J'ai eu un petit souci informatique pendant l'été qui m'a coupé dans mon suivi de lecture, je rattrape tout ça maintenant parce que je n'ai quand même pas chômé pendant ce temps-là, mais du coup, allez vous faire un thé et prenez des provisions, parce que je raconte ma vie, ça fait depuis juin que je n'ai pas posté ici !
Je procède par ordre chronologique, avec donc mes dernières lectures de juin-juillet :
Les filles du coin de
Yaëlle Amsellem-Mainguy. Très bonne lecture, je l'ai trouvé intéressant, important à lire, en tant qu'enseignante dans un département majoritairement rural qui aspire à vivre à la campagne. Je le recommande vraiment, c'est plutôt court, et ça donne quelques points à garder à l'esprit, en plus des envies de solidarité et d'associatif dans les campagnes ! Je l'avais depuis longtemps sur mes listes d'envies, et autant parfois je suis un peu déçue, autant celui-là correspondait parfaitement à ce que j'avais envie de lire et aux attentes qui s'étaient formées en entendant parler.
Enfance de classe, ouvrage collectif dirigé par
Bernard Lahire. ENORME PAVE. Que je n'ai pas fini. Certes. Mais passionnant, détaillé, un travail de dingue, et d'utilité publique. Franchement, j'ai envie de le faire lire à tout mon entourage, et je le recommande particulièrement à celles qui travaillent avec des enfants, ou dans le milieu médical ou social. Il ferait partie de ma bibliothèque idéale, et je compte me l'acheter un de ces jours pour le finir tranquillement, en prenant le temps de réfléchir, et pouvoir relire quand j'aurais besoin d'une piqûre de rappel.
Lectures d'août, je mets les romans en premier, puis les BD, puis la non-fiction.
A la vie, de
Joseph Bialot. Un roman historique qui couvre du début jusqu'à la moitié du XXème siècle, j'ai plutôt passé un bon moment, je trouve qu'on ressent que l'auteur a vécu ou vu une partie de ce qu'il raconte, c'est bien écrit, prenant tout en ayant un rythme tranquille, les sauts dans le temps occasionnels ne sont pas trop dérangeants, il y a de belles descriptions de Paris, une galerie de personnages complexes, vivants. Personne n'est parfait. J'ai failli écrire que c'était un roman historique assez classique, et ce n'est pas complètement faux, mais je trouve que la patte de l'auteur est vraiment présente et appréciable, avec une belle sensibilité. Et j'ai bien aimé le fil rouge de l'histoire de la gauche française. Après, il a le gros défaut de beaucoup de romans historiques, surtout s'ils ne sont pas récents, surtout s'ils sont écrits par des hommes : c'est très, très masculin, il y a de beaux personnages féminins, mais elles sont pour beaucoup des muses, des amoureuses et pas vraiment des actrices centrales, beaucoup de sexualisation, des violences sexuelles assez banalisées... C'est vraiment un problème récurrent dans les romans historiques d'auteurs masculins, mais disons que celui-là avait des points positifs en nombre suffisants pour compenser.
La dernière tempête de
Ragnar Jonasson. Mouais. Peut-être que j'aurais dû lire les autres avant pour être un peu attachée au personnage ? Le concept me plaisait beaucoup, j'aime bien les huis clos, les personnages isolés par les éléments naturels, mais je n'ai pas accroché plus que ça. J'ai eu du mal avec le rythme, les personnages, le dénouement... Pas franchement mauvais, hein, juste mouais. Je me suis un peu ennuyée, et il m'était arrivée la même chose avec l'autre série de l'auteur : j'avais adoré Snowblind, et je m'étais fait chier comme un rat mort à prendre le perso principal en grippe dans les deux suivants au point de laisser tomber... J'ai voulu retenter, je pense que j'en resterais là avec cet auteur.
L'empoisonneuse de
Peer Meter et
Barbara Yelin. Une BD, un peu piochée au hasard à la bibli avant de partir, il restait un peu de place dans le sac !
Un côté historique, de l'histoire criminelle, des femmes du XIXe siècle, c'était facile de me tenter. Je n'en attendais cela dit pas grand chose, et heureusement : j'ai trouvé ça très brouillon, autant dans l'histoire que le dessin. On n'apprend pas grand chose, ça va trop vite et trop lentement, il ne se passe pas grand chose...
En Italie, il n'y a que des vrais hommes de
Luca de Santis. Egalement une BD, sur le confinement des homosexuels dans l'Italie fasciste. Je connais assez peu la face italienne de cette période, ça m'intéressais bien, et c'était intéressant, mais un poil frustrant, comme bien souvent avec les BD. Je m'obstine parce que c'est facile à lire et souvent joli, mais je suis toujours frustrée !
Trop peu d'infos, de développement. Et pas convaincue par les passages dans le "présent". Je ne me souviens pas particulièrement des dessins non plus. Disons que c'est une introduction facile au sujet, et que ça me donne surtout envie d'en lire plus.
On l'appelait Maïco d'
Yseult Williams. Une biographie de Marie-Claude Vaillant-Couturier, légèrement romancé dans le style ce qui n'est pas forcément ma tasse de thé, mais le personnage est fascinant, touchant, puissant, l'environnement de sa jeunesse passionnant. Je la connaissais juste de nom, je suis contente d'en savoir plus, de mettre une vie derrière un nom.
Les silences de la loi : une magistrate face à l'inceste de
Marie-Pierre Porchy. Forcément un peu difficile à lire, mais court et intéressant. Il donne un bon aperçu de la situation actuelle et du passé proche, des évolutions qui ont eu lieu ou non, de ce qui est possible actuellement dans notre cadre actuel. Je pense avoir quelques désaccords avec l'autrice mais j'ai forcément un point de vue plus militant quand ce n'est pas forcément l'objectif du livre.
Où va l'argent des pauvres ? de
Denis Colombi. J'avais envie de le lire depuis sa sortie, je le vois cité régulièrement, et c'est effectivement une bonne lecture, même si je n'ai pas forcément appris grand-chose, il suscite forcément un peu de réflexion et d'introspection. Je le recommanderai tout à fait à des gens qui ont envie de lire sur le sujet sans avoir pour autant l'habitude de lire de la socio/sans vouloir lire un gros pavé dense.
Quotidien politique, Féminisme, écologie et subsistance de
Geneviève Pruvost. Super lecture, bien que je m'attendais à plus d'études de cas, de détails, etc en lisant la 4e de couverture, alors que c'est beaucoup de théorie, de réflexion, mais c'est passionnant. Très très dense. Une belle étude de la place du foyer et du travail dans nos vies, du potentiel que ça recouvre, de ce qu'on en fait et de ce qu'on pourrait en faire. J'ai mis un temps fou à le lire comparé à sa taille parce que c'est un livre qui donne envie de
faire. Je lisais quatre ou cinq pages, et tout ce que je voulais faire, c'était fermer le bouquin et aller faire des tâches ménagères, du bricolage ou me promener !