@antigone_ : vu que je ne rejoins Nancy Huston sur aucun des points que tu cites, je ne pense pas pouvoir aider...
antigone_;4406532 a dit :
L'une d'entre vous a-t-elle lu "Reflets dans un oeil d'homme" de Nancy Huston ?
J'ai pas mal lu sur les gender studies et du coup, j'ai trouvé intéressant de me pencher sur la lecture d'un point de vue différent (ici, l'auteur est plutôt opposée à tout cela, considérant que les gender studies se plantent allègrement et qu'elles ont un côté irresponsable, dangereux) mais je ne parviens pas à me forger une opinion.
D'un côté, je ne connais pas des masses l'auteure (je ne sais pas ce qu'elle 'vaut' intellectuellement, même si je la sais adorée à chaque sortie de romans and co), j'ai tendance à m'étrangler lorsqu'elle sort des énormités (genre : toutes les femmes fragiles ayant un rapport 'biscornu' au sexe l'ont parce que dans l'enfance, le rapport au père était """"anormal"""") mais je la rejoins sur d'autres points (notamment, lorsqu'elle considère irresponsable pour une femme de ne pas tenir compte du contexte et d'au nom de l'égalité, prendre des risques énormes en sortant seule, dévêtue la nuit dans de sales quartiers (tout en le regrettant, hein)), bref je suis paumée.
Ca m'intéresserait d'avoir d'autres opinions![]()
Ce qui me gêne le plus là-dedans est le mot "irresponsable" et tout le jugement moral que ça implique. Supposons que je sorte le soir en mini-jupe et rentre seule chez moi alors que je vis dans un quartier généralement jugé craignos (scoop: j'ai fait ça régulièrement pendant un an). Mes risques d'être violée ne sont pas si élevés que ça, pour les raisons expliquées par @morganegirly. Par contre, en effet, les risques de me faire siffler/emmerder sont plus importants que si je portais un pantalon et rentrais avec un homme. Bon, et si je décide que c'est pas une raison pour me priver de sortir/mettre des jupes, je ne pense pas que Nancy Huston se fasse harceler par ma faute, les conséquences c'est uniquement moi qui les assume, donc elle n'a pas à me taxer d'irresponsable. J'ai le droit de décider toute seule si j'accorde assez d'importance aux remarques des mecs qui tiennent les murs pour vouloir limiter mes déplacements par leur faute. Et dans mon cas, la réponse est non, absolument pas.antigone_;4406532 a dit :
L'une d'entre vous a-t-elle lu "Reflets dans un oeil d'homme" de Nancy Huston ?
J'ai pas mal lu sur les gender studies et du coup, j'ai trouvé intéressant de me pencher sur la lecture d'un point de vue différent (ici, l'auteur est plutôt opposée à tout cela, considérant que les gender studies se plantent allègrement et qu'elles ont un côté irresponsable, dangereux) mais je ne parviens pas à me forger une opinion.
D'un côté, je ne connais pas des masses l'auteure (je ne sais pas ce qu'elle 'vaut' intellectuellement, même si je la sais adorée à chaque sortie de romans and co), j'ai tendance à m'étrangler lorsqu'elle sort des énormités (genre : toutes les femmes fragiles ayant un rapport 'biscornu' au sexe l'ont parce que dans l'enfance, le rapport au père était """"anormal"""") mais je la rejoins sur d'autres points (notamment, lorsqu'elle considère irresponsable pour une femme de ne pas tenir compte du contexte et d'au nom de l'égalité, prendre des risques énormes en sortant seule, dévêtue la nuit dans de sales quartiers (tout en le regrettant, hein)), bref je suis paumée.
Ca m'intéresserait d'avoir d'autres opinions![]()
Oui, c'est ce que je voulais dire. Qu'en gros, la pratique du cunni dont parle le prof n'est pas celle qui se pratiquait (et se pratique encore vu que toute les femmes ne sont pas intégralement épilés). Le marketing a créé un besoin et une "nouvelle vision" du sexe. Or comme on en parle plus, qu'il y a une libération à ce niveau, j'ai l'impression que s'épiler le maillot devient un jeu de séductions, au même titre que les dessous sexy, ou les sexe toys. C'est un peu le serpent qui se mord la queue mais pour moi le marketing a créer un besoin, qui a créé de nouvelles pratiques sexuelles, qui en se démocratisant font le jeu du marketing qui essai d'en profiter pour en faire la norme.mamiecaro;4406195 a dit :ce qui est ridicule puisque le cunni existe depuis bieeeen longemps, et que pendant des siècles, personne ne disait "beurk j'ai le nez dans les poils, rase-moi tout ça, souillon".
Je me suis dit aussi que t'avais pas le courage quand j'ai vu ta réponse bien plus courte que d'habitude mais qui n'en disait pas moinsmamiecaro;4406866 a dit :@morganegirly : MERCI, j'avais pas le courage de me relancer dans cette explication, et tu l'as fait avec brio !
antigone_;4406871 a dit :A la base, j'ai acheté son bouquin parce qu'il est enfin sorti en poche et que je considère qu'il n'est jamais mauvais de se confronter à des opinions différentes que celles que l'on défend. Je ne voudrais pas, au final, me sentir bernée parce que je ne me serais biberonnée qu'au féministe constructiviste, par exemple. Je précise que jusqu'à aujourd'hui, c'est celui dont je me sens la plus proche.
