cherubin;3993315 a dit :
Moi aussi je voulais dire que j'aime pas trop les réactions que je lis ici....
Parce que oui, en voyant la vidéo, j'ai pleuré de dégoût pour cette manière de traiter l'information.
Mais je pleurs aussi de dégoût quand je vois des commentaires comme "ils nous pleurent à la gueule pour nous appitoyer" ou des trucs comme ça, "ils recommenceront"...
Je sais que le viol pour beaucoup est l'acte le plus ignoble du monde, que c'est un peu tabou d'en parler pour dire autre chose que "lynchons les violeurs", mais moi, pour tout acte criminel, je suis pour entendre les auteurs en parler, je suis pour entendre leurs excuses, même sans les accepter, et je suis POUR donner une seconde chance à TOUT LE MONDE.
Mais je le répète, oui, cette manière de traiter l'info est IGNOBLE.
Mais par pitié, ne vous laissez pas emporter par vos émotions, pour quelque jugement que ce soi.
Je suis bien d'accord avec toi, enfin plutôt je SERAIS d'accord avec toi si on était déjà dans un monde équilibré.
Le problème c'est qu'on va justement dans le sens inverse dans le cas des viols. On va toujours trouver des circonstances à l'agresseur, et au final les peines sont rarement appliquée et parfois très (mais vraiment ) très légères (voire c'est moins grave que de piquer dans ta caisse à Monoprix). Et pas seulement dans le cas du viol, mais aussi des violences conjugales.
On trouve toujours l'argument des "pulsions" ou du crime "passionnel" pour les criminels.
Qu'est-ce que c'est sinon inclure de l'émotion dans le jugement?
PAR CONTRE si une nana porte plainte pour agression sexuelle on va essayer de savoir si elle ne surréagit pas ("vous êtes sure que vous avez bien compris? il vous draguait juste un peu!").
Les émotions, quand c'est du domaine masculin c'est toujours justifié, raisonnable. Comme ici, on s'inquiète "à juste titre" de leur avenir (sans se demander si la société est pas un peu une conasse de se poser la question en cet instant - enfin je sais pas mais est-ce qu'il y a beaucoup de crimes où on plaint les criminels en se disant "oh mais les pauvres! oh mais EN PLUS ils vont être condamnés?"?).
On s'inquiète vraiment pour eux, parce que, ben ils avaient un bel avenir quoi, ils avaient tout pour eux! Ils sont beaux et jeunes! (on est à peine dans le pathos) alors qu'elle... ben elle c'est quoi?... oh bon on lui a pissé dessus et pris des photos d'elle en train de se faire violer, MAIS BON ya pas mort d'homme hein.
On est
déjà totalement dans l'émotion.
Mais je ne dis pas ça pour dire qu'il faut baser ses procès sur l'émotion, mais pour souligner que
- d'une part, l'émotion est TOUJOURS présente. L'émotion n'est pas forcément l'ennemie du raisonnement. Si on avait aucune émotion, alors on aurait pas de société. (Je trouve ça même plutôt sain d'être en colère et révolté dans ce cas particulier où justement le crime est commis en toute impunité et qu'on continue à les protéger).
- D'autre part pour souligner que dans le cas des femmes on est toujours dans des discours à sens unique et injustes (tout en nous mettant devant le nez, que si si la loi est la même pour tout le monde = ben oui mademoiselle tu t'es faite violer, ben tu vas devoir suivre 15000 procédures pour te faire entendre, tu vas devoir répéter 100 fois la même histoire, de passer des entretiens psychologiques, on te traitera sans ménagement et on te demandera d'apporter des tas de preuves pour prouver que tu ne fais pas ça pour faire du tort à l'accusé PAR CONTRE l'agresseur présumé, lui on va juste le voir une ou deux fois GRAND MAX pour dire avant le procès...).
Donc dire qu'on veut être totalement juste et objectif oui, mais il faut tenir compte du terrain de base
EDIT : Autre chose aussi, pour ce qui est de donner la parole aux agresseurs, c'est un peu pareil. C'est fait au détriment de la victime, en braquant les caméras sur les "pauvres" agresseurs.
Il faut savoir qu'en décembre, toute l'affaire a failli capoter, je me souviens même avoir reçu une pétition pour relancer l'état qui n'avait fait aucune investigation, et n'avait presque pas mis de policiers sur le coup (d'ailleurs un nombre très faible d'agresseurs sont jugés)...
Donc oui, moi aussi je suis pour donner une seconde chance et donner la parole à tout le monde, mais dans ce cas comme souvent dans les cas de viols, est-ce qu'on ne laisse pas une AUTOROUTE de liberté de parole et de chances aux agresseurs (au détriment des victimes).
Et d'ailleurs je trouve ça fou le nombre de gens qui s'inquiètent DÉJÀ de leur donner une autre chance. Pour n'importe quel autre criminel, jeune ou pas,
blanc-mâle-hétéro-riche ou pas, la première réaction en général c'est plutôt "j'espère qu'il va passer un moment à l'ombre"...