Veille Permanente Sexisme

16 Février 2014
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Paris
rosenrot_;4615460 a dit :
Ensuite, je ne pense pas que féminisme et girl power soient synonymes, mais le girl power est indispensable pour aider les femmes à s'émanciper. 
Juste une petite précision, je voulais dire que c'est la "lutte pour le droit des femmes" qui était synonyme de "féminisme".

rosenrot_;4615460 a dit :
Je connais tellement de femmes (hétéros) dans mon entourage qui sont incapables de vivre sans l'avis des hommes, l'approbation des hommes, l'amour des hommes, même si ça implique de se faire du mal, de subir du harcèlement ou des agressions, qui se sentent incomplètes et faibles si elles n'ont pas un homme pour les """aimer""", si elles ne sont pas validées par un homme, et c'est aussi parfois mon cas. Le girl power c'est simplement de leur dire qu'elles sont fortes, qu'elles n'ont pas besoin des hommes, qu'elles doivent apprendre à reconnaître leur valeur sans avoir l'avis d'un homme.

Ca va un peu dans le sens de ce que disait l'amie de @PlugInBaby , ça. C'est à dire une réponse à un complexe d'infériorité.
Sauf que tu as donné des exemples précisant l'intérêt du terme "girl power" qui s'adresserait aux filles qui manquent de confiance en elles, tandis que l'amie de @PlugInBaby considérait que c'étaient les féministes, elles mêmes, qui se sentent inférieures.
 
13 Juillet 2011
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@lucas : Je dois mal m'exprimer, parce que je n'ai pas l'impression que ta réponse aille dans le sens de mon post. :shifty:
Je ne crois pas que les femmes aient plus de choix que les hommes dans l'exemple que tu cites. Les hommes ont le choix de rester à la maison et d'élever leurs enfants, et si ils peuvent effectivement être stigmatisés pour ça, absolument rien ne les empêche de le faire. Les femmes n'ont pas forcément le choix, puisqu'elles peuvent être entravées par des difficultés économiques (plus de difficultés à trouver un emploi, surtout si elles ont déjà des enfants...) et se retrouver au foyer sans l'avoir voulu. Clairement, ils ne sont pas les plus à plaindre, c'est quand même plus avantageux (au niveau économique, de la reconnaissance dans la société, etc) de pouvoir travailler ! Ce n'est pas une coïncidence si peu d'hommes en font le choix et si on ne les conditionne pas à être des pères au foyer.
Et puis je ne suis pas sûre que ce soit si stigmatisant pour un homme d'être homme au foyer, pour beaucoup c'est même admirable qu'il fasse ce choix qui comporte des sacrifices, sacrifices qu'il est normal et attendu qu'une femme fasse.

(Je voulais ajouter d'autres choses, mais je n'arrive pas à écrire un post cohérent, donc je m'arrête là. :) Je précise juste que pour le passage que tu as cité, je pensais à des situations de violence conjugale, où la dépendance amoureuse est un réel danger. Etant donné que les femmes sont plus touchées par la violence conjugale ET sont plus élevées dans l'idée qu'elles ont besoin d'un homme, ça leur pose des problèmes bien plus graves. Et c'est pour ça que je défends fermement le girl power.)
 
10 Mai 2008
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shinypony;4615777 a dit :
Moi j'aime pas le terme "girl power" parce que je trouve ça trop bigenré :drama: (ce terme existe t'il ?)

Enfin ça part du principe qu'il y a les hommes les femmes et c'est tout et non.

Enfin ça m’énerve de savoir que je suis agenre mais qu'aux yeux de tout l'univers je suis une fille/femme.
Et du coup même le mot féminisme me gêne, je l'utilise, mais il me gêne.

Enfin dès qu'il y a un terme qui est censé à parler à toutes les femmes je sais aps si je dois me sentir incluse ou pas. Ca me perturbe. Du coup j'aime pas ^^

Ok je peux comprendre ^^  disons que pour répondre a cette question il faut remonter aux origines : on nous impose un mode binaire, tres catégorisé et genré (qui correspondrait à notre sexe sans possibilité de choisir) et ensuite on nous dit qu'ne de ces catégories a moins de possibilités, devrait plus souvent se sacrifier etc. D'ou le "girl" power. Mais comme je le disais je suis pour donner du pouvoir a tout le monde, et en particulier aux catégories opprimées/qu'on ne veut pas reconnaitre, donc j'entends bien ton objection et je la trouve justifiée : )

Ce que je trouvais injuste c'est qu'on veuille empecher les femmes (la catégorie opprimée) de vouloir rechercher une forme de pouvoir sous prétexte que ce serait dangereux pour les hommes (le dominant). Mais ça marche pour toutes les relations dominant/pop opprimées (black power c'est forcément du racisme anti blanc, les homosexuels essaient d'obtenir des droits et on parle tout de suite de lobby LGBT etc etc).
 
