Pourquoi des TERF ont disrupté la Marche des fiertés, et pourquoi nous devons répondre à leur haine

[ocata]

@ocata
Pardon ? Mais ta phrase un homme qui devient une femme est extrêmement transphobe...non un homme ne devient pas une femme. Une femme trans l'est...depuis longtemps en fait ? C'est comme l'homosexualité, ça ne s'explique pas. Parfois les gens sont en déni, parce que c'est difficile en fait d'assumer ce que l'on est dans une société qui nous dit constamment qu'on est pas normal.
D'ailleurs c'est un peu ce que tu affirmes dans ton poste, qui parle de normalité. Quelle normalité ? Celle décrite par le prisme très binaire homme/femme où on est réduit à sa biologie ? Ben non en fait...

Des personnes ont posté plus haut des ressources qui prouvent justement que non, une femme trans n'est pas plus avantagée qu'une femme cis, parce que la prise d'hormone enlevé tout simplement la répartition des graisses et la musculature développé en tant que cis.
De plus comme dit plus haut, il y a des critères des spécifiques pour pouvoir se qualifier (qui sont les mêmes que pour les femmes cis) et...des femmes cis ne se qualifient pas parce qu'elle dépasse.
Et non c'est pas une goutte d'eau, tu peux dire ça à toutes les femmes cis qui souffrent de SOPK qui est une maladie plutôt courante en fait (et qui fait qu'elles ont des taux de testostérone supérieur à la moyenne des femmes cis).

Donc une femme cis et une femme trans c'est identique, c'est la même chose ?

 

[Olduvaï]

Se méfier des catégorisations binaires. Toujours. Notre cerveau est fait pour ça, ça le rassure, mais ce n'est pas plusse vrai pour autant. Si on se crispe sur du noir/blanc, homme/femme, et que l'on pense vraiment que la limite entre les deux est immuable, on ne peut pas espérer comprendre grand chose de ce que sont les humains.

Quand j'entend ''oui mais il y a une norme, on ne peut pas prendre en compte tout le monde, toutes les exceptions'' en réalité j'entend ''je ne veux pas réfléchir, je ne veux pas comprendre, je ne veux pas avoir une vision honnête de la situation''

 

[Querencia]

Quand tu as eu un développement d'homme avec la testostérone et tout ce qui va avec pendant la puberté et après, tu as beau prendre des traitements par la suite tu as acquis un capital corporel et musculaire d'homme qui demeure important et Supérieur à une femme lambda

Et du coup, tu es qui pour décréter que le capital corporel et les muscles d'hommes demeurent importants restent ?
Non, parce que du coup, je m'interroge là. T'as des sources fournis, mais tu restes sur ton opinion basée sur rien d'autre que ton ""opinion"".

les trans

Les personnes trans, stp.

 

[Musaraigne]

Donc une femme cis et une femme trans c'est identique, c'est la même chose ?

Heu.

 

[Olduvaï]

@ocata Je donne les ressources que je peux avec les connaissances que j'ai. J'ai pas l'impression de m'offusquer, mais si c'est le cas au pire j'estime que j'en ai le droit.

À un moment, on nous demande de nous justifier sur les vestiaires, les prisons, le sport, la sexualité, enfin c'est chiant quoi. C'est chiant que dans tous les aspects de nos vies on soit obligés de lutter pour notre place. D'autant plus quand ces ''interrogations légitimes'' qui n'interrogeaient personne avant que les terf ne braquent un projecteur dessus, ben oui on se mefie, et légitimement.

On parle quand même de groupes dont la thèse principale est que les femmes trans sont des hommes déguisés pour s'infiltrer dans les milieux féminins (pour des activités aussi variées que le viol ou la compétition sportive ?)
Et que par ailleurs, pour elles, les mecs trans sont des lesbiennes qui ne savent pas réellement ce qu'elles veulent, qui ne sont pas assez matures pour comprendre qu'en fait elles sont juste en désaccord avec les stéréotypes de genre. Les terf parlent volontiers de mutilations pour qualifier nos transitions.
C'est de CA qu'on parle.


