Question (pas si) con Pourquoi empêcher quelqu'un de se suicider

Q

Querencia

Guest
C'est une VRAIE question sérieuse.

Je sais que ça peut paraître froid, inhumain, voire même monstrueux, (et très polémique :lol:) mais pour quelles raisons empêche t-on les gen.te.s désireux de mettre fin à leurs jours, de mourir ?

Cette question se confronte beaucoup à mon opinion en faveur avec l'euthanasie/le suicide assisté (je ne sais pas quel terme est le plus juste) et je me suis faite cette remarque suite à un sujet lu où un.e Madz (que je ne citerai pas uniquement parce que je ne tiens pas à la mettre dans une position désagréable) expliquée une histoire de son amie qui avait tout organisé pour son suicide, jusqu'à appeler l'ambulance et ce.tte Madz regrettait de ne pas avoir été là pour l'empêcher dans son geste.
Pourquoi ? :dunno:

Je ne parle évidemment là pas des personnes qui jettent ça en l'air comme une phrase de ponctuation ou qui suite à une rupture ou à la mort d'un proche veulent simplement les "rejoindre", (quoique cette notion aussi :hesite:) mais des personnes pour lesquelles ce désir est tenace malgré les médecins, malgré les psy, malgré les antidépresseurs, malgré leur vie sentimentale ou leur travail. Je ne comprends pas pourquoi on empêche ces personnes qui ne trouvent aucune satisfaction dans la vie à y mettre fin juste parce que les injonctions "Mais oui, tu verras, tu finiras par être heureux.se" et à coup de phrases culpabilisantes "Tu as des gen.te.s qui t'aiment." ou "Tu ne peux pas être si malheureux.ses, tu as X, Y et Z et puis tu vois, d'autres personnes vivent des situations tellement plus affreuses." persistent et sont/devraient être bien plus réelles que la souffrance qu'iel vit.
Pour quelles raisons une personne devrait-elle être obligée de choisir la vie juste parce que l'un de ses parents, son/sa meilleur.e ami.e, X ou Y est encore présent et qu'iel ne doit pas les laisser derrière ? Pour quelles raisons doit-on faire preuve d'autant d'égoïsme en demandant à quelqu'un de ne pas se tuer pour une autre ?
D'ailleurs, pour quelle raison le suicide est-il décrété comme étant un acte égoïste ? N'avons-nous pas le droit de penser un peu plus à nous ? Les personnes insistants pour que la dite personne ne se suicide pas ne font-elles pas preuve elles-même d'égoïsme en marchant sur les sentiments de la personne en détresse ?

Pourquoi vouloir sauver des personnes qui ne veulent pas être sauver ? Pourquoi décréter qu'elles ne sont pas aptes à réfléchir ? Pourquoi mettre cette vie au-dessus de tout quand même la vie peut-elle être une souffrance ? Au final, que gagne t-on réellement à faire ça ? La personne peut ne juste jamais être heureux.se, ne jamais aller bien, mais parce que des gen.te.s (alors même que la notion de relation peut elle aussi être fragile) les en empêchent, iels se doivent de vivre pour les autres ?

Bien-sûr que je vois l'acte de bienveillance. Bien-sûr que je comprends cette notion de vie. Je ne suis pas insensible.