Dernière édition :
13 Juillet 2011
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@shinypony : Je crois qu'on dit binaire. :cretin:
Et tu as tout à fait le droit de ne pas te sentir inclue dans le terme "girl power", chacun revendique bien les termes qu'il veut. :) Je trouve que ce terme a d'autres défauts, comme par exemple qu'il fait assez jeune. Donc il s'applique bien à moi, mais pas à tout le monde, c'est certain.

ça me semble pas être tout à fait la même chose pour le féminisme, mais je ne sais pas comment l'expliquer.
 
28 Décembre 2012
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rosenrot_;4615759 a dit :
Les hommes ont le choix de rester à la maison et d'élever leurs enfants, et si ils peuvent effectivement être stigmatisés pour ça, absolument rien ne les empêche de le faire. Les femmes n'ont pas forcément le choix, puisqu'elles peuvent être entravées par des difficultés économiques (plus de difficultés à trouver un emploi, surtout si elles ont déjà des enfants...) et se retrouver au foyer sans l'avoir voulu. Clairement, ils ne sont pas les plus à plaindre, c'est quand même plus avantageux (au niveau économique, de la reconnaissance dans la société, etc) de pouvoir travailler ! Ce n'est pas une coïncidence si peu d'hommes en font le choix et si on ne les conditionne pas à être des pères au foyer.
Et puis je ne suis pas sûre que ce soit si stigmatisant pour un homme d'être homme au foyer, pour beaucoup c'est même admirable qu'il fasse ce choix qui comporte des sacrifices, sacrifices qu'il est normal et attendu qu'une femme fasse.


Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur ce passage. Je trouve au contraire qu'un homme qui choisit de rester au foyer est stigmatisé. Un père au foyer, j'ai l'impression qu'avant tout, dans le regard des autres, c'est un chômeur. (Voire un "soumis à sa femme qui, elle, "a des couilles/porte la culotte" "). Et aussi le concept de "l'homme entretenu" qui n'est pas très reluisant pour les hommes (ni pour les femmes, bien sûr).

Enfin pour moi c'est l'un des axes à développer pour pousser davantage d'hommes à vouloir être féministes, car ça fait partie des inégalités à combattre et des rares inégalités qui peuvent potentiellement faire souffrir les hommes. Honnêtement je ne connais pas un seul homme qui affirmera haut et fort qu'il a besoin de s'occuper de ses enfants pour être épanoui, alors que peut-être il le pense tout bas...

Et tu dis qu'il est plus avantageux de travailler dans notre société, et justement ça fait aussi partie des choses qui, selon moi, devraient changer. Qu'il soit tout aussi avantageux de travailler que de s'occuper de ses gosses. En fait, qu'il soit simplement avantageux de faire ce qu'on veut, point. Sans préjugés derrière qui vont chercher à nous/les décrédibiliser.
 
13 Juillet 2011
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khalea;4616420 a dit :
Et tu dis qu'il est plus avantageux de travailler dans notre société, et justement ça fait aussi partie des choses qui, selon moi, devraient changer. Qu'il soit tout aussi avantageux de travailler que de s'occuper de ses gosses. En fait, qu'il soit simplement avantageux de faire ce qu'on veut, point. Sans préjugés derrière qui vont chercher à nous/les décrédibiliser.
Je suis d'accord avec toi sur ce point, mais au-delà de l'aspect plus reluisant du travail, il procure aussi des avantages économiques. Je supporte le revenu de base, donc je veux que ça change, mais soyons honnêtes : en l'état des choses, il est plus avantageux de travailler que d'être au foyer.
Ensuite, tu dis que les hommes sont stigmatisés quand ils sont au foyer parce que considérés comme entretenus, mais c'est AUSSI le cas des femmes. Je n'ai jamais dit que personne ne stigmatisait les hommes au foyer, j'ai écrit "pour beaucoup c'est même admirable" parce que oui, il existe des personnes pour dire "wow ! quel courage ! :puppyeyes:". PERSONNE ne dit ça d'une femme au foyer, c'est au mieux normal, au pire une femme entretenue.

