Veille Permanente Classisme

8 Juin 2015
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Je trouve que la société devient de plus en plus méprisante et problématique au niveau de l'emploi, et surtout de l'accès à l'emploi. J'ai l'impression, et je trouve cette dynamique encore plus marquée avec Macron, qu'on cherche à tout pris à "exploiter" la force de travail des gens, à n'importe quel prix, pour ne pas qu'ils soient une charge, et qu'importe le prix à payer pour eux.
Peut-être que je me trompe, car je n'habite en France que depuis moins d'une année après un long moment à l'étranger, mais je trouve ces histoires de "maltraitance" pole-emploi, flicage et co. super redondance et vraiment... effrayante.

Surtout que la France peine a se relever de la crise éco, que le taux de chômage reste très haut (donc tout le monde peut être touché, pas que les éventuels "fainéants"), que la rapporte de force est très fortement en faveur des employeurs (dont je fais partie). Donc on devrait contrebalancer ce rapporte de force par une bienveillance accrue des services de protection sociales en ces temps difficile. Mais j'ai vraiment l'impression que la dynamique est complètement opposée.

Est-ce que c'est le cas aussi au niveau des Prud'homme ? Ca fait très longtemps que je n'ai pas eu à y aller (tant mieux !), mais c'était une juridiction très bienveillance envers les salariés (même un peu trop, en tant qu'employeur on pouvait "perdre" des affaires basées sur 100% de mauvaise foi et sans vraiment de raison, mais bon), est-ce que ça aussi ça a changé ?
S'il y a des conseillers prud'hommaux dans la salle.
 
1 Avril 2012
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Autant les termes "caprices" ou "enfants gâtés" sont à vomir, autant la garde d'enfants et la mobilité, ben....oui, ce sont des dimensions qui doivent se travailler parce que sinon, la personne ne retrouvera jamais d'emploi, en fait. Parce que pour passer un entretien, ben il faudra bien faire garder les enfants ; pour occuper un emploi, il faudra bien faire garder les enfants et se déplacer. Les problèmes de mode de garde et de mobilité sont des freins, et le travail du conseiller Pôle Emploi/du professionnel de l'insertion, c'est d'aider la personne à les lever.

C'est d'ailleurs en ce sens qu'il existe une aide à la garde d'enfants pour les parents isolés et que le dispositif Ma Cigogne a pour ambition de rapprocher le mode de garde des demandeurs d'emploi dans le cadre de leurs démarches. Dans certaines villes, il y a également des points mobilités qui permettent à des DE de louer à bas prix un véhicule ou un deux roues dans le cadre d'une reprise d'emploi/entrée en formation, sur prescription du Service Public de l'Emploi. Je dis pas que c'est facile de régler les problèmes de mode de garde et de mobilité mais par contre, oui, c'est essentiel de le faire parce que l'accès/le retour à l'emploi en dépend.
 
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Réactions : Multicolorielle
13 Juillet 2011
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@elea51 : Oui, ce sont des aspects pour lesquels il faut trouver une solution, mais ça nécessite bah… de l'argent. C'est pas toujours possible d'avancer ces frais avant d'avoir un travail rémunéré et je comprends qu'on prenne pas le risque de ce genre de dépense pour une formation qui nous intéresse de toute façon pas (parce qu'au-delà des aspects pratiques, les "caprices d'enfants gâtés", c'est aussi des gens qui en ont marre d'être traités comme de la main-d'œuvre jetable et de faire des boulots difficiles et peu gratifiants qui leur offrent une sécurité limitée. Qui a envie d'investir son temps, son argent et son énergie pour ça ?). Et par ailleurs, c'est pas parce qu'il existe des dispositifs d'aide qu'ils seront réellement accessibles à toute personne qui en fait la demande (quand elle a été informée).:erf:


HS : tout est à vomir dans cet article, ok, mais alors j'ai rigolé quand j'ai lu "un scénario digne de 12 hommes en colère", ça a tellement aucun rapport. :yawn: Ça doit être le nouveau "on se croirait dans 1984".
 
