@Carabinacitron Désolé pour ce retard de réponse mais j'ai étais pas mal occupé et je voulais prendre le temps de rédiger une réponse complète.
D'abord j'ai bien vu la première partie de ton message et je m'excuse d'avoir mal interprété tes mots. Veux tu que j'édites?
Ensuite, je doute que l'on tombe d'accord mais je tiens quand même à te signifier mon point de vue.
En soit, pour moi, l'intolérance reste une affaire d'ignorance. Pas forcément au sens unique du "je ne connais pas et par peur je rejette" mais plutôt de refus de remettre en cause ce qui à été appris par peur de remettre en cause son mode de pensée et quelque part de rester dans l'ignorance d'une pensée unique. je te rejoins sur le fait que l'éducation a une part importante là dedans. On ne naît pas en sachant comment à haïr , on apprend à haïr certaines choses par notre éducation: pour certain.e.s ce sera des comportement et des caractères spécifiques pour d'autre ce sera des spécificités intrinsèquement liées à la nature de la personne et sur lesquelles iel n'a aucun pouvoir. Donc on apprend à haïr quelque chose sans forcément savoir pourquoi et ressentir la nécessité de revoir son jugement ou en préférant y apposer des raisons simplistes et creuses qui ont pour ces personnes effet d'arguments d'autorité mais qui cache une réelle ignorance des choses et surtout un refus de communiquer.Ceci dit on empêchera jamais les abrutis intolérants d'exister mais avec beaucoup de travail on doit pouvoir limiter leurs nombres et faire un sorte qu'iels constitue une minorité (c'est pas pour aujourd'hui mais on a le droit de rêver).
Là où je te rejoins nettement moins c'est sur la façon dont tu envisages l'éducation et le rapport qu'elle a avec les "cases". Je suis d'accord qu'une bonne part du changement viendra avec la généralisation d'une éducation qui dit: "la différence est normal et c'est la diversité qui fait la richesse et la beauté de notre monde". Sauf que: nous sommes très loin de vivre dans un monde idéal où dire ça aux enfants suffirait à faire changer la donne. Nous sommes dans une société hétéronorméé et cissexiste, ce qui fait que tout autour de nous est fait dans un sens qui marginalise tout ce qui ne semble pas de prés ou de loin coller à cette norme que ce soit aux informations, dans les média, dans les films, dans les pubs ou tout simplement le discours des enseignant.e.s à l'école, celui des commerçant.e.s, des voisin.e.s etc... Bref la simple assertion de "tout est normal" ne suffit pas à déconstruire un discours et modèle vomit par l'intégralité de la société en boucle avec des justification plus nauséabondes les unes que les autres mais considérées comme faisant loi...
Ce que j'essaye de dire par là (et je m'excuse pour ça m'ais j'ai du mal à m'exprimer clairement), c'est que dire à un.e enfant "c'est comme ça point tout est normal", ne l’empêchera pas d'être tout autant une éponge face au discours qui lui sera servit par tout ce qui l'entoure et si on en lui donne pas les moyens de déconstruire ce discours même si il à parfaitement intégré qu'il était faux, il aura bien du mal à se défendre voir ne pas se laisser convaincre. Hors pour déconstruire un discours il faut des mots pour nommer les choses, des mots précis qui permettent de savoir de quoi l'on parle de façon à contrer la pensée de la personne en face de nous.Le simple fait de dire c'est normal point, n'a malheureusement jamais convaincu personne et ne pas nommer ces points revient purement et simplement à les faire disparaître et retour au point de départ.
Le fait est que nous sommes dans une société qui passe par la parole, hors on a besoin d'une parole précise pour se faire comprendre et désamorcer un système de façon efficace, de même on à besoin de nommer les choses pour leurs fournir un existence. La preuve dès qu'on découvre un élément , un animal, un système, quoi que ce soit que l'on avait pas identifié auparavant le premier réflexe que l'on a c'est de le nommer pour lui fournir une existence un moyen d 'être reconnu et donc de pouvoir en parler. Sans ça l’élément en question n'est même pas une notion floue, il est purement et simplement ignoré par la plus grande partie de la société.
Ce que tu proposes bien que fondamentale ne fonctionnerait en l'état que dans un société où on aurait déjà conscience que la diversité est normale et on est malheureusement loin du compte...
Pour ce qui est des personnes pluri étiquetable ou qui ne rentre pas exactement dans les définitions, en fait je pense que tu prends le problème à l'envers. Les mots définissent une partie de notre fonctionnement, mais ne nous définissent pas par essence. On est pas bloqués dans des cases, on en change au grès de nos évolutions parce qu’il n'y quand même pas grand chose dans la vie qui puisse se targuer d'être parfaitement figé... Et on est nombreux à se trimbaler avec nombre d'étiquettes , ça ne nous empêche pas d'avancer pour autant ça aide les gens à nous comprendre, ceux qui veulent j'entends bien, et ça nous donne le droit de revendiquer notre existences parce que cela permet entre autre de créer une "communauté". Ou plus exactement un rassemblement de personnes confrontés aux même problématiques et qui aimerait faire changer les choses. Çà donne entre autre le poids de la masse pour se faire écouter. Parce que arriver quelque part en clamant je suis différent et j'aimerais qu'on m'écoute sans en dire plus reviens à recevoir comme toute réaction un regard soit indifférent soit franchement méprisant qui incite seulement au silence. Et ce n’est pas spécialement fédérateur. Alors on pourrait dans ce cas la expliciter les revendications en disant par exemple: nous somme des femmes qui aimons les femmes des hommes qui aimons les hommes, des personnes qui aimons tout type de personnes sans préférence de genre ou autre et nous voulons avoir les même droit que les hétéros mais au final je ne vois pas de différence entre ça et dire je suis homosexuel, pan bi etc.. Si ce n'est que c'est moins formel.
Ce sont donc des choses qu'on en pourrait pas faire sans ces "étiquettes", les supprimer revient à l'heure actuelle à nous faire disparaître tout court puisque notre société à besoin de mots pour s'exprimer... En fait techniquement les "étiquettes" sont des termes qui nous aide à nous situés et nous donne une voix, la multiplicité n’est pas un problème,pas plus que le fait de ne pas leurs correspondre parfaitement. D'ailleurs c'est le fait d'avoir posé des noms sur tout ça qui permet entre autres d’envisager que la sexualité ou le genre sont aussi des données fluctuantes et complexes qui ne se limitent pas au seules représentations hétéros et cis. Alors effectivement ça devient compliqué quant on cherche à rentrer absolument dans une communauté mais c'es peut être surtout signe qu'on à encore besoin de montrer que la sexualité est encore plus variée que ce que l'on proposes à l'heure actuelle et qu'il y a encore un certains nombre de champs à débloquer et explorer mais aussi que l'intolérance est partout... il s'agit juste de rendre notre mode de fonctionnement compréhensible pour quelqu'un qui fonctionne de façon radicalement différentes.
Tu y vois des cases marqués qui enferment, moi j'y vois des moyens d’éducation et de communication qui permettent à la fois de réfléchir, de remettre ne causes et d'ouvrir les esprits. Et je crois que c'est là que se positionne notre différence de point de vue. Mais je maintiens supprimer les "étiquettes" à l'heure actuelle aurait un effet on ne peut plus catastrophique et contre productif.