Je ne vais rien dire sur le fait d'attirer des hommes dans le féminisme en leur promettant des avantages, parce que ça va m'énerver. :cretin: Ils peuvent aussi s'intéresser au féminisme parce que c'est juste, et pas parce que ça sert leurs intérêts.
 
28 Décembre 2012
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rosenrot_;4616829 a dit :
khalea;4616420 a dit :
Et tu dis qu'il est plus avantageux de travailler dans notre société, et justement ça fait aussi partie des choses qui, selon moi, devraient changer. Qu'il soit tout aussi avantageux de travailler que de s'occuper de ses gosses. En fait, qu'il soit simplement avantageux de faire ce qu'on veut, point. Sans préjugés derrière qui vont chercher à nous/les décrédibiliser.
Je suis d'accord avec toi sur ce point, mais au-delà de l'aspect plus reluisant du travail, il procure aussi des avantages économiques. Je supporte le revenu de base, donc je veux que ça change, mais soyons honnêtes : en l'état des choses, il est plus avantageux de travailler que d'être au foyer.
Ensuite, tu dis que les hommes sont stigmatisés quand ils sont au foyer parce que considérés comme entretenus, mais c'est AUSSI le cas des femmes. Je n'ai jamais dit que personne ne stigmatisait les hommes au foyer, j'ai écrit "pour beaucoup c'est même admirable" parce que oui, il existe des personnes pour dire "wow ! quel courage ! :puppyeyes:". PERSONNE ne dit ça d'une femme au foyer, c'est au mieux normal, au pire une femme entretenue.

Je ne vais rien dire sur le fait d'attirer des hommes dans le féminisme en leur promettant des avantages, parce que ça va m'énerver. :cretin: Ils peuvent aussi s'intéresser au féminisme parce que c'est juste, et pas parce que ça sert leurs intérêts.

Pourtant j'ai l'impression, comme le dit @antigone_ qu'au contraire, une femme au foyer est "bien vue" puisqu'elle remplit la fonction qu'on attend d'elle. Alors certes, du coup ça devient "normal", donc personne ne s'extasie de ses prouesses. Et c'est bien triste hein ! (Tandis que comme pour l'homme, c'est rare, soit on le verra comme un chômeur en attente de mieux, soit comme un super-héros qui, wow, arrive à faire ce que des milliards de femmes font, bravo mec :top:).

Pour moi la "femme entretenue" c'est plutôt celle qui ne bosse pas ET n'a pas d'enfant, donc qui ne peut que "dépenser les sous de son mari" pour s'occuper. (Enfin c'est ma vision du cliché hein, pas ce que je pense moi - puisque je ne pense rien des salaires des gens et de la répartition des sous dans un couple, chacun sa vie, l'essentiel étant que les deux partenaires soient ok l'un avec l'autre).

Je suis pas sûre de m'exprimer très bien, c'est chiant. :shifty:

Disons que mon dernier post était plutôt axé sur le "je veux que ça change !" plutôt qu'un état des lieux actuel.
 
23 Décembre 2012
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antigone_;4616864 a dit :
khalea;4616420 a dit :
rosenrot_;4615759 a dit :
Les hommes ont le choix de rester à la maison et d'élever leurs enfants, et si ils peuvent effectivement être stigmatisés pour ça, absolument rien ne les empêche de le faire. Les femmes n'ont pas forcément le choix, puisqu'elles peuvent être entravées par des difficultés économiques (plus de difficultés à trouver un emploi, surtout si elles ont déjà des enfants...) et se retrouver au foyer sans l'avoir voulu. Clairement, ils ne sont pas les plus à plaindre, c'est quand même plus avantageux (au niveau économique, de la reconnaissance dans la société, etc) de pouvoir travailler ! Ce n'est pas une coïncidence si peu d'hommes en font le choix et si on ne les conditionne pas à être des pères au foyer.
Et puis je ne suis pas sûre que ce soit si stigmatisant pour un homme d'être homme au foyer, pour beaucoup c'est même admirable qu'il fasse ce choix qui comporte des sacrifices, sacrifices qu'il est normal et attendu qu'une femme fasse.


Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur ce passage. Je trouve au contraire qu'un homme qui choisit de rester au foyer est stigmatisé. Un père au foyer, j'ai l'impression qu'avant tout, dans le regard des autres, c'est un chômeur. (Voire un "soumis à sa femme qui, elle, "a des couilles/porte la culotte" "). Et aussi le concept de "l'homme entretenu" qui n'est pas très reluisant pour les hommes (ni pour les femmes, bien sûr).

Enfin pour moi c'est l'un des axes à développer pour pousser davantage d'hommes à vouloir être féministes, car ça fait partie des inégalités à combattre et des rares inégalités qui peuvent potentiellement faire souffrir les hommes. Honnêtement je ne connais pas un seul homme qui affirmera haut et fort qu'il a besoin de s'occuper de ses enfants pour être épanoui, alors que peut-être il le pense tout bas...

Et tu dis qu'il est plus avantageux de travailler dans notre société, et justement ça fait aussi partie des choses qui, selon moi, devraient changer. Qu'il soit tout aussi avantageux de travailler que de s'occuper de ses gosses. En fait, qu'il soit simplement avantageux de faire ce qu'on veut, point. Sans préjugés derrière qui vont chercher à nous/les décrédibiliser.


Ca m'étonne de lire ça ! Justement, dans mon entourage, pas mal d'hommes viennent d'être papa, ou s'apprêtent à l'être sous peu (leurs femmes sont enceintes, ou il y a projet de grossesse) et j'étais justement agréablement surprise de les voir si impliqués, et de façon "publique".
L'un de mes très bons amis sera papa dans quelques mois, et au fil du temps, il tient ses proches au courant de l'avancement, parle de son émotion lorsqu'il a assisté aux échographies de son bébé, du fait qu'il a prévu de rester un an à la maison (son cdd se terminant un mois avant le terme) pour permettre à sa femme de reprendre son emploi dès la fin du congé mat', etc.
Je ne dis pas qu'un tas d'hommes ne sont pas gênés par rapport à tout ça, mais il existe des hommes concernés et qui le disent haut et fort :happy:

Mais sinon, je suis d'accord avec l'idée qu'il est plus simple, à tous les niveaux, pour une femme de ne pas travailler quand ses enfants sont petits.
Clairement, si je sens des jugements lorsque je dis qu'en ce moment, je ne travaille pas, il est presque comique de constater que ces jugements disparaissent dès que je parle d'avoir un bébé à brève échéance et de rester à la maison. Comme si avoir un bébé était le seul truc légitimant ce choix de vie-là. Parce que femme = utérus = procréation = élever les petits d'hommes pour en faire la force du pays dans vingt ans:facepalm:
Et de façon pragmatique, tout est fait pour que ça soit la femme qui mette sa carrière entre parenthèses : salaire moins élevé, peu de possibilités d'embauche si elle est enceinte, si elle a des enfants en bas-âge, temps partiel à 9/10 occupés par les femmes et j'en passe. Donc, le choix financier est rapidement posé, effectivement.

Pour l'homme entretenu, je suis aussi d'accord. J'ai entretenu mon copain pendant un peu plus de deux ans. Il était étudiant, sans revenus. Il ne s'en cachait pas, et les gens ne se sont jamais privés pour lui demander s'il supportait l'idée (:facepalm::facepalm:), s'il ne se sentait pas émasculé, et vas-y que je t'explique qu'en tant qu'homme j'ai BESOIN d'avoir plus de thunes que ma femme, et bla et bla. Même mes collègues à moi étaient sidérés que mon copain ne soit pas honteux. J'avais honte pour eux.. C'est là que je mesurais la chance d'avoir un amoureux féministe, qui s'en fichait comme de ses premières chaussettes et d'avoir baigné dans un environnement sain qui ne m'a jamais inculqué des idées pareilles.