1 Avril 2012
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@elea51 : Oui, ce sont des aspects pour lesquels il faut trouver une solution, mais ça nécessite bah… de l'argent. C'est pas toujours possible d'avancer ces frais avant d'avoir un travail rémunéré et je comprends qu'on prenne pas le risque de ce genre de dépense pour une formation qui nous intéresse de toute façon pas (parce qu'au-delà des aspects pratiques, les "caprices d'enfants gâtés", c'est aussi des gens qui en ont marre d'être traités comme de la main-d'œuvre jetable et de faire des boulots difficiles et peu gratifiants qui leur offrent une sécurité limitée. Qui a envie d'investir son temps, son argent et son énergie pour ça ?). Et par ailleurs, c'est pas parce qu'il existe des dispositifs d'aide qu'ils seront réellement accessibles à toute personne qui en fait la demande (quand elle a été informée).:erf:.

Qu'on soit bien d'accord : ma remarque précédente ne visait pas du tout à légitimer,les propos, tenus dans l'article, et pour moi "cette formation ne m'intéresse pas" est un motif tout à fait valable de non-entrée en formation qui laisse d'autres champs possibles pour permettre un retour à l'emploi (une autre formation ? un emploi accessible sans formation ?) alors que la mobilité et la garde d'enfants ont des conséquences qui vont au-delà d'une formation.

Et oui, il y a des considérations financières qui sont à l’œuvre (par contre, quand une aide financière existe, ben oui....si la personne remplit les critères d'éligibilité, la demande sera accordée et c'est le travail du conseiller que de l'informer sur les aides mobilisables) mais pas que.
Faire garder ses enfants, c'est pas juste avoir les moyens de payer une baby-sitter (ou un réseau personnel pour le faire gratuitement). C'est aussi accepter l'idée de faire garder ses enfants et/ou faire évoluer son projet en fonction de ses contraintes familiales.
La mobilité, c'est pas forcément avoir les moyens de financer le permis et la voiture. C'est aussi accepter de se déplacer en transports en commun (quand ils existent, bien sûr).

Ma conviction est qu'un·e DE de bonne volonté peut très bien buter sur l'une ou l'autre de ces dimensions sans que cela fasse d'iel "un enfant gâté" qui ne fait aucun effort (et je me distancie définitivement de ce champ lexical). Mais aussi qu'un·e conseiller·e (lambda, je ne parle pas de celui de l'article) veuille travailler ces dimensions ne fait pas d'iel quelqu'un qui "maltraite" les DE (mais je parle bien de travailler dessus, pas de juger à la va-vite)
 
26 Avril 2015
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Je viens de prendre conscience que parmi tous les privilèges quotidiens des gens qui grandissent dans une famille relativement aisée, il y a le droit à l'intimité. J'ai toujours partagé ma chambre avec ma sœur et je ne me suis jamais trop questionnée sur l'impact que ça a pu avoir sur nos rapports à nos corps et à notre espace personnel. Mais effectivement c'est quasi inenvisageable de se masturber quand on partage une chambre, l'épilation c'est toujours un peu en public, s'isoler pour téléphoner est un doux rêve, s'isoler tout court d'ailleurs. Je sais que je suis quand même relativement privilégiée à ce niveau là parce que typiquement dès qu'on a atteint la puberté mes parents ont trouvé un moyen pour que mon frère ait sa propre chambre (avant on était à trois dans la même chambre et ça ne m'a jamais questionnée plus que ça :hesite: ) et bon à part en vacances chez mes grands-parents je n'ai jamais eu à partager un lit, mais j'ai réalisé récemment que pour pas mal de gens aisés l'entrée dans l'adolescence rime avec plus d'espace privé.
(pas citer le racontage de vie, merci :jv: )

Si vous avez des ressources ou des réflexions sur ce que ça change d'avoir un espace à soi ou non j'en suis très curieuse !
 