Mais je ne peux m'empêcher de repenser à cette adolescente que j'étais à 14 ans qui a été frappée parce qu'elle a osé dire à une amie qui venait de lui avouer qu'elle voulait juste disparaître, qu'elle n'avait pas à culpabiliser pour les autres, qu'elle avait droit de le faire si c'est qu'elle ressentait vraiment après qu'une autre lui ait répondu qu'elle avait ses parents, sa sœur, qu'un jour, ça irait mieux, qu'elle devait être patiente, etc. Et que cette dernière personne n'ait juste pas pu tolérer mes propos.
Alors, naturellement, je fais la distinction entre cette adolescente mal dans sa peau, dont les parents venaient de ses séparer, après que la mère ait découvert que le père avait un penchant pour le travestissement, et qui était amoureuse d'un garçon qui ne la voyait qu'en amie et une personne qui souffre depuis très longtemps en dépit de tous les facteurs "Heureux" qu'iel pourrait avoir dans sa vie, qui ne veut pas aller mieux, qui ne veut d'ailleurs rien et qui même ses enfants en dépit de tout l'amour qu'iel a pour eux (parce qu'une personne qui veut se suicider aime toujours autant que n'importe quelle autre) ne peuvent pas être un facteur à ses yeux, parce que le critère famille/partenaire/enfant est souvent un caractère redondant pour empêcher quelqu'un dan son acte. (et là je donne un schéma lambda, mais le désir de suicide des personnes qui sont seul.e.s, qui n'ont personne, qui n'ont rien, n'est aussi pas à écarter) (n'importe quel schéma, d'ailleurs)

Je ne souhaite pas avoir de réponse du style "Parce que ça peut s'arranger", "Parce que la Vie ?" ou quoique ce soit de ce style. Moi, je parle de quelque chose qui est n'a pas de solution. Parce que parfois, la douleur n'est pas juste physique et que je ne comprenne pas qu'on puisse avoir un débat sur l'euthanasie mais pas sur ces personnes qui se traînent un mal-être persistant que ni le temps ni les proches ne peuvent arranger et qui sont quand même obligé.e.s de vivre.

Ce qui me fait rappeler (avec une absence totale de source) du témoignage d'un canadien qui se bat(tait ?) depuis plusieurs années pour que lui et beaucoup d'autres aient le droit de mettre fin à leurs jours avec l'aide de médecins. (c'est très vague, mais je crois que c'est ça) Son père, qui voyait la souffrance de son fils, avait fini par se rallier à sa cause, alors qu'aucun médicament ou séances de psy n'avaient pu aider son fils en dépression.

A quel moment a t-on le droit de dire "Oui, ton envie de mourir est légitime, mais..." ou "Non, c'est parce que tu es dans tel état que tu as envie de mourir, mais si tu le changes, ça ira mieux" ? A partir de quel moment, à quel niveau de souffrance une personne doit-être pour avoir légitimement le droit de mettre fin à ses jours sans que ses proches ne l'en empêchent ?

Ou tout simplement : Pourquoi empêcher quelqu'un de se suicider ?


P.S : C'est très très long, mais je suis obligée d'être relativement juste et détaillée dans mes propos pour qu'ils ne soient pas incompris et je dois prendre des ficelles pour qu'ils ne mettent pas en colère.

P.S justifiée : Je ne souhaite mettre personne dans l'embarras et non, je ne dis pas que quiconque est responsable d'avoir empêcher une connaissance de se suicider. Vous avez vos expériences, votre vision des choses, c'est tout. Vous n'êtes responsables de rien et vous n'avez pas à vous reprocher quoique ce soit.
 
20 Février 2014
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La plupart des personnes considèrent qu'un mal être psychique de ce type est nécessairement guerissable, se suicider c'est alors ne pas se donner le temps d'aller mieux plus tard. Comme on a des exemples de personnes passées par la dépression et les pensées suicidaires pendant quelques années avant d'aller mieux, on aime bien penser que c'est un schéma possible pour toutes les personnes souhaitant mettre fin à leur jour si elles sont correctement suivies. D'ailleurs, on n'a aucun moyen d'être sûre qu'une personne n'a aucune chance d'être heureuse de vivre à un moment dans sa vie. Comment faire la différence entre une personne qui aurait juste une mauvaise passe et quelqu'un pour qui se serait soi-disant foutu quoiqu'il arrive ?
 
15 Avril 2015
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Lyon
Ben au risque de te déplaire : parce que ça peut s'arranger :dunno:

La problématique dans le suicide assisté/euthanasie, c'est qu'il s'agit de maladies incurables. La dépression n'est pas considérée comme une maladie incurable (même si ce n'est pas la seule cause de l'état suicidaire). Après attention, ce n'est pas non plus un "état d'esprit à changer" (ça ça m'insupporte, dans la famille de mon mec, si t'es pas heureux, il te suffit juste de vouloir l'être... :mur:), mais si on peut éviter à une personne de mourrir d'une maladie qui n'est pas incurable on le fait. C'est humain.