Parce que le mouvement terf est affilié à l'extrême droite, ses thèses sont complotistes et ses revendications extrêmement violentes. C'est le risque qu'on prend en fait, laisser le débat glisser entre leurs mains. Et pour nous c'est pas du tout un simple débat d'idée, il en va de nos transitions, ne notre sécurité, de nos vies.

 

[ocata]

J'ai donné les exemples!

Ensuite oui la testostérone, la puberté, les hormones cela développe le corps différemment selon qu'on est un homme ou une femme

Les taux de masse Grasse diffèrent, la masse musculaire, les os, le développement du cerveau..

Enfin tout quoi, oui selon si on a un vagin ou un pénis, xx ou xy eh bien oui on devient très différents et ce n'est pas grave, chacun reste libre de mener sa vie et d'avoir une existence heureuse

C'est transphobe de le dire?

Au contraire j'ai l'impression de reconnaître que les personnes trans ont une singularité qu'il faut reconnaître et respecter, mais à ce titre il faut aussi accepter que ces différences puissent avoir des conséquences

Femme cis et femme trans est-ce la même chose?

Si pour vous oui , nous ne serons pas d'accord et c'est pas grave on peut en rester là sans s'invectiver

 

[Kettricken]

Je considère que je n'ai pas été assignée femme à la naissance, je suis une femme parce que j'ai des chromosomes XX, que j'ai une vulve, des caractéristiques biologiques qu'on attribue aux femelles.

Je me permets de te répondre parce que je partage ce ressenti. J'ai mis très longtemps à comprendre les questions de transidentités (en tous cas pour tout ce qui relevait de la non-binarité, du genderfluid etc) parce que ces questions ne résonnent absolument pas en moi. "J'ai un appareli génital féminin, donc je suis une femme, et tout le reste est ma personnalité"
N'anmoins, force est de constater que ce ressenti n'est pas universel. Vu que je ne le vis pas, ca m'est parfois difficile à comprendre mais il y a simplement des personnes pour qui il ne s'agit pas juste de refuser les clichés de comportement genrés, mais qui ont un vrai malaise avec la manière dont le monde les perçoit.
Il y a des garçons qui vont lutter pour avoir le droit d'avoir des comportements estampillés féminins, et des enfants qui vont lutter pour qu'on arrête de dire qu'ils sont des garçons

Personnellement, une des choses qui m'a aidé à comprendre un tout petit peu ce qui était si loin de mon vécu, c'était une femme trans qui racontait une des premières relations sexuelles qu'elle avait eu en tant que femme. Elle disait que bien sur, la manière dont la personne en face la touchait était différente, que l'interaction était différente. Mais aussi que elle-même, dans sa manière d'agir, dans sa manière de se présenter à l'autre était différente. Ca n'est pas seulement le regard de l'autre, c'est aussi sa manière à soi d'être

Bon sinon, je suis hyper choquée parce qui s'est passé à la Pride. Bon sang, c'est censé être un lieu pour les LGBT. Si même là, les personnes trans ne sont pas bienvenues.... mais bordel, ils leur restent quoi ?!
Et bien sur qu'on a le droit de ne pas avoir envie d'interagir avec un pénis. Mais comme je le dis toujours : d'où sort ce besoin de l'affirmer à la face du monde ? D'où vient ce besoin de bien affirmer "moi jamais je ne coucherais avec une personne trans "? Ne peut-on pas se contenter de décliner si une personne trans nous fait des avances ?
Et en plus venir avec ces pancartes à la Pride, pour bien faire sentir aux femmes trans qu'on ne veut pas d'elles...? C'est quel niveau d'aggressivité, ça ?

