mercutio;4491185 a dit :
destynova;4490797 a dit :
mercutio;4489759 a dit :
destynova;4488247 a dit :
betty-blue;4488199 a dit :
On ne peut pas sortir du contexte de la société patriarcale, je suis bien d'accord avec ça. Mais entrent en ligne de compte dans la relation entre prostituée et client bien plus que ce rapport inégalitaire homme/femme. Il y a aussi ces rapports inégalitaires qu'induisent le rapport donneur/demandeur (de sexe, d'argent). Est ce qu'une femme exerçant librement la prostitution et protégée par une loi qui lui donne une existence et un statut, sera forcément la dominée dans cette relation? Ne seraient-ils pas tour à tour dominant et dominé, induisant au final un statu quo? Est-elle vraiment dans l'impossibilité de dire non? Le client peut-il vraiment tout demander?
Ben ce que vivent d'autres pays tend à prouver que non on ne va pas dans le sens d'un statu quo. Et comme je le disais c'est aussi une question de représentation de ce qu'est une femme et une personne. Comme je le disais la situation n'est pas plus rose pour les prostituées dans les pays où c'est légal. Légaliser la prostitution c'est juste reconnaitre officiellement qu'une tranche de la population des femmes sert à assouvir les prétendues "pulsions"/"besoin de tendresse" des hommes.
J'espère que ce que je ne dirai ne sera pas à côté de la plaque, mais qu'en est-il des gigolos?
Cette objection me fait penser à celle "et les hommes battus?" quand on parle du fait que les femmes sont victimes de violences conjugales.
Oui il y a des hommes qui se prostituent mais ça n'annule pas le contexte sexiste dans lequel a lieu l'activité de prostitution et qui fait que les femmes en sont massivement la cible.
Donc le fait qu'il y ait des hommes ne change pas l'image des femmes qui font cette activité.
Pour résumer grossièrement, le patriarcat c'est l’oppression masculine sur les femmes, et les "sous-hommes" (qui ne se comportent pas comme des dominants), (d'où le fait que les hommes battus ont du mal à être entendus).
Et donc, comme les hommes sont moindres, on a pas le droit d'en parler, de faire une comparaison, de les ajouter dans la discussion. Ok, je vois le genre.
Je dois avoir un autre avis sur la prostitution, surtout parce que quand je pense à ce métier, je pense à celles qui le font volontairement, ce qui enlève déjà une grosse partie du côté malsain de la chose. Il y a beaucoup de prostituées qui n'ont pas l'impression d'être utilisées comme des objets, comme il y en a qui ont l'impression. Le soucis pour moi est qu'on condamne la prostitution uniquement en se basant sur cette dernière vision, alors que finalement, le problème n'est pas présent dans tous les cas. Et s'il faut à chaque fois blâmer un boulot dès qu'il y a un soucis d'un côté, beh on ne travaille plus.
:V
J'ai juste jamais dit ça.
Je parle de la prostitution féminine et je dis que c'est le produit du patriarcat, pour les hommes aussi d'ailleurs, et c'est le produit d'une société misogyne, MÊME s'il y a des prostitués hommes (dont les clients sont plus souvent des hommes aussi, au passage).
Et pour celles qui le font volontairement, la discussion tourne en rond, j'ai bien dit quelques postes plus haut, il y en a oui, mais a priori elles sont minoritaires et il y a URGENCE pour les 99% des autres prostituées qui le font sous la contrainte.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas légiférer pour elles aussi mais que de présenter la prostitution comme un truc choisi et sain, c'est orienter le débat sur la meilleure situation possible.
C'est un peu comme essayer de faire une loi sur les logements insalubres en ramenant toujours le débat aux les gens qui ont des logements correctes.
Si tu ne prends comme exemple que les personnes pour qui finalement tout va bien et pratiquent ça déjà dans des conditions d'hygiène qui leurs conviennent ben c'est sur qu'on peut conclure qu'en fait ya pas de problèmes et yen a jamais eu.