Alors oui, on peut être dans cet état 5, 10, 15 ans, mais comme le dit @CaraNougat on ne peut pas avoir de preuves que ça ne va pas changer... Beaucoup de personnes qui ont (réellement) eu envie de mourir, avec multiples tentatives etc... S'en sortent très bien aujourd'hui. Partant de ce fait, c'est ce qu'on souhaite pour ses proches et donc... On les laisse pas mourir.

Pour moi ce n'est pas une question de "légitimité du mal-être", ou de droit qu'on accorde à quelqu'un... Juste de se dire à quel moment la maladie déforme le raisonnement de la personne en face ? Quelles sont les probabilités pour qu'une personne qui demande à mourir maintenant reste dans cet état là le reste de ses jours (si elle n'y met pas fin) ? Comment on mesure ça ? En année de souffrance, en score de je sais pas quoi ? Parce que là aussi c'est en revenir à la légitimité de l'envie de mourir puisqu'apparemment on n'accorderait pas ce droit à tout le monde mais seulement les cas "les pires".
 
C'est un sujet difficile et j'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes idées, mais j'ai envie d'intervenir moi aussi. Je ne suis pas sûre de faire un post bien rédigé; je vais peut-être avoir beaucoup de phrases vagues et de guillemets dans ce message.

(Cela va sans dire mais TW suicide et mort, tout ça.)

J'ai été suicidaire, et j'ai fait une tentative de suicide, et aujourd'hui je suis toujours un peu apathique / pas toujours convaincue que ça vaut le coup d'être en vie. J'ai été dépressive (je le suis peut-être toujours) et la dépression c'est traître: ça te fait croire que tu vois les choses de manière objective et réaliste alors que non.

D'un point de vue émotionnel je ne suis pas forcément toujours convaincue que ça vaut la peine d'être en vie, c'est souvent bien pénible pour ce que ça donne. C'est peut-être un peu violent à dire, mais de façon un peu froide peut-être, j'aurais préféré ne pas être en vie. D'un point de vue "intellectuel" j'ai plutôt tendance à dire que oui, c'est bien de garder les gens en vie, même si j'ai du mal à articuler exactement pourquoi.

J'ai essayé plusieurs fois de formuler un argument disant que, biologiquement ou naturellement, l'être humain n'a aucun intérêt à mourir ou à casser sa santé psychique ou physique, et qu'on a au contraire des stimulis et des comportements visant à la préserver - à travers des signaux comme la douleur, à travers des inventions comme la médecine (qui est l'incarnation même de l'argument "parce que la Vie" toutes ses pratiques ayant pour but de sauvegarder la vie et la bonne santé de ses membres, ou de maximiser celles-ci le cas échéant - les questions sur l'euthanasie étant en partie issues de sa trop grande efficacité à garder les gens en vie, quand même), ou plein de mouvements ou d'idées sociales (le féminisme a pour but un meilleur bien-être des femmes et des personnes perçues comme telles, par exemple) (même des mouvements racistes ou xénophobes fonctionnent en déshumanisant des humains pour en protéger d'autres qui eux seront bien définis comme tels). La construction d'une société même me semble un moyen de maximiser la préservation de la vie et l'augmentation du bien-être du groupe et de ses membres. Du coup, il y a pour moi comme une incohérence, une contradiction, entre d'un côté des mouvements liés à la préservation de la vie et des mouvements liés à laisser mourir celleux qui le désirent. Mais je sens que mon argument a une erreur ou une faiblesse dans son raisonnement, car il ne me convient pas tout à fait, je n'en suis pas satisfaite.

