Par contre, c’est juste une question, est-ce que vous pensez qu’au 21è siècle il soit plus difficile de changer de classe qu’au début/milieu du 20è (hors périodes de guerre) ? Mes arrières grands-parents et leurs parents étaient des ouvriers très pauvres mais maintenant mes parents et grands-parents sont propriétaires et ont des économies.
Oui, c'est plus dur de changer de classe sociale maintenant qu'au 20ème siècle. On dit aujourd'hui que " l'ascenseur social est en panne ". Il y a déjà des grosses différences qui s'expliquent par le fait que le système scolaire a été totalement révolutionné ( ne serait-ce qu'au temps de tes grands-parents, aller jusqu'au bac n'était pas du tout une généralité alors du temps de tes arrières et arrières-arrières grands-parents, imagine ! ). Face à la scolarisation massive et au nombre croissant d'étudiants menant des études supérieures ( de plus en plus de gens qui sont diplômes au delà du bac ), on assiste à une dévalorisation des diplômes ( faire des études plus longues, " meilleures " ne mène pas à une meilleure condition sociale et sert parfois uniquement à se maintenir sur place, voir le paradoxe d'Anderson ). + le fait qu'on est pas dans une situation de plein-emploi, qu'on est déjà saturés de cadres un peu dans tous les domaines ( et tout le monde ne peut pas faire " chef " dans la vie, il faut bien que quelqu'un s'occupe de la partie technique, mais les métiers techniques sont sous payés et dévalorisés donc les gens n'ont pas envie de le faire et on tourne en rond.. ).
@Alpha
Je ne trouve pas que l'argent fasse la valeur de quelqu'un, mais en ce qui me concerne, ça participe grandement à mon bonheur...pouvoir m'acheter ce qui me fait plaisir (des fringues notamment, c'est peut-être considéré comme futile et superficiel mais ça me fait plaisir), pouvoir me payer de beaux voyages, pouvoir faire des cadeaux à mes proches...si je n'étais pas capable de faire tout ça, je ne crois pas que je serais heureuse, avoir de l'argent ça implique une certaine liberté quand même
Je n'aurai pas l'hypocrisie de dire que l'argent ne fait pas le bonheur parce que dans le monde dans lequel on vit actuellement, c'est le cas. Après, on peut aussi questionner cette vision des choses : est-ce que dans le fond, ce sont vraiment les possessions matérielles qui créent le bonheur ? Tu dis que sans pouvoir acheter de nouvelles fringues et sans pouvoir faire de cadeaux à tes proches, tu ne serai pas heureuse. Mais est-ce que ce n'est pas la santé ( de soi comme celle de ses proches ), les amis, les moments partagés.. Qui font le bonheur ? Et sur ton lit de mort, ce que tu regretteras, ce sera tous ces vêtements que tu n'aura pas pu acheter, ou d'avoir travaillé toute ta vie pour répondre à des besoins plus ou moins fictifs et créés de toute pièce par le marketing pour croître toujours plus ? ( Je ne parle pas du voyage, parce que c'est encore quelque chose de différent ).
C'est une question philosophique, bien sûr, mais je trouve que la maladie apportée par notre train de vie d'habitants de pays riches c'est que nous perdons totalement la vraie valeur des choses.
Pour aborder la chose d'un point de vue un peu moins " hippie ", je propose de retourner le problème : tu ne serais pas heureuse si tu n'achetai pas de vêtements et de cadeaux. Dans ce cas, combien de milliards de personnes aujourd'hui sont à considérer comme malheureuses ( à l'échelle mondiale ) parce qu'elles se cassent le dos et la santé toute leur vie à produire des vêtements et des jouets et que sais-je encore, juste pour satisfaire nos désirs de toujours avoir plus ? ( sachant qu'elles, elles survivent avec rien. Rien ne les récompense de " participer directement à notre bonheur " en créant les biens qu'on a tant envie d'avoir. ).
Et pour en revenir à un cadre franco-français, qu'est-ce qu'on doit dire alors à tout ce pan de la population qui ne peut pas non plus participer à la société de consommation simplement parce qu'ils n'ont pas de revenu à allouer pour ça ? Ces mêmes personnes que l'on enjoint à se serrer la ceinture en diminuant/supprimant des allocations, revoyant le salaire horaire à la baisse, etc.. ?
En fait ce qu'il faut voir c'est qu'à l'heure actuelle, cette volonté de grossir se fait au détriment des autres qui s'amaigrissent toujours plus. Est-ce qu'on continue comme ça, ou pas ?
Parce que si pour un travail valant 100€ j'en perds 50, bah en toute honnêteté je t'avoue que j'ai pas super envie de bosser autant du coup
C'est ce qui se passe quand on instaure les heures supp non majorées ou que l'on augmente la durée de travail sans augmenter le salaire avec, pourtant. ( Ce qui se passe quand on tend vers une libéralisation du travail et qu'on laisse loisir aux chefs d'entreprises de faire ce qui les arrange. Enfin, pour le coup, la loi travail vient d'un gouvernement de "" gauche "" qui s'est égaré à droite ). Du coup, quelle différence entre travailler plus pour gagner moins si c'est pour aider ses concitoyens les plus en difficulté et travailler plus pour gagner moins afin que des entreprises déjà fortes voient leur bénéfice augmenter ?
Evidemment, injecter plus de fonds dans les caisses publiques ne suffit pas. Il faudrait également exterminer les parasites qui pompent tant qu'ils peuvent ( et qui contrairement à ce qu'on essaye de nous faire croire ne se trouve pas au niveau des 50% de personnes éligibles au RSA qui le réclament mais bien ailleurs, cf les casseroles de Fillon qui, c'est bête pour lui, commencent à faire beaucoup de bruit ).
Je précise que je ne prétend pas du tout détenir la vérité et j'ai conscience que certains de mes propos peuvent paraître idéalistes, je suis en pleine réflexion et ce ne sont que des embryons d'idée .