Veille Permanente Sexisme

23 Décembre 2012
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20anspasses.wordpress.com
@MorganeGirly Par curiosité, pourquoi tu trouves que les discussions sous l'article sur la cancel culturel sont trop consensuelles ? :happy: Je n'ai pas trop eu cette impression moi.
Je ne pourrais pas te dire exactement car je n'ai pas regardé le topic depuis mais l'impression que ça m'avait laissé en lisant c'était surtout "Oui c'est trop vrai cet article!" et je me suis dit que ça ne devait pas être très représentatif des avis sur le sujet étant donné que la cancel culture est très présente dans le militantisme intersectionnel, qui est très présent sur MadmoiZelle. Il y a plein de gens qui l'appliquent très sincèrement en pensant faire quelque chose de valide et pertinent d'un point de vue militant, donc ça me parait un peu déformé que 90% des posts soit contre.

Enfin, ce truc de "white feminist", je trouve ça vraiment puéril et stupide, c'est vraiment se monter les unes contre les autres, ça n'a aucun intérêt. C'est limite lancé comme une insulte maintenant, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'on doit fermer sa gueule quand on a des privilèges ? Qu'on ne sert à rien dans le combat féministe quand on est blanche et bourgeoise ? (d'ailleurs, on peut aussi être blanche et précaire, donc bon :nerd:) Evidemment que l'intersectionnalité a un intérêt, mais analyser les discriminations sous différents angles ça ne veut pas dire que seules les femmes les plus discriminées ont le droit de s'exprimer, les autres étant d'office considérées avec méfiance. Je trouve que c'est ridicule, en plus d'être une grande perte de temps.
Le concept de "white feminist" n'est pas absurde en lui-même selon moi. Ce n'est pas qu'on n'a pas le droit de parler quand on a des privilèges, mais que parfois les choses qu'on défend avec beaucoup de passion et de virulence peuvent être très nocives pour d'autres catégories, sans qu'on le réalise forcément.
Par exemple, si une femme défend le droit d'avoir accès aux gardes d'enfant jusqu'à 21h parce qu'elle est cadre sup et finit souvent le boulot à 20h/20h30, que le fait de ne pas avoir de garde d'enfants tard, ça la ralentit dans sa carrière, je comprends son point de vue, mais il faut aussi prendre en compte la personne qui va garder les enfants jusqu'à 21h. Il est fort possible que ce soit aussi une femme, plus pauvre, dans de nombreux cas racisée, et il faut donc s'assurer que ses droits de travailleuse ne sont pas affectés par les droits de travailleuse de la femme blanche bourgeoise. Par exemple, qui va garder les enfants de la nounou ou de l'employée de crèche entre 21h et 22h, pendant le trajet qu'elle va devoir faire pour rentrer chez elle après le boulot? Est-ce qu'elle aura aussi accès à des modes de garde? Est-ce qu'elle aura le temps de voir sa famille et de pratiquer des loisirs avec cette organisation du travail? Combien elle sera payée pour aider la cadre à faire son job?
Or, souvent, le "white feminism" a tendance à ne pas voir l'impact des revendications de femmes aisées sur les femmes plus pauvres. Ce n'est pas forcément de la mauvaise volonté ou de l'égoïsme pur, c'est très souvent que les féministes aisées n'ont pas l'expérience de ces femmes plus pauvres et ne réalisent donc pas toujours que leurs problèmes de féministes bourgeoises s'entrechoquent avec des problèmes de femmes moins riches.
C'est un exemple parmi d'autres, mais dans ce cas, la grille de lecture "white feminist" ne me parait pas absurde.
De même que lorsque des associations féministes vont faire des grands discours ou des grandes campagnes à coup de témoignages et de statistiques qui en fait s'appliquent essentiellement aux femmes blanches d'un certain niveau social, ça biaise les revendications et ça peut mettre sur le carreau les femmes racisées ou pauvres voire les invisibiliser totalement dans le combat parce que les féministes blanches parlent fort et croient avoir mis le doigt sur LA cause du siècle.
Et il y a vraiment certaines féministes qui refuse de revoir leur point de vue quand on leur montre la situation d'autres catégories de femmes parce que le problème dont elle parle leur tient à coeur ou que comme c'est leur quotidien à elles, elles croient vraiment que c'est le problème le plus important, et sont donc un peu autocentré. Typiquement, je trouve que beaucoup de "féministes institutionnelles" comme l'ex-Ministre des Femmes Laurence Rossignol ou même Marlène Schiappa maintenant ont cette tendance au "féminisme blanc" qui fait passer des causes qui tiennent en priorité compte des problématiques blanches et bourgeoises avant celles d'autres femmes.
Donc ce terme, je le trouve plutôt pertinent. Oui, il peut avoir un côté dérangeant pour la personne ciblée, mais après tout pourquoi pas. Si tu es une féministe blanche sincère dans ton engagement et que tu te fais traiter de white feminist, ça peut t'alerter sur la posture que tu as prise sans le vouloir, et tu vas ensuite plus réfléchir aux questions raciales et sociales dans ton militantisme.

