Du coup en lisant l'article "souffrir pour être belle" j'ai lu celui là:
http://www.deedeeparis.com/blog/souffrir-pour-etre-belle-oh-que-ouihttp://
Ok c'est bon, ça m'a juste mis trop trop trop mal à l'aise.
C’est l’histoire d’une fille qui avait rendez-vous pour sa première épilation du maillot. Oh ça va hein, n’allez pas croire que je suis une espèce d’homme de cro machin chouette tout juste sorti de sa caverne !
Bon déjà, ça commence bien, je me sens immédiatement insulté dès la seconde phrase.
Ca va, c'est cool, je m'y attendais...
Une demie heure plus tard, la séance de torture prend enfin fin. Haletante, pantelante et les larmes aux yeux, la fille se relêve aussi dignement qu’elle peut : jambes flageolantes, visage rougi et bouffi, les yeux brillant d’une lueur d’agressivité mal maîtrisée. Hyper digne, quoi. Elle se compose un sourire d’apparat, paye et sort de l’institut, la démarche de Lucky Luke en prime.
Oui, la vie est une jungle… Osez me soutenir le contraire après ça !
Vous voulez savoir le plus drôle, dans l’histoire ? La fille recommencera. Parce que la fille adooooore le résultat, « garanti 3 semaines » lui a dit le bourreau. Pfiou, 3 semaines de tranquillité !
et finalement la conclusion me rend trop mal à l'aise, c'est affreux... C'est vraiment la façon dont c'est écrit "bourreau" "honte" "table de torture". Puis régulièrement les petites remarques en mode "oui mais bon je suis douillette aussi".
Bon ceci dis, l'adage "il faut souffrir pour être belle" je l'ai très vite transformer en "il faut être laide pour pas souffrir". Genre autant j'aime pas trop mes poils aux jambes, autant l'hiver ma peau souffre tellement du froid que j'assume totalement de ne pas m'épiler avant le printemps. Ca me fait un peu peur parfois, je me dis que je vais rester célibataire toute ma vie à refuser de faire de tel concession. Je sais que c'est la société qui me fout cette frousse et en même temps bah... Les mecs vivent dans cette société eux aussi.
Bref ça y est je déprime
sinon @shinypony je réfléchis un peu à la question/colle que tu as posé...
Bon pour la question des trans je peux pas du tout en parler, je n'en connais pas donc ...
Finalement je peux juste répondre par un autre exemple... Disons la nationalité.
Je pense pas être quelqu'un de nationaliste/patriotique/ communautariste/régionaliste... Pourtant je m'intéresse beaucoup aux cultures différentes, aux liens qui peuvent se tisser entre différentes régions du monde. (Il faudrait que je me renseigne un peu plus sur ça mais il parait qu'on a trouvé des fresques au cambodge qui racontent une histoire proche de celle de la Bible, a peu près à la même époque. )
bref... Je me sens "être humain" avant de me sentir "française". Mais je me sens quand même française. J'ai beau savoir que c'est purement culturel -plus encore que de me sentir femme puisque je n'ai à priori pas un corps différent des autres êtres humains non français - je suis française. Ca ne veut pas dire que je suis d'accord avec tous les français, ça ne veut pas dire que je me reconnais dans les clichés sur les français... Mais j'ai intégré mon appartenance à la France pour des tas de raisons qui sont ni bonnes, ni générales, ni objective mais qui sont les miennes. Je me sens française parce que je parle français, que toute ma famille parle français, que je vie en France, que je mange majoritairement "français" (sauf pour le vin rouge...
), que j'ai été dans des écoles françaises, que j'ai des droits et des devoirs français, que je suis soumise aux lois françaises et que quand la loi ne me convient pas c'est en tant que française que je dis "crotte". Pour autant qui suis-je pour juger le sentiment d'appartenance à la France ou pas des autres? Il y a des gens qui ne votent pas et se sentent français. Y a des gens qui sont en prison parce qu'ils ont pas respecté la loi française mais qui se sentent français. Y a des gens pour qui "égalité, fraternité, liberté" c'est du pipi de chat et qui se sentent français. Y a des gens dont la famille n'est pas française qui se sentent français. Y a des gens qui vivent dans un autre pays et qui se sentent français. Chacun ses raisons/ses sentiments d'appartenances ou pas, personne n'a le droit de les juger ou classer.
Quand, par exemple, la foule française sort dans la rue contre le mariage gay, ça m'a fait mal en tant que française. Ca m'a fait plus mal que la même manif ailleurs qu'en France.
J'ai l'impression que je suis très très maladroite là....
Je parle bel et bien en terme de valeurs, simplement parce que je suis forcément plus touché parce que ce sont les lois de mon pays...
Par exemple j'ai été évidemment touché par le projet de loi anti avortement en Espagne parce que ça va à l'encontre de mes valeurs et convictions ethique, morale MAIS ce même projet en France m'aurait infiniment plus dégouté. De même quand une ministre noire italienne est victime de racisme, ça me dégoute, mais ça me dégoute encore plus quand c'est en France, parce que je me sens concernée. Et c'est parce que je me sens encore plus concernée que je prend dans ces moments là conscience que je suis française.
Ca parait être une hiérarchisation... oui, je l'admets, mais c'est une hiérarchisation "sensible", "sentimentale", "individuelle". Un peu comme ok, une vie c'est une vie, mais je pleure quand même plus à la mort de ma grand mère qu'à la mort de 14 personnes dans un attentat. Moi, individuellement, sentimentalement. Mais d'un point de vue de la raison, des valeurs, d'un point de vu général je
sais qu'une mort naturelle est infiniment moins injuste qu'un meurtre.
Bref j'espère être un minimum clair parce que déjà que c'est très flou dans ma tête.... En plus du coup ça fait pavé hors sujet, c'est génial.... Mais ça me paraissait plus simple pour expliquer mon ressenti. Le fait d'être une femme fait partie de mon identité, je l'ai intégré culturellement et sentimentalement.
