Veille Permanente Sexisme

22 Janvier 2013
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@mamiecaro: ok, je te copiecolle direct l'adresse du site: http://www.ange-bleu.com/
 
10 Mai 2008
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kaeloolagrenouille;4660471 a dit :
@DestyNova

Je suis totalement d'accord avec toi.

Racontage de life on: J'ai  essayé 4 pilules différentes, jamais dépassé les trois mois avec aucune d'entre elle parce que je me sentais toujours mal avec - effets secondaires etc et la gynéco du planning familiale me disait toujours que c'était dans ma tête. Voilà. Je pense pas que si un patient lambda prends un traitement et ne le supporte pas on lui répondra ça (pour reprendre ton exemple de patient atteint de diabète). Je me suis vraiment sentie forcée et traité de petite fille capricieuse.

Je crois j'enfonce des portes ouvertes si je dis qu'il y a un vrai problème d'écoute des femmes et de respect de leur corps et de leur parole en médecine.

Comme j'ai déménagé beaucoup, j'ai vu beaucoup de gynécos, je ne parle pas juste d'un ou deux, donc je ne vais pas généraliser à 100% mais il me semble que c'est quand même assez fréquent tout ça (prescrire sans discuter ni expliquer ni tester).

Dans mon cas, au sujet de la pilule et de la libido, au final aucun ne m'a entendu (ils ont l'excuse du problème "dans la tête" assez facile), et au final j'ai du faire mon diagnostic tout seul. A QUOI ça sert d'avoir fait 10 ans de médecine?? Mais il ne faut jamais contredire les médecins. Si tu te plains, c'est que le problème vient forcément de toi (moi aussi je me suis sentie mal de m'inquiéter de mon problème de libido, on me regardait vraiment avec un regard du genre "t'es une femme et EN PLUS tu veux aimer le sexe mais ma pauvre fille pour qui tu te prends" les réactions étaient plutôt inamicales et froides - ah oui et je ne l'ai pas dit mais cette pilule avait aussi un effet négatif sur mon humeur et me provoquait de violentes douleurs pendant les règles mais bon C'EST DANS MA TÊTE, c'est pas comme si je pouvais avoir un opinion lucide sur mon propre corps).

Et comme je le disais, à côté de ça, ce sont les premiers à culpabiliser les jeunes filles qui viennent pour un IVG en cas d'oubli de pilule ou autre.

Après j'ai l'impression que les médecins sont assez supérieurs avec tout le monde d'une manière générale, mais vu la fréquence à laquelle on doit y aller, la sensibilité des sujets abordés et le fait qu'on doit prendre un contraceptif pendant une bonne partie de notre vie, je pense que ça mériterait un peu plus de considération et d'écoute.

@-boobi- C'est vraiment super pour l'article aussi : )
Au fait est-ce que tu pourrais partager les adresses d'association sur Paris qu'on t'a filé?
 
30 Mai 2012
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mamie-caro.tumblr.com
@destynova : bah non, tu n'exagères pas.

Ma gynéco m'a dit récemment que c'était scandaleux qu'il y ait encore plein de gynécos qui refusent de poser des stérilets aux nullipares, par exemple. Alors que c'est plus sûr, sans risque d'oubli, etc... Il y a aussi des inconvénients, mais il vaut mieux informer et laisser le choix qu'être en mode pilule direct.

Personnellement, je me suis fait prescrire Diane contre l'acné avant d'avoir eu une vie sexuelle - par chance, ça ne m'a pas jugulé la libido (par contre, coucou l'acné quand je l'ai arrêtée !), mais ça dépend énormément d'une fille à une autre.

Par contre, ça me fait penser à un autre truc : on a discuté il y a quelques temps des effets secondaires d'un traitement que prend ma grand-mère. Il s'agit d'un traitement contre Parkinson (rassurez-vous, pour l'instant c'est bénin, et ce n'est même pas sûr qu'il s'agisse de Parkinson, enfin bref) qui a pour effet secondaire connu de... booster la libido.

