Je pense qu'il faut voir dans cette affaire plus qu'une simple polémique de l'été destinée à nous détourner de sujets qui seraient plus importants. Pour moi c'est l'une des concrétisations d'un discours anti musulman-e-s qui est entretenu depuis des années et des années, et où chaque polémique, plutôt qu'une bulle qui éclaterait aussi vite qu'elle s'était formée, ajoute à l'islamophobie ambiante des nouveaux degrés de violence. A chaque polémique de ce type, c'est autant de légitimité qui est donnée aux citoyen-ne-s qui prendront sur elleux-même d'interpeller les musulman-e-s dans la rue, au travail ou ailleurs, pour faire la police eux-même, en leur arrachant leur voile (puisque c'est une provocation, après tout, c'est le Premier Ministre qui l'a dit), en les insultant, en les agressant physiquement.
A chaque fois que l'on repousse ces polémiques, ou qu'on essaye de les traiter comme une simple diversion, je pense qu'on ne fait que remettre le couvercle sur une marmite qui continue d'être réchauffée par des (ir)responsables politiques en quête du bouc émissaire parfait. A chaque nouvelle polémique un nouveau pas est franchi en terme d'humiliations que l'on peut faire subir aux musulman-e-s, sans jamais que ces humiliations soient condamnées ou réparées. J'ai peur qu'à chaque fois qu'on hausse les épaules en se disant : "bah, ça va se tasser" ou "on se bougera quand ça sera un peu plus grave, là c'est juste une histoire de plage", on cède le terrain de l'identité nationale à celleux qui ne prennent pas de pause et qui continuent de construire des outils politiques de persécutions des musulman-e-s, là en abusant le principe de laïcité, là en se présentant comme défenseu-r-se des droits des femmes, ou en mettant en avant une identité nationale dite "traditionnelle" soigneusement lissée de toute culture non blanche.
Il est grand temps que nous affirmions haut et fort que l'Islam fait partie de la France, tout comme le catholicisme ou le judaïsme, que les cultures issues de notre histoire (coloniale, entre autres) ne sont pas des cultures de seconde zone mais bien des cultures de pleine légitimité, et que nous dénoncions systématiquement le racisme qui se cache dans une course à la neutralité religieuse des espaces publics. Il suffit de lire ou d'entendre les discours des membres du gouvernement, par exemple, pour voir le soin qu'illes apportent à ne surtout pas reconnaître l'Islam et la culture musulmane comme légitime et comme faisant partie de la France. Ces esquives font, à mon sens, le lit des violences et de la stigmatisation des français-e-s musulman-e-s dans notre pays.
A chaque fois que l'on repousse ces polémiques, ou qu'on essaye de les traiter comme une simple diversion, je pense qu'on ne fait que remettre le couvercle sur une marmite qui continue d'être réchauffée par des (ir)responsables politiques en quête du bouc émissaire parfait. A chaque nouvelle polémique un nouveau pas est franchi en terme d'humiliations que l'on peut faire subir aux musulman-e-s, sans jamais que ces humiliations soient condamnées ou réparées. J'ai peur qu'à chaque fois qu'on hausse les épaules en se disant : "bah, ça va se tasser" ou "on se bougera quand ça sera un peu plus grave, là c'est juste une histoire de plage", on cède le terrain de l'identité nationale à celleux qui ne prennent pas de pause et qui continuent de construire des outils politiques de persécutions des musulman-e-s, là en abusant le principe de laïcité, là en se présentant comme défenseu-r-se des droits des femmes, ou en mettant en avant une identité nationale dite "traditionnelle" soigneusement lissée de toute culture non blanche.
Il est grand temps que nous affirmions haut et fort que l'Islam fait partie de la France, tout comme le catholicisme ou le judaïsme, que les cultures issues de notre histoire (coloniale, entre autres) ne sont pas des cultures de seconde zone mais bien des cultures de pleine légitimité, et que nous dénoncions systématiquement le racisme qui se cache dans une course à la neutralité religieuse des espaces publics. Il suffit de lire ou d'entendre les discours des membres du gouvernement, par exemple, pour voir le soin qu'illes apportent à ne surtout pas reconnaître l'Islam et la culture musulmane comme légitime et comme faisant partie de la France. Ces esquives font, à mon sens, le lit des violences et de la stigmatisation des français-e-s musulman-e-s dans notre pays.
Dernière édition :