@Betty Blue je comprends bien ton point de vue, mais pour les arguments comme "ça existera toujours" etc, j'ai envie de dire, dans ce cas, rétablissons l'esclavage aussi par exemple? (vraie question)
L'esclavage existe et existera toujours. Tous les esclaves ne sont pas forcés ni maltraités par exemple.
Ou le travail des enfants aussi, certains enfants sont consentants, ils sont heureux de pouvoir subvenir aux besoins de leur famille, etc.
Ensuite sur la relation client prostitué(e) j'en reviens à ce que j'ai dit au dessus, les données du Strass tendent à prouver que ceux qui vivent la prostitution de façon libre et saine sont (très) minoritaires, donc leur expérience est à garder en tête mais pas à généraliser, en niant le vécu de l'autre très gros groupe de femmes qui ne s'y reconnaissent pas parce que "yen a qui le vivent bien".
Partir du postulat que ce sont deux personnes face-à-face ok mais comme je le disais c'est un peu utopique. Dans ce cas les violences conjugales non plus n'existent pas, le couple c'est deux personnes avec le même statut, ya pas de raison que l'un domine l'autre. Sauf que dans les faits, les femmes sont majoritairement victimes de violences, et même sans parler de violences, les femmes font 70% des tâches ménagères, s'occupent des enfants, et quittent plus souvent leur travail à la naissance des enfants. Mais de façon philosophiques, oui ce sont deux personnes avec le même statut et quasi-exactement les même droits.
Ceci dit, OUI il y a des femmes pour qui c'est différent et/ou qui le vivent bien. Mais si on se focalisait là dessus ben on n'aurait pas beaucoup avancé notre situation depuis des siècles.
Mais bon après comme je te le disais en début de conversation, c'est une question de point de vue. Moi je ne vois pas ça "comme un travail comme un autre" et je pense que les implications de légiférer là dessus sont un peu plus complexes que si c'était un travail comme caissière ou autre. Je trouve que dire "c'est pareil" c'est mettre de côté une grosse partie de la problématique.
Je pense aussi que la "libération" des femmes ce serait peut-être vrai dans une société parfaitement égalitaire, mais dans le cas présent, c'est surtout de la poudre aux yeux pour arriver à des fins qui en fait arrangent surtout les clients et maintient la société dans un non-changement tout à fait confortable. D'ailleurs comme je le disais, dans la bouche de beaucoup de monde je trouve ça HYPER hypocrite, parce qu'en dehors de la prostitution et du porno, les libertés de la femme on s'en tamponne le coquillard, mais ce sujet revient BIZARREMENT uniquement dans des situations où la femme est un produit de consommation dont la sexualité est tournée vers les autres, et dans une relation médiatisée par l'argent. Est-ce qu'on parle de liberté sexuelle de la femme quand des filles se font violer en réunion puis prendre en photo par des footballeurs? Non, elles l'ont bien cherché et elles devraient ne pas boire/ne pas sortir/ne pas s'habiller court/ne pas fréquenter des garçons. Est-ce qu'on parle de liberté sexuelle de la femme quand Miley Cirus fait son show avec Robin Thick? oh que non! traitons la de pute justement, et rappelons lui que son comportement n'est pas désirable et qu'il pourrait lui arriver des bricoles.
Mais les prostituées, celles qui jouent le jeu du patriarcat finalement alors pour elles, oui, il faut sortir le drapeau rouge et protéger leur liberté (alors que "moralement parlant" par exemple la société devrait être plus disposée à défendre Miley Cyrus non?).
-> c'est un peu ce double discours qui me gène et qui me fait penser que oui, même s'il y a des gens bien intentionnés comme toi qui ont une vision paritaire des choses, le reste de la société les défend pour les mauvaises raisons. Et ce qu'ils appellent "liberté sexuelle des femmes" est en fait LEUR liberté d'accès à ces femmes (cf le manifeste des 343 salauds)