Alors, premier réflexe, quand ta mère te raconte ça à propos de ta grand-mère, tu souris en disant "bah c'est pas très grave, c'est même cool, non ?" sauf que BAH NON. Ça te booste le désir physique, mais ça ne veut pas pour autant dire que ça te booste l'envie. Ma grand-mère nous racontait ça, mi-penaude/mi-gênée - parce que, ben ouais, avoir le frifri en feu quand tu n'as pas ENVIE, c'est pas cool. Parfois, c'était au point où ça lui faisait même mal.

Et ça m'a fait réaliser 2 trucs :

1. Si c'était chez un homme, ça serait l'excuse parfait pour excuser le comportement d'un mec qui aurait des gestes déplacés ("ah mais vous comprenez, c'est son traitement qui fait ça, c'est pas sa faute"), alors qu'elle, elle était gênée, réprimait ça au maximum, etc. Parce qu'on a appris aux femmes qu'elles avaient, non seulement le devoir, mais aussi la capacité à maîtriser leurs désirs - alors que les hommes, non.

2. Je ne sais pas si vous aviez entendu parler du Viagra féminin, qui provoquait un tollé, car "certains craignent de créer «la femme sexuellement agressive»!" - mais à côté de ça, personne n'a de problème avec un médicament dont c'est l'effet secondaire. Traduction : augmenter le désir physique des femmes ? Aucun problème si ce n'est pas le résultat de LEUR volonté !


EDIT : et y a un truc qui me trouble dans ce que tu racontes : le fait qu'on te prescrive du lubrifiant pour des rapports... dont tu n'avais pas vraiment envie ? J'imagine que tu veux dire que tu avais envie mais que ton corps ne suivait pas ? Parce que sinon, un gynéco devrait aussi pouvoir dire des trucs du genre : "vous savez, si vous n'avez pas envie, vous n'avez pas à le faire", non ?
 
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10 Mai 2008
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sharon-stone;4660509 a dit :

Je suis hyper choquée par ce que je lis, je sais pas pourquoi mais je trouve ça hyper violent. D'autant plus qu'en fait certains noirs en profitent pour humilier les arabes A TRAVERS les beurettes. Donc au final, le corps et la sexualité de ces filles c'est avant tout une guerre de territoire et elles ne sont pas plus respectées d'un côté que de l'autre. Elles "s'éloignent" (je mets des guillemets parce qu'au final je ne sais pas si c'est el cas) des maghrébins parce qu'ils ne les respectent pas et de l'autre côté je trouvent qu'ils n'agissent pas mieux. Sans compter que si tu es une fille qui se fout de cette guerre mais que tu finis par sortir avec un noir, on va catégoriser ta relation de force et s'en servir comme motif pour te traiter de pute. Ah et puis bien sur j'avais oublié aussi le discours filigrane sur le fait que les beurettes et leur sexualité "appartiennent" aux maghrébins. Bref, tous les prétextes sont bons pour les rabaisser. Je ne sais pas comment elles font pour avoir une vie et ne pas devenir super névrosées. Je trouve ça vraiment hyper violent.


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adita

Dans le game en claquette
27 Décembre 2011
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destynova;4660528 a dit :
kaeloolagrenouille;4660471 a dit :
@DestyNova

Je suis totalement d'accord avec toi.

Racontage de life on: J'ai  essayé 4 pilules différentes, jamais dépassé les trois mois avec aucune d'entre elle parce que je me sentais toujours mal avec - effets secondaires etc et la gynéco du planning familiale me disait toujours que c'était dans ma tête. Voilà. Je pense pas que si un patient lambda prends un traitement et ne le supporte pas on lui répondra ça (pour reprendre ton exemple de patient atteint de diabète). Je me suis vraiment sentie forcée et traité de petite fille capricieuse.

Je crois j'enfonce des portes ouvertes si je dis qu'il y a un vrai problème d'écoute des femmes et de respect de leur corps et de leur parole en médecine.

Je vais en rajouter une couche, masi en sortant du cadre du sexisme.
Pour moi le problème est plus global, il y a vrai problème d'écoute des patients et de respects de leur corps et de leur parole en médecine.

