Bon allez, je vous mets un extrait de Le conflit - le femme et la mère d'E.Badinter qui m'a fait bondir:
"A l'origine, l'écologie est "la doctrine visant à une meilleure adaptation de l'homme à son environnement". Sous la banalité apparente du propos se cache un véritable renversement des valeurs. Il ne s'agit plus de maîtriser et d'utiliser la nature en fonction des besoins et désirs de l'homme, mais de soumettre celui-ci à la loi de celle-là. Cette nouvelle doctrine accoucha rapidement d'un discours politique, tant en Europe du Nord qu'aux USA où fleurissent les mouvements de contre-culture dans les années 70.
Avec des approches différentes, ils ont en commun de vomir la consommation effrénée propre au capitalisme triomphant. Après l'exploitation de l'homme par l'homme, l'exploitation intensive de la nature devint l'angle d'attaque du système honni. De la pratique amorale de cette "exploitation", on est à présent sommé de passer à son "respect". Certains prônent même une alliance avec elle sous la forme d'un Contrat Naturel. L'appel à l'amour et au respect de la nature environnante se double d'un avertissement catastrophiste et vengeur: à trop en abuser, on risque de le payer cher. Un jour ou l'autre Mère Nature punira sévèrement ses enfants. [...] Ce n'est plus la nature qui opprime l'homme, mais celui-ci qui court au suicide en la violant. Il est donc urgent de mettre fin à nos comportements aberrants de consommateurs jouisseurs, égoïstes et amoraux. L'industrialisation, et avec elle les sciences et les techniques qui sont à son service, sont mises au banc des principaux accusés On crie haro sur le bien-être fallacieux qu'elles sont censées nous apporter [...] En ligne de mire, la malheureuse chimie accusée de toux les maux, puisqu'elle incarne "l'artificiel", par définition ennemie du "naturel". Outre qu'elle empoisonne notre nourriture (quoi de plus ignoble qu'un bonbon ou qu'une boisson chimique?), on la suspecte de modifier nos gènes et d'être responsable de tous les fléaux à venir. [...] Circonstance aggravante: elle est parmi toutes les sciences l'une des plus directement soumises au productivisme des groupes industriels mondiaux, donc dénuée de toute moralité. C'est bien connu, les laboratoires pharmaceutiques, comme les fabricants de pesticides ou d'OGM, ne penseraient qu'à l'argent.... Même si le propos frise la caricature, il est vrai qu'une méfiance générale s'est emparée de nos esprits au point de nous faire sortir notre joker pour un oui ou un non: le sacro-saint principe de précaution."
S'en suit plusieurs pages de texte remettant en cause le choix de celles qui refusent la pilule ou la péridurale et celui des parents qui refusent le biberon ou les couches jetables:
"Enfin depuis que l'on a découvert les ravages pour l'environnement de la couche-culotte en plastique jetable, une nouvelle tâche exaltante attend la mère écologique. On a calculé qu'un bébé entre zéro et trente mois produit à lui seul une tonne de déchets, lesquels mettraient deux à cinq siècles à se dégrader. En outre, les millions de tonnes de couches jetables consommées chaque année en France seraient responsables de la destruction de 5,6 millions d'arbres dans le monde... Autant dire un massacre écologique. Ultime argument pour convaincre les mères de changer d'habitudes: des tests de Greenpeace ont révélé que les gels absorbants contenus dans certains modèles comportaient des traces de composants toxiques telle la dioxine. Il est donc recommandé aux mères d'utiliser des couches lavables plus économiques et plus écologiques [...] Contre les récalcitrantes, la secrétaire d'Etat à l'écologie (elle-même à l'époque jeune mère d'un enfant) envisagea une nouvelle taxe sur les couches jetables, proposition qui, heureusement n'eut pas de suite"
Bon bon, Madame Badinter, certains de vos écrits sont très pertinents et tout le reste de ce bouquin est très intéressant mais votre vision de l'écologie et de la parentalité est profondément rétrograde et, allez j'ose l'écrire, criminelle. Bien à vous.