Il ne faut pas oublier que ce genre de stéréotypes et de rôles sociaux genrés sont aussi extrêmement soumis à des injonctions contradictoires.
Effectivement, la femme au foyer est la fois "normale" et à la fois "mal vue" à l'heure actuelle.
On va reprocher à une fille au chômage qui va avoir un enfant d'être "inconsciente" mais si elle avait un boulot, on attendrait d'elle qu'elle s'arrête...
Ici à l'Ile Maurice, le conjoint de l'expatrié en poste a beaucoup de difficultés à obtenir un visa de travail et je connais des donc des couples qui ont environ la trentaine, non mariés, sans enfants, et donc la femme (souvent mais parfois l'homme aussi) suit l'autre sans possibilité de travailler. Très souvent, les personnes qu'ils rencontrent demande toujours à la fille "ça ne te gêne pas de vivre à ses crochets?", "moi à ta place, je me sentirai hyper mal, je ne pourrais jamais vivre sur le salaire de mon copain" ou autres trucs du genre.
Pourtant, je suis sûre que si elle était mariée, qu'elle avait 45 ans ou un gosse, on lui poserait moins la question, le gosse légitimant le fait que le conjoint te donne de l'argent gratuitement (alors que finalement, le gosse à l'école toute la journée et la femme de ménage - classique ici - qui s'occupe, puis le copain qui est là à l'heure de la sortie d'école, ya pas non plus un fossé entre le mode de vie de la femme au foyer avec ou sans enfant ici).

Concernant les hommes au foyer, dans un pays anglo-saxon où j'ai vécu je remarquais que les jeunes pères d'environ 30 ans étaient hyper impliqués et aménageaient leurs emplois du temps pour leur gosse : ils rentraient du travail tôt pour faire le repas de 18h30, déménageaient et changeaient de job en cas de divorce pour pouvoir s'en occuper la moitié de la semaine, leur consacraient leurs weekends etc.
A côté de ça, les hommes de la génération précédente se plaignaient beaucoup de ce changement social. Ils y voyaient un vrai problème. Je me souviens de ce médecin au bord de la retraite qui pestait contre les "jeunes pères" qui ne sont pas prêts à donner tout leur temps au travail, et déjà que les femmes sont comme ça, alors si les hommes commencent à s'y mettre, qui soignera la population? D'autres comparaient ces pères à des êtres coupés de toutes relations sociales, qui s'enfermaient dans un univers de plus en plus restreint comme on rentrerait dans une secte (bah oui, aller au square avec ses gamins au lieu de sortir boire un verre avec les collègues, c'est la preuve d'une spirale de désocialisation aiguë!)
Donc il y avait bien un double discours avec d'un côté les jeunes papas qui s'échangeaient entre eux des photos de bébés à la pause déjeuner et parlaient de dessins animés avec ravissement, et de l'autre les hommes d'âge mur qui voyaient ça d'un très mauvais oeil et le faisaient remarquer.
Je pense que comme les jeunes papas interagissent forcément avec les plus âgés, ils sont pris entre deux feux et peuvent eux-mêmes avoir des discours contradictoires sur leur paternité.

Je cite le cas de ce pays car je travaillais avec des enfants et leurs parents une partie du temps mais je pense qu'il doit y avoir un phénomène similaire en France.
 
10 Mai 2008
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Je ne veux pas trop participer au débat parce que je pense que ma vision là-dessus n’est pas assez documentée et que je vais prendre parti.
Mais juste pour alimenter un peu, ce que vous dites sur les mères au foyer, ça me fait penser à cet article sur les « mères courageuses », mères célibataires qui vivent dans des situations super précaires. Et on voit que les gens ne sont pas tendres avec elles, que ce soit dans le travail, avec les enfants, dans leur relation avec le père, et aussi sur le fait qu’elles doivent rester féminines au milieu de tout ça.

