@Madthilde C'est difficile à dire, ces normes sont très variables d'un endroit du monde à l'autre. Pour ce qui est de la taille des hommes je ne sais pas, mais par exemple la maigreur comme norme de beauté féminine est assez occidentale. En Mauritanie, c'est plutôt l'obésité qui est valorisée (au point où les petites filles sont gavées dès leur plus jeune âge).
J'ai aussi souvent lu que la petite taille des femmes par rapport aux hommes seraient historiquement du à leur sous-alimentation, si quelqu'un à des ressources à ce sujet, j'aimerai bien en vérifier la véracité.
Dans tous les cas je pense que c'est toujours une erreur de vouloir séparer la pression biologique de la pression sociale, même chez les animaux à vrai dire. Les normes sociales créent de fait une pression biologique qui influence les choix de reproduction, et inversement les besoins biologiques sont souvent à l'origine de ces normes.
Soyons honnête : les différences de phénotype (les caractéristiques physiques exprimées, visibles) entre mâles et femelles chez l'humain n'ont plus la moindre importance dans la reproduction. D'ailleurs cette différence entre sélection naturelle et sélection sexuelle est souvent complètement éludée chez Darwin. Il y a bien une persistance de selection, mais elle est dans le discours, pas dans une réminiscence effective de besoin de protection chez les femelles qui n'a plus vraiment de sens depuis longtemps.
D'ailleurs je crois bien que même en France actuellement les marqueurs sociaux de la virilité (grande taille, pilosité, voix grave) sont perçus soit très positivement, soit plutôt négativement, ce qui montre qu'il y a plusieurs écoles de perceptions qui sont probablement liés à un contre discours qui peut avoir des origines plurielles :
- 3eme vague féministe qui a mis en évidence la persistance des violences sexistes, avec une certaine "stygmatisation" de la masculinité normée, en particulier dans les comportements mais qui doit avoir un impact sur la perception du physique
- inadequation avec le mode de vie occidental. On est à grande majorité dans une économie de service et d'industrie de haut niveau, très mécanisée, où la force physique n'a pas grand intérêt
- dilution progressive des normes genrées qui viennent bousculer les critères habituelles d'attirance