@Cantor Métrique
Si,au contraire, on est un certain nombre à penser ainsi, du moins
au début. Durant la formation, on entend beaucoup de "non mais si tu les écoutes tous, tu ne t'en sors pas". Donc tu as déjà un problème d'injonction de rentabilité/efficacité qui amène une première partie des étudiants à oublier l'empathie.
Ensuite, les études/domaine est assez traumatisant, mais contrairement au milieu infirmier.e (Source : une pote infirmière) ou il y a un début d'enseignement sur la gestion du trauma psychologique, en médecine c'est un peu retour en 1950 "Soit fort et ferme ta gueule mon enfant" ce qui forcément amène une autre partie des étudiants à refuser l'investissement émotionnel nécessaire à une prise en charge humaine.
Enfin, parmi les individus restants, une autre partie va continuer à être empathique, et par choix ou face au milieu hospitalier "retour à l'école primaire ou la politesse n'est pas encore apprise et les CM2 tapent sur les CP" vont se diriger vers de l'exercice de Ville. Seulement, sur le terrain médiatique ils sont du coup moins présent parce c'est plus cool d’interviewer un spécialiste de la maladie coeliaque par exemple (d'ailleurs, ça montre bien que la médecine est en train, ou est devenu, une spécialité des maladies en lieu et place d'être la spécialité des malades) que un médecin général.
Du coup il en reste pas beaucoup des médecins empathiques qui prennent le temps et qui sont susceptible d'être entendu...
EDIT : je me rends compte que je réponds pas clairement à ta phrase. Pour moi (à mon niveau de perception) la distinction corps/personne chez une partie des médecins se tient à plusieurs choses
- la volonté de protection de leur propre psyché
- l'effet d'habitude/de pratique quotidienne qui change la vision des choses (le plus parlant c'est l'exemple du TR/TV, ou certains médecin ne se rende pas compte du traumatisme de la personne en face parce qu'ils sont fermement campé dans leur angle de vue de médecin où l'acte est technique, en oubliant que toutes les autres personnes perçoivent cela comme un geste touchant à une partie intime)