout, "roulements de tambours" c'est le but premier du truc.
Heu non, pour moi par exemple le but premier d'un coït est de prendre mon pied avec celui avec lequel je le pratique. Merci pour le retour de quelques décénnies en arrière.
Je deviens désagréable, mais sérieusement, à quel moment c'est la faute d'une femme, si elle tombe enceinte d'un amant de passage, et pas juste la responsabilité des deux?
Oui t'es désagréable. En fait le fait que la femme tombe enceinte c'est bien la responsabilité des deux. Mais une fois la grossesse arrivée, y a encore le choix en théorie, de garder cet enfant ou non. L'homme n'a pas juste à se la fermer et assumer. Pareil pour la femme dans le cas où les rôles s'inverseraient, et où l'homme foutrait la pression à celle-ci pour garder l'enfant.
 
Bon courage à toi qui témoigne.

J'ai 25 ans et je suis aussi issue d'une relation extra-conjugale. A la différence de toi, je n'ai jamais rencontré mon père (qui a donc trompé ça femme avec ma mère) mais je connais son nom et je sais qu'il a 3 fils.

Je ne sais pas par où commencer, mais je voulais juste te dire que je me suis reconnu énormément dans ton questionnement quand tu dis: "Comment on peut se lever tous les matins depuis plus de 22 ans en sachant qu’on a une fille quelque part et en avoir rien à foutre à ce point ?".

Pendant très longtemps je me suis demandé si mon père pensait parfois à moi, si ça lui faisait quelque chose, ou bien rien.
Et si c'est rien, est-ce qqun de particulièrement sans coeur, où est-ce que n'importe qui peut nier l'existence d'un enfant comme ça? Personnellement, je trouve ça incompréhensible.
Je tiens à préciser que mon père est désormais divorcé et qu'il lui serait possible de me contacter sans que trop de personnes le sache, donc sans particulièrement affecter sa vie. Donc il n'a pas vraiment cette excuse.

Je n'ai jamais essayé de le contacter, par manque de courage peut-être, ou par peur d'un rejet trop extreme comme dans ton cas (bien que je n'ai absolument jamais rien espéré de lui). En fait, comme toi, ce sont plutôt mes demi-frères que j'aimerais rencontrer, mais la peur d'un nouveau rejet, voir d'une haine de leur part me paralyse. Et puis j'ai ma petite vie, je ne manque de rien, j'ai des amis qui m'aiment pour qui je suis, un copain, ma famille maternelle, etc. Je suis dans mon confort, et c'est difficile d'en sortir pour se confronter à une réalité froide: le rejet.

Dernièrement, j'ai rencontré une personne un peu dans le même cas, dont le père a fait une crise cardiaque assez jeune. Cela m'a fait prendre conscience que mon père, désormais en fin de cinquantaine, pouvait tout à fait mourir un jour sans que je n'ai pu lui poser de questions. Or, c'est tout ce que je demande: des réponses à mes questions, quelles qu'elles soient. Donc, je sais que je vais devoir le faire bientôt si je ne veux pas prendre le risque rester éternellement sans réponses.

Voilà, je voulais partager mon expérience.

Je n'ai pas pris part au débat plus haut dans les commentaires car je n'ai pas vraiment de réponses. Juste, pour moi, une fois qu'un enfant est là, il a le droit à de la reconnaissance et à se construire comme tout le monde, même si ce n'est pas idéal pour l'un des parents.

Si d'autres Madmoizelles sont dans des cas similaires, n'hésitez pas à me contacter en privé, j'aimerai beaucoup partager avec vous :)
 
7 Décembre 2013
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@Kerowynn Si ça résulte d'un échec de contraception, j'vois pas en quoi c'est choquant de dire qu'un homme n'y peut rien. D'autant plus quand il a fait les démarche d'une vasectomie et qu'il a subi une opération pour éviter ce problème, tu peux pas juste balancé ça comme si de rien alors qu'il a VRAIMENT rien à se reprocher. Le mec va jusqu'à se faire opérer pour éviter tout désagrément et même là ça suffit pas. J'veux dire, à ce stade on préconise l'abstinence, les hommes se préservent pour la femme de leurs vies et les childfree se taisent à tout jamais.
 
