@lafillelabas ce que je trouve un peu particulier dans le cas de Sfar, c'est qu'il parle de ses expériences pas uniquement pour justifier la stratégie de survie, stratégie(s) qui me paraît 100% légitime, mais aussi pour justifier généralement de préjugés, préjugés qu'il alimente par son billet. Et préjugés qui sont validés par l'anecdote racontée, et pas remis en question au final. Ce qui me paraît différent entre le "préjugé" de l'homme violeur et le préjugé du musulman antisémite, c'est que ce dernier participe à l'islamophobie, et au racisme anti-arabes en général, et donc plus du tout dans une logique de survie mais dans une logique de domination, de la part donc de personne non-juives. On l'a vu il n'y a pas si longtemps sur ce forum même, quand des personnes sont venues accuser les militant-e-s anti-islamophobie d'être généralement antisémites.
A nouveau donc, que Sfar ait ces préjugés ça me paraît compréhensible, de la même façon que lorsque toi tu adopte des stratégies d'évitement pour te préserver, je trouve ça normal. Mais qu'il en fasse un billet, qu'il l'assume et qu'il le justifie, là il me semble qu'on change un peu de cadre.
Mais en quoi raconter une anecdote justifie quoi que ce soit ? Pour moi c'est justement le contraire : il illustre, par une anecdote, la bêtise des préjugés (les siens, ceux du chauffeur). Ça illustre aussi que c'est pas parce que tu te crois plus malin et plus intelligent que t'es à l'abri des préjugés... Et au final, c'est tout aussi con.
Je parle bien d'illustration, d'anecdote : c'est juste un exemple, une histoire, ça n'a pas vocation à être une démonstration de quoi que ce soit, à être généralisé de quelque façon que ce soit. Sfar n'a pas cette prétention, je ne comprends pas qu'on lui prête une telle intention (je parle notamment de l'article linké quelques pages plus tôt). Parfois, une histoire est juste une histoire, elle touche certaines personnes et pas d'autres, elle a une morale ou pas, cette morale est universelle ou pas, etc etc etc. C'est pas un position paper du quai d'Orsay sur la crise diplo Israel/Palestine, c'est juste une discussion, un échange, entre 2 personnes dans un taxi.