J'ai essayé de formuler un argument sur le fait qu'à se concentrer sur les demandes des personnes qui souffrent et veulent mourir, on évite aussi de se pencher sur les causes de ces demandes - et si chaque personne a son vécu, son parcours, et ses raisons propres, on peut aussi voir qu'il y a souvent certains groupes qui se suicident plus ou veulent se suicider plus que d'autres (de mémoire (mais je n'ai pas de sources à donner) les personnes LGBT, surtout les personnes trans, ont des taux de suicide et de tentatives de suicide effarants); et que d'autres groupes qui demandent à se suicider ont souvent pour des raisons plus profondes un isolement, un sentiment d'inutilité, une marginalisation sociale. Se pencher sur le désir de suicide des gens, c'est un peu comme s'occuper des symptômes en ignorant les causes? Et je serai mal à l'aise à l'idée de créer une société qui encadre l'autodestruction volontaire de ses membres, surtout si à priori ces membres se révèlent être les plus faibles, les moins considérés ou intégrés du groupe.

Je dirais aussi que, face au constat qu'une énorme partie, voire la majorité voire la quasi totalité des membres de notre société, considère ou a considéré se tuer au cours de sa vie, il serait peut-être plus sain (et plus intéressant, ou productif) de se concentrer sur le pourquoi d'un tel problème social.

D'un point de vue individuel, agir pour sauver la vie d'une personne me semble être un comportement normal, en fait - et puis le gain potentiel est bien plus grand que le risque encouru, eut égard à l'irrémédiabilité de l'acte, et au fait que bah si la personne a vraiment envie de mourir, en un sens elle a rien à perdre, donc un essai de plus ou de moins, bon (c'est un peu beaucoup froid dit comme ça mais je n'arrive pas à le formuler autrement).

J'ai l'impression de ne pas avoir bien les moyens, ou les connaissances, de bien formuler une réponse comme il le faudrait.
 
20 Février 2014
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@Querencia : C'est sans doute une question de point de vue, mais pour moi en arriver à vouloir mettre fin à ses jours alors qu'aucun handicape physique ou situation matériellement éprouvante ne marque notre vie, c'est la manifestation d'un mal être psychique/mental/psychologue, ce que tu veux. On peut très bien être conscient des défauts de notre monde et de nos vies sans être décidé à entamer des démarches pour y mettre fin. J'ai même l'impression que c'est la norme. Après, que ce soit un trouble précisément diagnostiqué ou autre chose, ce n'est pas tellement le fond de mon message. D'ailleurs, je ne vois pas bien le rapport entre le fait de ne pas voir sa situation s'arranger malgré les soins et celui d'être atteint ou non d'un trouble psychologique (?).

J'ai répondu à la question "Pourquoi empêcher quelqu'un de se suicider?", pas à "Faut-il réellement empêcher les personnes de se suicider?". Je ne suis pas des personnes qui pensent que la vie est intrinsèquement belle et qu'on doit à tout prix la préserver, au contraire. Mais s'agissant de l'accès au suicide, je comprends le choix qui a été fait en tant que société de ne pas activement participer à sa démocratisation.

Pour ce qui est de la différence entre ceux dont c'est une phase et les autres :

- Quand on est au fond, on pense souvent qu'on ne s'en sortira pas. Donc il n'y a pas vraiment de distinction à ce niveau entre les personnes qui passent "juste" une phase difficile et celles pour qui cela durera toujours : elles auront probablement le même discours sur le moment.

- Les causes du problème, ce n'est vraiment pas un critère pertinent non plus. La façon dont les personnes reçoivent les événements est beaucoup plus importante. Il y a des personnes qui survivent à la fois aux maltraitances physiques, à la famine et à la mort d'un proche sans ni perdre le désir vivre ni être atteint de troubles. Et il y a des gens qui contemplent le suicide parce qu'ils sont regulierement insultés au collège.

- Quant au temps, c'est à la fois très individuel de façon générale (même parmi ceux qui s'en sortent effectivement) et ça dépend de plusieurs critères. Si on se fait suivre par un psychologue et/ou un psychiatre, le simple fait de tomber sur les mauvaises personnes peut ralentir fortement nos "progrès" par exemple.