Par contre, je trouve dérangeant que ce terme soit utilisé sans véritable but politique, simplement pour discréditer. Typiquement, traiter Nathalie Portman de white feminist dans ce cas précis, je ne vois AUCUNE pertinence. Sa robe faisait mention de femmes étrangères et de femmes racisées, donc elle n'était pas en train de les invisibiliser, et en dehors de ça, je ne vois pas en quoi elle faisait la promotion d'une cause qui profiterait aux femmes blanches et riches au détriment des femmes pauvres et racisées. Malheureusement, la réalisation d'un film nominable aux Oscars n'est pas vraiment une cause qui concerne les femmes les plus pauvres, mais ça ne leur nuit pas non plus à ma connaissance et on ne peut pas reprocher à Nathalie Portman de se saisir de ce sujet plutôt que d'un autre puisqu'elle est actrice, réalisatrice et productrice, donc elle parle pile poil de son secteur d'activité. Et si on traite l'engagement de Nathalie Portman de "white feminism" de manière générale, je me demande si ce terme s'applique vraiment à quelqu'un qui appartient à une catégorie exposée au racisme.
Donc la traiter d'hypocrite, pourquoi pas, mais de white feminist, je ne vois absolument pas le rapport avec son action aux Oscars, et pas trop avec sa personne, et ça démontre que ce terme est souvent utilisé dans un sens "bitchage" et pas dans un sens "dénonciation politique". Pourtant, il n'est pas sans pertinence et c'est donc regrettable qu'il soit parfois plus mis au service de la cancel culture qu'à celui de la progression des droits des femmes.
 
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@MorganeGirly Ah oui, je suis d'accord sur la teneur des commentaires, je m'étais fait la même réflexion. Mais j'imagine que les personnes qui se sont senties visées n'ont pas réagi à l'article, même si ça les a peut-être fait réfléchir :cretin:

Concernant le "white feminism", je suis d'accord sur les exemples que tu cites (la garde d''enfant quand on est une femme privilégiée, etc), mais je trouve quand même regrettable qu'on en vienne à utiliser cette expression pour tout et n'importe quoi (dès qu'on n'est pas d'accord avec une autre féministe, en gros). Pour le cas Natalie Portman, c'est juste grotesque.
Elle milite simplement pour l'égalité des femmes dans SA profession, c'est à dire ce qu'elle connaît le mieux et ce qui lui tient le plus à coeur. Ca me semble un peu logique qu'elle n'aille pas batailler pour la cause des femmes de ménage, par exemple. Ce n'est pas son sujet et de toute façon, si elle le faisait, on lui tomberait dessus parce qu'elle n'est pas "concernée".
Puis c'est tout de même très hypocrite de reprocher à une femme de défendre avant tout ses propres intérêts, sachant que c'est ce qu'on fait TOUTES (et c'est normal, chacune œuvre en fonction de ses sensibilités et expériences personnelles). Une femme précaire défendra les intérêts des femmes précaires, elle n'ira probablement pas lutter pour une meilleure représentativité des femmes dans les instances de direction par exemple, alors que c'est aussi important, et que c'est un aspect de la lutte féministe comme un autre. Et vice-versa. On ne peut pas être sur tous les fronts, c'est impossible.
Marlène Schiappa par exemple, ça ne me choque pas qu'elle défende avant tout son pré carré. Tout comme ça ne me choque pas, au contraire, qu'on milite pour un meilleur accès des femmes aux opportunités professionnelles, à l'entrepreneuriat, etc. Ca fait partie des multiples chemins par lesquels les femmes pourront accéder à l'égalité et ça n'empêche pas de vouloir défendre aussi les femmes plus précaires (enfin en tout cas, je ne vois pas en quoi c'est incompatible).

