Non, cher inconnu du métro, tu n'as pas été « violé »

10 Juin 2012
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Paris
chloevollmerlo.wordpress.com
Je ne savais pas trop si j'allais répondre à tout ça, parce que j'ai été clairement dépassée par ce que le post a suscité. Pour le dire très clairement : je ne pensais pas que mon article soit polémique. Mais je suis naïve et, forcément, quand je parle photo, ça prête a priori moins à débat :)
Désolée, ça va être long, prenez des pop-corns et du paracétamol.

Je ne pensais pas que ça serait polémique, d'abord, parce que pour moi l'expression utilisée par l'inconnu du métro est relativement neuve. Je l'ai entendue plusieurs fois, mais pour moi elle ne fait pas partie du vocabulaire courant (à la différence, effectivement, de "ça me tue", "je vais me pendre", "c'est de l'esclavage" et compagnie).
J'ai l'impression que ça fait une grosse différence : il s'agit d'un usage nouveau et, franchement, je ne le trouve pas nécessaire (la langue française est assez riche de plein de choses pour pouvoir s'en passer. Et pourtant, j'aime bien les évolutions du langage, parce que j'aime bien les mots d'une manière générale).
C'est pour ça, aussi, que je ne crois pas qu'il s'agisse de limiter la liberté d'expression, comme je l'ai lu ici ou là : on peut exprimer exactement la même idée, avec des mots moins excluants et moins blessants.
Si une nouvelle insulte homophobe apparaissait, si "femme voilée" ou "musulmane" devenait une nouvelle injure pour "connasse" ou "coincée", si ce mec avait dit "Je passe de 20h à 40h de boulot, je me sens Bataclané", je me serais insurgée de la même manière.
Pourquoi ? Parce que ces mots renvoient d'un côté à des traumatismes, de l'autre à des oppressions bien réelles dans la société. Des questions non résolues, des choses en travaux, des problèmes encore frais. C'est suffisamment difficile comme ça, pourquoi venir polluer le langage d'expressions qui véhiculent des idées nauséabondes ?

On me reproche mon "politiquement correct". Ça m'embête que cette expression vienne recouvrir une demande de respect et d'empathie avec des victimes. Et je maintiens que je trouve ça indécent de refuser de réviser son langage (surtout quand il s'agit d'une habitude aussi fraîche, cf ci-dessus) par simple confort de "je dis ce que je veux", quand ce "ce que je veux" fait souffrir potentiellement 16% des femmes et 5% des hommes.
Parce que non, ce n'est pas comparable avec "c'est de l'esclavage" ou "je vais me pendre" qui, Dieu merci, sont susceptibles de toucher une plus petite partie de la population. Même si, effectivement, je vais éviter ces usages face à quelqu'un dont l'histoire fera trop écho avec ces mots-là. C'est tout l'avantage d'avoir des synonymes dans son vocabulaire. Et si ça fait écho et que je ne le savais pas, je vais m'excuser. Et je me sentirai bien nulle.
Je dis pas que je suis parfaite vis-à-vis de tout ça, ça m'arrive aussi de lâcher un "qu'ils aillent se faire enculer", tout en sachant que c'est homophobe et que ça véhicule un pré-supposé avec lequel je ne suis pas en accord (on pourra en parler une autre fois, des insultes qui sous-entendent si souvent qu'être pénétré•e est une humiliation)... Et que ça pourra potentiellement blesser 10% de la population (à la louche, en considérant qu'un•e individu•e sur 10 n'est pas strictement hétéro). Ben j'essaie d'apprendre à ne plus le dire.
(Lire à ce sujet le super post de Jack Parker.)

Ce qui m'amène aussi au fameux argument "du coup on n'a plus le droit de dire ”ça me tue” ?". Premièrement, on parle là d'une expression super ancienne et super ancrée dans le vocabulaire, qui a vraiment déformé le signifiant de base jusqu'à s'en émanciper. Ensuite, on parle de la mort qui, comme plusieurs personnes l'ont dit ici, est une question absolument universelle. A priori, on va tou•te•s y passer. Si c'est pas le cas, je veux bien la recette. Ou pas. Enfin bref.
L'idée de dé-sacraliser un objet, de le trivialiser pour mieux l'appréhender, je la trouve super saine en soi. Quand il s'agit de quelque chose d'inéluctable, ou de "terminé", pour mieux s'en guérir ou y faire face sereinement. Ce qui n'est pas le cas du viol : il s'agit, encore et toujours d'un problème de société (donc non, ce n'est pas "terminé"), d'une menace latente mais aléatoire, qu'on pourrait empêcher en travaillant tous ensemble (donc, ce n'est pas inéluctable non plus, pas comme la mort).
Si une personne survivante d'un viol utilise le mot "viol" de façon détournée, comme une expression, c'est son chemin, ça la regarde, et je peux le comprendre. Certain•e•s m'ont dit que cet inconnu du métro était peut-être dans cette démarche. C'est vrai, je n'en sais rien. S'il y a ici des survivant•e•s qui utilisent le mot "viol" pour parler de petits désagréments du quotidien (de choses triviales, pas d'un cambriolage ou d'une véritable violence, par exemple), je serais curieuse de lire leurs témoignages.