La gynécologie n'est pas le seul domaine où la paroles des patients est complétement mise de côté (et le respect de leur corps je n'en parle pas.

J'ai eu l'occasion par le passée de côtoyer un très grand nombres de médecins, de plusieurs spécialités différentes et le constat est toujours le même.
Les médecins sont très peu formés tout au long de leurs carrières, c'est effrayant.
Spoiler sur ma vie:
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!!! Un autre spoiler sur le même sujet, mais plus violent à lire:

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Désolé pour le pavé décousu, je sais que ça sort complet de la VPS mais je pense que le problème est plus global que ça.
 
Dernière modification par un modérateur :
10 Mai 2008
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@Kaeloolagrenouille
Oui mais pour le poids, les médecins aussi font un peu "les gros yeux" quand tu "fais ta princesse" à refuser la pilule pour des raisons "esthétiques".
J'ai une amie qui est toute fine mais qui avait de très très gros seins étant jeune. Elle a fait une réduction.
Un jour elle change de pilule, mais ça lui faisait grossir les seins à nouveau, mais beaucoup. Elle a flippé et elle est retournée voir son gynéco pour lui dire que ça ne convenait pas. Ben il a refusé de lui changer, selon lui c'était "futile" de sa part (en plus dans ce cas là yavait du sexisme bienveillant du genre "une femme avec des gros seins c'est tellement beau, tout le monde voudrait en avoir"). Je crois qu'elle lui a dit un truc du genre "et vous si ça vous faisait des boules comme ça vous trouveriez ça futile?!!" :yawn:
Ca lui a coupé le sifflet mais n'empêche qu'elle a du trouver un autre gynéco.

Comme je le disais, pour la pilule masculine, une de celles qui existent DÉJÀ n'a en principe AUCUN effet secondaire (ça comprend aussi le poids). Alors que nous, elle existe depuis 40 ans mais les médecins n'ont pas l'air de s'inquiéter de cette question là non plus, ni de tirer la sonnette d'alarme. S'ils continuent à prescrire la même pilule à une patiente qui a pris 20KG devant leurs yeux, c'est qu'ils trouvent ça normal aussi...
Comme tu le disais je pense qu'il y a aussi le poids de l'industrie pharmaceutique a prendre en compte.

@adita Arf, Oui je pense qu'il y a un vrai soucis avec les médecins (je suis abasourdie par ta dernière anecdote), bon courage en tout cas. J'ai vraiment du mal avec les médecins alors je compatis :calin:  et en général ta parole a bien peu de poids face à eux).
Edit : je relis ton message et ça me fait mal au cœur. La douleur (dire que ça fait pas mal alors que c'est douloureux c'est donc dire "si tu as mal c'est que TOI tu es douillet"), la négligence, le fait de ne pas informer (les mêmes médecins qui, j'imagine, te traitent comme un irresponsable quand tu cas te renseigner sur le net au sujet de ta maladie alors qu'eux ne te donnent aucune info), et tout ça sans se remettre en question et en te regardant de haut.

J'ai une amie qui a fait psycho et donne des cours de "communication/relation avec le patient" dans une fac de médecine. A la fois les étudiants sont super intéressés et à la fois elle entend des choses aberrantes.
Du genre le premier jour le doyen qui dit "les gens auront tendance à vous prendre pour des dieux...bon c'est vrai que vous l'êtes un peu mais …" donc elle, elle était là genre "HUUHRRRMMM non en fait pas tout à fait hein".
Ou alors quand elle essaie de leur dire qu'il faut expliquer ce qu'on va faire au patient, parler des démarches à l'avance et puis prendre un niveau de langage qu'il puisse comprendre (ça sert à rien de balancer des termes médicaux à tout bout de champ, ça ne fait que stresser le patient). Et là elle a régulièrement des étudiants qui font des objections du genre "j'ai pas fait 10 ans de médecine pour me rabaisser au niveau d'un ouvrier".
Bon moi ça m'a choqué donc j'ai surtout retenu ça mais elle a aussi des élèves très intéressés qui cherchent à améliorer tout ça, et luttent contre les idées de "la vieille école".