Bref, le système est sans doute perfectible (comment?), mais je ne pense pas que l'état actuel des choses soit une aberration.
Se suicider n'est pas un délit, symboliquement on peut le faire, mais demander à la société d'organiser des solutions pour qu'y accède une frange de la population (ceux dont on n'a aucun espoir qu'ils vivent un jour paisiblement) aussi difficilement identifiable; c'est beaucoup. C'est même relativement risqué.
 
12 Octobre 2014
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Pourquoi empêcher quelqu'un de se suicider?

A mon avis, la raison la plus directe est qu'on se sent plus ou moins responsable de la vie de l'autre une fois qu'on est au courant. Il y a une sorte d'obligation morale très forte, parfois associée à un très fort élan vital aussi, qui fait qu'on ne va pas rester insensible.
Donc une personne qui tient à se suicider "véritablement" aura tout intérêt à n'en parler à personne (à moins qu'elle ait un but plus ou moins précis en le faisant). La plupart du temps, je suis d'accord, c'est un appel à l'aide, notamment si on en parle.
Par contre, cet appel à l'aide peut véritablement se transformer en projet sérieux.

Je pense qu'il est important de se dire que personne ne souhaite réellement mourir. Je reste persuadée que la mort n'est pas une fin en soi. Je reste persuadée que la fin en soi, c'est d'échapper à tout prix à une souffrance qui serait terrible.
Evoquer le suicide pour échapper à une fin horrible due à une maladie, à un vide qui n'en finit jamais suite à la disparition de la seule personne qu'on a aimée, ou même évoquer le suicide car on n'a pas envie de finir dans un mouroir en maison de retraite (ou en prison) où on a une vague idée de comment on va y finir.

Après, je remarque que, en effet, après cette élan ponctuel d'essayer de faire quelque chose face à une personne suicidaire, il n'y a rien de vraiment concret qui suit, notamment parce que les gens n'ont pas forcément le pouvoir ni ls connaissances, le savoir-faire, pour aider à changer les choses dans la situation de la personne suicidaire.

Aussi, une forme de suicide, pour moi, c'est de se laisser mourir, de se renfermer sur soi, de ne plus contacter personne, de ne plus avoir aucun plaisir, aucun loisir, d'avoir le regard dans le vide H24...

Ca c'est une forme de suicide évidente à mes yeux et dont on ne parle quasiment jamais car je pense que les gens confondent "être en vie" et "vivre". Quand on est physiquement en vie, rien ne nous dit qu'on est pour autant en train de vivre. Le problème reste toujours là.

Une autre chose, c'est cet argument du "vision biaisée de la réalité". Seulement, ce qu'on oublie de dire aussi, c'est que notre cerveau biaisenotre vision de la réalité également pour nous faire voir les choses de manière plus positives, en nous faisant "oublier" certaines choses négatives qui existent aussi.
Même si la question de la réalité elle-même peut-être un grand sujet, en fin de compte.
A partir du moment où la personne raisonne, donne des arguments, je ne vois pas au nom de quoi on ne l'écouterait pas "parce que c'est négatif" ou "parce que ça ira forcément mieux plus tard".
Ben ça non plus on ne sait pas. Non, le "ça ira mieux plus tard" ou "tout le monde a le droit au bonheur", c'est pas forcément pour tout le monde. Je pense que la réalité de notre monde ne réagit pas au mérite, et que oui, des vies sans amour, sans personne, sans plaisir, ça existe aussi. Des situations qui s'améliorent pas, ça existe aussi. Des personnes qui souffrent tellement qu'elles sont presque contentes de "survivre" tellement elles détestent la réalité de leur monde, ça existe aussi.