L'humour peut effectivement faire partie d'un processus de guérison. Pour la petite histoire, j'ai fait mon mémoire sur le traumatisme collectif, et la manière de se réparer à travers le théâtre et la photographie. Dans mon corpus, il y avait beaucoup d'œuvres teintées d'humour noir. Ça a même été conceptualisé sous le nom de schadenfreude : le "rire de l'échafaud".
Sauf que ce chemin-là, celui du rire, est celui des concerné•e•s.
C'est à illes seul•e•s de décider si illes veulent l'emprunter, si cela leur fait du bien. La société n'a pas à leur donner d'injonction à trivialiser leur traumatisme pour mieux l'appréhender.

@Ok-san compare mon rapport au mot viol à Voldemort, qui trouve sa puissance dans le fait qu'on ne peut pas prononcer son nom. C'est une façon de déformer mes propos qui ne me plaît pas. Je pense qu'il y a une grosse différence entre "ne pas vider un mot de son sens" et "ne pas oser le prononcer".
Je crois qu'il faut parler des traumatismes, quand les victimes se sentent de le faire, et ne pas les invisibiliser. En revanche, je crois que détourner à ce point un mot aussi fort de son contexte, c'est justement invisibiliser la réalité qu'il recouvre.

En revanche, pour les personnes qui me disent que "viol" ne recouvre pas seulement l'agression sexuelle, je pense quand même que c'es l'acception principale, même s'il y a d'autres usages. Ça serait intéressant de faire un micro trottoir en demandant aux gens la signification du mot viol... Et de voir combien pensent en premier à autre chose qu'à l'agression sexuelle. En revanche, vu sous cet angle, je comprends que l'expression de l'inconnu du métro soit bien moins choquante.

Ensuite, je suis d'accord qu'on passe beaucoup de temps à mettre en garde les petites filles contre les viols potentiels, en leur disant que ça sera le PIRE truc qui puisse leur arriver... Ce n'est pas sain, de menacer quelqu'un d'un truc éventuel (sur lequel iel n'a à peu près aucune prise) en lui disant que ce sera la pire chose qui pourra lui arriver. Ça serait bien, d'abord, de dire que la reconstruction est une voie possible. Que non, on n'est pas fini•e, qu'on va y arriver, qu'on va être fort•e. Qu'on l'est déjà.
Et évidemment, d'apprendre aux violeur•se•s à ne pas violer. Mais personne ne veut voir en l'autre un•e violeur•se potentiel•le.
Contrairement à @Le Morse de Pingu je ne crois pas que les violeur•se•s soient des monstres : ce sont des monsieur et madame tout le monde, on ne devinera pas sur leur visage ce dont ielles sont capables. Et parfois, même elleux ne sont pas conscient•e•s de ce qu'ielles ont fait.

Enfin, je terminerai ce post sur la question des "injonctions" et de la "censure" qu'on me reproche.
En fait, vous savez quoi ? Vous faites ce que vous voulez. J'ai écrit cette lettre ouverte avec les tripes, pas avec un petit air sévère et une moue de désapprobation. Ce n'est pas un pamphlet de féministe parfaite, c'est une demande, d'humain•e à humain•e. J'ai écrit cette lettre ouverte, parce que dans le calme d'une rame presque vide, alors que je ne m'y attendais pas et que je laissais doucement la fatigue m'envahir, cette phrase m'a fait mal, elle m'a blessée.
Si j'y apparais condescendante selon certain•e•s, c'est peut-être parce que je ne voulais pas être agressive, et que j'étais triste. La voie un peu douce, un peu molle, un peu implorante, visiblement, semble condescendante. Bon.
Je ne censure personne, je ne vais pas aller vérifier ce que vous faites, ni multiplier les injonctions à faire attention : vous faites ce que vous voulez, je le redis. L'idée, c'était surtout de soulever une réflexion sur le sujet. Pas seulement dans la sphère publique, face à tout le monde en fait, dans le privé aussi. Pas pour être "politiquement correct", mais pour (comme l'a dit je ne sais plus qui, pardon) le "vivre-ensemble". Pour l'empathie, le tact, le soin apporté aux autres. À ces 16 et 5% parfois invisibles.
Et pour les survivant•e•s que ces mots ne touchent pas : félicitations pour votre solidité. Vraiment. Mais ça n'empêche pas de protéger les plus vulnérables.