22 Avril 2018
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Barcelone
@mayalulu J'espère que tu trouveras le courage pour un jour te confronter à lui, ou mieux, qu'il viendra vers toi. Je te souhaite de trouver toutes les réponses dont tu as besoin :)

@Nouanda Bah en fait la madz qui témoigne n'a aucune raison de culpabiliser :dunno: D'ailleurs je ne crois pas qu'elle formule quelque chose en ce sens (ou bien suis-je passée à côté?). Ses parents ont choisi pour elle, et c'est justement de cela que nous débattons. Pas de son choix à elle, et je crois que tout le monde s'accorde à dire que sa quête de réponse et de reconnaissance est légitime.
Il s'agit pas vraiment d'une paternité forcée puisque le père n'en est pas vraiment un, et personne, pas même sa fille ne lui a fait changer d'avis. Nous avons simplement formulé que vu le positionnement de cet homme, la madz pourrait y laisser des plumes.
Encore une fois, désolée que le débat te gène, mais comprends qu'on ne peut pas brider tous les non-concernés. D'ailleurs, nos interventions n'empêchent pas les messages de concernés, comme nous l'a prouvé celui de @mayalulu
Bientôt on va pouvoir s'exprimer que sur les sujets qui nous concernent à titre personnel, tous les messages iront dans le même sens. Va falloir précéder tous ses posts de ATTENTION JE L'AI VECU pour être entendu et pas être traité de personne qui n'y connait rien/sans compassion/qui intellectualise trop un sujet alors que les commentaires devraient rester dans le registre de l'émotion ou la compassion.
On peut effectivement créer un topic dédié, c'est pas hors de propos, mais ça ne devrait pas se substituer à nos interventions ici.
 
19 Mai 2013
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Je souhaite un énorme courage à l'auteure de cet article.
Je n'ai pas lu la totalité des commentaires, tant pis s'il y a une redite, mais on sent bien que la personne est en souffrance, mais autour d'elle les gens croient que c'est une fouteuse de m*rde. Comment peut-on penser "ha ton père n'a jamais voulu de toi, tant pis hein, c'est la vie, tout le monde autour de toi ou presque est normal mais toi t'es le vilain petit canard. C'est con pour toi mais sinon ça va tu bad pas trop ? Comment ? Tu oses réclamer une pension ? Tu fais chier d'exister !".

Je vais passer sur les "un enfant ça se fait à deux, s'il y a un accident il faut assumer". Tout a été dit je pense et j'approuve totalement. Au 21e siècle les choses doivent changer. Maintenant le père est emporté par la spirale infernale causée par ses mensonges envers sa femme. Ça à l'air de partir de tellement rien à la base... Maintenant tout le monde souffre.

Mais j'approuve le fait d'avoir balancé la vérité. Je trouve ça cruel et malsain d'élever des enfants dans le mensonge. D'expérience, soit tout se sait, soit de toute façon il y a une intuition qui fait se poser des questions.

Encore bon courage à cette personne, elle ne pourra sûrement pas trouver d'amour paternel, mais je lui souhaite d'arriver à avancer dans sa vie, voir un psy ou participer à des groupes lui fera peut être du bien.
 
10 Décembre 2013
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Clermont-Ferrand
Pour le coup je ne suis pas très active sur ce forum, mais j’aimerais vraiment réagir à ce témoignage. J’ai aujourd’hui 23 ans, et j’ai rencontré mon père il y a six mois.
Ma situation est un peu différente certes, car j’ai eu l’occasion de rencontrer ses fils et donc mes frères il y a une dizaine d’années et d’être acceptée par eux et leurs familles, même si je suis restée un secret de polichinelle jusqu’à mes vingt ans passés.

Ma mère m’a élevée seule, sans trop d’argent ou avec des beaux-pères violents, et j’ai toujours eu cette rancoeur de ne pas avoir été reconnue, que les choses auraient été différentes s’il avait été là. Je voulais avoir son nom, avoir des droits, ne plus être un secret. Ne serait-ce que pouvoir être présente s’il arrivait quelque chose à mes grands frères. Exister aux yeux du monde.

Bien après que j’ai rencontré mes frères, il a appris que je les côtoyais. Il a fallu 5 ans pour que celà aboutisse à une rencontre, en mars dernier donc. Et si de son côté, il était heureux, pour ma part ma réaction fut bien différente de celle que j’attendais. Il était là devant moi, et puis quoi ?

