Un arrêt de travail pour une IVG, c'est « injustifié » selon la secrétaire générale du Syndicat des Gynécologues

[Pectine75]

Mais en quoi exactement instaurer un arrêt de travail pour l'IVG la "dé-banalise" ?

C'est pas instaurer un arrêt de travail le problème, c'est l'instaurer de manière systématique, 4 à 8 jours en plus.
Pour moi systématiser ça, ça veut dire qu'on stigmatise les femmes, qu'on leur dit que ça va les traumatiser et qu'il leur faudra bien au moins 4 jours pour se remettre

 

[Pectine75]

On ne m'a même pas orientée, on m'a dit que j'avais le choix mais au final ils ont tellement insisté pour que je choisisse telle solution en m'expliquant comment ça allait se passer et en minimiant l'expérience que j'ai fini par céder. Quand tu ne sais pas dans quoi tu t'engages, comment tu le supporteras, y'a un moment tu te dis "bon je fais confiance aux médecins" et tu abdiques.
Pour le coup la seconde fois je n'ai pas cédé et j'ai eu mon intervention mais ça a pas été facile du tout.

Alors qu'honnêtement du début lors de ma FC je voulais juste que tout soit fait au plus vite. J'étais si mal psychologiquement que je voulais me faire opérer et sortir de là en sachant que c'était terminé. Résultat j'ai tout senti, tout vu, j'ai souffert physiquement et je suis traumatisée à VIE. Mais les médecins eux ils s'en caguent.
En prime j'ai eu un long moment d'arrêt vu que la procédure à été très longue mais sache que j'ai repris le boulot alors que je n'étais pas du tout remise ni physiquement (un mois après quand j'ai eu mes règles j'ai du avoir un arrêt car anémie sévère et je ne tenais plus debout. Du confort tu disais ?) et encore moins psychologiquement, 3 jours avant j'étais encore en train de me faire tripatouiller l'intimité par une pince gynéco et je venais de vivre 10jours abominables en plus d'avoir une grossesse arrêtée. Mais je devais reprendre le boulot car je perdais trop d'argent, j'avais mon examen final d'études 1 mois plus tard donc je pouvais pas demander à être arrêtée plus...

Encore une fois tu prends trop ton expérience pour une généralité. Et encore moi je parle pas d'une expérience d'IVG, mais les procédures sont identiques donc je me permets d'intervenir. C'est pas le monde des bisounours pour beaucoup hein.

C'est bien ce que je disais : c'est un autre débat. Ton problème ce n'est pas d'avoir systématiquement un arrêt de travail ou pas suite à une IVG médicamenteuse, là le problème c'est clairement le manque de formation/accompagnement du personnel sur le domaine de l'IVG qui n'a visiblement pas du tout pris en compte le bien être de la patiente.

 

[Scamandre]

C'est pas instaurer un arrêt de travail le problème, c'est l'instaurer de manière systématique, 4 à 8 jours en plus.
Pour moi systématiser ça, ça veut dire qu'on stigmatise les femmes, qu'on leur dit que ça va les traumatiser et qu'il leur faudra bien au moins 4 jours pour se remettre

Sauf qu'ici sauf preuve du contraire personne n'a réclamé d'obliger les personnes qui avortent à être en arrêt complet de travail pendant huit jours.

On affirme juste la nécessité de mettre en place la possibilité d'un arrêt de travail + la nécessité de pouvoir discuter de la durée de cet arrêt avec le plus de sérénité possible avec une équipe médicale.
Rien de plus, je crois

 

[Angele12]

Oui. Je me dirais que CE médecin ne m'a pas comprise et j'irai en voir un autre. Si j'en vois 3 et qu'ils jugent tous que je ne suis pas dépressive au point de m'arrêter, je me mettrais à réfléchir par exemple.

Tu n'a jamais subit de dépression n'est ce pas ?

Ceci dit je ne remet pas en cause ton opinion, j'ai lu tout le topic ou tu t'exprimes et même si je ne suis pas d'accord avec toi sur tout les points que tu avances je comprends tes arguments.

Je ne peux pas m'exprimer sur l'IVG car je n'en ai jamais subit. ( même si pour en avoir discuter avec des amies qui sont passées par la - elles étaient étudiantes donc pas de problèmes d'arrêt de travail - je pense que chacune devraient pouvoir décider d'avoir recoure ou non à un arrêt de travail, pour l'une c'est passé comme une lettre à la poste, pour l'autre ça a été une véritable torture physique qui a entraîné une fatigue énorme le lendemain mais ça on ne peut pas le savoir à l'avance. La première est retournée en cours dés le lendemain, et l'autre n'a pas pu. C'est pour cela que un arrêt de travail est demandé, libre aux femmes de décider si elles l'utilisent ou pas.
Mais en ce qui concerne la dépression, vu que je l'ai été sévèrement pendant trois ans tes propos me choquent énormément. "Je me mettrais à réfléchir" ? Mais ça ne fonctionne pas du tout comme ça une dépression, tu ne réfléchis pas sur ta dépression, tu l'as subit. C'est un processus psychologique et physiologique contre lequel la réflexion ne peut rien. C'est aussi épuisant physiquement. Je vois pas comment une réfléchir sur ma situation aurait pu m'aider à me lever le matin.