P.S : Un autre jour, d'une autre façon, je vous raconterai aussi que j'adore l'humour noir et le second degré et que ça n'empêche rien. Un autre jour.
 
Dernière édition :
29 Juin 2015
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Sarcelles
zuttosama.eklablog.fr
Je ne cite que cette partie mais je n'ai pas compris ton message. A la base un viol c'est une pénétration non consentie, donc une agression sexuelle. :dunno:
Je crois pas avoir démenti ça ._.
J'ai juste dit qu'au delà d'une agression sexuelle "viol" a plusieurs sens. Et c'est quoi ce "à la base"? Ça veut dire que dans chaque mot qu'on utilise il faut employer le sens premier, le sens de "base" sinon c'est faux?
 
15 Juillet 2014
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Je crois pas avoir démenti ça ._.
J'ai juste dit qu'au delà d'une agression sexuelle "viol" a plusieurs sens. Et c'est quoi ce "à la base"? Ça veut dire que dans chaque mot qu'on utilise il faut employer le sens premier, le sens de "base" sinon c'est faux?
Il ma semblé que tu demandais la définition. Donc je te donne la définition de base. C'est tout.
Pour le reste, ok, ça éclaire tes propos.
 
20 Janvier 2014
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Cat town
Je ne me suis pas tapée tout le débat mais au moins les premières pages. Alors faut pas accepter ce genre d'expression ou il faut ?

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Parce que souvent dans les cas d’agressions le silence est imposé à la victime, sa parole est déjà difficile, comment prendre la parole sur ces sujets, osez les abordez si pour tout et n'importe quoi les gens disent "je me suis fait violer".

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Sur un registre moins perso et un peu plus objectif, toute personne ayant fait un peu de psycho et de neuro savent que dans une certaine mesure le langage structure notre pensée. Lorsque l'on sait ça je pense qu'il est important de prendre du recul sur ce que l'on dis, sur la valeur des mots et des concepts qu'ils véhiculent et se demander si on est pas en train de dire une connerie. Je refuse que le concept de viol soit banalisé, que sa gravité soit atténuée à cause d'une expression pas très réfléchie qui peut se remplacer par des dizaines d'autres.

C'est comme la re-féminisation des noms de métiers, la suppression du madmoiselle, arréter d'utiliser des insultes à caractères -phobes et -ismes ; on sait qu'à terme c'est important car l'on sait que ça à une importance globale, pour que les petites filles se projettent dans d'autres métiers, pour que l'on arrête de nous caractériser comme "jeune fleur fragile dispo" ou "femme appartenant déjà à un mâle", pour faire reculer l'homophobie, le racisme etc et pourtant quand on dis à un pote parce qu'il arrive pas a porter quelque-chose "t'es trop une tapette" on ne le fait pas contre les homos et les femmes, on ne cherche pas volontairement à leur manquer de respect, et pourtant c'est ce que ce mot renvoi.

Alors c'est pareil pour "je me suis fait violer" on ne cherche pas à blesser et à minimiser la gravité de ce qui est arrivé aux victimes de viol et pourtant c'est ce que nos mots renvoient.
 
9 Avril 2013
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Si une nouvelle insulte homophobe apparaissait, si "femme voilée" ou "musulmane" devenait une nouvelle injure pour "connasse" ou "coincée", si ce mec avait dit "Je passe de 20h à 40h de boulot, je me sens Bataclané", je me serais insurgée de la même manière.
Pourquoi ? Parce que ces mots renvoient d'un côté à des traumatismes, de l'autre à des oppressions bien réelles dans la société. Des questions non résolues, des choses en travaux, des problèmes encore frais.
Bien vu, je crois aussi que notre malaise par rapport à ces termes vient de cette instabilité-là, de l'absence de consensus sur la condamnation du viol, d'un danger qui plane trop près de nous, d'une plaie ouverte.
 
