astipalaya;4561215 a dit :
J'ai un problème, je ne sais jamais quoi répondre au slutshaming. Quand des gens traitent une fille de "pute" parce qu'elle est visiblement libérée sexuellement, je ne sais jamais quoi répondre mis à part "Laissez la vivre sa vie, elle fait ce qu'elle veut". C'est d'autant plus dur quand c'est des personnes desquels je suis assez proche, j'ai pas forcément envie de me lancer dans un immense débat
Moi en général je commence par dire ""pute", c'est pas une insulte, ce sont des nanas qui travaillent". Un de mes formateurs en éduc pop disait "ya pas de putes, ya que des mamans qui travaillent". Phrase que je trouve trop peu claire et sujette à interprétation, puis elle me met un peu mal à l'aise, j'arrive pas à savoir si c'est limite ou pas, mais je saisissais ce qu'il voulait dire. Puis cette phrase avait le mérite, avec son aspect pirouette linguistique, de faire sourire les sexistes de tout poil et d'ouvrir la conversation. Ça finissait pas toujours bien hein. MAIS BON, passons.
Donc je disais, en général j'attaque l'insulte en exprimant que je trouve que ce n'en est pas une. c'est un angle d'attaque qui peut faire tomber le truc à plat. pas toujours, mais ça peut. (Des fois tu te fais traiter d'intello chercheuse de bête, ça dépend du public)
Faire la conne et faire le parallèle avec les hommes, ça marche plutôt bien, oui, parce que c'est tellement logique, pour pousser les gens à se rendre compte que leur raisonnement coince.
Après, ça dépend des cas, mais au travail, par exemple, j'arrive à désamorcer pas mal de gens en ouvrant des grand yeux naïfs/haussant les épaules, et en disant," bah moi, ça me choque pas" "je vois pas trop le problème" "ah ben alors je suis trop une pute aussi", "franchement, moi je l'admire, j'aimerais trop vivre comme elle" avec un petit sourire très calme.
Ça dépend des gens qu'on a en face, mais en tout cas ça permet de couper court, et bizarrement quand ya pas d'écho, les gens n'insistent pas. C'est comme quand t'essayes de lancer un ragot et que l'autre te montre que ça ne l'intéresse pas DU TOUT, ça s'arrête vite. Du coup ils disent de moins en moins de trucs "slut shamants" devant moi.
Je pense que se mettre du côté de la personne insultée met les gens dans une situation délicate, parce que tu es insultée par ricochet, et que du coup, ben ça fout un froid, et les gens essayent de se rattrapper, et du coup ils admettent des trucs qu'ils n'auraient pas admis avant. c'est pas miraculeux mais d'un coup, on parle plus de la nana qui a une vie sexuelle prolifique, on parle de TOI. EN FACE D'EUX. Et bon, ils ont pas envie de t'insulter (ou alors, paye ton milieu hostile).
Des fois je dis aux gens de se mêler de leurs affaires et qu'on vient pas regarder sous leur couette, mais ça me frustre parce que ça ne leur pose pas la question de pourquoi ça les dérange tant qu'il s'agisse d'une FEMME qui aime le SEXE
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. ya aussi la technique "ah mais t'es pas un peu coincé, toi, on est en 2013, allo quoi?", mais j'aime pas trop attaquer les gens, je me sens pas d'ouvrir un conflit du style et je suis pas sûre du tout que ça fonctionne très bien de répondre à une insulte par une vexation.
Après dans ce genre de situations, j'avoue que je cherche souvent à faire en sorte que les gens ferment leur clapet assez vite et que je n'entende plus d'horreurs, parce que je reste calme, mais au delà d'un certain nombre de conneries, je finis par m'énerver et c'est là qu'on peut m'attaquer sur ma pertinence (j'ai un peu tendance à traiter les gens de cons, ça les convainc assez mal que j'ai raison
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). Puis ça dépend de la dose de courage/énergie que j'ai aussi. mais je réagis toujours, parce que sinon je me sens mal de laisser passer des trucs comme ça.
Faut voir dans quel type de réaction tu te sens le plus à l'aise, parce que parfois c'est pas évident
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Ces jours ci ma CPE me donne envie de
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toutes les 5 minutes, c'est compliqué. (Elle même en minijupe, qui voit passer une élève : "tu l'as vue, elle, avec sa jupe ras la touffe, là, non mais on croit rêver, ma fille, jamais elle sort comme ça, qu'est ce qu'ils font ses parents?")