C'est fou comme dans ce genre de situation, c'est facile de déshumaniser l'autre: "les transactivistes", "l'agenda trans", "les hommes qui veulent prendre toute la place dans le féminisme", "les mecs qui veulent coucher avec de slesbiennes"
Alors qu'en face, il y a des personnes aux parcours souvent difficiles, qui ont souvent du affronter l'oprobe de la société parce qu'elles ne se conforment pas, qui sont fragiles, précaires, à la merci des médecins et de l'appareil législatif

Et pour ce qui est des femmes trans lesbiennes, je mets cette vidéo de ContraPoints expliquant à quel point elle a eu honte de découvrir que non, elle n'était pas une femme trans hétéro comme elle l'aurait souhaité
(side note : Mad qui m'a fait découvrir ContraPoint lors d'un débat il y a un an ou deux et dont j'ai hélas oublié le nom, mille merci à toi) (truc fou : j'écoutais Linday Ellis depuis des années et j'ai découvert qu'elles sont super potes alors que j'avais jamais entendu parler de ContraPoint avant)

Spoiler: Contrapoint

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[Querencia]

Moi j'ai quand même grave l'impression que le sujet de l'article a été encore une fois détourné, en dépit de sa grande importance, pour remettre en question des interrogations où il y a des informations sourcées et pour détourner/déformer des propos pour pas trop paraître extrême dans son ""avis"".
Mais ce n'est que mon opinion.

 

[Peace&Love&It;3]

tout ce qui va avec pendant la puberté et après

Des personnes trans transitionnent très jeunes et ont une puberté de personne cis après avoir pris des bloqueurs d'hormone. Sinon tout ce qui est modifications physiologiques a été mentionné par @Olduvaï. Encore une fois on voit une méconnaissance (et de la mauvaise foi) des parcours des personnes trans ici concernant les conséquences de prise d'hormones. Une des premières conséquences est justement une modification de la répartition de la masse musculaire !

Ne pas admettre que les trans représentent un cas particulier dans la pratique du sport de haut niveau et des compétitions , qu'il faille donc ajuster ou créer de nouvelles catégories me semble aberrant

Je t'invite à lire la partie de mon message précédent qui mentionne des JO ouverts depuis 2004 aux personnes trans qui ne raflent pas toutes les médailles non plus.

Je vais en rester là et inviter à la prudence pour celleux qui souhaitent continuer le débat et surtout à s'en éloigner pour les personnes trans malgré la tentation de répondre. Je vais une fois encore reprendre Mythes et mensonges sur les personnes trans :

Sous couvert de protéger des populations présentées comme vulnérables – les femmes et les enfants – les militants anti-trans s’évertuent à présenter comme une menace et rendre impossible la vie d’enfants, hommes et femmes trans aux conditions d’existence déjà souvent difficiles en raison des discriminations subies au quotidien.

Ils usent d’une stratégie du coup d’éclat, du choc et du clash permanent pour se donner une visibilité sur les réseaux sociaux et se prétendre au cœur des débats féministes alors qu’il s’agit d’une frange minoritaire dans laquelle ne se reconnait pas l’immense majorité des associations et mouvements féministes

Le manque d'information autour de la transidentité dans la population en général est un de leurs atout principaux.
Peu importe que leurs propos soient absurdes ou contradictoires, nient la réalité en se basant sur des raccourcis, des faits divers tronqués ou déformés, soient complaisants avec des théories conspirationnistes, antisémites, ou usent elles mêmes de méthodes confusionnistes et s’allient avec des mouvements conservateurs et antiféministes, tant que leur idées font du bruit en bien ou en mal, ouvrent le « débat » qu’ils appellent de leur voeux et se répandent dans la société.

Les arguments dénoncés ici ne sont donc pas tous brandis ni articulés par tous de manière uniforme. Les activistes transphobes ne sont pas un mouvement uni. Certaines remarques sont simplement courantes parmi la population encore marquée par des fantasmes, et servent de point d’ancrage pour des discours plus militants. Mais il faut toujours reconnaître les racines de ces réflexions, et leur intégration chez certains dans un schéma de pensée dangereux.

Comme les autres discours confusionnistes, la narration y est plus importante que les faits.
Le récit fait « ciment » à des faits disparates et donne sa force au discours. Aisément compréhensible et assimilable, suscitant l’empathie pour les présentées victimes (et la haine contre les présentées coupables) mais apportant aussi une explication simple à des réalités méconnues, ces récits rassurent ceux qui les inventent comme ceux qui les lisent.

