Mona Lise.;2372088 a dit :Un classique, ça ne se lit pas dans le cadre d'un cours de français au collège ou au lycée. Ca se lit par plaisir, par curiosité, par envie de comprendre une partie de la société figée dans un temps et dans un contexte historique & politique précis. Un bon classique n'est pas là pour juste te divertir et "D'L'ACTION MADAAAME, Y EN A D'L'ACTIONNN?". C'est clair que Mme Bovary va pas sortir un flingue et buter le pharmacien. C'est pareil au cinéma, on demande pas à Bardot dans le Mépris de sauter par la fenêtre de l'appart après dix secondes de discussion.
Parfois, la non-action fait apparaître des sentiments, des idées, une certaine conception de la réalité et ça peut même être très intéressant, oui oui.
Un classique peut être très mal interprété, justement car la société change, les moeurs évoluent et c'est donc parfois difficile de se plonger entièrement dans un livre qui touche à des valeurs éloignées des nôtres. Mais de là à dire que c'est creux, c'est aussi condescendant que de dire qu'il n'y a que la littérature classique qui est de la bonne littérature.
Balzac a passé une grande partie de sa vie à créer la Comédie Humaine, et même si certains livres sont ardus, ils ne sont pas creux. Ils ne sont juste pas destinés à tout le monde (comme tout dans la vie, finalement...). Zola a passé vingt ans sur le Cycle des Rougon-Macquart. Il a décidé de dépeindre toutes les couches de la société sous le Second Empire, à travers une famille qui a deux origines et deux travers, avec parfois des mélanges... C'est creux? Il ne trouve pas grâce à tes yeux? Mon Dieu...
Citer quatre auteurs vus à l'école, ça ne me dit pas que tu as eu envie de connaître vraiment ces auteurs. Que tu ne le veuilles pas, je n'ai aucun problème avec ça. Que tu fasses comme si c'étaient "les seuls", c'est plutôt naze. Ce n'est pas parce que tu ne connais pas que c'est mauvais, que du contraire.
Je ne pourrais pas te citer des auteurs de SF. Parce que je n'en lis pas. Je ne critique pas non plus, ce n'est pas quelque chose que j'ai déjà vraiment essayé, j'ai bien tenté mais je n'ai pas accroché. Par contre je suis sûre qu'il y a des auteurs formidables. Je ne vais pas commencer à lister les seules choses que je connais en disant "cey les seuls qui trouvent grâce à mes yeux".
Et pour les phrases à rallonge, sache que les descriptions de Balzac ont une visée réaliste, celles de Zola dépeignent souvent l'émotion qui ronge son héros à l'instant décrit, et que parfois, même, c'est beau.
Et voilà typiquement le point de vue que je rencontre à chaque fois. Tu pars d'un postulat erroné comme beaucoup d'autres personnes le font. Au lycée, j'ai lu des classiques. Ils m'ont barbé. Ok. De toute façon, lire en étant contraint ça n'avance à rien. J'essaye régulièrement par curiosité des livres de toutes origines et de toutes périodes même si c'est en priorité la littérature fantastique que j'aime. Et la littérature fantastique recouvre tant d'oeuvres différentes qu'au final il est difficile d'en faire le tour. J'essaye d'avoir un esprit ouvert.
J'ai lu les Soeurs Brontë et Jane Eyre l'année dernière, je me suis ennuyée. J'ai commencé le Dit du Genji sans jamais avoir pu le continuer parce que le bouquin a été emporté par son légitime propriétaire mais déjà là j'ai trouvé que c'était nettement mieux. Ne t'en déplaise, Poe je l'ai lu par curiosité en primaire comme Lovecraft et à chaque fois qu'on me l'évoque je ressens avec un bonheur certain un frisson remonter le long de ma colonne vertébrale. Leurs nouvelles m'ont terrifié et elles le font encore. Et pourtant, il ne se passe rien...
Ou du moins pas grand chose au point de vue action au terme où on l'emploie normalement. L'action peut recouvrir une infinité de termes, de définition. Quel que soit le bouquin que je lis il doit pouvoir me prendre par la main et m'emmener dans l'univers de ses héros. Ces auteurs n'y sont pas parvenus et j'ai du mal à comprendre le culte qu'on leur voue. J'ai trouvé les personnages ternes, sans saveur aucune. Leurs descriptions sont superficielles à mon sens. Elles ne vaudront jamais la plume de Robin Hobb qui dès les premières pages de l'assassin royal a réussi à me faire marcher dans une rue glacée avec un petit garçon sans identité et a réussi à me faire sentir les odeurs de son monde. Peu importe que l'écriture soit descriptive ou non pour peu que je puisse rentrer dans le livre et m'emmener là où l'auteur veut que j'aille. Qu'il arrive à me transmettre son message, ce qu'il a vu et peu importe ce qui sépare la philosophie des personnages de la mienne. Un livre c'est un autre univers. Il faut se débarrasser de ses a priori pour l'apprécier. Si je n'arrive pas à le faire, je considère que l'auteur et moi ne serons jamais fait pour nous comprendre. Parce qu'il y a une différence trop grande entre nos deux perceptions ou qu'un des deux a échoué.
PS : ensuite il y a des auteurs dont les personnalités m'insupportent autant en fantastique qu'en littérature réaliste. Goodkind et Rousseau notamment.