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@Tante Clara
Complètement d'accord avec toi. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai décidé de pas jouer. Quoi qu'il arrive on perd (notre avis ne compte pas, nos vies sont un épouvantail pour le FN et nous sauver est la grande mission du front républicain...). Du coup ils se débrouillent, ils ont pas demandé notre avis pour juger de ce qui est bon pour nous, ils ont pas cherché à nous protéger avant les élections... Qu'ils se débrouillent pour trouver la solution.
@Tante Clara
Je suis tellement d'accord ! Là, je poste sur Facebook un truc du genre "ça me soûle de devoir voter Macron pour faire barrage, j'hésite à voter blanc parce que ça me fait mal au coeur" je me suis reçu des tas de "mais si, vote Macron, sinon c'est que tu n'es qu'une lâche, abstentionniste je m'en foutiste, tu laisses la porte ouverte à Le Pen la diablesse en perruque blonde...
Quand j'ai vu ça de la part de gens qui sont assez privilégiés de mon entourage (blancs, straight, classes moyennes) j'étais genre :
a) Si Le Pen passe, mes droits sont concrètement compromis sur plusieurs plans, donc merci Captain Obvious mais je pense que le mal représenté par Le Pen est très concret pour moi, merci
b) Je milite dans une asso féministe, je fais de mon mieux pour connaître mes privilèges et être antiraciste et anticlassisme, je donne régulièrement à des assos caritatives... concrètement, j'aimerais bien savoir combien parmi les gens qui disent "han les votes blancs et abstentionnistes comme ils en ont rien à foutre de la politique" en font autant. Alors que je considère même que je fais pas grand-chose (si ! un mémoire sur les transmasculinités en littérature ! mais bon on va pas se leurrer sur la portée politique d'un truc qui sera lu par 2 personnes et demie). La politique c'est pas une fois tous les cinq ans, c'est tout le temps, et honnêtement il faut avoir pas mal de privilèges pour ne pas s'en rendre compte.
Que toutes les personnes qui ont crié au communautarisme au moment du camp d'été décolonial (coucou Raphaël - 4 consonnes et 3 voyelles) lèvent la main et se dénoncent. Pendant que les afrofém et les afropéens et les groupes trans, les plannings familiaux, les strass et j'en passe s'organisaient et manifestaient et voulaient se faire entendre, c'est les mêmes chantres de l'antiracisme moral qui se reposaient sur leurs lauriers et qui aujourd'hui hurlent à la trahison parce qu'ils "kiffent leurs potes immigrés" (sic).
Et SOS racisme a pavané un homme noir torse nu super musclé place de la république, "tatoué" d'insultes qu'il aurait entendues ou plus largement d'insultes proférées envers les noirs. Le combat, pour SOS, c'est encore de mettre sous les yeux (les yeux de qui, quand c'est place de la république ?) l'humanité des "potes". On en est plus là, il faut le dire comment ? On est des humains, mais on n'est pas des bouts de chair, on est des êtres politiques. A chaque refus de voir le racisme ordinaire et à chaque accusation de communautarisme on fait avancer le FN, on fait le pompier pyromane.
On est déjà dans une société dédiabolisée, je supporte mal les mamans papas la morale qui veulent me faire culpabiliser de pas entrer dans le jeu.
Sinon, ben hier je suis allée voir Kery James en concert et c'était le meeting politique parfait pour cet entre deux tours. Encore plein de poings levés, plein de bienveillance (mais beaucoup de colorblindness malgré tout).
D'ailleurs je ne l'ai pas mentionné, mais j'ai également vu la pièce de théâtre de KJ et ça m'a quand même laissée sur ma faim, surtout à cause de ce colorblindness, il revendique lui aussi beaucoup son humanité, et la conclusion était un peu à base de "on a tous le sang rouge". Mais de l'amour sur lui quand même parce qu'on n'a pas beaucoup de représentants (banlieue, enfants d'immigrés, POC...) dans la culture populaire qui appellent à la bienveillance et à la solidarité et dont la voix porte autant (malheureusement pas assez).
@Allitché Je suis toujours d´accord pour contraster mes positions grâce à ce que j'apprends de ceux qui vivent ce que je ne vis pas. Je ne suis,par contre, absolument pas pour l'idée d'être agressée, encore moins par une racisée qui défend les blancs face à moi dans un espace non mixte et sans arguments. Apprendre oui, être violentée non, je me protège.