Donc bon, à la rigueur pourquoi pas utiliser ce terme quand c'est vraiment vraiment nécessaire, mais qu'il soit balancé à n'importe quel moment, dans n'importe quel contexte, juste pour exprimer un désaccord ou une opposition de principe, parce que ça fait soi-disant "cool", je trouve ça pathétique. C'est vraiment se tirer dans les pattes pour rien, et ça ne fait aucunement avancer la cause (mais bon, je me répète un peu :nerd:)
 
13 Janvier 2011
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Je ne pourrais pas te dire exactement car je n'ai pas regardé le topic depuis mais l'impression que ça m'avait laissé en lisant c'était surtout "Oui c'est trop vrai cet article!" et je me suis dit que ça ne devait pas être très représentatif des avis sur le sujet étant donné que la cancel culture est très présente dans le militantisme intersectionnel, qui est très présent sur MadmoiZelle. Il y a plein de gens qui l'appliquent très sincèrement en pensant faire quelque chose de valide et pertinent d'un point de vue militant, donc ça me parait un peu déformé que 90% des posts soit contre.
Justement est-ce que c'est pas pour ça que certain.e.s ne vont pas reconnaître leur comportement dans la description de la cancel culture car inconsciemment ils savent que ce n"est pas "bien" ce qu'ils font et que ça relève bien souvent du harcèlement? :hesite: (ce qui alimente un certain déni).

Je pense à toutes sortes de justifications qu'on peut entendre "oui MAIS cette personne est VRAIMENT problématique", "ce n'est pas du harcèlement ce sont juste des critiques", etc (en jouant sur la confusion critiques et cancel culture), et globalement le fait que seul.e derrière son écran pour beaucoup de gens il est "confortable" de vivre dans l'illusion que ses propres mots n'ont pas d'impact? Comme on dit, le harcèlement vient de la répétition, une personne qui tweete un "SUPPRIME" à une personne ne va pas spécialement se voir comme harceleuse alors que dans la masse, elle l'est. Sauf qu'au final si elle participe, c'est bien qu'elle souhaite que son petit message contribue à l'effet de masse pour "canceller" la personne en question... :lunette:
Mais toujours la justification de "c'est pour la bonne cause"... c'est "valide et pertinent d'un point de vue militant" -> c'est bien. La cancel culture -> c'est maaaaal. Donc ce que je fais n'est pas de la cancel culture.

J'ai aussi l'impression que c'est lié a des biais de sélection dans le cas de personnes qui reconnaissent le problème de la cancel culture mais qui vont "trier" les comportements qui en relèvent : ah ça oui c'est abusé, ah ça par contre non c'est pas pareil (aka là y'a des gens que j'aime bien parmi les participants... ou ça touche à un sujet qui tient plus à cœur, etc) (Edit: ou bien ça met en jeu beaucoup d'affects, notamment quand c'est lié à l'identité, le moi : certaines réactions violentes et "cancelleuses" envers Contrapoints me semblaient beaucoup relever de ça), et ce même quand ce sont les mêmes mécanismes.
 
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Tout ça pour dire que je commence à trouver le terme de cancel culture excluant pour toute personne non anglophone et/ou non familière avec le militantisme ce qui englobe un paquet de monde mine de rien
Pour moi le concept de cancel culture est pertinent dans le sens où justement, il est lié à un certain milieu, celui du militantisme féministe (et aussi souvent intersectionnel).
Tout harcèlement de masse n'est pas de la cancel culture en fait (et la cancel culture ne se limite pas qu'à ça : boycott, appel au boycott, etc).
Pour moi il y a plusieurs spécificités, liées aux milieux militants :
- les cibles : une des particularités c'est quand même que c'est souvent intra-militant, on "cancelle" plus les gens de son propre milieu militant que les autres. On exige des autres (enfin, des autres militants, pas des mecs lambdas) une véritable pureté militante, le moindre petit truc peu être déformé et amplifié pour être utilisé contre la cible
- la finalité : la personne doit "disparaître" : être "cancellé" = être "supprimé" (la conséquence est commune à d'autres types de harcèlement (et parfois la finalité aussi) mais souvent ça peut n'être qu'un effet secondaire à celui-ci, alors que là c'est le but principal)
- les justifications : c'est pour "la bonne cause" -> "canceller" des personnes sexistes, homophobes, transphobes, racistes, etc, elles le "méritent". Ça donne une bonne image de soi : je harcèle mais c'est pour rendre le monde meilleur :lunette:
- les méthodes (assez communes il est vrai à beaucoup de rhétoriques haineuses) : la "bonne cause" ne s’embarrasse pas de la réalité : déformations (homme de paille), mauvaise foi, cherry-picking, hommes de paille, ou tout simplement gifs méprisants et insultes : pourquoi s'embêter à expliquer à quelqu'un pourquoi on est pas d'accord quand on peut se contenter de peu :lol: (ce que peut être compréhensible dans certains contextes... sauf que souvent ça empêche aussi de réfléchir sur ce qu'à réellement dit la personne et pourquoi ça serait (ou pas...) "problématique").
Avec tout de même la sur-utilisation je trouve de concepts propres au militantisme dans un but de harcèlement :
- tu fais du tone-policing / silencie! (aka laisse moi te dire que tu es une grosse connasse qui devrait disparaître, sinon, tu es encore plus problématique avec ta silenciation envers moi :lunette:)
- tu n'es pas concerné.e ta gueule (moi non plus mais par contre MOI j'ai droit de parler des mêmes sujets que toi, mais c'est parce que moi je suis vraiment déconstruit.e :lunette:)
- la présence parfois écrasante du "tu me fais mal DONC tu es oppresif.ve" (et donc tu dois être "cancellé.e"), mais principe ne s'appliquant pas à la personne "cancellée", elle tu peux lui rouler dessus tranquille :lunette:, et ce même si elle aussi "a mal" en lien avec une oppression qu'elle subit (là aussi je trouve l'exemple de Contrapoints pertinent : elle a été vue (et insultée, et "cancellée") comme NBphobe quand elle disait ressentir parfois de la dysphorie dans les "cercles de prénoms" où elle était la seule personne trans, entourée de cis : son ressenti à elle, sa souffrance, rien à foutre, alors qu'on pourrait totalement retourner le truc en disant que ceux qui critiquent (ou plus) son ressenti sont transphobes par exemple, en utilisant le même procédé : "tu lui / me fais du mal" donc tu es "oppressif.ve").
 