Le besoin de reconnaissance qui me poussait à toujours bien faire depuis toute petite, à vouloir être dans les meilleures s’est dissipé d’un coup. C’est un homme comme les autres, avec des qualités et des défauts, mais surtout un étranger. Je ne me sens pas connectée à lui. Il a vécu en parallèle de moi, je me suis construite sans lui. Finalement, qui est-il pour moi ? Un géniteur n’est pas forcément un père.

Ma vie est très différente de celle de l’auteure de ce témoignage, mais je veux surtout lui dire que je comprends ce besoin, cependant, les choses qui aboutissent comme nous le souhaitions n’ont parfois pas le goût escompté.

Aujourd’hui, j’ai 23 ans, quelqu’un que je pourrais appeler mon père mais pourquoi le ferais-je ? Persévérer dans le fait de se faire reconnaître alors que je n’ai pas d’affinités avec lui me parait absurde, et ne pas aller dans le sens de ma construction personnelle qui a été si difficile. Nous sommes le résultat des choix de nos parents, mais nous sommes aussi des personnes à part entière, et nous sommes définies par autre chose que ce qu’il s’est passé au moment de notre naissance.

J’aimerais savoir, si pour l’auteur, il vaut vraiment le coup de chercher à être à tout prix reconnue par quelqu’un qui la rejette ? Malheureusement, la reconnaissance ne fait pas l’acceptation, et j’ai l’impression que dans son cas le processus est particulièrement brutal. Je ne juge pas ce besoin profond de reconnaissance et de légitimité qui m’a animée des années, je pose simplement la question sans jugement, ni sur son choix, ni sur les choix de ses parents.

En tout cas, je lui souhaite beaucoup de courage ♥️
 
28 Septembre 2012
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J'ai coupé le reste pour la fluidité de la lecture, mais tout le post que tu as écris est intéressant à lire en entier. Il accule ma pensée à ses limites.

Je veux répondre aussi aux autres commentaires qui disent qu'une femme a plus de pouvoir parce qu'elle peut ou non décider d'avorter.

Je vais donc juste répéter l'argument que nous utilisons toutes les deux : Dans un acte sexuel possiblement fertile consenti, il en va de la responsabilité des deux. De nos jours, un homme ne peut pas ignorer que pratiquer un coït vaginal peut mener à une grossesse même si une contraception est en place. Il pouvait peut-être l'ignorer au moyen-âge.

Comme l'un ne peut pas obliger l'autre à avorter en cas de grossesse, et que cela aussi est une connaissance commune, un homme qui pratique un acte sexuel vaginal avec une femme SAIT sans aucun doute possible qu'il existe un risque de grossesse. Même si ce risque est très faible, il le sait.

Donc, l'acte fondateur est le coït, pas le choix d'avorter ou non.

Partant de là, pourquoi faire porter le poids de la naissance à la seule mère et à sa décision ou non d’avorter? Avant cet avortement possible, il y a eu d'autres possibilités d'eviter une grossesse pour un homme, du genre améliorer sa technique avec les capotes, et prendre des capotes à la bonne taille. ou celles que je liste d'ailleurs dans mon commentaire initial (et il doit y en avoir d'autres). C'est amusant que la seule à être entendue est l'abstinence.

Ce qui me gène, ce n'est pas la co-responsabilité, c'est le rejet de la totalité de la responsabilité sur la femme qui a le choix d'avorter ou d'accoucher sous x, si elle le désire. Ces choix n'ont pas à être jugé à l'aune du désir d'un autre. Je ne crois pas qu'on puisse opposer à une femme un devoir d'avorter en cas de non désir de paternité. Pourtant, c'est ce que je lis à travers plusieurs commentaires. Ce qui est dit c'est qu'en gros si tu es une femme, et que tu décides de ne pas avorter alors que le père te le demande, tu es seule à porter la responsabilité de l'enfant.

Pour moi, c'est faux. La responsabilité des deux a commencé avant.

En fait je suis parfaitement d’accord avec toi.
Je ne prône pas l’abstinence, je dis juste qu’il n’y aucune solution égalitaire à la fin mais qu’il y a une égalité de l’homme et de la femme devant le fait que l’acte sexuel peut conduire à un enfant. Je lis dans les commentaires « un homme sait qu’il y a des risques de grossesse pour une femme, donc il a bien profité il aurait dû faire attention » (schématiquement). Je suis désolée mais à ce moment là ce raisonnement nous est aussi applicable... et c’est pas pour autant que je juge les femmes qui font le choix d’avorter ou non.

