J'ai l'impression d'être sur une corde. Je ressens chaque évènement intensément (qu'il soit petit ou grand), chaque changement me pousse un peu, d'un côté ou de l'autre.
Je suis partagée entre ces deux pulsions, et je ne sais pas laquelle suivre: l'autodestruction, ou la construction. Mes désirs varient d'un extrême à l'autre: j'ai des phases, des bouffées d'envies positives (faire du sport, étudier, manger mieux, composer, être agréable) suivies assez rapidement d'envies contraires (fumer, arrêter les études, m'enfermer chez moi, drogues).
Ma mère appelle ça la "barrière": une barrière qui a un bon côté, et un mauvais côté. J'ai l'impression d'être très fragile par rapport à tout ça, d'être une funambule assez peu douée. Un tout petit détail peut me faire tomber, je vacille en un instant. C'est vraiment très désagréable, comme sensation. Je dirais que ça se partage entre 70% de mauvais et 30% de bon, en ce moment.
Quand j'étais ado (d'ailleurs ça me fait penser que ma mère me considère toujours comme tel, et c'est plutôt vexant), donc à cette époque, j'arrivais à conjuguer les deux sans me poser trop de questions. J'allais en cours la journée et me bourrais la gueule le soir, j'étais très sportive et je fumais, j'utilisais ces actions néfastes comme exutoire après le stress que j'endurais le reste du temps. Je crois que m'être "responsabilisée" m'a en quelque sorte apporté tout autant de problèmes que si j'étais restée sur mon ancien mode de vie: je me retrouve coincée, frustrée, à essayer de coller à une pensée qui ne me va pas. J'accumule les tensions sans moyen de les évacuer - pour moi, les évacuer passe par la destruction, de quelque manière que ce soit.
Mon mode de fonctionnement est vraiment, vraiment à chier. On dirait que je cherche des excuses pour faire de la merde sans culpabiliser. A croire que je n'ai jamais été foutue de faire les choses correctement.