Mes gardes ne se passent pas si bien que je l'avais espéré. Je progresse à mon rythme et cela devrait me suffire mais je ne supporte plus les soignants qui se comportent mal, qui me rabaissent, qui ne m'expliquent rien et se permettent de m'engueuler comme du poisson pourri par la suite. Il y a un minimum de pédagogie à avoir quand on travaille dans un CHU. Cette nuit n'était faite que de peur et de stress, je me suis réfugiée pour pleurer dans le vestiaire, me sentant plus bas que terre.
Ce matin en partant j'ai croisé une enseignante de mon école. Rien qu'à sa question sur comment se passait mon stage, les larmes de la nuit sont remontées, ont coulé en silence. J'avais honte. Elle m'a dit le regard ailleurs qu'au moindre soucis je pouvais appeler l'école, puis elle est partie sans un regard de plus, me laissant ravaler mes pleurs.
Et puis je crois que je suis condamnée à être grosse et moche, à manger, que je sois triste ou heureuse, à croire qu'il n'y ait que ça dans ma vie pour me sentir vivante. J'aspire à un idéal que je suis incapable d'approcher et c'est dur à accepter.
Ce soir je me sens vraiment, vraiment nulle.