Par contre, même si le problème de la dignité des patients existe pour les femmes ET les hommes (je me souviens notamment de la question de "la blouse" en hôpital), comme je le disais les femmes, d'une manière générale, sont plus confrontées au monde médical à travers les consultations gynécologiques et nous on a en plus la couche de la culture du viol (le mec lambda n'a jamais ressenti l'humiliation qu'on peut ressentir quand on doit se foutre à poil devant le gynéco, écarter les jambes et le laisser nous mettre des trucs en plastique ou en métal à l'intérieur, les jugements qu'ils peuvent nous balancer quand on leur dit qu'on rate parfois notre pilule (alors que la contraception c'est l'affaire de tous hein, lol)).


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7 Novembre 2012
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Ca fait un moment que je n'y avais plus pensé, je viens de taper "avortement" sur google et le site du gouvernement est en 6ème position (et avant il y a la note d'info "http://medias-presse.info/lorganisation-mondiale-de-la-sante-remet-en-question-lavortement-legal/7717

morceau choisi "Il y a a lieu de se féliciter que l’OMS reconnaisse la différence entre la sécurité de l’avortement et sa légalisation. Le stade suivant serait que cette organisation mondiale admette qu’un avortement légal n’est jamais anodin et qu’il pose toujours en lui-même des risques. Il n’est jamais sans danger pour la santé psychique et physique de celle qui y a eu recours. Chaque avortement met à plus ou moins long terme en danger la santé de la femme et en même temps détruit un être humain innocent à une période où l’opinion est particulièrement sensible à la souffrance des animaux en oubliant celle de l’embryon et du fœtus. Nous demandons instamment à l’OMS de reconnaître également qu’aucun avortement n’est jamais complètement sûr ; que l’avortement pose intrinsèquement des risques pour la santé physique et psychologique des femmes. Il faut espérer que l’OMS saura un jour reconnaître que chaque avortement unique prend la vie d’un être humain innocent, un membre important de la famille humaine qui mérite attention et respect ; celle de l’enfant à naître."

:goth:
et l'histoire de la belle famille qui veut forcer une femme a avorter en espagne)
Donc je me permets de faire une piqure de rappel si y en comme moi qui ont oublié ces derniers temps!


http://www.sante.gouv.fr/ivg
 
30 Mai 2012
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@higreq : ouhlà. Je vais répondre à quelques points même si je ne suis pas la première visée, parce que ton message est vraiment très maladroit.

higreq;4660677 a dit :
Je suis un monstre de racisme si je dis que non, je ne rêve pas d'une France où il y aurait la même proportion de blancs et de non-blancs ? :rolleyes:

@seinouille n'a pas du tout dit qu'elle rêvait d'un monde où il y aurait 50% de non-blancs. Elle pointait qu'en suivant ta logique, si les 50% de femmes étaient représentées de façon proportionnelle à leur nombre dans la société, alors ça serait "suffisant" puisque les non-blancs sont minoritaires.

higreq;4660677 a dit :
Je tiens à rectifier ce que tu dis, j'ai dit que "c'est souvent plus inconscient que volontaire". Ceux qui discriminent volontairement et en connaissance de cause sont rares, encore heureux. Je disais que c'était impossible ou presque de ne pas trouver de femmes.

En fait, les personnes qui discriminent les femmes le font aussi le plus souvent de façon inconsciente, parce qu'on a l'habitude que les femmes soient sous-représentées.