"A l'origine, l'écologie est "la doctrine visant à une meilleure adaptation de l'homme à son environnement". Sous la banalité apparente du propos se cache un véritable renversement des valeurs. Il ne s'agit plus de maîtriser et d'utiliser la nature en fonction des besoins et désirs de l'homme, mais de soumettre celui-ci à la loi de celle-là. Cette nouvelle doctrine accoucha rapidement d'un discours politique, tant en Europe du Nord qu'aux USA où fleurissent les mouvements de contre-culture dans les années 70.
Avec des approches différentes, ils ont en commun de vomir la consommation effrénée propre au capitalisme triomphant. Après l'exploitation de l'homme par l'homme, l'exploitation intensive de la nature devint l'angle d'attaque du système honni. De la pratique amorale de cette "exploitation", on est à présent sommé de passer à son "respect". Certains prônent même une alliance avec elle sous la forme d'un Contrat Naturel. L'appel à l'amour et au respect de la nature environnante se double d'un avertissement catastrophiste et vengeur: à trop en abuser, on risque de le payer cher. Un jour ou l'autre Mère Nature punira sévèrement ses enfants. [...] Ce n'est plus la nature qui opprime l'homme, mais celui-ci qui court au suicide en la violant. Il est donc urgent de mettre fin à nos comportements aberrants de consommateurs jouisseurs, égoïstes et amoraux. L'industrialisation, et avec elle les sciences et les techniques qui sont à son service, sont mises au banc des principaux accusés On crie haro sur le bien-être fallacieux qu'elles sont censées nous apporter [...] En ligne de mire, la malheureuse chimie accusée de toux les maux, puisqu'elle incarne "l'artificiel", par définition ennemie du "naturel". Outre qu'elle empoisonne notre nourriture (quoi de plus ignoble qu'un bonbon ou qu'une boisson chimique?), on la suspecte de modifier nos gènes et d'être responsable de tous les fléaux à venir. [...] Circonstance aggravante: elle est parmi toutes les sciences l'une des plus directement soumises au productivisme des groupes industriels mondiaux, donc dénuée de toute moralité. C'est bien connu, les laboratoires pharmaceutiques, comme les fabricants de pesticides ou d'OGM, ne penseraient qu'à l'argent.... Même si le propos frise la caricature, il est vrai qu'une méfiance générale s'est emparée de nos esprits au point de nous faire sortir notre joker pour un oui ou un non: le sacro-saint principe de précaution."
S'en suit plusieurs pages de texte remettant en cause le choix de celles qui refusent la pilule ou la péridurale et celui des parents qui refusent le biberon ou les couches jetables:
"Enfin depuis que l'on a découvert les ravages pour l'environnement de la couche-culotte en plastique jetable, une nouvelle tâche exaltante attend la mère écologique. On a calculé qu'un bébé entre zéro et trente mois produit à lui seul une tonne de déchets, lesquels mettraient deux à cinq siècles à se dégrader. En outre, les millions de tonnes de couches jetables consommées chaque année en France seraient responsables de la destruction de 5,6 millions d'arbres dans le monde... Autant dire un massacre écologique. Ultime argument pour convaincre les mères de changer d'habitudes: des tests de Greenpeace ont révélé que les gels absorbants contenus dans certains modèles comportaient des traces de composants toxiques telle la dioxine. Il est donc recommandé aux mères d'utiliser des couches lavables plus économiques et plus écologiques [...] Contre les récalcitrantes, la secrétaire d'Etat à l'écologie (elle-même à l'époque jeune mère d'un enfant) envisagea une nouvelle taxe sur les couches jetables, proposition qui, heureusement n'eut pas de suite"
Bon bon, Madame Badinter, certains de vos écrits sont très pertinents et tout le reste de ce bouquin est très intéressant mais votre vision de l'écologie et de la parentalité est profondément rétrograde et, allez j'ose l'écrire, criminelle. Bien à vous.