Je me reconnais pas mal dans les témoignages de @mag1angel ou @StayC, du plus loin que je me rappelle j'ai toujours été fétichisée en tant que fille métisse et ce depuis la primaire (et clairement ma puberté précoce n'a pas aidé). Deja à l'époque on me faisait des remarques sur "ma bouche à pipe" ou sur mon prétendu appétit sexuel sur-développé. Les remarques du genre "j'aimerais trop me taper une noire pour voir comment c'est" ça à commencé en CM2 et ca n'a pas arrêté depuis.
Je me haissais a cette époque, je me trouvais laide avec des traits grossiers, je voulais absolument affiner ma bouche, mon nez, defriser mes cheveux et ressembler à mes camarades blanches qui elles ne se prenaient pas des remarques degueulasses dans la gueule.
Les histoires amoureuses jusqu'a très recemment ça a été compliqué dans le sens ou je suis très souvent tombé sur des hommes qui n'étaient pas intéressés par ma personnalité mais par mon coté exotique, sauvage et dépaysant. Certains le disaient franchement, avec d'autres c'était plus pernicieux. Il faut ajouter à ça le fait qu'ils niaient complètement mon ressenti en tant que racisée (mon ex qui passait son temps à répéter "on es tous humains, y'a pas de noir ou de blanc" mais qui s'est vanté devant moi que son pote lui ai dit "qu'il avait de la chance de baiser une noire"). J'avais tellement peu confiance en moi et en mon physique à l'époque que j'acceptais tout, me disant que pour une fois que je suscitais de l'intérêt chez un homme je n'allais pas faire la capricieuse.
J'ai aussi fréquenté des sites de rencontres pendant un moment qui sont pour moi le summum de la fétichisation/ de l'éxotisation.
Pas une seule discussion sans le fameux "t'es d'ou ?" "tes origines ?" "t'es métisse ou black ?". La plupart des mecs ne voulaient pas entendre raison quand je leur disais qu'on pouvait parler d'autre chose pour commencer une conversation (genre au hasard mon job, ce que j'aime faire dans la vie). Je me suis vite désinscrite. Et j'ai oublié : le fameux "j'aime ps les blacks mais pour toi je ferais une exception", oh merci c'est trop d'honneur.
Avec le dernier en date c'est différent, je me suis affirmé et ne me laisse plus faire, quitte à le reprendre sur chaque petit mot . On a eu de franches engeulades au début, lui étant complètement englué dans ses certitudes et ne voulant jamais prendre en compte mon ressenti. J'ai eu droit au "Je viens de Quimper donc je suis autant discriminé que toi on me traite de campagnard, arrête de croire que t'es la seule qui souffre de racisme", au "quand mon frère dit que j'ai bien fait de prendre une noire parce qu'elles sont bonnes au lit c'est une blague, arrête de tout mal prendre" et autres joyeusetés qui m'ont hérissé le poil, mais a force de persévérance je dirais que j'ai un peu réussi à le déconstruire (c'était pas gagné). Il comprend maintenant mon point de vue et bordel, il m'écoute enfin quand j'ai quelque chose à dire, ce qui est plutôt pas mal. Mais je peux pas m'empêcher de penser que si je sortais avec un racisé je n'aurais pas à me prendre des remarques comme ça dans la tronche. Du côté des beaux parents il faut aussi faire avec les remarques ignorantes et la fascination/ la méfiance pour mes origines, mais ça me choque pas plus que ça, ma famille maternelle blanche étant encore pire (sisi mon oncle qui avait pas voulu me faire la bise quand je suis rentré d'Afrique parce qu'il voulait pas que je lui transmette des maladies, je te retiens)
En tout cas ce comportement que je connais depuis l'enfance à accentué mon côté méfiant. Quand un homme me fait une remarque a priori gentille sur mon physique ou que mon homme me complimente je reste toujours sur mes gardes, ayant toujours l'impression que la fétichisation n'est pas loin derrière.
Sinon anecdote de la journée
Je me haissais a cette époque, je me trouvais laide avec des traits grossiers, je voulais absolument affiner ma bouche, mon nez, defriser mes cheveux et ressembler à mes camarades blanches qui elles ne se prenaient pas des remarques degueulasses dans la gueule.
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Les histoires amoureuses jusqu'a très recemment ça a été compliqué dans le sens ou je suis très souvent tombé sur des hommes qui n'étaient pas intéressés par ma personnalité mais par mon coté exotique, sauvage et dépaysant. Certains le disaient franchement, avec d'autres c'était plus pernicieux. Il faut ajouter à ça le fait qu'ils niaient complètement mon ressenti en tant que racisée (mon ex qui passait son temps à répéter "on es tous humains, y'a pas de noir ou de blanc" mais qui s'est vanté devant moi que son pote lui ai dit "qu'il avait de la chance de baiser une noire"). J'avais tellement peu confiance en moi et en mon physique à l'époque que j'acceptais tout, me disant que pour une fois que je suscitais de l'intérêt chez un homme je n'allais pas faire la capricieuse.
J'ai aussi fréquenté des sites de rencontres pendant un moment qui sont pour moi le summum de la fétichisation/ de l'éxotisation.
Pas une seule discussion sans le fameux "t'es d'ou ?" "tes origines ?" "t'es métisse ou black ?". La plupart des mecs ne voulaient pas entendre raison quand je leur disais qu'on pouvait parler d'autre chose pour commencer une conversation (genre au hasard mon job, ce que j'aime faire dans la vie). Je me suis vite désinscrite. Et j'ai oublié : le fameux "j'aime ps les blacks mais pour toi je ferais une exception", oh merci c'est trop d'honneur.
Avec le dernier en date c'est différent, je me suis affirmé et ne me laisse plus faire, quitte à le reprendre sur chaque petit mot . On a eu de franches engeulades au début, lui étant complètement englué dans ses certitudes et ne voulant jamais prendre en compte mon ressenti. J'ai eu droit au "Je viens de Quimper donc je suis autant discriminé que toi on me traite de campagnard, arrête de croire que t'es la seule qui souffre de racisme", au "quand mon frère dit que j'ai bien fait de prendre une noire parce qu'elles sont bonnes au lit c'est une blague, arrête de tout mal prendre" et autres joyeusetés qui m'ont hérissé le poil, mais a force de persévérance je dirais que j'ai un peu réussi à le déconstruire (c'était pas gagné). Il comprend maintenant mon point de vue et bordel, il m'écoute enfin quand j'ai quelque chose à dire, ce qui est plutôt pas mal. Mais je peux pas m'empêcher de penser que si je sortais avec un racisé je n'aurais pas à me prendre des remarques comme ça dans la tronche. Du côté des beaux parents il faut aussi faire avec les remarques ignorantes et la fascination/ la méfiance pour mes origines, mais ça me choque pas plus que ça, ma famille maternelle blanche étant encore pire (sisi mon oncle qui avait pas voulu me faire la bise quand je suis rentré d'Afrique parce qu'il voulait pas que je lui transmette des maladies, je te retiens)
En tout cas ce comportement que je connais depuis l'enfance à accentué mon côté méfiant. Quand un homme me fait une remarque a priori gentille sur mon physique ou que mon homme me complimente je reste toujours sur mes gardes, ayant toujours l'impression que la fétichisation n'est pas loin derrière.
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