@-Loreleï- On ne parle pas d'en parler en général ou si la discussion dévie là-dessus.
On est plus dans la situation où tu manges avec des gens et commenter ce que toi tu manges/a apporté et/ou ce que eux mangent/ont apporté.
Si tu dis que tu as apporté des toasts avec de la tapenade d'olives noires (exemple au pif), tu n'es pas obligé.e de rajouter que comme ça il aura une alternative végé, parce que c'est plus éthique, etc
Ou de commenter les toasts aux oeufs de truite en disant que c'est horrible, et est-ce que tu sais seulement comment on les obtient ?
En plus, je me répète, mais on ne commente pas ce que quelqu'un mange.
Quand quelqu'un mange, on lui fout la paix sur ce qu'il mange, on ne commence pas à essayer de le culpabiliser ou a le juger.
C'est réellement du même ressort que les remarques parce que quelqu'un se ressert ou mange un biscuit au lieu d'un yaourt
PS : ou celles sur mon intolérance au lactose (non, pas de glace, oh trop sympa, du sorbet, je vais devoir te remercier combien de fois avant que tu cesses de dire que tu as pensé à moi, qui ne peut pas manger comme tout le monde et pris du sorbet (dont tout le monde profite)?) .
Il faut se rappeler que l'alimentation cristallise tellement de choses, parfois très douloureuses, que la moindre remarque peut blesser profondément quelqu'un.
De façon plus générale : même si je considère que le mode de vie de quelqu'un est anti-éthique : ai-je vraiment le droit de lui en faire part, de me poser en juge de cette personne ?
Suis-je vraiment si supérieure ?
Personnellement, je boycotte Amazon. Si on parle d'Amazon, je dis que je n'achète jamais et j'explique pourquoi mais j'évite l'attaque ou la leçon de morale
@Juub Je ne me sentirais pas agressée mais ça me gonflerait vraiment de ne pas pouvoir avoir une conversation sans montée au créneau politique.
Pour moi, quand on emploie des mots comme "respectueux" et "éthique", ça induit un jugement de valeur. Donc quand quelqu'un te dit que lui, il achète des trucs plus respectueux ou qu'il consomme plus éthique, et que ce n'est pas ce que toi tu consommes, il se pose en personne moralement supérieure puisque lui, achète éthique et toi pas : sous-entendu "moi je suis respectueux de l'environnement/éthique et toi pas". Dans une société où l'écologie est une valeur positive, c'est se poser comme ayant des valeurs plus positive que l'autre.
Même sans dire que "soi, on", souligner à chaque fois que la consommation de quelqu'un n'est pas éthique ou pas respectueuse, c'est lui asséner systématiquement un jugement de valeur.
Il ne faut pas oublier que nous vivons dans un monde où l'identité passe en grande partie par la consommation. Critiquer la consommation de quelqu'un, c'est critiquer cette personne et une partie de son identité. Personne n'a envie de se prendre une critique en pleine figure chaque fois qu'iel achète un truc.
A titre personnel, si on me montre un nouveau t-shirt en me demandant ce que j'en pense, je réponds sur l'esthétisme et je réplique toujours un "ah bon" tellement plat à la phrase du type 'pour autant chez Primark/H&M/etc" qu'on me demande toujours si je les fréquente/suis pas fan et je réponds que je préfère les friperies.
Semi-HS : j'ai d'ailleurs noté une évolution. Quand j'avais 15 ans, on se foutait de moi parce que j'allais en seconde main et raccommodait mes vêtements. Aujourd'hui on me sort des "c'est trop cool" ou "c'est vrai que les boutiques de seconde main, c'est sympa" et "ah oui, on fait vraiment de belles trouvailles"
Après, j'ai régulièrement des discussions sur la durabilité, la seconde main, le fait-maison, l'écologie, le végétarisme, la surconsommation, le tourisme, etc avec les gens mais pas quand on mange ou qu'iels me montrent, tout fiers, leur nouvel achat.
@Kurmad un BU ne suffisait pas