@muzungu oh merci! j'ai pas tout lu encore mais c'est super intéressant!
@madmoizelle N désolée, je crois aussi avoir déjà trop raconté de ma life ici mais si tu veux je peux me répéter
Sinon, on m'a peu fétichisée en tant que femme asiatique mais plutôt exotisée oui. Mais il faut aussi dire que pendant longtemps, j'ai plutôt senti le truc que les hommes n'étaient pas attirées par les femmes asiatiques. Je ne comptais pas. Dans les classements de filles les plus belles (à l'école, mon dieu ce qu'on faisait comme connerie oppressive), j'apparaissais jamais. Vive la confiance en soi après. C'est peut-être pour ça qu'au début, j'arrivais pas m'en remettre qu'on puisse être attiré par moi, par mon corps ça m'enivrait d'une certaine façon. Je me dis que c'est par chance que je ne suis pas tombée sur des gens qui auraient pu abusé de ça à ce moment-là de ma vie.
Sinon, et je crois l'avoir déjà dit, il y a des choses qui ont aidé dans notre relation au niveau familial. Déjà, être les deux enfants d'immigré.e.s, d'avoir un rapport aux origines patchworké, d'avoir un rapport aux langues aussi différent, savoir que les accents, c'est normal, ne pas forcément connaître toutes les langues de sa famille, rejeter une partie des valeurs familiales parce qu'on ne s'y reconnaît pas. Cela m'a sacrément aidé de ne pas avoir à expliquer d'où je viens. La multiculturalité, c'est devenu un must pour moi, je ne pourrais plus sortir avec quelqu'un ayant toujours grandi dans un contexte familial très peu mixte. Ou y aurait une liste de conditions pas possibles à cocher avant. Je peux plus supporter les gens qui me disent à quel point se sentir exclu.e parce que la belle-famille parle 5 minutes dans une langue incomprise. Dans la vraie vie, l'exclusion marche dans l'autre sens. Quand je suis avec ma famille, je veux être dans un espace safe et parler la langue que je veux. C'est aussi partiellement grâce à ces diverses expériences de la multiculturalité que j'ai pu me réconcilier avec mon héritage.
Bon pardon, j'ai encore pondu un texte pas cohérent du tout mais ce sera tout de mes expériences. Merci pour la question, je crois que c'est vachement important en fait. Surtout si on décide de construite sa vie avec quelqu'un.e. ça m'intéresse aussi d'apprendre comment vous gérez ça.
Je sais pas si tu avais lu mais il y avait un témoignage d'une femme de couleur qui avait expliqué pourquoi elle ne sort même plus avec des hommes blancs (http://everydayfeminism.com/2016/05/i-dont-date-white-men/). J'avais trouvé son témoignage très inspirant et soulevant bien des points pertinents. Il est aussi assez dur en fait, dans la conclusion, dans cette impression de ne pas y arriver à joindre les deux bouts de toutes ses valeurs.
Et merci de ton rappel sur le sacrifice des miliant.e.s visibles. Le prochain qui me rappelle que le racisme, c'est fini, je lui en parlerai... on verra si ça le fera toujours autant rire.
@madmoizelle N désolée, je crois aussi avoir déjà trop raconté de ma life ici mais si tu veux je peux me répéter
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Sinon, on m'a peu fétichisée en tant que femme asiatique mais plutôt exotisée oui. Mais il faut aussi dire que pendant longtemps, j'ai plutôt senti le truc que les hommes n'étaient pas attirées par les femmes asiatiques. Je ne comptais pas. Dans les classements de filles les plus belles (à l'école, mon dieu ce qu'on faisait comme connerie oppressive), j'apparaissais jamais. Vive la confiance en soi après. C'est peut-être pour ça qu'au début, j'arrivais pas m'en remettre qu'on puisse être attiré par moi, par mon corps ça m'enivrait d'une certaine façon. Je me dis que c'est par chance que je ne suis pas tombée sur des gens qui auraient pu abusé de ça à ce moment-là de ma vie.
Sinon, et je crois l'avoir déjà dit, il y a des choses qui ont aidé dans notre relation au niveau familial. Déjà, être les deux enfants d'immigré.e.s, d'avoir un rapport aux origines patchworké, d'avoir un rapport aux langues aussi différent, savoir que les accents, c'est normal, ne pas forcément connaître toutes les langues de sa famille, rejeter une partie des valeurs familiales parce qu'on ne s'y reconnaît pas. Cela m'a sacrément aidé de ne pas avoir à expliquer d'où je viens. La multiculturalité, c'est devenu un must pour moi, je ne pourrais plus sortir avec quelqu'un ayant toujours grandi dans un contexte familial très peu mixte. Ou y aurait une liste de conditions pas possibles à cocher avant. Je peux plus supporter les gens qui me disent à quel point se sentir exclu.e parce que la belle-famille parle 5 minutes dans une langue incomprise. Dans la vraie vie, l'exclusion marche dans l'autre sens. Quand je suis avec ma famille, je veux être dans un espace safe et parler la langue que je veux. C'est aussi partiellement grâce à ces diverses expériences de la multiculturalité que j'ai pu me réconcilier avec mon héritage.
Bon pardon, j'ai encore pondu un texte pas cohérent du tout mais ce sera tout de mes expériences. Merci pour la question, je crois que c'est vachement important en fait. Surtout si on décide de construite sa vie avec quelqu'un.e. ça m'intéresse aussi d'apprendre comment vous gérez ça.
Je sais pas si tu avais lu mais il y avait un témoignage d'une femme de couleur qui avait expliqué pourquoi elle ne sort même plus avec des hommes blancs (http://everydayfeminism.com/2016/05/i-dont-date-white-men/). J'avais trouvé son témoignage très inspirant et soulevant bien des points pertinents. Il est aussi assez dur en fait, dans la conclusion, dans cette impression de ne pas y arriver à joindre les deux bouts de toutes ses valeurs.
Et merci de ton rappel sur le sacrifice des miliant.e.s visibles. Le prochain qui me rappelle que le racisme, c'est fini, je lui en parlerai... on verra si ça le fera toujours autant rire.