Je poussais le raisonnement jusqu’à son paroxysme pour montrer que tout n’est pas blanc ou noire. Vous pourrez tourner la problématique dans tous les sens, elle ne rentrera dans aucune case à la fin. C’est un sujet délicat et intime la question de l’enfant.

Comme cela a été dit, les femmes ont (injustement peut être) une place prépondérante dans la maternité. On leur donne une possibilité de choix et même si il est normal que leur avis prévale, mais j’ai vraiment des difficultés à faire la sourde oreillle aux hommes qui ne veulent pas d’un enfant et dont l’avis se retrouve dénié ou au contraire ceux qui en veulent un et s’en voient privés. C’est comme la question d’une relation libre, pour moi à partir du moment où tu en as parlé et que les partenaires sont d’accord, personne n’a à changer les règles en cours de jeu. C’est pareil pour la question des enfants.
 
16 Novembre 2016
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Paris
Non mais on va éviter de prétendre qu'on sort les mêmes arguments que les anti-IVG, merci bien. La malhonnêteté intellectuelle me soûle alors on va expliquer précisément en quoi ce n'est PAS la même problématique.

Quand on dit qu'un homme doit assumer les conséquences d'une grossesse, c'est tout simplement parce qu'on ne parle pas de la même chose. Au niveau de la femme qui gère une grossesse, on parle encore d'un embryon (qui légalement n'a aucune existence juridique avant les 12 semaines et qui n'est pas viable en dehors du corps de la mère). Donc, si une femme souhaite avorter ou laisser l'embryon se développer, c'est elle qui a tout pouvoir là-dessus, parce que ça concerne son corps. A ce stade, le père n'a aucun pouvoir et c'est une inégalité biologique à laquelle on ne peut rien, parce qu'on ne peut tout simplement pas forcer une femme à 1) avorter, 2) ne pas avorter. C'est entièrement son choix parce que c'est de son corps qu'il s'agit et c'est elle qui subira les conséquences d'une grossesse pendant 9 mois et d'un accouchement (avec tous les risques que cela présente sur la santé). C'est donc un choix qui relève de son droit le plus strict (droit à disposer de son corps).

Au fait je rajoute qu'on n'a pas à juger des raisons qui poussent une femme à avorter ou au contraire à poursuivre la grossesse, hein. Une femme peut parfaitement ressentir dès le départ un attachement au foetus, et le voir comme un bébé en puissance dont elle ne veut absolument pas se séparer sous peine d'en souffrir. C'est quelque chose d'intime, et ce serait aussi monstrueux de forcer une femme à avorter que de forcer une femme à poursuivre une grossesse. Bref, on n'a pas à reprocher à qui que ce soit de poursuivre une grossesse, pas plus qu'on ne peut reprocher à qui que ce soit de souhaiter avorter, parce que peut-être que pour la femme en question ça ne paraissait pas tant un choix qu'une nécessité ; tout dépend du ressenti de chacun, et aussi parfois des croyances.

Maintenant, pour revenir à la situation du père : dans le cas d'une grossesse, au niveau du père, il ne s'agit pas de son corps. Même si c'est son sperme qui a participé à produire le foetus, le père ne le porte pas dans son corps, ne subit pas la grossesse et l'accouchement, et n'a donc aucun pouvoir sur la poursuite ou l'interruption de la grossesse puisque c'est le droit exclusif de la femme (ce qui est normal, dans le cadre légal).
Il est donc malhonnête et faux de parler de "droit à disposer de son corps" dans le cas des pères, et donc de faire un parallèle avec les revendications des femmes pour le droit à l'IVG. Les pères, en cas de grossesse non désirée, ne sont pas dépossédés de leur corps
(puisque le "produit" de leur sperme n'est pas leur corps et n'en fait pas partie pendant le temps de la grossesse). En fait, comme on l'a expliqué, les pères n'ont pas de moyen d'action sur la grossesse tant que c'est encore possible (quand c'est un embryon), ils n'ont donc effectivement pas le choix et doivent s'adapter à la décision de la mère de poursuivre ou non la grossesse. On n'y peut rien, ça part d'une inégalité biologique. Maintenant je vais expliquer pourquoi ils n'ont pas le choix non plus une fois que le bébé est né, et en quoi ça se justifie.

