J'ai dévoré Chanson douce de Leïla Slimani. Je comprends complètement son succès (amplement mérité).
A titre personnel, j'adore les romans assez psychologiques où on apprend ce qui se passe dans la tête des gentes (a fortiori dans la tête de gentes qui déraillent) et en prime l'autrice a eu le bon goût de faire en sorte 1) de dévoiler d'emblée ce qui arrive aux enfants, parce que la même histoire avec le même dénouement, mais à la fin, je ne m'en relève pas 2) De faire en sorte qu'on ne s'attache pas trop aux enfants justement, comme une sorte de présence absente (d'ailleurs ça rend bien la situation d'un parent qui fait sa vie mais toujours avec un coin de sa tête qui n'oublie pas l'existence de l'enfant), parce qu'une histoire pareille, si j'avais eu trop d'empathie, encore une fois je ne m'en serai pas relevée.
A titre plus général, j'ai adoré la construction du récit, la narration à plusieurs voix, les phrases simples et percutantes, le rendu parfait de la réalité.
Je me rends compte que je m'extasie sur un livre que vous avez sûrement déjà tou.te.s lu donc je vais m'arrêter là.
A présent je pars dans du loufoque (je crois. D'après la 4e de couverture): Le linguiste était presque parfait de David Carkeet, que je me suis procuré à l'aveugle juste parce que j'ai une formation de linguiste (à quoi ça tient, parfois). Il s'agit d'une enquête pour meurtre conduite avec humour par un linguiste qui, en même temps, doit gérer ses travaux sur l'acquisition du langage par les tout-petits dans son labo de recherche universitaire (avec des collègues chiants) doublé d'une crèche.