Et de toute façon, le fait que la sous-représentation des non-blancs ne soit "pas volontaire" ou pas ne change rien à l'affaire - l'impact est présent et a des conséquences, même si ce n'était pas le but.

higreq;4660677 a dit :
C'est dur de se dire que les minorités ethniques ne sont pas si minoritaires quand on vit dans un endroit où voir un noir relève de l'exotisme et un asiatique de l'attraction touristique (sauf au restau chinois, of course) :dunno:

OK, surveille vraiment tes formulations, parce que c'est très limite, là...

higreq;4660677 a dit :
Petite parenthèse à propos de ça :
Je suis du genre à vouloir donner un cookie à ceux qui relèvent un fait sexiste alors qu'ils ne sont en général pas sensibilisés, donc les hommes, les personnages âgées, ma sœur conservatrice et anti-théorie du genre etc. parce qu'il faut bien commencer quelque part.
Je sais que pas mal de gens ici n'aiment pas ce concept, je l'ai bien compris lors du débat sur l'intégration ou non des hommes au féminisme, mais il faut bien commencer quelque part et ce n'est pas en reprochant aux gens de ne pas savoir qu'on leur donne envie d'apprendre :dunno:
Les concepts de sexisme, racisme, homophobie, transphobie etc., c'est rare qu'on y naisse déjà sensibilisés et même quand on est concerné, il faut y être éduqué (ou alors c'est moi qui suis particulièrement conne, mais même en tant que fille au genre assez flou, il m'a quand même fallu attendre de découvrir Madmoizelle pour découvrir le sexisme et ses diverses implications, le transgenrisme, l'agenrisme etc).

Tu peux distribuer autant de cookies que tu veux, tant que tu ne reproches pas à demi-mot aux autres de ne pas vouloir faire la même chose (et je sais déjà que tu vas dire que tu n'as pas explicitement reproché, mais c'est ce qui est sous-entendu).

Quand on aborde un sujet qu'on connaît peu, la meilleure stratégie pour commencer, c'est de lire, écouter, et faire confiance aux personnes qui s'y connaissent. C'est une évidence quand tu vas à l'école - tu n'interromps pas tes profs pour dire "oui mais mon papy une fois, il a dit que..." ou "moi j'y connais rien, mais je pense quand même que...". Non, tu écoutes, tu accumules des connaissances, et tu fais confiance à tes profs tant que tu n'as pas encore assez de légitimité sur le sujet.

Pour les oppressions, c'est pareil mais pire parce que :
1. en tant que blanc-he, on pourrait bien passer notre vie à étudier le racisme, on ne saura toujours pas ce que ça fait de subir le racisme.
2. écouter quelqu'un qui te parle de connaissances et écouter quelqu'un qui te parle de sa souffrance, ce n'est pas la même chose.

Donc si tu as, comme tu l'avoues toi-même, encore beaucoup à apprendre sur le sujet, écoute la parole de celles et ceux qui subissent le racisme, et essaye de prendre un peu sur toi quand ce qu'ils et elles disent te dérange. Car oui, quand on a le privilège blanc, écouter la parole des oppressés n'est pas quelque chose de confortable - mais on doit accepter cet inconfort et ne pas rajouter sur les épaules des personnes oppressées l'exigence de rendre ce parcours agréable pour nous.

higreq;4660677 a dit :
Se faire reprocher de vouloir s'intéresser au racisme alors qu'on est blanche, ça donne parfois juste envie d'accrocher des saucissons sur son drapeau tricolore pour éloigner les arabes ;) (la boutade sur le saucisson sur le drapeau, c'est une référence à ça et donc une simple plaisanterie, hein)

Plaisanterie ou pas, c'est de très, très mauvais goût.

higreq;4660677 a dit :
Ce genre de réponse me laisse perplexe, je suis sensée faire quoi alors ? Rester dans l'ignorance parce que ça ne me concerne pas, après tout ? Ne pas lutter puisque ce n'est pas ma guerre ?

Quelqu'un t'a dit ça ?
Si, ça nous concerne, le racisme est surtout un problème de blancs ! Mais pour lutter efficacement, il faut apprendre à se taire, à écouter, et à accepter de ne pas être le centre de la discussion (car être blanc, c'est avoir l'habitude d'être toujours sur le devant de la scène et au centre des préoccupations).
 
29 Décembre 2013
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@Higreq : j'ai l'impression de vivre dans un autre monde, dans mes classes il y a bien plus de mixité, j'enseigne en banlieue parisienne (dans un établissement moyen), dans ma 1ère générale (donc l'ascenseur social en a bloqué un certain nombre), sur 32 élèves je n'ai que 15 blancs (en incluant les hispaniques), 1 asiatique, 10 arabes et 6 noirs. Et c'est une moyenne, la classe n'a rien d'exceptionnel.