Vous me direz qu'on ne peut pas savoir. Certes, mais il y a des vécus où on a l'impression que ça penche davantage dans un sens que dans l'autre. Et citer des exceptions qui ont réussi ne va pas forcément aider à remonter le moral, ça va plutôt même énerver qu'autre chose, je pense...
Et pousser une personne à espérer une chose qu'elle verra peut-être, tout comme elle ne le verra peut-être jamais.... pour certaines personnes, c'est très difficile, et c'est peut-être mieux qu'elles se concentrent déjà sur le fait de trouver un équilibre pour atténuer leur douleur le plus possible...
Une personne qui verra la réalité d'une manière si négative qu'elle ne verra même pas l'intérêt d'aller mieux, si c'est pour retrouver la même horrible réalité.
Une personne qui a tellement souffert pour aller mieux qu'elle en viendra à penser qu'il ne faut surtout pas toucher à ce fragile équilibre en faisant intervenir des gens qui pourraient tout redétruire, et qu'il vaut mieux continuer à rester seul.e; etc...

Honnêtement je comprends le désir de mort de certaines personnes, même si je l'interprète comme un désir d'arrêter de souffrir.
D'un autre côté, accepter qu'une personne qu'on aime se laisse mourir, c'est également horrible...
En fait, je comprends les deux parties...

Par contre, je ne traiterai certainement pas les personnes suicidaires d’égoïste.
La personne qui a envie de mourir souffre énormément et n'a qu'une envie : que la douleur s'arrête. C'est comme quand on se brûle la main et qu'on gifle la personne juste à côté sans le faire exprès juste parce qu'on a violemment retiré la main : la volonté première c'est d'arrêter de souffrir, pas de soulager la conscience de l'autre. Et c'est normal.
 
25 Février 2014
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Nantes
Je trouve ça normal d'empêcher les gens de se suicider, vu qu'il y a des gens qui ont été sauvé et qui en sont bien content. Après, je suis athée, je pense qu'il n'y a rien après la mort, donc je ne fais pas tout un foin de la mort non plus. Une personne qui se suicide aurait peut-être pu être sauvé et apprécier sa vie, on saura jamais, ce n'est pas forcément grave, même si ça fait du mal aux vivants. Mais à l'échelle sociale, je trouverais dangereux une société qui valide le suicide de la manière proposée. Ce n'est pas comme si le suicide était illégal. J'ai plusieurs personne suicidées dans mon entourage, et ils savent y faire. Et une de mes amie à fait une TS, mais c'était un appel à l'aide face à une grosse souffrance. Donc bon, je pense que si quelqu'un souhaite réellement mourir, iel trouve un moyen....
 
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Réactions : AprilMayJune
8 Juin 2015
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La problématique dans le suicide assisté/euthanasie, c'est qu'il s'agit de maladies incurables. La dépression n'est pas considérée comme une maladie incurable (même si ce n'est pas la seule cause de l'état suicidaire).

Des personnes ont pourtant reçu le droit a mourir pour cette raison en Belgique par exemple. Donc... Si ? (je me rappelle entre autre le cas d'une jeune fille de 22-23 ans)



Pour revenir au sujet je trouve que c'est faire preuve de beaucoup d’ingérence et de manque de respect que de s'octroyer le droit de choisir a la place de l'autre. Je pense que chaque personne doit avoir le droit de faire ce qu'il veut de sa vie. Les slogan "mon choix, mon corps" ça ne s'applique pas que pour le droit à l'avortement. A partir du moment ou on est lucide et qu'on n'agit pas sur un coup de tête ou sous le coup d'une émotion ou d'une maladie, on fait ce qu'on veut.

Et je précise bien ici qu'il doit d'agir d'une décision mûrie, réfléchie, et n'étant pas un effet secondaire d'une situation temporaire. Donc je suis bien entendu pour empêcher quelqu'un de faire quelque chose qu'il pourrait regretter.

Par qu'au risque de casser les stéréotype de certaines personnes opposée à la liberté de décider de sa vie :

- On peut vouloir mourir sans être dépressif (si si !)
- On peut souffrir énormément d'une situation qui n'a aucune chance d'amélioration, auquel cas forcer la personne a endurer cette souffrance c'est ni plus ni moins que de la torture.

Mais comme c'est "passif", les gens ne prennent pas la responsabilité de la souffrance imposée à l'autre. Donc ils ne se sentent pas coupable. Donc ils font du mal indirectement sans l'assumer. Donc ça va. Je trouve ça ignoble.
 
