@ Carlawn J'ai effectivement pris le temps de me renseigner plus amplement sur tout ce que tu as évoqué a propos des différents systèmes adoptés par les pays pour tenter de contrôler la prostitution. Mais je dois t 'avouer que je reste très mitigée sur tout cela. On est tout à fait d'accord sur le fait que le plus urgent est de permettre aux personnes victimes de la traite d'êtres humains de pouvoir se protéger et se sortir de l'enfer dans lequel ielles se trouvent actuellement. De fait, le débat sur la moralité et l'éthique de la prostitution parait, bien qu’intéressant et nécessaire, un peu obsolète vu qu'il ne répond pas forcément directement aux réalités et urgences des tds en situation de précarité. (En fait à mes yeux ce débat n'est valable que lorsqu'on parle de prostitué-e-s par choix qui je crois ne représentent pas la majorité d'entre elleux).
Pour ce qui est de l'Allemagne elle est effectivement confrontée à des problèmes de toute sorte. Ceci étant dit, de ce que j'ai pu lire , j'ai surtout l'impression que ces problème viennent d'une législation faiblarde et contradictoire qui engendre une grande difficulté à appliquer la loi correctement: les policier n'ont pas le droit légal de descendre dans les bordels et d'effectuer des contrôles. Partant de là je vois mal comment les mesures de protection des tds pourraient être appliquées. Sans compter que si la prostitution est légalisé quasiment aucun-e prostitué-e n'est déclaré-e. Au vu de cette situation je vois mal comment les tds peuvent se défendre et se protéger ou encore chercher à se sortir du système. Si les prostitué-e-s ne sont pas recensé-e-s l'état n'a aucun moyen de proposer des aides de réinsertions à celleux qui voudraient en profité ni de veiller à la bonne application des réglementation les concernant. Au final, oui, le modèle Allemand échoue à tout ce qu'il à essayer de faire pour protéger les tds.
Cependant il me semble que le bilan de Genève est déjà plus positif quant à la légalisation: la plupart des tds sont inscrit-e-s à la brigade des mœurs et, des informations que j'ai pu trouver, leur rapport avec la police est déjà plus sain vu que ces derniers sont vraiment là pour les protéger et qu'ils ont le droit pour ne pas dire le devoir de passer régulièrement dans les bordels et les chambres d’hôtels pour vérifier que tout vas bien. Alors si la situation n'est toujours pas idyllique elle me semble déjà plus juste en matière de sécurité pour les tds. Il me parait effectivement nécessaire que le rapport policiers/tds soit un rapport de confiance avec des forces de l'ordre ayant pour seul but de protéger les prostitué-e-s, sans l'ombre de la mise en danger. Et ça j'avoue avoir du mal à voir cette possibilité dans le cadre d'une abolition. Ceci dit, la situation à Genève n'est pas parfaite non plus, les proxénètes et mafias ont la main mise sur le marché de la prostitution et pour celleux qui ne parviennent pas à sen sortir à leurs compte, les taxes qui leurs sont prises sont juste exorbitante et tiennent de l'exploitation. On reste donc dans un système de traite humaine mais avec un peu plus de sécurité pour les tds.
Pour ce qui est du fameux modèle suédois vanté par les abolitionniste, si le principe semble de base assez sain : rendre aux tds leur statut de victime et criminaliser le clients pour pouvoir ensuite proposer des aides à la réinsertion aux prostitué-e-s, de ce que j'ai pu lire il n'a fait que déplacer le problème. En effet, les prostitué-e-s ont déserté-e-s les rues et des études montrent que pour la population suédoise l'idée de payer pour des prestations sexuelles est de moins en moins acceptable, mais à coté de ça, les réseaux de prostituions sur internet (beaucoup plus difficile à démanteler) se multiplient drastiquement et les prostitué-e-s qui ont quitter les rues font le même travail dans des bateaux aux larges des cotes dans des conditions toutes aussi déplorables... Les tds se sont juste déplacé-e-s et les clients avec.. Et c'est d'ailleurs ce qui est en train de se passer en Allemagne à la frontière de la France depuis que celle ci à fait passer la loi de pénalisation des clients:les clients prostituteurs se rendent directement en Allemagne et profitent du système qui ne protège pas du tout les tds... Le problème n'est pas résolu il est juste déplacé... Un système de ce type là pourrait peut être être efficace si tout les pays se décidaient à appliquer la même législation en même temps. Et encore j'ai tendance à penser que même dans ce cadre là on finirait par se retrouver avec les même problématique que le trafic de drogue quant il est interdit: aucune ou très peu de prostitution en surface mais un réseaux illégal souterrain qui profite jusqu'à la moelle de la situation de précarité de ses acteurs.
Bref, rien de très satisfaisant dans tout ça , cependant, je retiens qu'il est nécessaire que les tds possèdent un statu les considérant comme victime pour faire valoir leurs droits, qu'un travail sur la relation tds/forces de l'ordre et nécessaire pour leur assurer une vraie protection et une certaine sécurité, et qu'il est urgent de mettre en place des aides visant à permettre à celleux qui le souhaite de se réinsérer.
Je me permet de redonner ma positon sur tout ça car je crois que je n'ai pas été très claire: je ne suis ni pour la légalisation, ni pour l'abolition. Pour tout dire, je ne trouve aucune des situations proposées actuellement par les états satisfaisante, et je suis à des années lumières de pouvoir me targuer d'avoir la solution miracle. De ce qui à été dit jusqu'à présent et de ce que j'ai pu lire, j'ai juste l'impression que si la légalisation laisse la porte ouverte au proxénétisme, l'abolition, elle, donne un statut mitigé aux tds qui ne permet pas à ces derniers une réelle protection et qui les laisse dans une situation précaire voire les pousse à aller pratiquer ailleurs... J'ai donc tendance à penser que la légalisation est le meilleurs moyen actuel, et faute d'autre chose, de se confronter directement au problème. Ceci dit ce type d'approche devrait se coupler, à mon sens, d'une législation solide qui vise avant tout à protéger les prostitué-e-s et démanteler les réseaux de proxénètes, le tout accompagné de mesures visant à régularisé les personnes en situation de précarité (immigrés, sans papiers) et leurs donner une chance de se réinsérer dans la société d'une autre façon. Il est difficile d'envisager même dans un cadre légal la prostitution comme un métier comme les autres. D'autant que si on la légalise, on se retrouvera aussi confronté à la problématique de la reconnaissance de la profession: si les tds d'Allemagne ne se recensent pas c'est entre autre pour ne pas subir le harcèlement et la discrimination que provoque ce type de travail au sein de la société. Les tds ont donc besoin d'une double protection: au moment ou ils pratiquent ou veulent en sortir et après dans la cadre d'une réinsertion. Il faudrait donc trouver un système qui donnent des droits aux tds mais qui empêche aussi leur futur discrimination... Tout cela est loin d'être simple...