@AngelTen Richard II C'est vrai, moi perso, j'avais oublié le côté "complot" et la désincarnation de l'autre en tant qu'humain
et qu'avant que ça devienne à la mode de basher les musulman.e.s, bah il le faisait déjà avec les hispaniques... merci de rappeler. Mais du coup c'est flippant, rien n'empêche tout à fait l'histoire de recommencer (je sais, je suis la première à bannir les expressions toutes faites qu'on nous apprend à l'école et qu'on ne comprend pas toujours, mais les mots me manquent ici...)
@Pyl Justement, je trouve que l'exemple de l'école que tu donnes est pertinent. Parce qu'il reflète bien l'idée que les Blanc.he.s se font du racisme: oh c'est pas bien d'insulter un camarade noir. Et voilà. Parce qu'on ne parle jamais à quel point le racisme est profondément ancré dans notre société, que c'est lui qui dirige encore notre économie, notre culture (et je dois en oublier). Sinon on n'arrive pas justement à parler des différents niveaux de racisme ni des oppressions intermêlées que certaines personnes vivent (typiquement pour les personnes métisses, et si tu lis ici et là certaines de leurs expériences, qui sont différentes, mais tout aussi violentes, mais si on s'arrête au simple "blanc-couleur", on peut facilement "oublier" de tenir compte de leurs souffrances). Sinon on ne comprend pas à quel point c'est pas vivable de se faire insulter tous les jours. Sinon on comprend pas à quel point la fétichisation et le déni de nos existences conduisent à une énorme perte de confiance, pourquoi on a la hargne (qu'on n'a pas choisie). Et sinon aussi, on oublie, en tant que racisé.e, que (trop*) séparer les marginalisations des différentes communautés, c'est marginaliser les plus faibles en premier et c'est l'assurance de ne jamais pouvoir avoir une réponse non-blanche face au racisme. Oui oui on sait que c'est pratique de diviser pour régner, du coup je trouve qu'en tant qu'Est-Asiat' (à la peau claire donc), on a une certaine responsabilité de savoir que malgré ce que nous vivons (qui n'est pas non-violent, et t'es la bienvenue pour partager tes expériences ici aussi), nous sommes souvent vu.e.s comme les bon.ne.s étranger.e.s. ça me fait chier qu'on oublie que je suis une étrangère locale un peu au quotidien, et je viens râler souvent ici, mais quand même, malgré tout, on ne m'arrête pas à tous les coins de rue. Si j'étais née sur un autre continent, on ne me tirerait pas dans le dos au moindre geste suspect. On n'aura peut-être jamais une réponse unie face au racisme vu la diversité de nos communautés mais au moins ici, on a un espace de discussion, de réflexion aussi, et une façon de ne pas oublier nos camarades de lutte. Bref, sinon c'est facile d'oublier que le racisme, c'est PAS FINI.
(voilà et si un jour tu as le courage de chercher tous mes posts ^^, tu trouveras que je cause un peu de choc culturel, de bouffe, de langue, de déni d'identité entre autres
parce que je me retrouve dans tout ce que tu dis. C'est pas facile de faire le grand écart entre l'Est-Asie et la Suisse, supporter qu'on te parle en chinois sans raison, l'impression d'être oublié.e du racisme et n'avoir personne à qui parler de ce qui te gêne. Si tu remontes assez, tu trouveras aussi des liens pour l'histoire de la communauté asiatique aux USA mais aussi en France (d'ailleurs il faut que je le retrouve aussi ^^) )
(* quand je dis séparer les marginalisations, c'est pas dans le sens d'analyser. Je crois justement qu'il faut pouvoir les analyser de manière spécifique, c'est plutôt dans la lutte qu'il faut espérer pouvoir se rejoindre parfois. En ces temps de JO, j'aime les militant.e.s qui rappellent de pas jouer aux "Oppression Olympics". C'est cet esprit-là qu'il faut éviter à mon avis...)
@Laeliwo et aux autres MY GOSH j'avais pas compris que la justice avait validé ces arrêtés?!?!?!?!?! J'arrive pas y croire. Je croyais qu'il y avait encore des gens censés, mais non, la France part vraiment en vrille.
Je pense à vous