@Aspiole : Je suis moi-même vraiment désolée pour ta situation, je comprends tout à fait que le sujet soit si délicat à aborder.
Mais je souhaiterais juste rapidement revenir sur ce concept de race sociologique, parce que je pense que c'est important.
Lorsqu'on dit que la blanchité et la race sont des concepts sociologiques, on ne dit pas qu'il n'y a aucune différence biologique entre les êtres humains, ni qu'il n'existe pas de groupes humains relativement homogènes génétiquement. Ce qu'on veut dire, c'est qu'il a été arbitrairement décidé de catégoriser les humains en races sur la base de certains critères physiques, dont la couleur de peau. Or la réalité biologique est beaucoup plus complexe que ça.
De ce que j'ai compris en me renseignant un peu sur le sujet (et s'il y a une Madz plus calée que moi sur la question, qu'elle se fasse un plaisir de me reprendre) : d'abord, la couleur de peau n'est pas un indicateur fiable pour déterminer l'appartenance à un groupe génétique : pour une population donnée, il se peut qu'elle ai plus en commun génétiquement avec une population étant considéré comme étant d'une autre couleur qu'elle, qu'avec une autre population étant considérée comme étant de la même couleur qu'elle. (Typiquement, il me semble que les Afro-Américains n'ont plus grand-chose en commun avec les populations d'Afrique dont ils sont issus, du fait des nombreux brassages génétiques avec les Européens colonisateurs et les Amérindiens. Pourtant, ils sont considérés comme étant de la même couleur)
Ensuite, il est très difficile de catégoriser les être humains en groupes génétiques, donc en "races", car s'il existe certes des groupes génétiquement homogènes, il y a à peu près autant d'individus parfaitement inclassables d'un point de vue génétique, qui constitueraient des catégories à part à eux tout seuls.
Tout ça pour dire que ce n'est pas juste hiérarchiser les races qui pose problème, c'est aussi que le concept de race humaine est lui-même très bancal et flou et ne repose pas sur une réalité scientifique concrète (à contrario du concept d'espèce, qui est très net : ce sont le nombre de chromosomes qui déterminent l'appartenance à une espèce donnée. Et encore, je crois que même là ça se discute un poil).
@jorda : encore une fois, je ne suis pas une spécialiste en génétique, mais il me semble qu'il faut être prudents avec ce genre d'exemples, car corrélation ne signifie pas forcément causalité. Le fait qu'un gène soit plus répandu dans une population considérée comme étant d'une couleur donnée, ne veut pas dire que ce gène est lié biologiquement à cette population. Il peut aussi s'agir d'un phénomène historique : par un enchaînement d'évènements, ce gène s'est propagé dans cette population, mais si l'Histoire avait été autre, il aurait pu se propager dans une autre.
Je ne dis pas que c'est nécessairement le cas de la mutation que tu présentes en exemple. Mais c'est juste pour dire que si un gène est plus présent dans une population donnée, ça ne veut pas dire que ce gène ne pourrait pas apparaître dans d'autres populations.
Encore une fois, je ne suis pas une spécialiste de la génétique, c'est juste des infos que j'ai glanées ici et là, donc ne prenez pas ça pour argent comptant et n'hésitez pas à faire vos propres recherches. Mais c'est grosso modo ce que j'ai retenu des miennes.