Et là j'en ai marre. J'aimerais qu'on montre une bonne fois pour toutes ce que c'est que sont des vrais cheveux frisés, des cheveux bouclés et de cheveux ondulés. Je comprends vraiment pas et j'en ai marre, pour toutes ces fois où j'ai entendu des blanches dire qu'elles avaient des cheveux bouclés alors qu'elles avaient trois ondulations qui se battaient en duel et qu'elles se plaignaient de "l'entretien" de leur cheveux.
J'ai déja laissé quelques commentaires sur le forum à ce propos donc je vais pas revenir encore une fois mais mes cheveux, je les ai toujours détesté.Tellement qu’aujourd’hui encore, alors que j'ai 21 ans, j'ai gardé dans ma tete cette idée que "les garçons n'aiment pas les filles aux cheveux bouclés" et que, quand meme, j'aurais été vachement plus belle avec des cheveux lisses.
Dur de se sentir belle quand on pense ça. Dur de se sentir belle quand des inconnus dans la rue m'interpellent pour me dire d'aller chez le coiffeur alors que j'ai 15 ans et que je rentre du lycée - période la plus difficile puisque je rentre alors dans un lycée privé Parisien et que j'ai voulu "leur ressembler". . Dur quand on me dit que je suis "le vilain petit canard de la famille" parce que je suis la seule, sur une fratrie de 4 , à avoir un cheveu bouclé/frisé à coté de mes soeurs aux cheveux ondulés. Marre de ne me sentir belle nulle part, ni en France, ni en Algérie où l'idéal féminin est censé avoir les cheveux lisses. Ou ondulés. Bouclé/frisé, on en veut pas, nulle part. Toutes les fois où j'ai pleuré en sortant du coiffeur parce qu'ils ne comprenaient pas que les cheveux remontaient et que non, à 10 ans on ne se fait pas un brushing tous les matins pour aller à l'école alors bon sang faites moi une coupe qui sera belle sur mes cheveux naturels !
Tout ça m'a amenée, il y a un mois à aller faire un lissage brésilien. Quand je suis sortie du coiffeur avec des cheveux lisses comme des baguettes et que j'ai posté une photo sur snapchat, j'ai eu une vague de compliments de la part de mes amis, suivis de "il faut absolument qu'on se voit je veux te voir avec les cheveux lisses". Comme s'ils avaient réalisé qu'en fait, moi aussi j'avais de beaux cheveux.
Marre aussi de ma mère et de ma petite soeur qui ont été étonnée , quand je leur ai avouée il y a quelques jours que nous subissions des moqueries à l'école à cause de nos cheveux. J'ai rigolé de leur naiveté, et j'ai ris encore plus fort quand elles ont dit que "les enfants sont méchants entre eux". Parce que ça continue plus tard aussi, comme quand ma patronne (job d'été) me demande de m'attacher les cheveux alors que toutes les autres vendeuses déambulent dans le magasin avec leurs cheveux au vent.
Bref, j'ai écris beaucoup plus que ce que j'aurais voulu mais des blogueuses avec des vrais cheveux frisés, y en a, ça existe. Donc ne nous ramenez pas une fille blanche qui a 3 frisottis sur la tête. Et puis pitié, les conseils donnés
Longue vie au whitewashing qu'on subira encore longtemps, tant qu'ils n'auront pas compris qu'on pouvait être belle et racisée. Mais bon c'est surement plus vendeur comme ça hein, ça parle à plus de monde hein.
J'en veux aussi à ces gens qui acceptent sans se poser de questions : Gigi Hadid qui pose avec une afro, Karlie Kloss habillée en geisha pour un shooting. Comme si c'était la pénurie des mannequins racisées.
Alors voilà, désolé Juliette, je t'apprécie beaucoup et tu es très jolie mais t'es clairement pas légitime pour nous dire comment prendre soin des cheveux frisés.
