Bonjour MaryJAnna
edit du topic car j'ai lu tout : tes posts, tes spoilers et les autres posts:
Tu écris très bien, c'est beau, c'est terrible et j'ai hâte de te lire à nouveau
Bon courage (je déteste ce mot mais je sais pas comment le formuler)
Ce topic tombe à pic ! Je crois que je me suis inscrite pour pouvoir poster ici (entre autres sujets!)
Je considère que j'ai un problème avec l'alcool. Et que beaucoup de personnes en ont un aussi autour de moi, mais qu'ils ferment les yeux. Je suis énervée souvent par le comportement désinvolte des gens à ce sujet, par les publicités, par le prix ahurissamment bas (je viens d'inventer un adverbe là ^^) d'une bouteille de vin, genre 2€...
Et là les autres me répondent "ouais mais c'est de l'alcool de merde"
Et moi je rétorque "quand tu veux juste boire, pour oublier, sans réfléchir, à grandes goulées, tu t'en fous"
Et là silence
J'ai commencé à boire de l'alcool tardivement, autour de 20 ans, en stage rémunéré en Angleterre. Au début je ne tenais pas bien l'alcool. Je le voyais comme un truc chouette, symbole de liberté, de fun, de chant, de danse, de rires. Je me sentais ailleurs, j'oscillais de gauche à droite, je faisais n'importe quoi et ça faisait rire les autres. Et j'aime faire rire les autres. Je me dis que je sers à qq chose (et c'est positif hein
) j'aime que les autres aillent bien.
Tardivement car mes parents buvaient peu et me surveillaient. Tardivement car jusqu'à mes 18 ans je n'avais presque pas d'amis donc je ne sortais pas.
Puis de mes 21 à 30 ans, j'ai bu modérément. Avec mes amis, à des soirées, 1 ou 2 verres, pas trop car après je conduisais. A des soirées où je dormais sur place, je m'autorisais à boire sans faire attention.
Je n'ai jamais vomi. J'ai fait de la paralysie du sommeil. Une fois mes sens ont été décuplés et je sentais les odeurs mauvaises en pire, ou alors c'était ma propre haleine ?? lol
Pendant toutes ces années, j'éprouvais une fascination pour l'alcool. Connaitre tous les types de bières possibles, essayer des alcools forts, voyager pour goûter les bières belges (oui je suis fan de bière)... En aout 2019 je suis partie en Belgique seule pendant 3 jours. J'ai beaucoup bu et mangé de frites. J'ai pris du poids que je n'ai pas perdu.
Pendant le confinement, chez mon copain, on a pris l'habitude de boire à midi. et parfois le soir. Il était en télétravail et moi au chomage partiel. Il pouvait s'arrêter après un verre, moi j'avais à chaque fois envie de plus. Je me sentais frustrée. Je lui piquais son verre. Je plaisantais à ce sujet.
Le jour où il est reparti bosser au déconfinement, je me suis retrouvée seule. J'ai déprimé tout de suite. J'ai eu des envies d'alcool. J'ai fini par manger et boire en douce. Je me suis très vite rendue compte que c'était mal.
J'ai tout de suite décidé d'arrêter. J'ai tout avoué à mon copain. Le premier jour, j'étais en transe. Je ne pensais qu'à boire. Les jours suivants, je passais la journée à me dire
"Tu travailles (j'étais toujours au chomage partiel mais je m'occupais par mes projets) mais ensuite tu vas au supermarché t'acheter une petite bouteille de bière et puis tu bois, comme ça il le saura pas"
Et au final je luttais et j'arrivais à ne pas aller en acheter une. J'ai réussi à tenir 3 semaines je crois.
Ma mère m'a soutenu. Mon copain a été choqué de l'apprendre mais a dit qu'il me soutenait.
Mais il m'a aussi dit "quel courage !" et ça ne m'a pas aidée. J'avais pas envie d'entendre que ce que je faisais était surhumain. Je voulais qu'on me dise que c'est normal que l'alcool est une drogue.
Mes amis (j'en ai peu mais de très bons) ont tous été choqués. 2 d'entre eux m'ont dit qu'ils trouvaient ça extrême.
Ma meilleure amie avec qui j'ai le rituel de boire des bières a été plus compréhensive (mais sa réaction a été bof aussi au final mais je détaillera pas ici pourquoi)
Fin aout j'ai revu ma mère. Et elle a voulu me servir de l'alcool. j'étais choquée. Elle m'a dit que c'étaient les vacances. Et au final, vu que tout le monde autour de moi buvait, je me suis dit "fuck ! je bois aussi"
Aujourd'hui, je rebois donc. J'éprouve... un peu de culpabilité et en même temps je me dis "fuck"