13 Janvier 2011
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J'ai du mal à partir du principe que la cancel culture ne concerne qu'un seul type de milieu, je trouve que c'est éviter de remettre en question certaines façons de faire sur internet.
Perso je trouve que la cancel culture n'est que petite partie dans la toxicité des rapports qu'il peut y avoir sur internet (y'a tellement de pratiques qui vont pas :lol:). Qu'elle ne soit limitée qu'à un type de milieu ne signifie pas que dans les autres ça va :lunette:

Mais je suis d'accord avec l'effet de masse qui déborde les milieux militants (en incluant des gens spontanément)... mais seulement quand la "cancellation" ne touche pas des militants eux-mêmes (ton exemple sur Polanski).
J'ai tendance à penser que les personnes peu au fait du militantisme intersectionnel ne vont pas participer au harcèlement envers Contrapoints par exemple, ne serait-ce que par le vocabulaireet les concepts employé dans l'histoire... : je pense pas que tout le monde comprenne par exemple les termes enby, NBphobie / enbyphobie, etc, en français comme en anglais, ni le concept de cercle de prénoms. Du coup ben on harcèle généralement pas des gens quand on comprend rien ni à ce que dit la personne harcelée, ni à ce que disent les harceleurs je pense :ninja: (par contre s'y greffe des transphobes "lambdas" et autres trolls de droite bien trop heureux de pouvoir participer au harcèlement, sauf qu'à la base leurs raisons sont tout autre que celles qui l'ont lancé).
Ça peut effectivement déborder à des gens pas militants quand tout ce qui a été dit a tellement été déformé et manipulé qu'on en arrive à "Machin est problématique, il faut donc lui envoyé quinze mille messages pour lui dire et qu'elle n'aie plus de présence en ligne" - voir IRL). Mais le fait que ça "déborde" pour moi n'enlève rien au fait que la cancel culture reste associée au militantisme car c'est de là que part le harcèlement :hesite:

Il existe des mécaniques de harcèlement envers des militant.e.s intersectionnel.le.s venant de personnes pas de ce milieu (c'est très très (très) courant) mais je trouve pas qu'ils utilisent exactements tous les mêmes procédés ni les mêmes justifications, et ça ne prend pas forcément la même forme :hesite:
Et je trouve que ça a pas le même impact psychologique :hesite: c'est pas pareil, en tant que féministe, de se prendre sur la gueule un raid (harcèlement de masse ciblé dans le temps) du 18-25 (forum JVC.com) ou de l'alt-right (extrème-droite américaine, qui est comme en France très présente en ligne), et se prendre la même chose venant de ton milieu, de la part de personnes qui militent globalement pour les mêmes choses que toi et quand toi-même, comme eux, tu es concernée par le fait d'être discriminé.e. Mymy en parle d'ailleurs dans l'article il me semble :hesite:

Je veux dire que ça n'a rien d'étonnant d'avoir plus d'attentes/d'exigences envers des personnes qui nous ressemblent qu'envers des personnes relativement opposées.
Mais là on parle carrément d'harceler plus les personnes qui nous ressemblent que les autres, tout en remettant dans le contexte : le milieu militant. Et comment "bien" militer quand on passe plus son temps à tirer à vue sur d'autres militants qu'autre chose ? :lol: Je lis parfois, venant de la droite américaine, des phrases du type "la gauche se dévore elle-même" et je suis assez d'accord quand on voit les conséquences de la cancel culture : à force d'écarter du militantisme de plus en plus de monde avec des procédés de plus en plus douteux, il restera qui, pour militer, du coup? :lol:
Ça me semble normal d'avoir plus d'attentes / d'exigences, mais là les exigences de "pureté" militante elles sont instrumentalisées.