PS : désolé c'est très long, y a surement plus important avec ce qui se trame avec la présidentielle mais j'ai personne à qui dire ce genre de choses sans serrer les dents
@Tante Clara Merci j'avais peur de gêner avec mes histoires parce que c'est vraiment un truc que j'ai jamais raconté à personne mais au final ça fait du bien de dire ce qu'on ressent sans qu'il y ait quelqu'un pour dire que "c'est que des cheveux" ou pire, "bah moi j'aimerais bien avoir tes cheveux" alors que c'est pas ce que je veux entendre
@Solidshnek j'ai des cheveux de types 4-quelque-chose, alors jte comprends, et si ça te fait du bien d'en parler, t'as parfaitement le droit de le faire (en plus, perso j'en ai marre des discussions sur les élections, donc ça me fait d'autant plus plaisir de lire ton message).
@Allitché mais quid des astuces pour éviter ces cheveux tout droits qui dépassent comme des petites antennes ? j'aimerais bien qu'ils frisent franchement
(sinon, mon cerveau me trolle : je rêve que j'ai les cheveux au niveau des épaules et que si je les ai super courts le reste du temps, c'est à cause du shrinkage... )
Sur le sujet des cheveux, j'ai le type 4c un vrai cauchemar à entretenir et en plus ma fainéantise n'aide pas . Je n'arrive jamais à tenir une routine, et j'avoue que je me perds avec toutes les informations et ne parlons pas du prix des produits . Pour l'instant j'en reste au beurre de karité, shampoing et des tresses.
@Tante Clara pour moi le truc c'est que je suis aussi anti raciste qu'anti capitaliste, mais j'ai jamais séparé les deux. C'est les deux faces d'une même pièce, le capitalisme alimente le racisme au fur et à mesure qu'il exploite, qu'il brise les gens (je parle pas seulement de gens brisés qui "attraperaient" la peur de l'étranger pour justifier leur malheur, c'est caricatural, je parle de gens broyés par le système qui sont obligés d'y prendre part, les chauffeurs uber qui sont esclaves de leur client et ne voient jamais leur patron, qui ont tous fini par être des jeunes de banlieue, les femmes voilées qui peuvent trouver du boulot si elles y croisent personne, donc femme de ménage OK, réception de l'immeuble, non...).
Le capitalisme, il s'en fout de ta couleur de peau, s'il peut d'exploiter il le fera. Mais certains n'ont pas d'autres solutions, et certains autres ont appris à accepter le capitalisme s'il leur profite au moins un peu (un bon salaire pour faire des pubs de merde pour des produits dangereux), et apprennent à se désolidariser du reste de la population et de s'en foutre de son avenir. Le capitalisme c'est chacun pour soi, de la même façon que le fascisme (si on met à part le fait qu'il y a une solidarité nationale dans le fascisme, si on veut). Et c'est en désolidarisant les gens et en faisant en sorte que la réussite de l'un repose sur l'asservissement de l'autre qu'on fait monter le racisme et la haine de l'autre, au mieux le désintérêt de son sort.
Du coup oui j'ai peur parce qu'il y a un de ces enfers qu'on ne connait pas encore, que les anciens ont connu et qu'ils nous déconseillent fortement. Mais y a aussi l'enfer qu'on vit actuellement et qui est légitimé par la peur de l'autre et nous murmure avec un sourire en coin de le rejoindre, que c'est moins pire.
Je suis comme tout le monde, j'ai plus peur de celui que je ne connais pas et qui est ouvertement violent, mais je pense presque que le monde qu'on connait est le plus dangereux parce qu'il est insidieux. En proportion, il y aura + de gagnants si le libéralisme gagne dimanche, mais les perdants d'aujourd'hui restent perdants et ils seront de plus en plus nombreux et de plus en plus misérables, et on perd de plus en plus l'opportunité et la capacité à protester. Il y a un moment je pense où même si la mort du capitalisme est annoncée, il aura assez d'emprise sur nous pour qu'on se batte avec lui pour le sauver. Je sais pas si c'est ce qui se passe en ce moment, mais ça arrivera.
Je confonds pas mes ennemis, mais je sais qu'ils travaillent ensemble, je veux pas qu'ils oublient que je le sais et qu'on est de plus en plus à vouloir notre revanche et qu'on se laissera pas faire comme ça. Voter Macron c'est accepter qu'il y en a un pire que l'autre et j'arrive même pas à en être sûre.
@Tante Clara je suis désolée, du coup j'ai pas compris la question :-(
Je suis d'accord avec toi sur les méthodes du fascisme et du libéralisme, c'est clairement la méthode du fascisme qui est la pire et c'est pour ça que je vais tout de même voter, après maintes tergiversations.