Un député LREM s’en prend à l’écriture inclusive avec des arguments fallacieux… et ça marche

[FraiseDeGrouchy]

@Sadala Sauf que tout étudiant participant à un examen essaye d'avoir le maximum de points possibles, donc ceux qui ne souhaitent pas utiliser l'écriture inclusive mais veulent optimiser leur note se retrouvent de facto contraints d'utiliser l'écriture inclusive. Dit autrement, les élèves n'utilisant pas l'écriture inclusive sont pénalisés parce qu'ils ne peuvent prétendre obtenir des points de bonus. Je pense que la malhonnêteté est au contraire de prétendre que les étudiants n'utilisant pas l'écriture inclusive ne sont pas pénalisés.

 

[Dame de lotus]

@FraiseDeGrouchy

Sans vouloir faire le troll, la meilleure façon d'obtenir les points à un examen, c'est en effet de répondre aux consignes, je vois pas vraiment où est le scandale de ne pas les avoir en le faisait pas. D'autant plus vu le contexte, et d'autant plus que l'écriture inclusive, ça n'est rien d'autre qu'un peu de tolérance et d'inclusivité. Et au pire si ça va vraiment à l'encontre des valeurs de l'étudiant d'écrire en inclusif (?), il peut toujours mettre une note disant qu'il est pas d'accord mais que c'est pour le bien de l'exercice.

 

[FraiseDeGrouchy]

@Dame de lotus Sauf que l'enseignant n'a pas la liberté d'imposer n'importe quelle consigne à un étudiant, ou alors on peut tout imaginer. Je trouve que ce serait faire preuve de mauvaise foi de considérer que la consigne "utilisez l'écriture inclusive" est une consigne banale et comparable à "écrivez lisiblement". Un étudiant a le droit de ne pas vouloir utiliser l'accord de proximité, la féminisation des professions ou le point médian, ça n'en fait pas quelqu'un de moins tolérant qu'un autre.

Par ailleurs, ça ne change pas l'objet de mon commentaire initial: l'article du Figaro étudiant indique que, vraisemblablement, il a bien été question de pénaliser à Sciences Po des étudiants n'utilisant pas l'écriture inclusive. Si c'est une "consigne", alors ça donne raison à Annie Genevard.

 

[Sadala]

Je revendiquais moi-même étudiante mon droit à ne pas utiliser l'algèbre lors des cours de mathématiques.

 

[Laelliane]

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[Dame de lotus]

@FraiseDeGrouchy

Dans un cadre d'un cours de sociologie du genre, faire l'exercice d'écrire en inclusif serait tant que ça en-dehors du cadre pédagogique, scandaleux et inapproprié ? Et je répète, si vraiment ça va à l'encontre de ses valeurs (et à nouveau : ?), l'étudiant peut faire un nota bene.

 

[Sadala]

@Laelliane
La vidéo en question, super intéressante et en lien avec cette actu du coup.

 

[FraiseDeGrouchy]

@Sadala Comparaison fallacieuse, puisqu'il ne s'agit pas d'un cours visant à apprendre et maîtriser l'écriture inclusive mais d'un cours de sociologie sur le genre. L'écriture inclusive y est au mieux un objet d'études et sa maîtrise n'est pas l'objectif du cours. C'est bien pour cette raison que les étudiants et les chargés d'études ont relevé ce point particulier, contrairement au reste du contenu du cours. Merci d'éviter la condescendance si possible.

@Dame de lotus Maîtriser l'écriture inclusive n'est pas l'objet du cours. Si le cours était "Apprendre et maîtriser l'écriture inclusive", ce serait différent.

Ce que je trouve amusant c'est qu'au début de la polémique de Sciences Po, on entendait: "C'est faux, il n'a jamais été question de pénaliser les étudiants qui n'utilisent pas l'écriture inclusive, c'est un mensonge". Et maintenant qu'on a des éléments qui démontreraient le contraire, les mêmes personnes disent: "Oui, l'écriture inclusive est obligatoire, c'est une consigne. Et alors?".