Au sujet des pères, moi je me souviens d’une copine qui bossait dans un milieu artistique (la musique), et ce qu’elle me disait c’était que les hommes avaient moins de scrupules à demander à partir plus tôt pour aller chercher les enfants ou à s’absenter pour aller chez le médecin quand ils étaient malades parce que cette boite se voulait « moderne ». Donc les hommes qui s’occupaient des enfants c’était plutôt bien vu. Et ce qu’elles disait aussi c’est que les femmes, pas folles, au contraire se retenaient bien de faire ce genre de demandes parce qu’on les attendait au tournant, parce que ça renforçait le cliché de la femme « qui ne sait pas choisir entre ses enfants et son travail » ou qui n’est pas capable s’assurer les deux tâches.
Sinon au sujet du privilège masculin, il me semble que Denis Colombi avait écrit un bon article là-dessus. Et qui expliquait que les hommes aussi sont stigmatisés s’ils sortent de leur rôle, mais la différence, c’est que s’ils rentrent dans leur rôle, ils sont en position de dominant : Je crois qu’il donnait l’exemple de la jupe justement : oui les hommes ne peuvent pas mettre de jupe, parce que s’ils sont trop « féminins » ils sont stigmatisés, mais s’ils s’habillent en homme on ne leur dira rien. Une femme qui met des jupes et est féminine va facilement se faire taxer de salope, d’allumeuse, ou bien on va juste moins la considérer parce qu’un décolleté enlève 10 pts de crédibilité (en particulier dans le travail). Mais si elle ne se maquille pas et s’habille en jean/T-shirt, on va lui dire qu’elle ne prend pas soin d’elle, qu’elle a un problème avec sa féminité, qu’elle est probablement lesbienne.
Un père qui s’occupe de ses enfants peut être stigmatisé. Mais s’il choisit de travailler, on ne va rien lui dire. En opposition, une femme, quoi qu’elle fasse, ne peut pas gagner, et c’est ça le mécanisme d’oppression. Une mère au foyer est peut-être dans son rôle mais c’est pénalisant pour elle, elle se retrouve dépendante économiquement (en ce qui concerne la reconnaissance du statut de mère au foyer comme étant un métier, il y a des féministes qui se battent pour leur rémunération justement, mais tu imagines à quel point c’est mal vu « payées à rien foutre ? Elles n’avaient qu’à pas se reproduire comme des poules pondeuses ! »). Mais si elle choisit de travailler elle devra quand même dans 70% des foyers s’occuper des enfants et des tâches ménagères. Elle sera obligée d’accepter un emploi précaire, avec moins de temps de travail, et souvent moins payé, et puis bien-sûr elle devra sacrifier sa carrière et elle ne sera probablement pas prise pour les postes à responsabilité. D’ailleurs pour les hommes, on ne se pose jamais la question du « est-ce qu’il peut tout avoir ? » [les enfants et la carrière NDLR] alors que pour les femmes qui réussissent et ont des enfants on se pose systématiquement la question (comme si elles voulaient tout, comme si elles voulaient avoir un privilège, ou un traitement de faveur).

images

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Pourtant il me semble que tous les grands PDG du Cac40 ont une famille et des enfants. D’ailleurs, même si elle n’a pas d’enfants et qu’elle veut privilégier sa carrière, une femme aura quand même droit aux questions aux entretiens d’embauche « ah mais vous avez plus de 30 ans et pas d’enfants ? vous allez en vouloir bientôt non ? », même si elle n’a pas d’enfants, elle sera probablement payée moins que ses collaborateurs masculins (qui justifient cet écart de salaire par le temps passé avec les enfants, le congé mat, etc. donc là ça ne tient plus), et elle aura quand même plus de chances d’être écartée des postes à responsabilité (il y a pas mal d’études qui montrent ça, dans divers secteurs d’activité, à CV égal).

De plus, les hommes peuvent profiter de l'oppression sur les femmes (pour reprendre l'exemple à CV égal, un homme est majoritairement choisi pour la majorité des jobs) même s'ils ne font rien de spécial, alors que le contraire est rarement vérifié. Une femme sera payée moins et aura moins d'opportunités de carrière, mais sans contrepartie. C'est ça le privilège d'être dominant.

Je ne dis pas ça pour dire que les hommes ne sont pas stigmatisés, mais dire que les hommes « c’est pareil » c’est injuste. Les hommes ont un privilège, ils sont la norme, ils ont moins de prise de risque sur les choix qu’ils font.

Bon en fait j’ai pris part au débat quand même ^^ désolée
 
Dernière édition :
26 Septembre 2012
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Petit HS, mais j'aimerais savoir si je me plante ou pas: je crois avoir aujourd'hui été confronté à un élève de Pick Up Artist: je rentrais dans une boutique, et, après m'avoir dévisagée, il est venu me demander si j'étais de Lyon et dire qu'il m'avait vue à la télé. Quand je lui ai dit que je n'y étais jamais passée ( ton montrant que je ne souhaitais pas aller plus loin) il m'a demandé " On va faire connaissance?"; quand j'ai répondu non, il a aussitôt demandé pourquoi ( j'ai répondu que je n'avais pas à me justifier) et il est reparti en réaffirmant qu'il m'avait vue à la télé. Si j'ai pensé aux PUA, c'est qu'ils recommandent d'aller vite ( le type parlait vite), d'aborder de manière flatteuse et de ne pas prendre non pour une réponse; ou alors c'était juste un bon vieux harceleur ordinaire, qu'en pensez vous?
 

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