Non seulement ils valident des pensées intuitives souvent biaisées et deviennent des antidotes à la peur de l’inconnu mais ils donnent aussi le sentiment de savoir sur quoi (ou plutot contre qui) agir et de pouvoir reprendre le contrôle sur leur vie : l’oppresseur supposé identifié et désigné, il suffit alors de le combattre.

 

[Olduvaï]

Non je pense juste que tes connaissances en biologie sont aléatoires

 

[ocata]

Édifiant!

Restons en la alors

Je ne préfère pas mentionner mon métier

@Peau
Pour les bloqueurs d'hormones a la puberté tu m'apprends quelque chose j'étais persuadée que c'était une intox d'extrême droite

Pour être honnête je ne trouve pas que ce soit une bonne chose étant donné les bouleversements qui adviennent à la puberté, je pense qu'il vaut mieux transitionner apres!

Enfin je préfère arrêter de débattre par peur de blesser et cela ne sert à rien on campera sur nos positions!

Mais débat intéressant et nécessaire

 

[Olduvaï]

Aussi, parce que le sujet a été abordé, à propos de la différence entre les penis et les vagins, les personnes qui ont des chromosomes xx et xy : au delà du fait que ce n'est pas toujours le cas (voir les ressources sur la variété des personnes intersexes), je trouve que c'est tout simplement faux.

Je suis un mec trans, je n'ai pas encore commencé de transition hormonale, mais j'ai toujours trouvé que mon corps ne ressemblait pas du tout à ceux des femmes cis. Peut être est ce psychologique, peut être est ce un apprentissage particulier des techniques du corps, mais quand j'ai compris que j'étais trans et alors que j'avais déjà remarqué que mon corps était assez différent, j'ai vu mes seins fondre, mes hanches devenir plus etroites. C'est un sujet dont on parle peu, et pourtant nombre de personnes trans ont également observé des changements similaires avant même de commencer une transition physique.

Il m'a semblé également, quand j'ai commencé à m'intéresser au féminisme, que l'une des grosses revendications tournait autour de l'acceptation de la variété des corps. De la variété des formes de vulves, de seins, de l'acceptation des femmes grosses, des poils, des expressions de genre différentes. Parce qu'il s'agit justement de sortir des carcans patriarcaux et des normes qu'on voudrait nous imposer pour être une femme, une vraie.

Quand il s'agit des personnes trans ces revendications disparaissent. C'est étrange quand même. S'il y a bien des personnes qui luttent contre le déterminisme sexuel, c'est bien nous. Ça fait de nous naturellement des alliés historiques des luttes féministes.


Et concernant les bloqueurs d'hormones, ils sont donnés provisoirement aux adolescent.es trans le temps de s'assurer qu'iels sont certain.es de ce qu'iels veulent. Subir une transition dans le genre opposé au sien, ça veut dire pour certaines personnes passer une bonne partie de sa vie d'adulte à faire disparaître les traces de cette puberté. Des séances d'épilation au laser pour faire disparaître la barbe. Des mammectomies pour faire disparaître les seins. Tout un parcours du combattant que beaucoup aurait aimé ne pas avoir à vivre.
Et des années où des femmes pourraient éviter de sur jouer la féminité pour passer, où des mecs trans ne passeraient pas leurs journées à étouffer dans des binder, ce genre de trucs.

C'est facile de balancer des trucs comme ça en zappant complètement la sensibilité des personnes trans. Je sais pas : mettez vous à notre place en fait. Lutter contre les stéréotypes genrés, on est toustes d'accord, mais en tant que femme cis vous auriez réagi comment si a l'adolescence vous aviez vu apparaître des poils sur votre visage, et constaté que vos seins n'apparaitraient jamais ? Dans mon souvenir, c'était quand même une grosse préoccupations, considéré comme légitime, des adolescentes cis.
Probablement que vous n'avez jamais été au chevet d'une personne trans féminine qui pleure tous les jours devant son reflet à cause de la forme de son visage, de sa barbe, de l'adolescence qu'on lui a volé et de la féminité qu'elle pense ne jamais pouvoir conquérir.