Une femme qui tuerait son conjoint ne le ferait pas parce qu'il est un homme, mais un homme tuant sa conjointe le ferait parce qu'elle est une femme ? Pourquoi devrait-il y avoir une différence systématique ? Pourquoi toutes les femmes tuées par leurs conjoints le seraient parce qu'elles sont des femmes, et non pour d'autres raisons, aussi ? Et pourquoi, parce qu'ils sont moins nombreux, faudrait-il ignorer que des hommes meurent sous les coups de leurs conjointes, jusqu'à sous-entendre que leur mort ne peut pas être genrée et est de moindre importance ?
Et outre cela,
@123pourquoi n'a pas tort de citer des exemples où des femmes ne courent pas les mêmes risques que des hommes.
Personne ne l'ignore ou ne dit que ça n'existe pas, c'est juste pas le sujet ici. C'est du à d'autres éléments et phénomènes et, comme pour la question du viol ou du harcèlement, dire "mais les hommes aussi" juste pour nier une violence systémique, ça fait pas avancer le schmilblick pour les hommes victimes de violence, ça sert juste à faire taire sur ce qui arrive aux femmes. Marre de cette rhétorique.
Et encore une fois, c'est pas issu d'un système de domination (parce que oui, dans notre société l'homme est en situation de domination par rapport à la femme, entre autres dynamiques). Et, je me répète, dans la majorité des cas, les hommes tués par leurs conjointe le sont parce qu'elles étaient victimes de violence et ne le supportaient plus. Ça veut pas dire que c'est le seul cas, mais balancer "mélézomossi" alors que, comme ça a été mentionné par
@shigurette, la violence conjugale est la première cause de mortalité pour les femmes de 19 à 44ans (y a des liens dans son message), et que c'est loin d'être le cas pour les hommes, ça marche pas. On ne peut pas nier l'existence d'un biais de genre dans ce fait
donc parler des hommes comme si la problématique était la même, c'est hors sujet (ou de mauvaise foi).
Prenons son premier exemple. Si une personne provoque une altercation en sortie de boîte de nuit, il y a plus de risques que les événements soient plus violents s'il s'agit d'un homme. Pas parce qu'un homme est nécessairement plus prompt à la violence qu'une femme, mais parce qu'on va adapter son comportement à l'adversaire. On aura tendance à réduire les coups, à faire plus attention si le trouble-fête est une femme, alors qu'on n'aura pas la même retenu pour une femme. Donc, à part égale d'hommes et de femmes qui se battent en sortie de boîte de nuit, l'homme pourrait bien courir plus de risque d'être tué parce qu'il est un homme. Cette explication s'applique à tous les autres exemples cités.
Oui enfin... Le coup du "on frappe pas une femme", il existe pas pour oppresser les mecs et avoir le droit de leur taper dessus hein. Il est là parce que les fâââmes sont de pauvres petites choses fragiles et que c'est bien utile de les considérer comme telles pour les obliger à rester à la maison... (et bizarrement, ça marche plus quand monsieur est de mauvais poil et souhaite corriger sa compagne...
).
Donc c'est éventuellement un revers de médaille (y en a), mais c'est pas une oppression envers les hommes parce qu'ils sont des hommes. L'autre type en face se fait pas tuer parce que son agresseur considère qu'il lui appartient et/ou qu'il a un droit sur lui.
Peut-être que cela semble anecdotique (cela a quand même conduit à la mort d'individus, mais bon, n'en parlons pas), mais si des petits exemples comme ça se construisent suivant une perception genrée, on peut se dire que c'est le cas pour à peu près tout. Peut-être faudrait-il revoir son rapport à l'autre et cesser de se dire qu'être un homme n'a aucune incidence sur la perception que les autres auront de soi, ni que cela puisse être préjudiciable.
C'est pas que c'est anecdotique, c'est juste hors sujet. Faut voir le tableau social dans son ensemble : un mec qui tape sur un mec, c'est une personne dominante qui tape sur une autre personne dominante (sauf si l'agressé est gay, trans, racisé... Mais je pense pas que ça soit ton propos ici). On ne peut pas mettre un crime lié à une domination dans le même panier que le reste.
Je trouve assez aberrant de dire qu'un meurtre de femme compte plus que celui d'un homme. Dans tous les cas, ce sont des personnes qui sont mortes. Arrêtons d'effacer les individus derrière leur genre de façon systématique, ce n'est pas une bonne réponse au sexisme que de l'être en retour, je pense. Procédons en nous plaçant à un juste milieu et en prenons chaque meurtre pour ce qu'il est : un cas à part issu d'une situation dont nous ne savons et ne saurons jamais toute la réalité.
Après, je ne dis pas que la femme ne peut pas être réifiée. Je dis juste que la ranger soi-même dans des cases participe aussi à sa réification. Une Une victime femme peut très bien avoir été tuée pour autre chose que son sexe. femme, c'est un être complexe qui ne se définit pas que par son genre, il faut en prendre conscience.
Dire que "ce sont des personnes avant tout", c'est le meilleur moyen de nier l'existence de violences systémiques et de faire en sorte que rien ne change... La société est un ensemble complexe avec pleins de dynamiques en place qu'il faut prendre en compte quand on parle de crimes et de violences envers ses membres. Il faut en prendre conscience.