Dernière édition :
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@Margay Le soucis de l'illégalité c'est la difficulté de réaliser le suicide dans de bonne condition, et avec dignité, sans être obligé de souffrir inutilement, de se massacrer le corps (pas cool pour les proches), et, plus grave, risqué de se rater et de survivre avec des séquelles à vie

@Ginnskot Vraiment pas cool de qualifier l'opinion et le ressentis de personne en souffrance "d'absurde" ; c'est très condescendant je trouve.



Une idée comme ça : on trouve choquant que des personnes non concernées prennent des décisions au sujet du sexiste ou du racisme, pourquoi la plupart des gens semblent normal de légiférer à la place des concernés sur le droit à mourir ?
 
8 Juin 2015
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@Ginnskot Tu n'as pas démontré que l'argument était absurde, seulement que ta perception parcellaire du problème et de ses enjeux ne te permettait pas d'en voir la logique.
On peut par exemple reprendre ton chocolat et dire qu'on peut parfaitement "ne pas aimer" sans avoir goûté tous les chocolats existant. Pourquoi pas pour la vie ? T'as besoin d'avoir lu tous les livres existant pour pouvoir décréter que tu n'aimes pas la lecture ? On peut aussi ne pas trouver très pertinent de dire que "la vie c'est peut-être bien car t'as pas tout essayer" ; le but de la vie n'étant pas de cumuler des expériences nouvelles ; on peut aussi avoir des intérêt restreint (par exemple et tout particulièrement chez les autistes), en avoir fait le tour, et donc trouver un désintérêt profond pour l'existence ? Bref il existe des centaines de contre exemple a ton affirmation.
D'ailleurs ça me fait penser au pic de suicide chez les personnes à haut quotient intellectuel vers 45 ans, dont l’explication donnée le plus souvent c'est qu'ils ont fait "le tours de leur vie" avant les autres.
Il y a une quantité limité d'expérience à faire dans la vie, et une quantité encore plus restreinte d'expérience plaisantes.

Je le prend effectivement de manière émotionnelle car je suis très sensible à la souffrance des autres. Et au manque de logique, particulièrement quand on reproche les injonctions de la société (ou l'argument du "naturel" ou de la biologie) à foison à longueur de page sur le forum mais que celle du désir de vivre est "ok".


EDIT @Flowercream- Je trouve cet article un peu hors de propos car les "suicides assistés" sont hors de prix dans la plupart des pays, donc c'est clairement pas une question d'argent. Et c'est d'autant plus amusant quand cela vient d'une personne qui d'une part n'est pas concernées directement par la problématique, mais qui en plus à un intérêt économique dans la question.
Pour qui a un marteau tout problème est un clou
 
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M

Membre supprimé 276733

Guest
C'est plutôt que tu n'aimes pas TA vie ou la vie telle que tu l'as connu jusqu'ici.
On ne vit que SA vie, donc même si c'est plutôt qu'on ne l'aime pas, la question d'aimer la vie en générale n'est pas celle qu'il faut se poser. C'est ton raisonnement qui est absurde ici.
Imagine, on est en train de te torturer pour une durée indéfinie. Tu vas me dire que tu ne peux pas décider que tu as envie que ça cesse sous prétexte que la torture en question peut devenir plaisante ensuite ?

J'avoue que j'ai furieusement envie d'aider mes proches suicidaires à trouver de l'intérêt à la vie à mes côtés. Cela me fend le coeur de voir que je n'y parviendrai peut-être pas, mais j'essaierai jusqu'au bout, tant que j'ai encore l'impression de pouvoir leur rendre le quotidien plus appréciable. Le plus difficile, c'est peut-être de trouver la limite entre le soutien et l'oppression...
Quoi qu'il en soit, c'est à la personne concernée de faire ce choix. Même si cela ne m'empêchera pas d'essayer de rendre l'autre choix, celui de rester en vie, plus tentant qu'il ne lui semble être.
 

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