11 Janvier 2009
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Nantes
ernestsew.tumblr.com
Bah putain. Je ne pensais pas que l'adage "never read the comments" s'appliquait aussi à Madmoizelle.

Je suis sur le cul de lire des comparaisons entre cette expression relativement récente sur le viol, et les expressions sur le mort. La mort ça concerne tout le monde, si j'me trompe pas. La mort ça fait partie de la vie. Le viol, théoriquement, bah pas trop. Je passe sur le fabuleux "oui mais moi si j'suis vierge ça me fout mal qu'autour de moi on parle de sexe" clap clap pour le lien entre le fait d'être gênée par une conversation et voir une expérience traumatisante (choquante, difficile, raye la/les mentions inutiles) réduite à une illustration d'un désagrément. Tant mieux si certain.e.s concerné.e.s ne s'en offensent pas, perso dans le doute j'ai fait évoluer mon vocabulaire et mon usage d'expressions. J'ai lu quelques coms qui râlent après l'auto censure, eh bah moi j'adore l'autocensure. Je la vois plutôt comme une attention aux gens qui m'entourent cela dit. J'essaye au maximum d'éliminer les termes qui peuvent froisser, blesser, heurter, invisibiliser, minimiser, réduire. Forcément des fois j'me vautre, mais je garde une vigilance. Ouais, c'est chiant, ouais faut tout le temps l'avoir en tête au début, mais petit à petit ça devient un automatisme. Je blesse moins les gens sans vouloir/savoir. Et p'tet que mes interlocuteurices n'en ont en fait rien à foutre que j'utilise ces termes problématiques, mais dans le doute je fais sans.

Le violeur, contrairement au tueur, ne peut pas être n'importe qui. Le violeur, c'est comme le pédophile, c'est un monstre, un rebut de la société, un dangereux énérgumène intrinsèquement mauvais, ce que tu veux. Un animal.
Pour moi, cette phrase, c'est carrément le nœud du problème. Je ne sais pas si tu énonces ça en faisant référence à l'ambiance collective pour parler des jeux vidéos ou s'il s'agit de ton point de vue (dans les deux cas ça illustre quand même mon propos) mais le truc c'est qu'un violeur, c'est n'importe qui. Pas besoin d'être un monstre, ou intrinsèquement mauvais. Je vous invite à parcourir un peu http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/ pour voir à quel point les violeurs sont potentiellement notre entourage, et potentiellement dans des situations et cas de figure super classiques de la vie de tout les jours.

Les mots ont un sens, et c'est vraiment idiot de les vider de leur sens. La langue française est suffisamment riche pour exprimer nos émotions ou notre désarroi autrement qu'en détournant des mots. Certes c'est une langue vivante qui évolue avec les usages qu'on en fait, mais il ne faut pas brûler les étapes. Pour pouvoir rire d'un truc pareil je pense qu'il faut d'abord voir la violence, l'admettre, la comprendre, la digérer, et ensuite seulement faire des vannes dessus.
Si on en est encore à l'étape où on croit que les violeurs sont des monstres conscients et qu'ils ressemblent aux méchants dans Disney, si on croit encore que ça arrive la nuit dans une ruelle, alors on n'en est vraiment pas au stade de faire des vannes. Et hey, malheureusement, dans la tête des gens (la masse, les mainstream, les non politisés, les non militants, ceux qui suivent les mass média, ceux qui pensent que ça n'arrive qu'aux autres) le viol c'est un inconnu qui agresse une fille saoule en sortant de bar/boite. Breaking News: ce cas de figure est minoritaire. Y'a un méga taf d'information à faire sur le viol, le pourcentage de victimes qui connaissaient leur violeur ou encore celleux qui ont mis un mot sur leur vécu plus tard, après coup.

