J'ai passé une journée de merde. Partiels que je pense avoir foiré et en plus j'ai un mal de tête carabiné. Les filles de ma promo, je ne les supporte plus et elles ne font comme si j'existais pas. C'est pas comme si j'avais rien fait pour renouer le contact. Y'a plein de soirées qui se profilent et je ne suis pas invitée (en plus elles le disent devant moi). Bref, cette mentalité me saoule. Mes trois années précédentes n'ont été que pure folie à la fac. Et là, je me retrouve sans rien, sans personne là-bas, je me sens seule, cette fac me déprime, ces gens, je ne supporte plus cette ambiance. J'ai l'impression d'avoir pris un coup de vieux d'un coup et de ne plus être en adéquation avec les autres. Heureusement, je la quitte bientôt.
Même mon copain n'arrive pas à me redonner le sourire. Mais qu'est-ce qui pourrait me donner le sourire ici? La ville est moche, atroce, un détritus d'architecture et de mentalités trop fières et froides. On est en mai et il fait 13 degrés quoi (sachant qu'il va pleuvoir dès vendredi et que les températures vont chuter). J'ai besoin de chaleur, de soleil, de sec, ne serait-ce que pour ma santé mentale et physique (mon corps est foutu à l'intérieur, un corps de vieille sous une peau d'une vingtenaire). Je n'ai personne ici, ils sont tous partis.
Et même mon copain n'arrive pas à me faire oublier ça. En ce moment il me fatigue plus qu'autre chose comme s'il aspirait mon énergie vitale. Demain, il voulait que j'arrive dans son bled avec le premier train (pendant qu'il bosse), ce qui fait que j'aurais passé plus d'une heure à attendre le monsieur, sachant que demain c'est férié et que je n'aurais rien eu à faire. Le train que je voulais prendre à la base arrivait plus tard, une demi-heure après son taff. Mais ça faisait chier monsieur d'attendre une demi-heure tranquillement chez lui pour venir me chercher en voiture après. Il m'a même demandé des points de rdv improbables, genre je vais l'attendre là pendant une heure. J'ai quand même gagné la bataille.
Bref, je me meurs à petit feu ici. J'en ai trop vu, trop bouffé. J'ai besoin d'air, de voir ailleurs.
Si tout se passe bien (je croise les doigts putain) je pars en Bulgarie l'année prochaine. Enfin, je pourrais retrouver cette couleur des Balkans qui me manquait.