Ha... Je me reconnais aussi un peu... Assez "masculine" il paraît, dans mon attitude et mon look, avec un corps très très féminin (genre curvy). J'ai longtemps été la "bonne pote." Je m'en foutais. J'ai eu 4 ans de vie, entre mes 22 et 26 ans, sans mec. J'entends par là, sans flirt, sans copain, sans sexe (enfin sans sexe avec quelqu'un d'autre, j'entends, je me débrouille très bien toute seule, hein...). Je voyais bien que les mecs, non seulement je ne les intéressait pas pour faire un couple... Mais plus que ça, ils ne m'intéressaient pas. Ils cherchaient dans leur compagne des choses que je n'étais pas, et que donc, par définition, je ne pouvais pas leur donner. Quant à moi, je n'avais qu'un critère, et un seul: qu'on ne me demande pas de changer, qu'on m'aime pour ce que je suis. Aucune attente, mis à part de la gentillesse. J'avais des copains, mais pas de petit copain. Des fois, j'enviais mes copines... Mais jamais bien longtemps, avec toutes leurs histoires débiles de mecs qui faisaient ci et ça, comme si tout tournait autour d'eux. Je voulais une histoire sans gnangnanteries, sans prise de tête, simple, entière, avec un homme qui cherche à former une équipe avec une personne, et pas un type qui cherche à satisfaire des clichés sociaux, en sus.
Ben ça existe. Je suis maintenant la femme d'un geek à calvitie tout gentil. Je suis la seule de mes copines à avoir mon temps de ménage équitablement réparti, d'ailleurs, parce que faire équipe, il a bien compris que ce n'était pas me laisser faire toutes les corvées alors qu'on bosse tous les deux. Il a correspondu à mes deux seules attentes: équipe et gentillesse, et c'est tout ce que je voulais. Sauf qu'elles n'étaient pas très faciles à combler, visiblement...
Bizarrement de son côté, il a longtemps été tout seul aussi. Parce qu'il n'était pas assez classe et mignon pour les filles. Il ressemblait trop à Steve Wozniak, faut croire, mais en plus chauve. C'était le bon copain avec qui on sort jamais, un peu timide, trop intègre pour coucher sans lendemain, qui finit par préférer une vie virtuelle à la vraie par moments, pour oublier qu'il est seul...
Et si le problème c'était notre conditionnement culturel, à nous tous? Aux garçons comme aux filles? Si on essayait trop de correspondre à des critères énoncés comme "bons" par la société, pour plaire au sexe opposé, tout en cherchant ces mêmes critères pour le sexe opposé en s'imaginant que c'est cela qui va nous combler? Si le problème ne venait pas toujours de la personne d'en face, mais de tout le monde? J'ai vu pas mal de filles qui disaient rechercher les mêmes choses que moi dédaigner les garçons comme mon mari, et se jeter dans les bras de ceux que je rejetais, moi, (le genre protecteur mignon) et en pâtir... Sont-elles sûres que ce qu'elles recherchent, c'est bien ce qu'elles disent rechercher, et pas leur conditionnement culturel qui parle inconsciemment? Et tous ces garçons qui cherchaient des filles gentilles et douces, sont-ils bien certains que c'est cette personnalité qui leur correspond, ou est-ce que leur conditionnement parle lui aussi?
Pour ce qui est de l'article, je dirais une chose: Lutter contre un conditionnement, c'est long, c'est difficile et il faut déjà prendre conscience que nous sommes conditionnés. Je trouve un petit peu dommage de larguer le garçon de l'article: Je crois que Naya a probablement été sa "pilule rouge": Le truc qui lui fait prendre conscience qu'il y a peut-être des choses qu'il dit vouloir alors qu'en fait d'autres lui correspondent plus... Après il faut voir ce qu'il voulait. Si c'était que Naya change pour correspondre à sa vision, il fallait le larguer. S'il avait fini par décider de se laisser surprendre par d'autres modèles que les stéréotypes sociaux... Un peu dommage. Mais cette histoire lui aura certainement fait tilter un truc dans le cerveau.