Imaginons que la femme a fait le choix de poursuivre la grossesse et qu'on se trouve à la naissance du bébé. Imaginons que le père ne souhaite pas reconnaître son enfant et qu'il ne souhaite pas lui verser une pension. Au niveau légal : on parle maintenant non plus d'un embryon, mais d'un bébé qui est né, qui a des droits humains et qui a droit au soutien financier de ses deux parents biologiques (pour pouvoir vivre la meilleure vie possible). A ce stade, ce ne sont plus les intérêts ou la volonté des parents qui priment, mais bel et bien ceux de l'enfant. Voilà pourquoi (même si ça paraît injuste pour l'homme) il ne peut effectivement rien faire d'autre que payer et assumer sa responsabilité (si ça lui est demandé). Une plus grande injustice serait de laisser l'enfant démuni à cause des choix d'un ou de ses deux parents, et c'est bien pour cela que cette loi existe. Ne pensez pas que des magistrats plus qualifiés que vous n'y ont pas longuement réfléchi et n'ont pas retourné le problème dans tous les sens, pour trouver la solution la "moins pire" en privilégiant l'enfant.
D'ailleurs pour ceux et celles qui estiment qu'une femme peut toujours (ou devrait ?) avorter si le père ne veut pas d'enfant, je vous signale que l'avortement n'est pas toujours possible. Une femme peut très bien avoir dépassé le délai légal, avoir fait un déni de grossesse... Ou encore, un homme peut prétendre qu'il soutient la femme et l'aidera à élever l'enfant financièrement, et se défiler quelques mois plus tard. Il faudrait laisser la femme tout payer et laisser l'enfant souffrir du manque d'argent ?
Bref, cette loi est faite avant tout pour protéger l'enfant (j'ai bien dit l'enfant, pas l'embryon, donc merci de ne pas repartir en HS sur l'IVG, qui est une autre question).

Alors maintenant, je ne suis pas en train de dire que ces situations sont toujours souhaitables, toujours justes ni toujours morales. Il y a des situations qui craignent vraiment (femmes qui font sciemment "un enfant dans le dos"). Mais si on modifiait la loi, on aurait des situations encore plus injustes pour l'enfant (qui n'a rien demandé à personne, qui est le seul à n'avoir aucune responsabilité dans l'histoire et qui est celui que la loi privilégie toujours).
Le fait est qu'on n'y peut pas grand-chose, si ce n'est (attention solution miracle) développer la contraception pour hommes. Ce serait le seul moyen valable (et juste) de leur redonner du pouvoir sur la situation, parce que comme je l'ai expliqué on ne peut pas leur donner du pouvoir sur la grossesse (à moins de léser les femmes et leur droit à disposer de leur corps) et on ne peut pas non plus leur permettre de ne rien assumer après la grossesse (à moins de léser l'enfant qui a des droits une fois qu'il est né, et dont le père biologique est un minimum responsable).
A eux donc de se bouger pour ça. Je rappelle que les hommes détiennent la grande majorité du pouvoir économique, politique et culturel, et qu'ils sont à la pointe de la recherche scientifique. S'ils souhaitent vraiment une contraception, ils peuvent l'obtenir (à moins que celle-ci existe déjà mais que les hommes, malgré leurs chouineries, ne souhaitent pas se taper les effets secondaires de la pilule que les femmes supportent déjà ? Oups terrain glissant...)
Mais l'amélioration de leur situation ne se fera pas en piétinant les droits des femmes, ni ceux des enfants. Attention aux combats que vous soutenez, ça pourrait vite se retourner contre vous en cas de dérives.
 
16 Novembre 2016
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Paris
@Cépamoi Ah d'accord, je ne l'avais pas compris comme ça. C'est vrai que je suis énervée parce que je n'apprécie pas du tout d'être affiliée aux anti-IVG, d'autant plus que cette comparaison est fausse vu qu'on n'est pas sur la même problématique (j'en ai parlé dans mon message).
Edit : mais à ce qu'il me semble ce n'est pas à toi que je pensais :hesite: je devrais relire la conversation mais je crois que j'étais plutôt d'accord avec tes messages.
 

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