20 Janvier 2013
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@Tcepa
J'ai eu une chambre à moi-seule très tôt, je me souviens très peu de l'époque où j'ai dû la partager avec mon frère car en suite mes parents lui-ont aménagés une chambre.
Je t'avoue qu'aujourd'hui ça me crée un petit "handicap" (de mon point de vue) car j'ai absolument besoin à un moment d'avoir mon espace à moi et mon temps à moi où je suis seule.
Mais oui clairement c'était un avantage pour travailler ou développer sa sexualité.

edit en réponse au message de @HeavyMetalAngel
Je me souviens ce sont les Pinçot-Charlot qui en parle (mais je ne sais plus quel livre, peut-être la violence des riches). Les enfants issu de la bourgeoisie, notamment à Paris sont habitués depuis leur jeune âge à se mouvoir dans des pièces pleins d'espace alors que c'est le contraire pour les enfants issus de familles pauvres, obligés de vivre serrés dans de petites surfaces car le m2 est très cher à Paris. Je ne me souviens plus trop des conséquences dont ils parlaient par contre mais je me souviens qu'à l'époque j'étais un peu sceptique.
 
Dernière édition :
24 Septembre 2014
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paris
La discussion actuelle fait écho à plein de chose. Je viens de la toute petite classe moyenne et j'ai grandi dans un logement insalubre, où je partageais ma chambre avec mon frère (toute petite). Finalement mes parents se sont battus pour qu'on ait une maison (ils ont acheté le terrain à leur oncle, construit la moitié eux même). Maison que j'ai toujours trouvé grande (vu le taudis insalubre d'avant).

Mais un truc m'a totalement brisé le coeur. J'ai toujours ramené mes copains à la maison, le dernier n'y fait pas exception. Pour une raison X ou Y que je ne saisis toujours pas, mes parents ont décidé de m'emmener eux-mêmes en vacances chez mes beaux-parents qui ont une maison de campagne à l'autre bout de la France. Je savais que c'était une très mauvaise idée.

Pour resituer les parents de mon copain sont csp+++. Tous les deux dans la pub, ils sont propriétaires de trois appartements à Paris et ont la mentalité typique des néo-bourgeois (voter à droite, parler des assister etc). Bon, je les aime bien quand même, parce qu'ils mettent de l'eau dans leur vin avec moi et m'apprécient même si je suis une énorme gauchiste syndicaliste (pour caricaturer). Mon père est agent d'entretien (il fait le ménage), ma mère enseigne la cuisine et mon frère travaille comme mécanicien non diplômé. Il s'avère que mon mec et moi avons le même bagage scolaire : deux licences chacun, la même école pour le master (donc deux master) et on s'est rencontré dans la même entreprise (là où j'ai compris pourquoi être une femme et une femme issue d'un milieu populaire nous garantissais pas les même chances dans la vie active donc j'y reviendrais). On a choisi un métier où il faut un bagage universitaire très exigent, pas mal de culture mais qui paye très mal. On est donc dans un "surclassement" en terme d'études (enfin moi surtout) mais un déclassement en terme de revenus (je gagne moins que ma mère, mon mec n'en parlons pas). D'ailleurs j'aimerais bien savoir si cette situation à un nom. On est donc dans la classe moyenne supérieure. Désolée pour l'immense digression pour situer le contexte, mais c'était pour dire que globalement, malgré nos background différents, mon mec et moi on est sur un pied d'égalité parfait.