 

[Sadala]

La malhonnêteté, toujours.
Au début de la polémique, on prétendait que tous les étudiants de Science-Po étaient pénalisés s'ils n'utilisaient pas l'écriture inclusive, quelque soit le partiel et les cours en question...
Y'a quand même une grosse différence.

 

[Juub]

@Sadala Sauf que tout étudiant participant à un examen essaye d'avoir le maximum de points possibles, donc ceux qui ne souhaitent pas utiliser l'écriture inclusive mais veulent optimiser leur note se retrouvent de facto contraints d'utiliser l'écriture inclusive. Dit autrement, les élèves n'utilisant pas l'écriture inclusive sont pénalisés parce qu'ils ne peuvent prétendre obtenir des points de bonus. Je pense que la malhonnêteté est au contraire de prétendre que les étudiants n'utilisant pas l'écriture inclusive ne sont pas pénalisés.

Tout comme de nombreu•x•ses étudiant•e• sont contraint•e•s d'utiliser une écriture "non-inclusive" voire même utiliser des formes masculines alors même que notre dictionnaire en accepte les féminins (j'ai notamment une professeure qui refuse d'utiliser le terme illustratrice, et je vous laisse imaginer la bonne image qu'elle se fait de nous si on décide malgré tout d'utiliser ce terme ou tout autre féminisation de métiers), seulement ça reste bien souvent insidieux. Quoi que, un certain nombre de mes collègues ont été très sérieusement repris à propos de l'écriture inclusive avant de présenter leurs mémoires... Beaucoup de profs ne font même pas l'effort de te lire juste à la vue d'un point médian

Sans revenir sur le fait que l'écriture inclusive est loin de se limiter au point médian, même en étant contre cette consigne, il suffirait à un•e étudiant•e un peu malin•gne de faire des tournures neutres ou simplement écrire (par exemple) "les étudiants et les étudiantes" et hop, écriture inclusive, aucune raison de lui refuser les points bonus.

EDIT : D'ailleurs ça me fait penser que ça pourrait tout à fait rentrer dans la notation du cours. J'imagine que si l'écriture inclusive à été abordée pendant le semestre, peut-être la prof en question a-t-elle abordée les différentes méthodes d'écriture inclusive et cette consigne pourrait viser à voir si les étudiant•e•s ont bien suivi cette partie Après c'est de la pure spéculation mais vu la matière ça me parait possible.

 

[Sadala]

Surtout que à la base, le langage inclusif a pour but (entre autres) de donner de la visibilité au genre féminin (et aux autres genres) donc pour étudier la sociologie des genres justement ça me semble cohérent de l'utiliser, c'est quand même un outil pertinent pour ça.

Mais en fait, j'imagine que la polémique vient surtout du fait que c'est le concept même de sociologie de genre qui bloque ? Quand je pense à tous les fantasmes qu'il y a eu autour des études de genres à l'université par exemple et maintenant ce délire de "l'islamo-gauchisme", on voit qu'il y a quand même beaucoup d'ignorance concernant les sciences humaines/sociales universitaires en général. Du coup forcément, dans les médias, cette histoire de langage inclusif à Science Po a semblé un peu sortir de nulle part.

 

[Lanoetherienne]

Merci pour cet article sur un sujet qui m'a passionnée aujourd'hui.
Ce qui m'a le plus fait rire en lisant le projet de loi (oui, ce n'est qu'un projet signé par une soixantaine de député.e.s de la majorité, c'est à dire pas grand monde en réalité), c'est le début :
" Exposé des motifs :
Mesdames, Messieurs,
Le combat..."
Oui, ces génies utilisent l'écriture inclusive dans leur texte!
Ils sont juste parfaits.
Sinon à part perdre son temps en discutant de ça à l'assemblée, tout ceci n'aboutira à rien.

PS : Un prof qui met un bonus (bonus = points hors barème, c'est-à-dire que qqun ne le faisant pas peut tout à fait avoir 20) là-dessus concernant de la sociologie des genres me paraît tout à fait cohérent pédagogiquement en fait. Et pour celles et ceux qui en doutaient, oui, les profs donnent les consignes qu'ils ou elles veulent. Encore heureux.