destynova;4493645 a dit :Ben d'accord mais alors ça signifie qu'on traite le problème sans le regarder à travers le prisme du sexisme. On traite ça comme un problème comme un autre en niant complètement le fait que les personnes qui se retrouvent à se prostituer sont majoritairement des femmes qui perpétuent encore et encore une des multiples variations des schémas d'objectification de la femme.
En fait, bien sur, je ne suis pas contre le fait de donner une situation aux prostituées, mais si on se projette un peu dans le futur je me dis que la situation de ces femmes ne changera absolument pas (l'expérience d'autres pays le prouve), et qu'en plus on pourra se congratuler parce que "au moins maintenant elles font pas ça dans la rue". Donc d'ici à ce qu'on s'intéresse à nouveau à cette situation, les prostitué(e)s pourront bien se brosser.
Dans le projet de loi du gouvernement par exemple, on veut proposer aux femmes des formations à d'autres travail et leur fournir des papiers afin de sortir de leur situation.
Même si je suis contre la façon dont ils veulent l'appliquer, ça prouve qu'il y a D'AUTRES solutions que légiférer (ou même en complément)/pas légiférer. Mais j'ai l'impression que pour les anti-abo le débat est binaire. Au final, en disant que légiférer/encadrer est LA solution qui va libérer les femmes/les prostituées, on ne réfléchit pas du tout aux autres pistes.
On ne peut pas abolir plusieurs millénaires de patriarcat et faire sortir des moeurs une pratique, la prostitution, qui existe depuis presque toujours,en quelques dizaines d'années. L'urgence actuellement est de donner un statut aux prostituées pour les rendre le moins vulnérables possible. En fait le système français (ou belge) telle qu'il existe déjà: prostitution (échange d'argent pour des relations sexuelles) légale mais pas réglementée et où les activités organisées (maisons closes ou proxénétisme) sont illégales me semble une bonne base. A cela devraient encore s'ajouter des réglementations qui reconnaitraient et donneraient un statut et des droits aux prostitué.e.s . Ce qui ne voudrait pas dire qu'à côté de cela on ne continue pas (ou plus exactement intensifie) la lutte contre le proxénétisme, les réseaux et les inégalités qu'elles soient sexuelles et/ou sociales, et enfin qu'on ne soutient pas celles qui veulent sortir de la prostitution.
Ceci dit, donner des formations c'est bien joli-gentil mais c'est pas ça qui va leur assurer un nouveau boulot et un revenu. D'autant plus que le trou dans le cv est assez mal vu et que dans le cas où elle le justifie, je vois mal un employeur engager sans sourciller une ex-prostituée (à moins que tout d'un coup, on cesse de voir la prostitution comme la pire des activités possibles). Elles ne sont pas prêtes de sortir de la précarité et de la dépendance, qui les a amenées, pour certaines (pour beaucoup?) à se prostituer. Sans compter que entre la dépendance à la société qui voit comme parasites tout allocataire social quel qu'il soit, et la prostitution, qui en regard procure une certaine indépendance, quoi qu'on puisse en penser, le choix de certaines pourraient être vite fait .
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