J'ai été voir l'équipe municipale (puisque tu en parlais), dans une ville qui a donc une très forte mixité et qui est assez avant-gardiste (le maire a longtemps été d'origine étrangère (mais blanc)...) il y a 7 élus de couleur sur 42 (dont le premier adjoint). Dans mes classes j'observe donc une moitié de lycéens de couleur, dans leur ville seul 1/6 des élus les représente.

On est donc bien loin de la proportionnelle...

Après j'ai fait partie du réseau RUSF, participé à un festival contre le racisme etc., être blanc n'empêche pas de s'impliquer, mais je comprends très bien ce que disent les autres, on ne peut pas se dire porte-parole ou penser savoir mieux que ceux qui subissent.

Mon homme est ouvertement féministe mais il ne prétend détenir aucun savoir là-dessus.


Pour la blague du saucisson, je pense que tu es protégée c'est pour ça que tu trouves ça grotesque mais c'est en réalité une insulte fréquente, j'ai eu un collègue d'origine arabe qui y a eu droit, c'est bien plus fréquent que tu ne l'imagines et il faut donc faire très attention à ne pas le banaliser, tout comme nombre de "blague" sur les femmes.
 
22 Janvier 2013
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Suite au débat sur les pratiques médicales (et particulièrement pour @destynova ): je crois que j'avais pas encore partagé ici cette superbe conférence? Et sa suite, ici.
C'est assez éclairant sur la conception de leur métier qu'ont les médecins, ou plutôt qu'on leur apprend généralement à avoir, pour pas mettre tout le monde dans le même sac. C'est assez long, mais ça vaut vraiment le coup, vous pouvez la regarder en plusieurs fois, tricoter devant...
Pour le problème de la contraception pour hommes, ou même juste du stérilet: je pense que les labos pharmaceutiques ont une grosse part de responsabilité, parce que la pilule, il faut en racheter souvent, donc ça rapporte. Une contraception qu'on garde 10 ans, ils y ont aucun intérêt. Et il faut pas sous-estimer le pouvoir des labos...

___

Et sur un tout autre sujet: une de mes étudiantes m'a sorti une perle superbe aujourd'hui: elle a commencé, en peinant un peu à formuler sa question, à me demander si c'était vrai ce qu'elle avait lu, qu'en France, on pouvait retirer un enfant à ses parents s'il ne les appelait pas "parent 1" et "parent 2" dorénavant. Je bouillais de répondre avant même qu'elle ait fini de le dire, mais je lui ai juste demandé calmement dans un premier temps "tu as lu ça dans un journal russe?", et toutes les autres ont aussi sec éclaté de rire. C'était pas la première fois que je tombais sur un délire furieux comme ça: j'avais déjà lu, dans les commentaires de rue89 (oui, je sais, le mal), un gars qui citait un site d'info russe en français où ils expliquaient que des parents allemands ont été mis en prison parce qu'ils ne voulaient pas que leur enfant aille au cours de masturbation. Je comprends pour l'instant qu'à moitié ce que ça leur apporte d'écrire ça, mais pour les réacs français, ça leur fournit des sources toujours renouvelées pour dénoncer les méfaits du dgendeur. Mais j'arrive pas à savoir s'il y a des gens qui y croient sincèrement, ou s'ils font tous semblant.
 
Dernière édition :
23 Décembre 2012
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kaeloolagrenouille;4660471 a dit :
@DestyNova

Je suis totalement d'accord avec toi.

Racontage de life on: J'ai  essayé 4 pilules différentes, jamais dépassé les trois mois avec aucune d'entre elle parce que je me sentais toujours mal avec - effets secondaires etc et la gynéco du planning familiale me disait toujours que c'était dans ma tête. Voilà. Je pense pas que si un patient lambda prends un traitement et ne le supporte pas on lui répondra ça (pour reprendre ton exemple de patient atteint de diabète). Je me suis vraiment sentie forcée et traité de petite fille capricieuse.

