J'ai lu De grandes espérances de Charles Dickens.
Au XIXe siècle en Angleterre, un tout jeune garçon surnommé Pip se découvre un bienfaiteur anonyme à l'aube de son entrée en apprentissage de forgeron. Ce bienfaiteur offre de le subventionner afin d'en faire un "Monsieur".
C'est un roman d'apprentissage qui suit le destin d'un transfuge de classe, notamment à travers ses rapports avec son entourage. L'amitié y a une place centrale (celles d'origine, celles dans son nouveau milieu).
Dickens souligne d'ailleurs les cassures avec le milieu d'origine qu'entraîne l'ascension sociale de son héros, tour à tour attachant dans son enfance puis irritant.
Des personnages secondaires marquants gravitent autour de Pip. Je pense à Joe et Biddy qui incarnent la bonté, à Estella qui est sans cesse objectifiée (objet d'affection superficielle pour les hommes et marionnette pour sa mère adoptive), mais surtout à la saisissante Miss Havisham, figure du ressentiment.
Enfin, c'est aussi un roman sur le remords, l'injustice sociale voir une forme de déterminisme à travers le destin d'un des personnages.
L'ensemble est abordé dans un style élégant dont les touches d'humour régulières allègent la gravité du sujet.
J'ai vraiment aimé cet humour distillé tout au long de ce récit.
Sans être un coup de coeur, une chouette découverte!