Enfin voila, je m'éparpille mais ma pensée c'est de dire qu'il est trop tôt pour vider le mot viol de son sens, ou pour l'appliquer à des désagréments du quotidien. Tout le monde s'insurge contre le viol quand il fait les gros titres, quand ça implique des inconnu.e.s, des coups, des armes, des actes de torture et de barbarie. Mais quand l'agresseur est l'entourage, le conjointe, le pote, le collègue sympa, le p'tit coup de cœur du moment, les réactions ne sont pas du tout les mêmes. Tant qu'il y a des réactions inégales pour un seul acte, je trouverai toujours que c'est trop tôt pour minimiser le sens du mot

Tant mieux si des victimes en rient, vident le mot de leur sens, le réemploient à leur sauce, chacun.e ses méthodes pour avancer, mais tout le monde n'en est pas là, tout le monde n'a pas envie d'en arriver là, donc dans le doute, tant qu'on n'est pas sûr.e du vécu et de la réflexion de chacun.e, vaut mieux s'abstenir. (Edit: du coup je rejoins à fond @Jidia Seddicia )

Dire que c'est inapproprié, oui, peut-être... Mais lier le viol à une situation négative, c'est déjà pas mal, je trouve.
Yes, donnez un cookie à cet inconnu du métro pour avoir lié le viol à une situation négative! Quelle clairvoyance!
 
3 Avril 2015
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Lyon
Je suis plutôt d'accord avec l'article. Le fait que chacun.nes n'est pas le même ressenti par rapport au viol ne veut pas dire qu'on peut utiliser ce terme à tout bout de champs. Pour certain.nes survivant.es ça passe mais ça veut pas dire que c'est le cas pour tout le monde. C'est pas une question de politiquement correct, c'est une question que chacun.es ressent les choses différemment et que tout le monde mérite de pouvoir vivre les uns avec les autres dans un espace safe sans avoir à justifier ses traumatismes et/ou ressentis, tout ça parce que certain.es veulent pas se remettre en question sur le langage qu'iels utilisent.
 
10 Juin 2012
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@Le Morse de Pingu @chloevollmerlo Oui, exactement, je faisais référence à Hitler et non au mot "viol"...
Ok, my bad, désolée. Dans ce cas, c'est effectivement un autre débat.
Ça fait partie des trucs sur lequel j'ai bossé pour mon mémoire.
(Attention HS)
Si ça vous intéresse, ça parlait donc du traumatisme collectif, de l'irreprésentable, et des moyens que prennent le théâtre et la photographie pour travailler ça et dépasser le silence.
Après Auschwitz, Agamben, Adorno et d'autres ont déclaré qu'on ne pouvait plus faire de poésie, qu'on ne pouvait plus "représenter", parce que l'horreur allait au-delà de ce qui était concevable, et qu'on ne pouvait plus créer naïvement (en gros). Plusieurs créations artistiques ont montré qu'on pouvait dépasser cette aporie, et tant mieux.
Mais à force de les étudier, je me suis rendu compte que les bourreaux y perdaient leurs contours, leurs visages, leurs noms. Comme si la reconstruction et l'éventuel pardon n'étaient plus possibles si on redonnait forme humaine et précision aux coupables.
 
10 Juin 2012
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Mais @Fouipin mais NON Bon sang! C'était la deuxième fois où j'évoquais ce problème, et au contraire ce n'était pas mon avis, mais une référence claire à la façon dont sont présenté les violeurs dans les jeux vidéos/pop culture!
Sérieusement ça commence à me gaver, surtout que si tu avais pris la peine de lire le message juste au-dessus, tu n'aurais pas eu besoin de m'accuser d'avoir cette vision erronnée de ce qu'est le viol!

Et c'était la deuxième fois que je détaillais ce point de vue, et vu mon vécu, ça me parait assez incorrect de croire que je suis encore dans ce genre de préjugés!

D'ailleurs c'est pas envers ton message, mais par rapport à l'animosité de ce fil de façon générale; J'arrive pas à croire que ce sujet devienne un réglement de compte entre madz, ça vire à l'indécence, on est toutes 'accord sur le fait qu'il faut respecter les autres et entretenir un espace safe etc, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine de se foutre littéralement sur la gueule et de se descendre les unes les autres?

On est juste deux à avoir mal compris ton propos, c'est tout, désolée ! Ça peut arriver en fait.
J'ai pas l'impression que ce sujet soit un règlement de compte, d'ailleurs... Qu'est-ce qui te fait dire ça ? (et pourtant c'est pas faute de voir déformer mes propos et de me prendre de la virulence dans la tronche)
 
10 Juin 2012
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@Le Morse de Pingu : Concernant la question des bourreaux et tout et tout... Ce qui est triste, est déprimant, c'est que je ne travaillais pas que sur la Shoah, mais aussi des sujets plus récents. Notamment (en grande partie) le génocide Rwandais et la guerre de Bosnie. Moins connus du côté de chez nous, mais tout aussi atroces bien que post-Holocauste...
 

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