Néanmoins je pense qu'en plus des aspects dont tu as parlé, forts intéressants d'ailleurs, il faudrait mentionner à quel point les industries pharmaceutiques ont bien réussi à joué leur coup. Les gynéco leur mangent dans la main et participent sans même se rendre compte à cette obligation de prendre la pilule (faut aussi penser au business que la pilule génère)- ça m'ébahie toujours qu'on prescrive la pilule pour de l'acné - à des jeunes filles de 14-15 ans qui n'ont même pas forcément commencé leur sexualité et donc ne savent pas forcément comment une bonne libido se traduit - c'est un peu une manière de brider immédiatement leur sexualité.

Enfin pour en revenir à moi, je pense que si je ne m'écoutais pas autant, je serais sous pilule même si ça ne m'irait pas - et souvent je m'en suis voulue d'ailleurs à ne pas arriver à faire pareil que les autres parce qu'on me faisait culpabiliser. Je pense le fait que ma maman n'a jamais pris cette contraception m'a aidé à me conforter dans ce choix d'abandonner la pilule - et tant mieux! J'ai ressenti personnellement comme un combat de me dire libre de choisir ce que je veux pour mon corps - je pense qu'aujourd'hui le combat pour l'appropriation de notre corps reste totalement d'actualité! (parce que si c'est pas la pilule, c'est correspondre à tel canon de beauté etc etc

J'ai aussi rencontré un discours très dur sur la pilule qui s'est un peu assoupli avec le "scandale" Diane 35.
Mais par contre, je n'ai jamais vu de gynéco donc ce n'est pas avec eux que j'ai ressenti des problèmes, plutôt le discours social général autour de ça. La seule gynéco avec qui j'ai discuté pilule, c'était hors cadre pro, à une soirée et c'est vrai qu'elle n'imaginait pas d'alternatives.

Comme je n'ai jamais été dans une relation très sérieuse, je n'ai jamais envisagé de laisser tomber le préservatif, du coup la pilule paraissait moins indispensable et je ne l'ai jamais prise. Je n'en voulais pas, ça me faisait un peur et j'avais plusieurs raisons pour ça :
1) Le fait que j'ai un syndrome pré-menstruel assez fort certains mois et que parfois j'ai des grosses sautes d'humeur donc je me suis dit que j'ai déjà des hormones pas organisées et que Dieu sait ce que ça va me faire de me bourrer d'hormones supplémentaires tous les jours... - bref, je m'estimais trop sensible hormonalement pour la pilule.

2) Le fait que quand je suis des traitements médicaux, ne serait-ce qu'une prise d'antibiotiques, j'ai tendance à oublier assez facilement quand je ne ressens pas de douleur ou à m'en souvenir très longtemps après... Bref, quand je voyais des copines qui devaient prendre leur pilule à l'heure près, je me disais qu'il y avait 75% de chance que je me plante et ça me faisait flipper.

3) Le fait que j'avais entendu plein de récits d'horreurs de mes copines : pertes de cheveux, dépression, perte de libido etc. J'avais peur que ça m'arrive et que ça prenne vraiment du temps à trouver la bonne pour moi avec entretemps des mois de galère.

Donc bien sûr, on m'a répondu plein de choses (notamment cette gynéco en soirée) :
- Il faut trouver la bonne pilule, c'est vraiment des conneries de croire que l'histoire d'une copine doit être généralisée aux pilules en général
- Ce n'est pas à moi de dire au feeling que je suis trop sensible pour la pilule, le médecin est mieux placé pour ça
- Les mauvaises réactions sont très rares
- Tu nous fais une petite hypocondrie là
- Allons ma puce, tu n'as pas 10 ans, tu es responsable, tu sauras bien contrôler une chose aussi importante que la prise régulière de la pilule, n'est-ce pas?