C'est peut-être là que l'on touche davantage aux spécificités militantes et c'est là que du coup, je ne comprends plus grand chose. J'espère que ça ne sera pas mal pris mais je vais mettre en gras les parties que je ne comprends pas. Contrapoints n'est pas une chaine Youtube que je connais (je l'ai vu la 1ère fois dans l'article sur la cancel culture) d'où mon :dunno: sur l'exemple donné et sur toute la fin du message.
Mais du coup c'est peut-être pour ça que tu ne vois pas en quoi la cancel culture a des spécificités? :hesite:
Si tu connais peu les spécificités de ce type de militantisme (qui a un voc et des concepts particuliers pas spécialement connus en dehors de ce milieu) et que tu ne connais pas d'exemples de cancel culture "intra-militante", je pense que c'est difficile de voir en quoi la cancel culture "existe" comme culture du harcèlement / boycott spécifique au sein de certains milieux.
Perso j'ai l'impression que ce voc et ces concepts - pas toujours bien compris d'ailleurs même au sein de ce militantisme, - nourrissent la cancel culture quand ils sont utilisés à des fins de harcèlement ce qui pour moi appuie la spécificité du truc. Le fait que ça soit des termes et des concepts peu connus en dehors du milieu militant participe d'après moi justement au fait que la cancel culture se déploie peut-être plus aisément entre militants :hesite:

Je reprenais l'exemple de Contrapoints car sa vidéo et son exemple était dans l'article de Madz (sa vidéo "Canceling" reprend "l'affaire") et qu'il illustre pas mal la cancel culture "intra-militante". Mais l'exemple Rose McGowan / Nathalie Portman pourrait aussi s'appliquer dans une certaine mesure... (notamment sur la question de la "pureté militante").

Pour expliquer quelques termes : le tone-policing ("police du ton") c'est quand quelqu'un fait une injonction à "rester calme" et "être poli.e" dans un débat, souvent de manière condescendante, pour évacuer tous les arguments (avec souvent le sous-entendu "hystérique" quand un homme fait du tone-policing envers une femme). C'est un peu le "Jean-Michel sexiste t'explique comment toi et les féministes doivent militer car elles militent mal, elles sont trop agressives hein, lui il sait mieux" (j'explique très mal mais l'article que j'ai linké me semble plus clair :cretin:).
La silenciation c'est le fait de dire à quelqu'un de se taire / de la faire taire ("silencier" une personne), sans que ça soit dit explicitement (et du coup c'est assez paradoxal de voir le concept de silenciation utilisé pour "canceller" une personne, vu que la "cancellation" (littéralement : supression) c'est une forme très poussée de silenciation...)
Ces deux concepts (tone-policing et silenciation) sont à mon avis importants dans le milieu militant car ils décrivent des procédés rhétoriques utilisés par des sexistes / racistes / homophobes / etc pour évacuer les débats (en faisant taire les personnes opprimées), c'est donc normal de médiatiser et dénoncer ces procédés rhétoriques (je sais pas si c'est comme ça qu'ils peuvent être qualifiés? :hesite:)
Mais malheureusement dans le cadre de la cancel culture je les ai vu utilisés de manière à pouvoir insulter et harceler tranquillou bilou.
 
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Vu mon paragraphe précédent, je trouve important de rappeler que le harcèlement et les insultes d'où qu'elles viennent sont problématiques. Même si les impacts psychologiques sont différents, j'avoue être un peu gênée de lire parfois que les attaques d'allié.es font plus mal que les autres.
Mais dire que certaines attaques peuvent faire plus mal que d'autres ne veut pas dire que les autres sont "moins graves" ou "pas problématiques" :dunno:

C'est sans doute là que j'ai un autre point de vue. J'ai cité un exemple sur Polanski mais je pense que toute personne sur Internet peut s'en prendre à une personne militante. Disons qu'une personne hostile au féminisme/l'écologie/n'importe quelle cause, peut cibler une personne militante et être aussi à l'origine de la cancel culture. Je ne pense pas que ça parte systématiquement du militantisme . :hesite: Le milieu militant peut aussi se greffer dans un second temps après une vague de haine provenant de personnes lambdas. Je trouve aussi que ça sous-estime l'impact des trolls d'extrême droite (entre autres) de les cantonner à des rôles secondaires (je suis certainement influencée par le fait que je côtoie davantage ces cercles que le milieu militant, je le reconnais).
Je dois pas être assez claire mais je ne dis pas que le harcèlement de la part de personnes hostiles aux militant.e.s (type extrème-droite mais pas que) est "secondaire" par rapport à la cancel culture : pour moi les deux existent côte à côte et peuvent se nourrir (et du coup c'est la double peine pour celles et ceux qui sont visés par les deux...).