 

[Biscottine]

@Pectine75 mais t'as rien compris en fait ! Le problème ce n'est pas d'obliger ou non une femme à prendre des congés maladies, mais refuser de lui donner alors qu'elle en a besoin !

 

[Chambray]

Merci @Aalia, c'est exactement ce que je me disais.

Si une jeune mère ou un jeune père se ramene au cabinet médical en état d'épuisement physique ou psychique à cause d'un bébé aux pleurs continus depuis des mois, je ne vois vraiment pas pourquoi le médecin leur refuserait un arrêt de travail. On ne PEUT pas être efficace quand on ne dort pas de la nuit depuis des mois, c'est une réalité qui s'apparente à de la torture. Le sommeil est une nécessité fondamentale.

 

[Biscottine]

Et juste comme ça, hein, le serment d’Hippocrate.

 

[NatArocas]

C'est bien ce que je disais : c'est un autre débat. Ton problème ce n'est pas d'avoir systématiquement un arrêt de travail ou pas suite à une IVG médicamenteuse, là le problème c'est clairement le manque de formation/accompagnement du personnel sur le domaine de l'IVG qui n'a visiblement pas du tout pris en compte le bien être de la patiente.

J'ai une amie qui est en médecine et est en stage en service gynéco et ils n'ont jamais eu une quelconque formation d'accompagnement. Partant de là forcément des médecins se permettre de juger qu'un arrêt c'est pas nécessaire puisqu'ils sont totalement à côté de la réalité de l'impact de l'IVG.
Ce n'est pas au médecin de décider, pour un rhume je veux bien mais un arrêt de grossesse ce n'est pas un rhume. Donc l'arrêt de travail si le patient le souhaite il devrait pouvoir y avoir le droit et pas devoir poser des jours ou s'arranger pour que ça ne perturbe pas son entreprise. On s'en cague de l'entreprise, si ça arrange ou non ton patron, si ça va faire perdre de l'argent que tu sois en arrêt, le bien être du patient passe avant tout.

 

[Pectine75]

@Pectine75 mais t'as rien compris en fait ! Le problème ce n'est pas d'obliger ou non une femme à prendre des congés maladies, mais refuser de lui donner alors qu'elle en a besoin !

On a pas lu le même article alors. Il n'est pas dit qu'elle refuse de donner des congés à celles qui en ont BESOIN. PERSONNE ne dit (même pas moi) qu'il faut OBLIGER les femmes à prendre des congés. Dans son intervention, Paganelli dit même "S'il y a nécessité de quatre jours d'arrêt de travail ce n'est pas une ivg médicamenteuse normale" ! C'est fou de tout de suite clouer les gens au pilori dès qu'ils expriment une opinion avec laquelle on est pas d'accord.

 

[Scamandre]

@Pectine75 Elle dit aussi : "on propose à la patiente de choisir le jour de l'expulsion un jour férié avec un adulte, si possible le compagnon ou une amie, ou de poser un jour de congé"
L'option "arrêt de travail" est mise de côté. Pourquoi ?
C'est ça que nous critiquons.
L'arrêt de travail devrait être proposé, et déculpabilisé.

 

[Biscottine]

@Pectine75 elle dit ça justement car pour elle une IVG médicamenteuse sans complication = 0 jour de congé ...

 

[Pectine75]

Oh la je n'ai en aucun cas dit que tes interventions ne servaient à rien ! Je suis désolée si tu l'as compris comme ça, j'ai dû être un peu maladroite dans ma formulation. Mais j'ai lu les commentaires avec attention et je ne t'ai vue qu'une seule fois considérer que peut-être tu n'avais pas toutes les clés en main. C'est surtout ça qui m'a interpellée dans tes posts. Je te l'ai dit, je respecte ton avis, mais j'ai eu l'impression que tu étais quand même bien bien campée sur tes positions sans prendre en compte les témoignages des autres madz et donc que tu étais un peu fermée au débat. Je reconnais maintenant que c'est un jugement, et je m'en excuse. Après au vu des réactions je crois que je ne suis pas la seule à avoir cette impression, mais c'est l'inconvénient du virtuel.

Ce qui m'agace vraiment, et ça vient de l'intervention de la secrétaire générale du syndicat, ce sont les généralités, je trouve qu'on n'a pas à décréter qu'il faut ou ne faut pas à la place des médecins et des patients, tout est une question de cas par cas.

Bon en fait on ne s'était pas comprises donc.
Moi je répète juste que c'est mon opinion que je donne, c'est à dire "voilà ce que je pense" et absolument pas "voilà la vérité".

De mon coté ce qui m'agace c'est que la secrétaire donne son opinion, la nana se fait laminer partout (TV, réseaux sociaux)..... parce que c'est une femme. En gros on lui reproche d'être une femme et d'avoir une opinion différente de ce qu'on attend d'elle du fait de son sexe et de sa profession. On la juge direct sur un sujet où justement les femmes subissent le jugement de la société depuis la nuit des temps, sympa.