Personnellement, je trouve assez terrifiante cette nouvelle propension (très américaine) à hurler à l'indécence dès que des personnes non directement concernées par un sujet osent l'aborder dans leurs œuvres d'art. J'avais lu récemment un article sur deux autrices américaines qui s'étaient fait laminer (avec appel au boycott, tout ça) à la sortie de leur livre parce qu'elles avaient eu l'outrecuidance d'aborder un sujet qu'elles n'avaient pas vécu (l'exil/l'émigration forcée pour l'une, la violence sexuelle pour l'autre). C'est exactement la même chose qui se passe ici.
On voit le truc arriver en France peu à peu, avec des rappels à l'ordre constants, des appels au boycott, de la cancel culture, de la victimisation en veux tu en voilà, et je trouve que ça confine réellement au grotesque. Est-ce que les gens qui orchestrent ça se rendent compte de la violence que ça peut avoir pour l'artiste ? C'est quoi le truc, maintenant on ne peut plus créer (interpréter, écrire, filmer...) que sur des sujets qu'on connaît parfaitement ? Genre faut avoir été violé.e pour filmer un viol ou écrire un livre sur les violences sexuelles ? Faut être Noir.e pour créer des personnages noirs ? etc etc.
Il ne faut pas mélanger les choses : militer pour une représentation variée des individus dans les arts (cinéma, séries, littérature, BD, etc), évidemment que OUI. C'est très important. Tout comme militer contre le recours aux poncifs, aux stéréotypes, aux discours sexistes/racistes/homophobes/tout ce que vous voulez. Demander à ce qu'on interroge des personnes concernées avant de créer une œuvre sur un sujet, OUI aussi.
Mais militer pour que seul.es les concerné.es aient le droit de s'exprimer sur certains sujets ? S'insurger dès que quelqu'un ose sortir de sa petite case ? Est-ce que ce n'est pas justement jouer le jeu de l'assignation à des critères bien définis ? Franchement, je trouve ça risible (et terrifiant, mais je l'ai déjà dit ).
On voit le truc arriver en France peu à peu, avec des rappels à l'ordre constants, des appels au boycott, de la cancel culture, de la victimisation en veux tu en voilà, et je trouve que ça confine réellement au grotesque. Est-ce que les gens qui orchestrent ça se rendent compte de la violence que ça peut avoir pour l'artiste ? C'est quoi le truc, maintenant on ne peut plus créer (interpréter, écrire, filmer...) que sur des sujets qu'on connaît parfaitement ? Genre faut avoir été violé.e pour filmer un viol ou écrire un livre sur les violences sexuelles ? Faut être Noir.e pour créer des personnages noirs ? etc etc.
Il ne faut pas mélanger les choses : militer pour une représentation variée des individus dans les arts (cinéma, séries, littérature, BD, etc), évidemment que OUI. C'est très important. Tout comme militer contre le recours aux poncifs, aux stéréotypes, aux discours sexistes/racistes/homophobes/tout ce que vous voulez. Demander à ce qu'on interroge des personnes concernées avant de créer une œuvre sur un sujet, OUI aussi.
Mais militer pour que seul.es les concerné.es aient le droit de s'exprimer sur certains sujets ? S'insurger dès que quelqu'un ose sortir de sa petite case ? Est-ce que ce n'est pas justement jouer le jeu de l'assignation à des critères bien définis ? Franchement, je trouve ça risible (et terrifiant, mais je l'ai déjà dit ).