Mais surtout, ce qui m'a marqué, c'étaient les réponses quasi-culpabilisantes que je me recevais A CHAQUE FOIS que j'expliquais pourquoi je ne voulais pas du tout prendre la pilule à moins de n'avoir pas le choix et que certaines sont venues de FEMINISTES! Notamment celles proches du mouvement du Planning Familial.
Les raisons principales étaient les suivantes :
- Les femmes se sont battues pour avoir la pilule, ce que tu dis est un retour en arrière car tu critiques un allié des femmes.
- En prônant ce genre de discours, tu envoies un mauvais message à toutes ces filles qui veulent contrôler leur contraception et dont le partenaire s'en fout (mais dans ce cas-là, c'est pas plutôt leur apprendre qu'elles ont le droit de dire non si on leur refuse le préservatif qu'il faudrait faire??)
- Les filles dont le partenaire n'aime pas le préservatif, elles font comment pour ne pas tomber enceintes?? (idem)
- Le préservatif ne suffit pas pour éliminer tout risque de grossesse et il peut craquer, la pilule c'est plus sûr (en fait non, aucune contraception n'est efficace à 100% et le préservatif est la seule contraception à protéger AUSSI des MST)
- Le préservatif est contraignant, il peut s'oublier facilement (et la pilule??)

En gros, le simple fait de parler de mon manque d'enthousiasme pour la pilule semblait hyper tabou, on me demandait de me taire, on me disait qu'on ne pouvait pas me laisser en parler comme ça car ça envoyait "un mauvais message" sur la contraception.
Ce discours a vachement changé depuis l'histoire de Diane 35 il y a 2 ans mais jusque là, je me faisais sérieusement rabrouer dès que j'ouvrais la bouche sur le sujet alors je n'osais plus en discuter, je me sentais bête et immature de ne pas vouloir la pilule.
Et puis ça me paraissait un peu irrationnel cette obsession pour la pilule "supérieure à toute autre contraception", du style c'est la meilleure chose qu'on peut conseiller à une jeune fille en début de vie sexuelle... Tomber enceinte peut certes poser de gros problèmes mais chopper une MST peut carrément tuer ou handicaper... Donc conseiller la pilule plutôt que le préservatif, je ne comprends pas la logique!
C'est vraiment partir du principe que la femme ne peut pas lutter contre les envies de l'homme et doit donc tout faire seule dans son coin pour éviter de tomber enceinte.
Ce qui en plus déresponsabilise totalement les jeunes hommes : j'ai vraiment été hallucinée du nombre qui préfèrent "zapper le préservatif" dès qu'ils en ont l'occasion, même pour un coup d'un soir en estimant que la pilule suffit pour éviter les ennuis et que si la fille ne la prend pas, c'est sa faute et pas la leur. Ce genre de comportement vient énormément de l'emphase excessive sur la pilule qui était sûrement nécessaire il y a 30 ans mais qui ne devrait plus l'être autant aujourd'hui.

Après, j'ai plein de copines qui sont super contentes avec la pilule et disent ne pas vouloir du préservatif, donc chacun ses préférences mais c'est vrai qu'on insiste de manière démesurée sur la pilule comme si c'était le seul choix responsable!

***
Sinon par rapport à la médecine et les femmes, il y a un truc qui me choque beaucoup c'est "le mystère des règles". Je ne comprends pas comment ça peut rester aussi flou pour la médecine. La majorité des femmes ont leurs règles à un moment dans leur vie, ça fait presque 50% de l'Humanité depuis TOUJOURS.
C'est un des événements biologiques les plus courants au monde! Et pourtant, ça reste "mystérieux, inexpliqué" au-delà de son explication procréative.
Les règles douloureuses sont prises avec fatalisme, le syndrome pré-menstruel est très mal connu, et les symptomes autour des règles sont emballés dans un même sac comme si avoir mal au dos, au ventre, être crevée, avoir envie de pleurer, ressentir comme des couteaux dans les seins, avoir la diarrhée, être incontinente, ne plus avoir faim, avoir de la fièvre, tout c'était un seul et même gros symptôme "variable selon les femmes" qu'on peut résumer par "c'est les hormones".
 

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