Rationnellement, je comprends/connais et rejoins tes arguments. C'est d'ailleurs quelque chose qui me chiffonne depuis longtemps, parce que j'ai l'impression d'être hypocrite, du coup. Je défends l'idée que les risques encourus par les femmes sont parfois amplifiés, dans le but de nous enfermer un peu plus, je sais également que les viols et diverses agressions sexuelles sont majoritairement le fait du conjoint/d'un membre de la famille ou du cercle amical.
Il n'empêche que la nuit, dans de nombreux endroits, je ne suis pas à l'aise. Je ne pense pas qu'aux viols lorsque je parle d'agression (et en lisant Huston, je crois qu'elle englobe aussi la façon désagréable dont on peut être regardées, les agressions verbales, le jeu de pouvoir etc que ne subissent pas tellement les hommes) mais d'agression en général : insultes, dragues lourdes, ceux qui s'amusent à faire peur et j'en passe.
Si je prends l'exemple de la ville dans laquelle j'étudie, il est de notoriété publique que prendre le métro le soir, pour un homme, c'est risqué, pour une femme, suicidaire.
Qu'on s'entende bien : je trouve ça scandaleux, je rêve de trouver le moyen de changer les choses, et de participer à ce changement. Mais si je pouvais rester vivante et non violée, ça m'arrangerait aussi. Dans ce sens, je rejoins Huston quand elle dit que les gender studies qui se "contentent" de dire : "hommes/femmes, tout est construit, réapproprions nous la rue sans tenir compte du contexte" sont irresponsables. Je ne sais pas si je suis claire ?
Intellectuellement, je pense qu'effectivement, les trois/quart des différences H/F sont construites. Ca ne m'empêche pas de craindre certains lieux, où je suis continuellement agressée (jusque là, verbalement et un 'simple' tirage de vêtements - aha, voilà à quoi j'en suis réduite : en être soulagée- pas physiquement) par des inconnus, toujours masculins, en groupe, qui jouent du contexte, justement.
Après, lire Huston m'intéressait car j'espérais trouver des réponses d'une féministe (je crois qu'elle a été plutôt radicale par le passé) qui se penche sur la biologie. Mais elle fait trop de généralités, ça manque de sources et de nuances, d'où mes interrogations ici![]()
antigone_;4407476 a dit :tessy;4407271 a dit :Ce qui me gêne le plus là-dedans est le mot "irresponsable" et tout le jugement moral que ça implique. Supposons que je sorte le soir en mini-jupe et rentre seule chez moi alors que je vis dans un quartier généralement jugé craignos (scoop: j'ai fait ça régulièrement pendant un an). Mes risques d'être violée ne sont pas si élevés que ça, pour les raisons expliquées par @morganegirly. Par contre, en effet, les risques de me faire siffler/emmerder sont plus importants que si je portais un pantalon et rentrais avec un homme. Bon, et si je décide que c'est pas une raison pour me priver de sortir/mettre des jupes, je ne pense pas que Nancy Huston se fasse harceler par ma faute, les conséquences c'est uniquement moi qui les assume, donc elle n'a pas à me taxer d'irresponsable. J'ai le droit de décider toute seule si j'accorde assez d'importance aux remarques des mecs qui tiennent les murs pour vouloir limiter mes déplacements par leur faute. Et dans mon cas, la réponse est non, absolument pas.antigone_;4406532 a dit :
L'une d'entre vous a-t-elle lu "Reflets dans un oeil d'homme" de Nancy Huston ?
J'ai pas mal lu sur les gender studies et du coup, j'ai trouvé intéressant de me pencher sur la lecture d'un point de vue différent (ici, l'auteur est plutôt opposée à tout cela, considérant que les gender studies se plantent allègrement et qu'elles ont un côté irresponsable, dangereux) mais je ne parviens pas à me forger une opinion.
D'un côté, je ne connais pas des masses l'auteure (je ne sais pas ce qu'elle 'vaut' intellectuellement, même si je la sais adorée à chaque sortie de romans and co), j'ai tendance à m'étrangler lorsqu'elle sort des énormités (genre : toutes les femmes fragiles ayant un rapport 'biscornu' au sexe l'ont parce que dans l'enfance, le rapport au père était """"anormal"""") mais je la rejoins sur d'autres points (notamment, lorsqu'elle considère irresponsable pour une femme de ne pas tenir compte du contexte et d'au nom de l'égalité, prendre des risques énormes en sortant seule, dévêtue la nuit dans de sales quartiers (tout en le regrettant, hein)), bref je suis paumée.
Ca m'intéresserait d'avoir d'autres opinions![]()
Ah, et en fait: j'ai jamais eu à me plaindre d'aggressions, même verbales, en rentrant seule tard le soir. Le simple fait d'adresser un signe de tête et un "bonsoir" poli aux gens que tu croises, ça suffit souvent à désamorcer un échange violent avant même qu'il n'ait commencé.
Je précise qu'elle ne dit pas que les femmes qui sortent tard le soir (ou font un tas d'autres trucs dont elle parle dans le bouquin) sont irresponsables. Elle dit que les genders studies, en décrétant qu'homme = femme, que tout est construit, sont irresponsables parce qu'incitent les femmes à se mettre potentiellement en danger.
lady-l;4408229 a dit :