Donc arrivé devant la demeure de vacances de mes beaux-parents, mes parents se sont sentis hyper mal. Leur maison regorge de meuble de créateur (sur lesquels ont peut pas s'asseoir parce que c'est un investissement vous comprenez), il y a huit chambres et autant de salle de bain, une piscine chauffée etc. Le tout aménagé par un designer. Même moi ça m'a fait un choc thermique, parce que j'avais beau être allée dans leur appartement cossu parisien, là on était sur un truc supérieur. Je me suis surprise à regarder mon mec pendant cinq minutes, puis à me dire que non, j'allais pas bader pendant trois heures.
Mes parents étaient en camping-car et il était tard quand ils m'ont déposée. Mes beaux-parents ont pas proposé qu'ils restent dormir (j'aurai trouvé ça trop malaisant anyway) et ils ont dit "si vous voulez vous pouvez dormir dans votre camping-car dans le jardin". Et je sais pas si j'ai trop interprété ou quoi que ce soit, mais la violence sociale de cette phrase m'a abattue alors que mes beaux-parents voulaient sans doute rendre service. On est peut-être pauvre, mais nous quand on recoit des gens, on le fait correctement, quitte à laisser notre lit. On leur propose pas la cabane au fond du jardin. Ensuite voilà, je pense qu'ils pensaient pas à mal en proposant ça, qu'on s'était mis d'accord pour que mes parents me déposent et que c'est eux qui ont insisté pour me déposer et rentrer alors que dès le départ je préférais y aller en train. J'aimerais analyser pourquoi j'ai réagi comme ça.

Et donc mes parents, depuis cet épisode, s'auto-placent en situation d'infériorité et ça me rend assez dingue. Déjà ils m'ont appelé pour m'expliquer que notre maison entière tenait dans le salon de mes beaux-parents, que tel truc qu'ils avaient vus coutaient 15.000 balles, qu'il y avait deux cuisines etc etc. Et ensuite, ils m'ont fait tout un discours sur "on savait pas que ton mec était comme ça". "Il ne voudra plus venir chez nous". "Il a vraiment bien caché son jeu". "Mais quand même, il a accepté de marcher dans la boue quand il est venu." :tears::tears::tears::tears:
Mais ça me brise le coeur qu'ils puissent se sentir inférieur à ce point en fait. Ils connaissent mon copain, c'est une personne hyper simple. On a pas particulièrement l'impression de venir de deux planètes différentes lui et moi. Je comprends pas, comment ce qu'ils ont vu change la perception qu'ils ont de lui (la petite personne la plus adorable du monde). Il a pas "caché son jeu", il s'est juste émancipé des valeurs bourgeoises que ces parents lui ont transmis. Bref, vous avez des conseils pour les rassurer ? Leur dire qu'ils n'ont vraiment rien à envier à mes beaux-parents ? Que leur maison est un palace, tant on est bien reçu et heureux, que mon copain s'y ressource ?

Ca fout le bordel parce que je vais emmenager chez mon copain qui vit dans un des trois appartements que possèdent ses parents. Il paye un loyer symbolique et je veux contribuer à moitié (même si ses parents y tiennent pas particulièrement) mais j'ai peur que mes parents voient ça comme un echec (leur fille va vivre dans un truc qu'ils ne peuvent pas lui offrir). Alors que c'est une solution plus que temporaire le temps qu'on aie deux revenus et qu'on trouve un truc.

Voilà, désolée pour ce hs énorme couplé à un gros pavé. Merci à ceux qui ont suivi jusqu'ici. Sachez que je participe activement à la lutte des classes en secouant le cidre que je ramène chez mes beaux-parents le dimanche avant de rentrer chez eux. la dernière fois qu'ils l'ont ouvert, ça a éclaboussé le canapé. Leur "investissement" a perdu 25% de sa valeur
:troll:
(non je leur offre des bouquins des pincon charlot aussi).
 
8 Juin 2015
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Sachez que je participe activement à la lutte des classes en secouant le cidre que je ramène chez mes beaux-parents le dimanche avant de rentrer chez eux. la dernière fois qu'ils l'ont ouvert, ça a éclaboussé le canapé. Leur "investissement" a perdu 25% de sa valeur

J'espère qu'ils auront la politesse de vous rendre la pareille quand ils viendront vous rendre visite. :goth:
 

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