Ce n'est pas parce que le harcèlement venant de personnes lambdas ou hostiles au militantisme n'est pas à ranger de manière forcément pertinente sous l'étiquette "cancel culture" que ce n'en est pas moins grave ou pas moins du harcèlement : tout comme la cancel culture a ses spécificités, le harcèlement de l'extrème-droite à ses spécificités (on voit moins d'appel au viol dans la cancel cultureque dans d'autres "sous-cultures" de harcèlement par exemple...).
D'ailleurs je devrais dire "les" extrèmes-droites" : par exemple les raids de la communauté du Raptor sont pas forcément les mêmes que celle de Soral (communautés qui se sont bien foutus sur la gueule il y a quelques temps :lunette:), qui sont pas forcément les mêmes que les commentaires des vieux réacs qui zonent sur LeMonde.fr ni ceux des gens qui gobent les fake news les plus bêtes et harcèlent avec leur vrai nom sur fb :lol:), et y'a pas que l'extrème-droite non plus... (l'extrème-gauche tendance "marxisante" anti-féministe et "color-blind" concernant le racisme se porte assez bien aussi je trouve...).

D'après moi il existe des "sous-cultures" (je sais pas comment dire :hesite:) de harcèlement qui ont chacune leurs propres codes, leurs propres cibles, leurs propres justifications et leurs propres modes d'action. Elles se recoupent sur plein de trucs (le harcèlement reste du harcèlement) mais on peut tout de même en dégager des spécificités.
Dégager des spécificités ne veut pas dire "faire une hiérarchie de gravité".
Par contre à titre personnel oui on peut être plus affecté par le harcèlement venant d'un type de personnes que d'un autre, et c'est normal.
 
23 Décembre 2012
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C'est sans doute là que j'ai un autre point de vue. J'ai cité un exemple sur Polanski mais je pense que toute personne sur Internet peut s'en prendre à une personne militante. Disons qu'une personne hostile au féminisme/l'écologie/n'importe quelle cause, peut cibler une personne militante et être aussi à l'origine de la cancel culture. Je ne pense pas que ça parte systématiquement du militantisme . :hesite: Le milieu militant peut aussi se greffer dans un second temps après une vague de haine provenant de personnes lambdas. Je trouve aussi que ça sous-estime l'impact des trolls d'extrême droite (entre autres) de les cantonner à des rôles secondaires (je suis certainement influencée par le fait que je côtoie davantage ces cercles que le milieu militant, je le reconnais).
Ce dont tu parles, ce n'est pas vraiment le phénomène de cancel culture dont parlait l'article de Madmoizelle, @Lady Stardust ou moi dans nos messages. Toi tu parles d'une vague de harcèlement/indignation. Mais le terme de cancel culture qu'on utilise, c'est pour décrire le fait d'annuler la crédibilité d'une personne qui aurait pu en avoir à nos yeux pour un détail ou un incident isolé.

Par exemple, imaginons que tu sois du PS et que tu soutiennes la maire de Paris Anne Hidalgo. Elle tweete un truc lambda sur Paris sans voiture. Une horde de trolls de droite vient l'attaquer en lui disant de supprimer son tweet, que c'est une honte, etc. Ce n'est pas de la cancel culture, car c'est l'opposition qui attaque Anne Hidalgo sur un programme cohérent avec sa ligne politique. Ils y vont avec violence et agressivité, mais le schéma est assez classique et normal dans le sens où ces gens ne sont pas d'accord avec elle parce que leurs opinions politiques sont de base opposées.
Imaginons maintenant qu'Anne Hidalgo tweete un truc sur les camps de migrants qu'elle a démantelé. Plusieurs militants de gauche tweetent avec inidgnation que c'est une honte, qu'elle doit retirer sa mesure etc., voire cessent de la soutenir. Ce n'est pas non plus de la cancel culture car c'est un désaccord politique de fond entre personnes qui ont des idées communes, ça arrive et parfois, un désaccord sur un sujet peut justifier une cassure politique.
Maintenant, imaginons qu'Anne Hidalgo écrive "je soutiens Brigitte Macron dans l'épreuve qu'elle a traversée quand on l'insultait sur son âge" et qu'une horde de militants de gauche viennent l'interpeler en disant "ah oui comment ça vous soutenez Brigitte Macron alors que c'est une prof qui a abusé de son élève et que son mari fait du mal à la France!!! vous n'êtes pas fréquentable!" et qu'après ça, ils classent Anne Hidalgo comme "infréquentable" et discréditent toutes ses mesures sur Paris sans voiture ou n'importe quoi sans rapport en disant "une fois, elle a dit qu'elle soutenait Brigitte Macron, ce n'est pas une personne fréquentable, on arrête de l'écouter!". C'est là qu'on parle de cancel culture, car ce sont des gens qui sur le fond partagent de nombreuses idées d'Hidalgo mais qui ont une posture de principe intransigeante et la discréditent sur un truc pas forcément super reconnu (que Brigitte Macron aurait eu une attitude problématique dans le passé) et donc difficile d'exiger que ce soit universellement reconnu, sur un truc déformé (elle ne soutient pas la politique de Macron, elle s'oppose à des remarques sexistes à l'encontre de sa femme), et sur un truc très mineur par rapport au reste du discours d'Hidalgo, donc la discréditer sur une phrase qu'elle aurait eu un mardi à 8h sur France Inter, ça parait franchement extrême si on était d'accord avant avec le reste de son discours ou qu'au moins, on ne le jugeait pas révoltant.
Bien sûr, certains trolls vont sauter sur cette occasion et dire "lol grosse hypocrite qui a soutenu Macron un jour sur France Inter, aucune crédibilité!", mais c'est de l'opportunisme, ce n'est pas la source réelle de la cancel culture ni ce qui contribue à la pression de la cancel culture sur la personne ciblée (une personne peut essayer de faire un mea culpa pour garder sa crédibilité auprès de gens dont elle veut le soutient, alors qu'elle va plutôt chercher à fuir et se protéger face des harceleurs trolls, donc le fait que des trolls se foutent de sa gueule ne va pas être la raison pour laquelle elle va dire "je regrette d'avoir dit ça, je retire ma candidature à la Mairie de Paris" par exemple).

Idem pour Portman/Rose McGowan. Là, on parle de cancel culture, car Rose McGowan veut comme Portman une plus grande reconnaissance des femmes à Hollywood et mettre fin au sexisme. Elles sont donc d'accord sur le principe, mais McGowan juge Portman indigne parce que sa manière de militer ne lui convient pas, et elle décide donc d'être très virulente pour quelque chose de somme toute assez mineur.
Si Donald Trump tweetait que la robe de Portman lui donnait envie de vomir et que c'est une fausse féministe, ce ne serait pas de la cancel culture comme on l'entend ici, car il n'est pas du tout féministe.

Marlène Schiappa par exemple, ça ne me choque pas qu'elle défende avant tout son pré carré.
Je l'ai citée parce que c'est la Ministre des droits des femmes donc pour le coup, ça me parait plutôt choquant qu'elle défende son pré carré. Son job c'est de défendre TOUTES les femmes! Et c'est surtout dans ce genre de cas où quelqu'un a du pouvoir/une capacité à être entendue et néglige une grosse partie des femmes que le white feminism pose problème.
 
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doudouillitsa

Mes élégances, c'est moralement que je les ai.
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Je me permets de venir participer parce qu'il est très difficile de ne pas me sentir attaquée, après le message que j'ai posté sous l'article sur Natalie Portman. Déjà, je n'apprécie pas beaucoup le procédé qui consiste à parler d'un topic du forum sur un autre topic, mais passons.
Je ne peux pas citer car je suis sur mon téléphone, mais les commentaires comme quoi en critiquant Portman, on se tire dans les pattes et on fait le jeu du patriarcat, merci mais non merci. Ce n'est pas très sympa d'assumer que les commentaires négatifs sur sa démarche viennent juste d'une envie de critiquer pour critiquer.
Personnellement, je pense que le féminisme d'Hollywood n'est qu'un féminisme de mots, un féminisme pour faire de l'argent. Les déclarations qui fleurissent depuis quelques années sur le "girl power" et l'importance du droit des femmes ne me paraît pas sincère (mais encore, peu importerait si ça avait des effets positifs) ni efficace.
Les droits des femmes sont en recul ou stagnent aux USA (cf. les limitations du droit à l'avortement). Le discours girl power ne touchera que les gens déjà convaincus de l'utilité du féminisme. Les interviews ont une influence très limitée. Ce sont les actes qui comptent. S'il n'y a pas de réalisatrices nommées aux Oscars, ce n'est pas la faute des organisateurs des Oscars, mais celle de l'industrie qui n'embauche que très peu de femmes. Industrie dont fait partie Natalie Portman. Donc oui, je me permets de dire que sa démarche est au mieux inutile, au pire hypocrite, et dans tous les cas qu'elle a bien fait sa pub avec ça (ce qui n'est pas en soi négatif, mais n'a pas grand chose à voir avec le féminisme en général).
 
S

Sadala

Guest
Et pourquoi ne serait-elle pas tout simplement sincère ? Clairement, Portman est une femme privilégiée à bien des égards, mais en quoi ce serait incompatible avec sa volonté de vouloir dénoncer l'invisibilisation des femmes réalisatrices ?
Ce n'est pas parce qu'on fait partie d'un milieu qu'on ne peut pas vouloir le faire changer. Pourquoi faire un procès d'intention ?
Plutôt qu'un boycott qui aurait je pense fait un petit flop, elle a mis en valeur des femmes réalisatrices, dans un milieu où elle sont peu nombreuses et font face à de nombreux obstacles. C'est féministe.
Plutôt que de parler de ces femmes en question, on se retrouve avec un débat sur Portman est-elle légitime ou pas pour parler de féminisme et de la cause des femmes réalisatrices... c'est triste.
 
Dernière modification par un modérateur :

doudouillitsa

Mes élégances, c'est moralement que je les ai.
23 Janvier 2014
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Paris
@Sadala Je vais répondre puisque j'imagine que ça m'est au moins en partie adressé. Où est-ce que j'ai (ou quiconque sur ce thread) dit que Portman est illégitime à parler de féminisme et de la cause des réalisatrices ?
C'est frustrant de taper un long message nuancé et de voir son propos caricaturé en deux phrases.
 
1 Août 2013
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shesaninnocentfreak.tumblr.com
Je ne pourrais pas te dire exactement car je n'ai pas regardé le topic depuis mais l'impression que ça m'avait laissé en lisant c'était surtout "Oui c'est trop vrai cet article!" et je me suis dit que ça ne devait pas être très représentatif des avis sur le sujet étant donné que la cancel culture est très présente dans le militantisme intersectionnel, qui est très présent sur MadmoiZelle. Il y a plein de gens qui l'appliquent très sincèrement en pensant faire quelque chose de valide et pertinent d'un point de vue militant, donc ça me parait un peu déformé que 90% des posts soit contre.

J'avoue que l'unanimité des réactions m'avait aussi un peu surprise, parce que la cancel culture est quand même très présente sur le forum :lunette: À tel point que ça m'a mis le doute et j'en suis venue à m'interroger si je n'étais pas moi aussi une de ces personnes qui pratiquent allègrement la cancel culture mais applaudissent des deux mains quand on la dénonce... :hesite:

Une autre chose qui m'a frappée dans les commentaires, c'est l'espèce de "retournement" qui s'y produisait au fur et à mesure du débat. C'est-à-dire que d'un coup, toute forme de boycott ou de critique devenait de la cancel culture. On est passées de "toute personne oppressive de près ou de loin doit être cancel car ce qu'elle fait est mal" à "toute personne qui critique ou boycott de façon un peu véhémente fait de la cancel culture et c'est mal". Hors comme tu le signales, le propre de la cancel culture, c'est qu'elle touche surtout des gens qui appartiennent eux-mêmes à des catégories opprimées. Hors là d'un coup, on a vu fleurir des commentaires qui défendaient des gens qui étaient quand même dans de bonnes positions de pouvoir et qui s'étaient comportés sciemment de façon oppressive, sous prétexte qu'il ne fallait pas les cancel parce que "cancel" quelqu'un c'est mal... Enfin bref, il n'y avait pas de nuance possible, on est passé de tout noir à tout blanc. Et ça me laisse quand même très dubitative, j'ai un peu peur que ce concept de cancel culture finisse par être détourné et servir une fois de plus à protéger les oppresseurs :erf:

@doudouillitsa : je comprends ton scepticisme et ton constat est juste. Mais je pense qu'il faut quand même se poser la question de ce que ça nous apporte à nous les femmes, en tant que classe, tout ce vitriol contre Portman ? Qu'est ce qu'on gagne dans l'affaire ? S'interroger sur la pertinence et l'efficacité de son action, oui, mais je ne vois pas l'intérêt de la tacler comme c'est le cas dans les commentaires, qui sont parfois très durs vis-à-vis d'elle. Y'a une vraie réflexion à faire sur le féminisme pop, je suis entièrement d'accord avec toi là-dessus. Mais justement. Tout ce temps et cette énergie qu'on passe à critiquer une autre femme, est-ce qu'il ne serait pas mieux investi à réfléchir à des moyens de lutter plus efficacement ?

Et je dis ça parce que je passe par ce type de réflexions en ce moment vis-à-vis de ma propre attitude en ligne, c'est pas particulièrement contre toi. Je me demande si parfois si moi aussi je ne me laisse pas un peu trop aller à la critique facile au lieu de contribuer de façon plus positive ou constructive.
 
S

Sadala

Guest
@Sadala Je vais répondre puisque j'imagine que ça m'est au moins en partie adressé. Où est-ce que j'ai (ou quiconque sur ce thread) dit que Portman est illégitime à parler de féminisme et de la cause des réalisatrices ?
C'est frustrant de taper un long message nuancé et de voir son propos caricaturé en deux phrases.

Les affirmations comme quoi elle a fait sa pub, que cette démarche est hypocrite et inutile etc...
 
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